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IT’S ALWAYS FAIR WEATHER ( Beau fixe sur New York) – Stanley Donen et Gene Kelly (1955)

Après les inoubliables On the Town et Singin’ in the Rain, It’s Always Fair Weather est le troisième volet de la trilogie de « musical » réalisée par l’équipe Kelly- Donen-Freed-Comden-Green. Cette comédie musicale possède tous les atouts du genre : des danseurs exceptionnels, des numéros originaux, une mise en scène parfaite utilisant judicieusement le cinémascope et le split screen et un scénario qui ose une véritable satire acerbe de la société américaine.

GENE KELLY

Chorégraphe-né, Gene Kelly a su très tôt trouver le style athlétique et inventif qui allait faire son succès. L’« autre » monstre sacré de la danse au cinéma, avec Fred Astaire qu’il admirait tant, est aussi, à l’image de ses ancêtres irlandais, l’homme opiniâtre qui a lutté sans cesse pour sortir la comédie musicale de ses conventions.

CYD CHARISSE

Avare de compliments pour Ginger Rogers, Fred Astaire idolâtrait Cyd Charisse, qui partageait sa technique éblouissante et son élégance suprême. Quelques pas et une jupe fendue lui suffisaient pour créer une image obsédante de femme fatale. Il serait injuste de dire qu’elle n’était pas bonne actrice, mais une partie de sa magie semblait s’évanouir lorsque la musique s’arrêtait, peut-être parce que personne ne croyait à elle autrement qu’en danseuse aux longues jambes et aux déhanchements souverains. Pourtant, Nicholas Ray et Vincente Minnelli redécouvrirent tardivement des qualités dramatiques qu’elle avait laissé entrevoir dans quelques films de jeunesse.

WORDS AND MUSIC (Ma vie est une chanson) – Norman Taurog (1948)

En 1918, à l’université de Columbia, Richard Rodgers et Lorenz Hart, deux étudiants rêveurs, enthousiastes et passionnés de musique font connaissance. Ils s’associent pour écrire des spectacles musicaux joués par les étudiants, Rodgers écrivant les notes et Hart les paroles des chansons. Leurs productions font tant parler d’elles que, l’année suivante, ils parviennent à placer l’une de leurs chansons, Any Old Place With You, dans un spectacle de Broadway. Le morceau obtient un gros succès commercial à la suite duquel, pendant deux décennies, les deux hommes vont régner sur Broadway et écrire des dizaines de classiques de la musique populaire américaine… Film de prestige réunissant des plus grandes vedettes de la MGM, cette biographie musicale retrace de manière fort libre le compagnonnage de Richard Rodgers et Lorenz Hart.

ON THE TOWN (Un Jour à New York) – Stanley Donen et Gene Kelly (1949)

En 1949, le producteur Arthur Freed décide de donner leur chance à deux chorégraphes, Gene Kelly et Stanley Donen, pour réaliser un film moderne et stylisé. Si le premier est déjà un artiste confirmé, le second n’a pas vingt-cinq ans quand le tournage commence. C’est sûrement sa jeunesse, alliée à la nouveauté du propos, qui permet au tandem de sortir des sentiers battus pour innover. Les chansons se fondent dans une action réaliste, elles expriment les sentiments des personnages, et peuvent aussi les emmener dans des décors imaginaires… Autant d’extravagances pour l’époque, et qui font encore mouche aujourd’hui. Grâce à la musique de Leonard Bernstein et Roger Edens, et aux paroles d’un duo plein d’avenir, Adolph Green et Betty Comden, le film nous emporte d’un bout à l’autre de New York à un rythme endiablé. Du Musée d’Histoire Naturelle, avec son squelette de dinosaure, à l’Empire State Building, de la Statue de la Liberté à Chinatown, le public du monde entier découvre dans le film le vrai visage de Big Apple. Avec, pour guides, trois matelots en permission qui n’ont que 24 heures pour découvrir Manhattan, et l’amour. Laissez-les donc vous embarquer vous aussi pour tout « Un jour à New York ».

LES MUSICALS DE LA MGM

L’âge d’or de la comédie musicale hollywoodienne, celle qui réussit l’accord parfait entre action, musique et danse, est à jamais lié à un sigle : MGM et à un nom : Arthur Freed, le grand promoteur du genre. « Nous comptons plus d’étoiles que le ciel», telle était l’orgueilleuse devise de la MGM, et si l’on considère le nombre de vedettes – de Greta Garbo à Mickey Rooney – que la firme avait sous contrat à la fin des années 30, on peut dire qu’elle était à peine exagérée. Pourtant, la MGM ne sut pas toujours tirer le meilleur parti de son exceptionnelle « écurie ».

ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945)

Dans un paradis de coton et de marbre, Florenz Ziegfeld se remémore ses souvenirs terrestres. Il fut un très célèbre directeur de revue à Broadway. Un à un, ses numéros défilent dans sa mémoire. Ne vous laissez pas effrayer par les automates mal dégrossis qui ouvrent le film. Dans un Broadway cartonné façon école maternelle, Vincente Minnelli commence par évoquer la pré-histoire de la comédie musicale, avec toute sa mièvrerie archaïque. Au fil du temps, il nous laisse contempler l’éclosion de ce genre féerique, pour accéder à l’apothéose, avec des numéros étincelants, peut-être parmi les plus beaux que Hollywood nous ait offerts. A la manière d’un reportage foutraque et raffiné, il laisse les étoiles du genre (Fred Astaire, Judy Garland…) jouer leur propre rôle, et se gausse des futures hagiographies documentaires que la télévision leur consacrera. Une fantaisie brillante et prémonitoire qui nécessiterait peut-être un petit remontage : l’humour de certains sketchs non musicaux a mal vieilli, mais la folie brûlante des autres compense largement ces faiblesses. Allez, s’il fallait n’en garder que deux, ce serait sans aucun doute la lévitation éthylique de Cyd Charisse, blottie dans un nuage de bulles de champagne, et le frissonnant Love, que Lena Horne psalmodie comme une formule hypnotique… [Télérama – Marine Landrot]

LES GIRLS – George Cukor (1957)

Procès retentissant : lady Sybil Wren, ancienne girl de la troupe du célèbre danseur Barry Nichols, est poursuivie pour diffamation par une autre ex-girl, Angèle Ducros, à cause de son livre de souvenirs sur l’époque où, avec Joy, une troisième girl, elles étaient les vedettes du spectacle de Nichols à Paris. Les Girls peut se vanter d’avoir le scénario le plus sophistiqué de l’histoire de la comédie musicale : un Rashomon dans le milieu stylisé (comme les aime Cukor) du music-hall parisien des années 1950. Délicieusement immoral, il passe en revue trois petites arrivistes amoureuses de leur chorégraphe (forcément, c’est Gene Kelly), qui cherchent à épouser des hommes riches. Comme toujours chez Cukor, il n’y a qu’un pas (ici, un pas chassé) entre comédie et drame, entre illusion et réalité. « Où est la vérité ? », demande un panneau brandi devant le tribunal. Dans la synthèse de tous les mensonges de ces dames… Avec son casting brillant (mention spéciale à Kay Kendall en girl alcoolique), ses chansons de Cole Porter et sa chorégraphie de Jack Cole, Les Girls brille des derniers feux de la comédie musicale de l’âge d’or et offre à Gene Kelly son dernier grand rôle hollywoodien. Il chorégraphia lui-même un ballet hommage à The Wild One (L’Equipée sauvage), avec Marlon Brando, d’une beauté à tomber. [Guillemette Odicino – Télérama]

COVER GIRL (La reine de Broadway) – Charles Vidor (1944)

Rusty Parker fait partie d’une troupe de danseuses qui se produit dans un modeste cabaret de Brooklyn. mais elle a de l’ambition, et lorsque l’une de ses partenaires annonce qu’elle va tenter sa chance dans un concours de mannequin, Rusty se dit qu’elle devrait s’y présenter elle aussi. Même si cela risque de poser problème à Danny McGuire, le directeur du cabaret, qui est amoureux d’elle et qu’elle aime en retour… Œuvre charnière de la comédie musicale, Cover Girl de Charles Vidor marque l’accession au rang de stars de Rita Hayworth et de Gene Kelly, lequel s’avère en outre un formidable chorégraphe. 

BRIGADOON – Vincente Minnelli (1954)

En 1954, Gene Kelly retrouve le réalisateur d’Un Américain à Paris pour une fable musicale pleine de bruyères et de cornemuses. 
On a parfois dit que Brigadoon était la plus européenne des comédies musicales américaines. Inspirée d’un conte allemand et transposée en Écosse, son intrigue joue sur la nostalgie de la Vieille Europe, cette terre qu’ont quittée tant d’immigrants devenus citoyens des États-Unis.