La Comédie musicale

ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945)

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – William Powell dans la séquence d’ouverture

Dans un paradis de coton et de marbre, Florenz Ziegfeld se remémore ses souvenirs terrestres. Il fut un très célèbre directeur de revue à Broadway. Un à un, ses numéros défilent dans sa mémoire. Ne vous laissez pas effrayer par les automates mal dégrossis qui ouvrent le film. Dans un Broadway cartonné façon école maternelle, Vincente Minnelli commence par évoquer la pré-histoire de la comédie musicale, avec toute sa mièvrerie archaïque. Au fil du temps, il nous laisse contempler l’éclosion de ce genre féerique, pour accéder à l’apothéose, avec des numéros étincelants, peut-être parmi les plus beaux que Hollywood nous ait offerts. A la manière d’un reportage foutraque et raffiné, il laisse les étoiles du genre (Fred Astaire, Judy Garland…) jouer leur propre rôle, et se gausse des futures hagiographies documentaires que la télévision leur consacrera. Une fantaisie brillante et prémonitoire qui nécessiterait peut-être un petit remontage : l’humour de certains sketchs non musicaux a mal vieilli, mais la folie brûlante des autres compense largement ces faiblesses. Allez, s’il fallait n’en garder que deux, ce serait sans aucun doute la lévitation éthylique de Cyd Charisse, blottie dans un nuage de bulles de champagne, et le frissonnant Love, que Lena Horne psalmodie comme une formule hypnotique… [Télérama – Marine Landrot]

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – « Limehouse Blues « 

Le 1er mars 1944 débute le tournage de Ziegfeld Follies, l’année même où la M.G.M. célèbre son vingtième anniversaire. Réunir dans une série de sketches, plus ou moins inspirés des fameux spectacles de Florenz Ziegfeld, les plus célèbres vedettes de la Firme du Lion, est une idée séduisante qui enthousiasme Arthur Freed et Louis B. Mayer.

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – « Here’s to the Girls « 

La production du film va pourtant poser une succession de problèmes et ce n’est que plus de deux ans après son premier jour de tournage que sortiront dans son montage définitif ces Ziegfeld Follies qui vont mobiliser l’énergie de la plupart des créateurs de l’  »Unité Freed ».

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – « Here’s to the Girls « 

« Arthur Freed, dit Minnelli, me demanda de réaliser tous les numéros et sketches prévus dans Ziegfeld Follies. Il s’agissait de tourner chacun de ces épisodes au moment où la star concernée était libre, puis chaque vedette tournait en même temps un autre film. De cette manière, nous économisions énormément de temps et d’argent. Mais, plus tard, parce que nous nous aperçûmes que certaines stars étaient disponibles à la même date, certains sketches furent confiés à d’autres réalisateurs… histoire de gagner encore du temps ! La réalisation de l’ensemble devait demander au moins cinq mois  ; il fallait créer des décors très sophistiqués et organiser des répétitions assez longues pour les numéros les plus compliqués. Cinq autres mois seraient probablement nécessaires pour le montage et les travaux de labo. Il fallait donc gagner le plus de temps possible sur le tournage.»

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – « Love »

Le fait que Minnelli n’ait pas été l’unique maître d’œuvre du film contribue rapidement à l’apparition de nombreux problèmes et l’on voit Minnelli réaliser un numéro alors que sur le plateau d’à côté, un chorégraphe tel que Walters répète un autre numéro dont Minnelli va par la suite assurer la mise en scène, dès qu’il aura terminé celui sur lequel il travaille. C’est ainsi que Charles Walters pouvait déclarer, dans Positif : « J’ai fait tout le numéro A Great Lady Has An Interview avec Judy Garland et, comme vous pouvez le constater par la façon dont c’est réglé, je l’avais conçu en fonction de la caméra. Puis tout d’un coup, ils ont dit : « Laisse Vincente le tourner. Il vaut mieux que tu te mettes à travailler avec Fanny Brice. » J’ai protesté que c’était tout prêt mais on m’a répondu que justement Vincente le tournerait comme je l’avais prévu et qu’il fallait que nous avancions dans le travail. Je n’ai donc pas eu ‘Directed by… » à l’écran, ce que je souhaitais déjà ».  [Minnelli « De Broadway à Hollywood » – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – ED. 5 continents Hatier (1985)]

