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[autour d’un film] L’ART DU SCANDALE

Dans un intérieur bourgeois, une jeune femme à la longue chevelure blonde et aux reins cambrés s’appuie contre un bureau, la jupe outrageusement relevée : face à elle, un quinquagénaire élégant la fixe. Cette image, l’une des plus célèbres du cinéma français des années 1950, est si frappante que, près d’un demi-siècle plus tard, tout le monde la connaît encore (le plus souvent sans avoir vu le film dont elle est extraite)

INITIALES B.B.

Par sa plastique et ses audaces, Brigitte Bardot est devenue à la fin des années 1950 le plus grand phénomène que le cinéma français ait jamais connu. Aussi célèbre aux États-Unis qu’au Japon, l’actrice a marqué de son empreinte toute une génération.

LA POLITIQUE DU CINÉMA FRANÇAIS

A la fin de la guerre, le cinéma français fut profondément réorganisé. Les institutions vichyssoises, dont la principale était, dans ce domaine, le C.O.I.C., étaient condamnées à disparaître. La nécessité d’une réorganisation du cinéma ne fut en elle-même jamais remise en cause, et il ne s’agissait que de procéder à un changement des structures. Encore ce changement ne fut-il pas immédiat et s’opéra-t-il en plusieurs temps.

CLAUDE AUTANT-LARA : LE BOURGEOIS ANARCHISTE

Claude Autant-Lara a été un des grands cinéastes français de la période 1940-1960. Il en a donné maintes fois la preuve, c’est un artiste et il sait ensuite injecter une méchanceté toute personnelle à ce qu’il veut dénoncer et user du vitriol. Son œuvre est inégale et comporte une inévitable part de films sans intérêt. Mais on lui doit quelques chefs-d’œuvre et une bonne dizaine d’œuvres importantes qui suffisent à faire de lui le pair d’un Clouzot, d’un Becker ou d’un Grémillon.

LA VÉRITÉ – Henri-Georges Clouzot (1960)

Tourné en pleine « bardolâtrie », La Vérité défraya la chronique. L’ogre Clouzot allait-il dévorer la star, qu’on venait de voir rieuse dans Babette s’en va-t-en guerre ? Après En cas de malheur, d’Autant-Lara, c’était son deuxiè­me grand rôle dramatique. Le succès fut à la hauteur du battage. Grand Prix du cinéma français, La Vérité décrocha un oscar à Hollywood. Le scénario, pourtant, est des plus banals. Une jeune fille trop belle et trop libre est accusée du meurtre de son amant. A son procès, témoins et flash-back nous font revivre le drame. Le style ? C’est la « qualité française », que contestaient les jeunes loups de la Nouvelle Vague. Aucune chance laissée au hasard, des effets d’audience avec répliques d’avocats qui font mouche.