Le Film Noir

DOUBLE INDEMNITY (Assurance sur la mort) – Billy Wilder (1944)

Billy Wilder choisit donc deux vedettes à contre-emploi. Barbara Stanwyck, l’héroïne volontaire et positive de tant de drames réalistes – et même de comédies – va incarner une tueuse, et Fred MacMurray, acteur sympathique et nonchalant par excellence, va se retrouver dans la peau d’un criminel.

Le film s’inspire d’un fait divers criminel authentique, l’assassinat en 1927, à New York, d’Albert Snyder par sa femme Ruth, aidée de Judd Crey, l’amant de celle-ci. Billy Wilder pensa tout d’abord à Alan Ladd et à George Raft pour interpréter Walter Neff. « J’ai eu, racontait-il, beaucoup de difficultés pour trouver un acteur. À cette époque, aucun de ceux qui étaient connus n’osait jouer un meurtrier. Lorsque j’ai raconté l’histoire à George Raft, il m’a dit qu’il voulait bien jouer le rôle si on découvrait, à la fin, que le personnage était en réalité un agent du FBI, ce qui lui permettrait d’arrêter sa maîtresse. »

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Barbara Stanwyck fut, elle aussi, troublée par la proposition que lui fit Wilder d’incarner Phyllis, celle qui est directement responsable du drame. « Lorsque Billy Wilder me donna, dit-elle, le scénario de Double lndemnity et que je l’eus terminé, je pensais que je n’avais jamais joué une telle meurtrière. J’avais incarné des mauvaises femmes mais jamais aussi totalement criminelles. Le fait que ce soit un personnage antipathique m’a fait peur et, lorsque je revins dans son bureau, je lui dis : « J’aime beaucoup le scénario et je vous aime beaucoup mais je suis un peu inquiète à l’idée de jouer, après tant d’héroïnes, une telle criminelle de sang-froid.» Monsieur Wilder – avec raison – me regarda et me demanda : «Vous êtes une souris ou une actrice ? » Je lui répondis : « J’espère être une actrice – Alors, acceptez le rôle », me dit-il. C’est ce que j’ai fait et je lui en suis très reconnaissant. »

Plutôt que de faire appel à son vieux complice Charles Brackett avec qui il avait travaillé pour Ernst Lubitsch, Mitchell Leisen et Howard Hawks, Wilder décide de confier l’adaptation à un auteur de romans policiers Raymond Chandler. « Pour Double lndemnity, j’ai travaillé avec Chandler. Il était fou. Jo Sistrom, le producteur, m’a apporté cette nouvelle de James Cain qu’il avait écrite pour le magazine Liberty, après Le Facteur sonne toujours deux fois, dont les droits appartenaient à la Metro qui ne l’avait pas encore tourné. C’était audacieux de faire du héros et de l’héroïne des criminels, car on n’y avait jamais pensé. Je voulais que Cain travaille avec moi au scénario, mais il écrivait un scénario pour la Fox, avec Fritz Lang, je crois que c’était Western Union. Sistrom suggéra Chandler, qui n’était pas vraiment connu à l’époque ; c’était un Anglais vivant à Hollywood qui situait ses histoires à Los Angeles. C’était aussi un ancien alcoolique. Nous avions des disputes parce qu’il ne connaissait pas le cinéma, mais quand on en venait à l’atmosphère, à la caractérisation et aux dialogues, il était extraordinaire. Il ne m’aimait pas beaucoup parce que je voulais le forcer à se discipliner. C’était un poète, un géant de ce genre de littérature ; mais voilà, il y a des gens avec qui vous travaillez dans la joie, vous montez sur les meubles, vous vous embrassez, et d’autres avec qui c’est plus difficile : c’était le cas avec Chandler.

Cette collaboration entre Wilder et Chandler se révélera aussi orageuse que profitable, le romancier écrivant à Hamish Hamilton, le 10 novembre 1950 : « Ce travail avec Billy Wilder sur Double Indemnity a été atroce et aura sans doute abrégé ma vie, mais j’y ai appris à peu près autant que j’étais capable d’apprendre, ce qui ne fait pas beaucoup. Comme tous les écrivains, ou presque tous, qui vont à Hollywood, j’étais persuadé au début qu’il devait exister une méthode pour travailler dans le cinéma sans complètement gâcher le talent littéraire que l’on se trouve posséder. Mais, comme d’autres avant moi, j’ai découvert que c’était un rêve. Trop de gens ont trop parlé du travail de l’écrivain. Ce travail cesse d’être le sien. Et au bout d’un moment il cesse de s’en soucier. Il a de brèves flambées d’enthousiasme, mais elles s’éteignent avant de s’épanouir. Des gens qui ne savent pas écrire lui disent comment s’y prendre, Il rencontre des gens intelligents et intéressants, et il peut même former des liens d’amitié durables, mais tout ceci est en marge de son vrai travail, qui est d’écrire. »

