Catégorie : La Comédie musicale

IT’S ALWAYS FAIR WEATHER ( Beau fixe sur New York) – Stanley Donen et Gene Kelly (1955)

Après les inoubliables On the Town et Singin’ in the Rain, It’s Always Fair Weather est le troisième volet de la trilogie de « musical » réalisée par l’équipe Kelly- Donen-Freed-Comden-Green. Cette comédie musicale possède tous les atouts du genre : des danseurs exceptionnels, des numéros originaux, une mise en scène parfaite utilisant judicieusement le cinémascope et le split screen et un scénario qui ose une véritable satire acerbe de la société américaine.

SHALL WE DANCE (L’Entreprenant M. Petrov) – Mark Sandrich (1937)

Comment continuer à attirer le public dans les salles quand on lui a déjà proposé coup sur coup six films de Fred Astaire et Ginger Rogers, dont quatre reposant sur des chansons d’Irving Berlin et de Jerome Kern ? Débordant de fantaisie et de romance, ce film de 1937 associe aux talents de Fred Astaire et Ginger Rogers ceux d’Ira et George Gershwin. Sans pour autant attirer les foules.

YOU WERE NEVER LOVELIER (Ô toi ma charmante) – William A. Seiter (1942)

Quand Fred Astaire et Rita Hayworth se lancent en 1942 dans l’aventure de You were never lovelier (Ô toi ma charmante), leur statut vient de changer. Leur premier film, You’ll never get rich (L’Amour vient en dansant, réunissait en effet l’année précédente un acteur certes légendaire, mais en perte de vitesse, et une starlette prometteuse. L’accueil reçu par ce premier opus ayant fait monter en flèche leurs cotes respectives, Fred Astaire s’est vu engagé ensuite par la Paramount pour partager avec Bing Crosby l’affiche de Holiday Inn (L’Amour chante et danse), et Rita Hayworth a porté sur ses seules épaules la comédie musicale My Gal Sal (Mon amie Sally.

CABIN IN THE SKY (Un Petit coin aux cieux) – Vincente Minnelli (1943)

Le 31 août 1942, Vincente Minnelli commence le tournage de Cabin in The Sky. Il est enfin, comme il l’écrit dans son autobiographie, « contremaître à l’usine ». L' »usine », c’est bien évidemment la M.G.M. dont Arthur Freed lui a fait patiemment découvrir tous les rouages. Cabin in The Sky est un musical, le premier des 13 musicals que réalisera le cinéaste. Il est important de remarquer que 12 des 13 musicals ont été produits par l’homme qui a le plus compté dans sa carrière, Arthur Freed.

ON THE AVENUE – Roy Del Ruth (1937)

Riposte de la Fox aux comédies musicales à succès de la RKO et de la Warner, cette fantaisie de 1937 bénéficie d’une bande originale signée par l’un des meilleurs compositeurs de Broadway. Si On the Avenue ne présentait qu’un intérêt, ce serait assurément la brillante partition écrite spécialement pour le film par Irving Berlin. Mais la musique est loin d’être le seul atout de cette production de la Fox, qui s’inscrit dans la tradition du « backstage musical » – ces histoires situées dans les coulisses d’un spectacle. Avec son humour qui lorgne parfois vers la comédie loufoque, alors en vogue à Hollywood

MY FAIR LADY – George Cukor (1964)

Mille costumes, dix-sept habilleuses, vingt-six maquilleuses, trente-cinq coiffeurs, des étoffes et des plumes venues de tous les pays, des fourrures rares, des bijoux en cascade… : My Fair Lady reste le plus altier et luxueux de tous les défilés de haute couture. Son créateur a un nom : Cecil Beaton, déjà directeur artistique du spectacle à Broadway qui avait lancé Julie Andrews. Pour le film, Jack Warner préféra Audrey Hepburn, doublée, pour le chant, par Marni Nixon.

ZIEGFELD GIRL (La Danseuse des Folies Ziegfeld) – Robert Z. Leonard (1941)

Cinq ans après Le Grand Ziegfeld, Ziegfeld Girl voit la Metro-Goldwyn-Mayer rendre à nouveau hommage au plus célèbre des entrepreneurs de spectacles américains. Le film aurait dû être tourné en 1938 avec Joan Crawford, Eleanor Powell, Virginia Bruce, Walter Pidgeon et Margaret Sullavan. La mort de W. Anthony McGuire retarda le projet dont la distribution fut totalement modifiée. Réalisateur du Grand Ziegfeld, Robert Z. Leonard est chargé de la mise en scène du film dont le producteur est Pandro S. Berman, l’ancien producteur de Fred Astaire et Ginger Rogers, désormais à la M.G.M. Contrairement au Grand Ziegfeld dont Florenz Ziegfeld était la vedette, ce dernier n’apparaît pas ici, même si son influence, ses goûts et son imagination sont constamment présents…

SILK STOCKINGS (La Belle de Moscou) – Rouben Mamoulian (1957)

Brillant remake du Ninotchka d’Ernst Lubitsch, avec Greta Garbo, ce film a la grâce des chefs-d’œuvre accouchés dans le doute et la douleur. Fred Astaire croyait être en fin de carrière et craignait qu’on ne ricane devant ses acrobaties légèrement ridées. Cyd Charisse frémissait à l’idée qu’on la compare avec la Divine et travaillait dur pour montrer ses vrais talents d’actrice plutôt que d’exhiber une nouvelle fois ses jambes mythiques… Le réalisateur, Rouben Mamoulian, avait mis dix ans à se remettre du désastre financier de son précédent film et restait intimidé par cette comédie antisoviétique, qui trouvait un écho dans sa vie personnelle. D’origine géorgienne, il avait en effet grandi à Paris avant de partir faire ses études à Moscou. Enfin, les déhanchements d’un certain Elvis menaçaient de plus en plus la pérennité de la comédie musicale version Arthur Freed. Silk Stockings (La Belle de Moscou) traverse ces dangers avec flamboyance, forte de ses répliques spirituelles, de sa sensualité feutrée et de ses superbes numéros musicaux. A noter la participation inattendue et délicieusement caricaturale de Peter Lorre en apparatchik rabelaisien. [Marine Landrot – Télérama]

THE WIZARD OF OZ (Le Magicien d’Oz) – Victor Fleming (1939)

Célèbre pour ses chansons, The Wizard of Oz (Le Magicien d’Oz) le fut aussi en son temps pour son budget inhabituel et son tournage mouvementé. Alors que les réalisateurs se succèdent aux commandes de cette superproduction de la M.G.M., les prises de vues sont en effet retardées par des accidents : après l’intoxication à l’aluminium de l’Homme de fer, c’est la sorcière qui prend feu, puis sa doublure. Et même le chien « jouant » Toto sera blessé à la patte… Mais au-delà de l’anecdote, c’est bien sûr le film lui-même qui fascine le public – en particulier les Américains – depuis plus de soixante-dix ans. Son esthétique y est pour beaucoup : explorant les possibilités du Technicolor naissant, le chef opérateur Harold Rosson et le directeur artistique Cedric Gibbons ont créé un univers aux tons saturés et aux formes étonnantes, qui font du film un feu d’artifice visuel.