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Souhaitant « casser » complètement l’image habituelle de Barbara Stanwyck, Wilder affuble l’actrice de Stella Dallas et de Baby Face d’une invraisemblable perruque blonde qui lui donne une surprenante vulgarité. À la vue des premiers rushes, Buddy DeSylva, le chef de production de la Paramount, regrettera d’avoir engagé Barbara Stanwyck pour obtenir George Washington – Wilder ne renonce pourtant pas à son idée, pensant sans doute que cette perruque en symbolisant la nature même du personnage de Phyllis, indiquait à quel point la liaison de la jeune femme et de Walter Neff représentait pour ce dernier un réel encanaillement. Tout est d’ailleurs mis au point pour augmenter l’apparence troublante – et inquiétante – de Phyllis, de sa paire de lunettes de soleil à l’énorme émeraude qu’elle porte à main gauche.

Parallèlement, le chef opérateur John Seitz tourne le film dans le style des bandes d’actualités, « Nous avons cherché, déclara-t-il, à être extrêmement réalistes », il utilise à cet effet un mélange de poussière et de fumée pour créer chaque fois qu’il le juge utile une atmosphère d’obscurité naissante. Cette volonté de Wilder et de ses collaborateurs d’échapper au style « glamour » d’une partie de la production hollywoodienne de l’époque porte la marque même du film noir  dont Double lndemnity sera vite l’un des classiques reconnus. Des personnages marqués par le destin, manipulés (Walter) ou diaboliques (Phyllis), promis les uns comme les autres à une fin tragique, une atmosphère réaliste – celle des faits divers qui hantent les colonnes des journaux – et une intrigue qui renonce volontiers au happy end de rigueur.

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À l’origine, le film se terminait sur une longue séquence où l’on assistait à l’exécution dans la chambre à gaz de la prison de Folsom de Walter Neff, reconnu coupable de meurtre. La scène, dont le tournage avait pris cinq jours, coûta cent cinquante mille dollars et obligea le studio à reconstruire la réplique d’une chambre à gaz, mais Wilder, après avoir visionné plusieurs fois la séquence, décida de la supprimer, jugeant qu’elle était beaucoup trop forte par rapport au reste du film, rompant l’unité de ton de l’ensemble. Il s’opposa à Sistrom et Freeman qui souhaitaient la conserver et écrivit avec Chandler une nouvelle fin, celle que l’on peut voir aujourd’hui. Celle-ci, sans doute tout aussi poignante, a, en plus, l’avantage d’attirer une nouvelle fois l’attention sur les rapports presque filiaux qui existaient encre Walter et Barton Keyes. C’est pour avoir trahi cette confiance en la remplaçant par la passion qui le liait à Phyllis, que Walter s’est condamné… Histoire d’une passion (Walter-Phyllis), Double lndemnity est aussi la relation de la sourde jalousie entre Phyllis et Lola, sa belle-fille. L’ambition, la haine, l’appât du gain et la volonté de tout risquer pour arriver à ses fins se mêlent dans le personnage de Phyllis, l’une des plu sidérantes garces de l’histoire du film noir .

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Double lndemnity montre l’échec de Walter comme la tragédie d’un homme ridicule. C’est ainsi que ces aveux tardifs ne font que d’autant mieux ressortir sa faiblesse. En revanche, l’esprit de suite avec lequel Phyllis se moque de tout concept moral donne à son personnage une certaine grandeur. Avec son regard d’acier Barbara Stanwyck restera dans toutes les mémoires comme la femme fatale la plus glaciale du film noir. Il fallut attendre 1943 pour que l’immigré Billy Wilder, qui travaillait pour la Paramount, arrive à porter Cain sur les écrans américains. Charles Brackett, son partenaire habituel, ayant refusé de s’attaquer à l’adaptation d’un ouvrage si scandaleux, Wilder s’associa à l’auteur de romans noirs Raymond Chandler. Double Indemnity fut le premier film hollywoodien à explorer explicitement les mobiles, les moyens et l’exécution d’un meurtre. Comme toujours, il s’agissait de gens qui sacrifiaient leur existence bien établi pour profiter de ce qu’ils pensaient être une condition meilleure.

MacMurray et Stanwyck maîtrisèrent propos badins et œillades assassines avec un panache insolent. Grâce à eux, Wilder accomplit quelque chose de totalement nouveau : il rendit le meurtre vicieusement amusant. Wilder avait convaincu la PCA que Double Indemnity traitait du châtiment de gens immoraux, mais il savait bien que l’intérêt du film était d’offrir par procuration l’excitation de planifier un meurtre, même s’il prenait ensuite ses distances par rapport au tueur et resserrait lentement la corde autour de son cou. Cette structure à double ressort allait devenir essentielle au film noir.

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Double Indemnity n’influença pas seulement le film noir, mais le cinéma en général : le film proposait en effet une approche inédite des thèmes graves. La narration à la première personne, qui raconte toute l’histoire en flash-back, devint un mécanisme filmique classique (quoique jamais égalé par la suite). La photographie maussade de John Seitz transforma la Californie du Sud ensoleillée en un paysage brumeux et effrayant, innovation qui allait influencer scénaristes et réalisateurs pendant des décennies. « La demeure horrible et lugubre où vivaient les Dietrichson, avec ce rayon de lumière qui perçait les épais rideaux – on pouvait presque sentir la mort planer, vous compreniez pourquoi elle voulait la quitter, partir, à n’importe quel prix, déclara plus tard Barbara Stanwyck. Et en tant qu’actrice, la manière dont ces plateaux étaient éclairés, la maison, l’appartement de Walter, ces ombres, ces rayons de lumière vive à des angles bizarres, tout ça vous aide dans votre interprétation. La manière dont Billy a mis en scène et dont John a fait les éclairages ont créé une atmosphère sensationnelle. » [Le film noir – Patrick Brion – Editions de la La Martinière (2004) / Film Noir 100 All-Time Favorites – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]


BO du film DOUBLE INDEMNITY (Miklós Rózsa)

L’histoire

Grièvement blessé, Walter Neff (Fred MacMurray) confie et confesse au dictaphone le drame dont il a été l’acteur… Plusieurs mois, plus tôt, Neff, agent d’assurances de la compagnie Pacific All-Risk, avait fait la connaissance de Phyllis Dietrichson (Barbara Stanwyck), une femme blonde et volontaire dont le charme l’avait séduit. Phyllis fait signer une assurance vie à son mari pour un montant de cinquante mille dollars. En cas de mort accidentelle, la prime sera doublée. Phyllis et Neff, devenu son complice et son amant, mettent alors au point un plan diabolique. Neff se fait passer pour Mr. Dietrichson (Tom Powers) afin de se forger un alibi, puis assassine le mari de sa maîtresse. Lola (Jean Heather ), la fille de Dietrichson, soupçonne Phyllis d’avoir tué la première femme de son père. Barton Keyes (Edward G. Robinson) enquête pour le compte de la compagnie et flaire vite l’éventualité d’une fraude. De son côté, Phyllis trompe Neff avec Nino Zachetti (Byron Barr). Neff décide d’éliminer Phyllis. Il l’abat, mais la jeune femme le blesse – mortellement  – avant que Neff avoue tout au dictaphone…


LE FILM NOIR
Comment un cycle de films américains est-il devenu l’un des mouvements les plus influents de l’histoire du cinéma ? Au cours de sa période classique, qui s’étend de 1941 à 1958, le genre était tourné en dérision par la critique. Lloyd Shearer, par exemple, dans un article pour le supplément dominical du New York Times (« C’est à croire que le Crime paie », du 5 août 1945) se moquait de la mode de films « de criminels », qu’il qualifiait de « meurtriers », « lubriques », remplis de « tripes et de sang »…


Les extraits

Elle est blonde, porte une chaîne en or à la cheville et se parfume au jasmin. Elle est mariée de surcroît. Femme idéale pour une aventure sans lendemain, Phyllis Dietrichson s’approche de la balustrade, vêtue simplement d’une serviette de bain hâtivement enroulée autour de son corps. Walter Nef, agent d’assurances en visite chez sa cliente, ne se laisse toutefois pas aveugler par la séduisante apparition. Dès Que Phyllis lui demande une assurance sur la vie de son mari, il perce à jour ses desseins meurtriers. Mais Walter ne peut résister bien longtemps aux charmes de la belle Phyllis. Il devient son amant et le complice d’un crime parfait en apparence.

Comme nul autre film, Double lndemnity illustre l’essor du film noir, dont la tendance est amorcée à Hollywood au début des années 1940. Billy Wilder, qui adapte ici avec Raymond Chandler le roman de James M. Cain, introduit dans le cinéma américain une nouvelle dureté et un réalisme brutal qui ne tardent pas à faire scandale. Adultère et crime matrimonial sont des thèmes réglementés jadis par le Production Code qui autorise rarement leur représentation. Mais même si, pour cette raison, le scénario est expurgé de certains passages du roman, le film n’en garde pas moins un caractère troublant. Cela s’explique, entre autres, par le fait que le crime n’est pas commis par des gangsters professionnels mais par des citoyens lambda mus par le sexe et la cupidité : un agent d’assurances et une femme au foyer qui, par le moyen d’une escroquerie et d’un meurtre, cherchent à fuir l’ennui de leur existence d’américains moyens. La perspective inhabituelle de la narration est particulièrement provocante pour l’époque. Car les événements sont racontés par le meurtrier plongé dans ses souvenirs. C’est un retour en arrière effectué depuis la perspective de Walter qui, solitaire et grièvement blessé, s’assoit une nuit dans le bureau de son chef Keyes (Edward G. Robinson) pour se confesser à un dictaphone. Non seulement le spectateur est poussé dans un rôle de complice, mais il sait dès le début que l’entreprise de Walter n’a aucune chance de réussir.

La perspective subjective du film est d’autant plus effrayante Que Wilder n’idéalise nullement ses héros. En effet, loin de les présenter comme des amoureux romantiques, le film ne laisse subsister aucun doute sur la banalité des personnages. Même si Walter en rajoute pour paraître viril et serein, sa liberté d’action s’avère rapidement tout aussi limitée que son style de vie. S’il refuse avec acharnement d’accepter un poste d’écritures bien payé dans son entreprise, c’est uniquement parce que son travail à l’extérieur lui promet un peu de changement, même si c’est sous la forme d’une épouse frustrée. Pour Phyllis qui, avec son érotisme savamment dosé, ressemble à une vamp d’Hollywood, Walter est une proie toute trouvée.

A certains endroits, le regard cynique posé par Wilder sur le destin du couple meurtrier – regard qui trahit son profond scepticisme à l’égard de la société – mène Double lndemnity à la limite de la comédie noire. Quand Phyllis et Walter se rencontrent en secret au supermarché pour discuter de leurs plans, ils se sentent menacés par des clients à l’apparence inoffensive. Après avoir eu l’illusion d’échapper à l’étroitesse de leur milieu petit-bourgeois, ils tombent de façon grotesque dans l’illusion inverse.

Par le biais d’un éclairage typique du film noir, le chef opérateur John Seitz souligne à merveille l’atmosphère fataliste de Double lndemnity . Le clair-obscur expressif lait aussi de Walter un prisonnier sur le plan visuel lorsque, par exemple, l’ombre des stores tombe sur lui comme un filet ou quand la caméra plonge dans une obscurité profonde. La musique obsédante  de Miklos Rozsas, qui semble pousser irrésistiblement vers sa chute, suggère l’absence d’issue. Des personnages marqués par le destin, manipulés (Walter) ou diaboliques (Phyllis), promis les uns comme les autres à une fin tragique, une atmosphère réaliste – celle des faits divers qui hantent les colonnes des journaux – et une intrigue qui renonce volontiers au happy end de rigueur.



JAMES M. CAIN ET LE CINÉMA (par François Guérif)
Les relations de James Cain, prince de la série noire, et du 7ème Art ne se limitent pas aux différentes adaptations du Facteur sonne toujours deux fois, tant s’en faut. Le romancier a en effet signé nombre de romans qui ont su séduire Hollywood. mais il a également (et plus modestement) signé ou cosigné quelques scénarios. Inventaire…

BILLY WILDER
Après une brillante carrière de scénariste, Billy Wilder, sans nul doute le meilleur disciple de Lubitsch, affronta la mise en scène avec une maîtrise éblouissante. On lui doit, en effet, quelques-uns des films qui marqué plusieurs décennies. 

BARBARA STANWYCK
D’une enfance difficile, Barbara Stanwyck a tiré une force et une volonté hors du commun. Elle commence au cinéma dès la fin du muet et est propulsée par le metteur en scène Frank Capra qui lui donne des rôles importants. Elle atteint des sommets en incarnant les stéréotypes de l’héroïne du film noir. Elle excelle dans les genres cinématographiques les plus variés : le mélodrame, le western, le film policier, le film noir, la comédie, le film social. Nominée quatre fois pour un Oscar, elle n’en reçut aucun.


CES FEMMES FATALES
Du collant noir de Musidora à l’absence de dessous de Sharon Stone, l’accessoire ou son manque divinement souligné n’est jamais innocent et marque au fer rouge cette sublime pécheresse qui parcourt le cinéma, qu’il s’agisse du film noir hollywoodien qui en fit son égérie ou d’autres genres qu’elle hanta de son érotisme funeste. Car cette femme-là est fatale pour ceux qui l’approchent. Souvenirs de quelques figures mythiques entre Eros et Thanatos qui peuvent le payer cher dans un 7ème Art aux accents misogynes qui ne pardonnent pas.

LE CRIME PARFAIT
La conspiration et la trahison, l’amour et le sexe, le meurtre et le crime parfait… autant de pivots du film noir, autant de thèmes inclus dans Double Indemnity (Assurance sur la mort). Certes, on a connu des trames tournant autour de crimes motivés par l’argent ou l’amour bien avant le film noir mais, en tant qu’histoire de meurtres associant les deux, Double Indemnity est considéré par beaucoup comme la quintessence de ce genre cinématographique.





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