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – « A Great Lady Has An Interview »

Tourné dans une grande dispersion créatrice, Ziegfeld Follies se présente bientôt comme un film-mammouth de 173 minutes qui se compose de 18 numéros. Une première preview a lieu le 1er novembre 1944. Les réactions du public ne sont pas bonnes. Le film est jugé trop long. Mais que faut-il couper ? Chacun a sur ce sujet sa propre idée. De nouvelles previews ont alors lieu, le 12 mars et le 20 août 1945 et l’accueil du public n’est pas jugé satisfaisant. Les dirigeants de la M.G.M. décident de modifier encore le montage et, pendant plusieurs mois, toutes les solutions possibles sont envisagées.

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – « A Great Lady Has An Interview »

De même que George Sidney, premier maître d’œuvre du film, avait cessé, après un mois de travail, de superviser cette production aux mille problèmes, Minnelli a arrêté, lui aussi de s’occuper du film et, depuis le 1er septembre 1944, il a succédé à Fred Zinnemann sur The Clock (L’Horloge).  Le 15 mars 1946 sort enfin Ziegfeld Follies qui. Le film est un triomphe commercial et on peut remarquer que son coût de revient final (3 240 816 dollars) est à peine plus élevé que le devis initial (3 000 000 dollars). Contrairement à ce que l’on peut penser, le montage du film n’est d’ailleurs pas aussi définitif que prévu et la continuité de la version dite « internationale » (23.7.48) indique un ordre de succession des numéros différent de celui que nous connaissons. [Minnelli « De Broadway à Hollywood » – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – ED. 5 continents Hatier (1985)]

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – Ballet Watter

A l’image de ce que devaient être les spectacles produits par Florenz Ziegfeld, le film allie le meilleur au pire. Il vaut certes mieux passer sous silence les quatre sketches dont la moindre « re-vision » accuse les faiblesses mais on aurait tort de n’attribuer qu’à Minnelli la réussite des numéros musicaux. L’apparition de Lucille Bali, rousse flamboyante, dressant, le fouet à la main, des femmes-panthères dans Here’s to The Ladies, dirigé par George Sidney, est un admirable moment dans lequel le Technicolor de l’époque est à lui seul un inoubliable spectacle. Quelques années plus tard, Minnelli fera d’une Lucille Bali métamorphosée, la vedette de The Long Long Trailer (La Roulotte du plaisir), une impitoyable satire de l' »american way of life ». Tout aussi magnifique est la composition de Lena Horne dans Love dont le décor – un cabaret enfumé de la Martinique – est tellement beau que le numéro, mis en scène par Lemuel Ayers a souvent été attribué à Minnelli lui-même…

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – « Here’s to the Girls « 

« Pour différentes raisons, quatre scènes du film me sont restées très vivantes à l’esprit, écrit Minnelli. La première est This Heart of Mine où Lucille Bremer se révèle excellente danseuse, tout à fait à la hauteur aux côtés du grand maître Fred Astaire. L’anecdote était celle d’un voleur s’introduisant dans un grand bal, où il remarque particulièrement une jolie femme…. à diamants. Robert Alton en réglait la chorégraphie. Nous utilisâmes tous les procédés et accessoires imaginables : un plateau tournant révélant peu à peu les danseurs cachés derrière des arbres blanchis, un magnifique dancing circulaire rehaussé de statues créées par Tony Duquette… tout un décor somptueux qui ne faisait pourtant pas oublier les merveilleuses évolutions de Fred et de Lucille. »  La splendeur de ce gigantesque décor qui se referme derrière les deux danseurs comme un véritable écrin témoigne du goût de Minnelli qui oppose à la foule qui s’y meut, le paysage hivernal qui se trouve à l’extérieur. [Minnelli « De Broadway à Hollywood » – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – ED. 5 continents Hatier (1985)]

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – « This Heart of Mine « 

Fred Astaire séduit en dansant avec Lucille Bremer et le numéro est une véritable ébauche de Yolanda and The Thief  (Yolanda et le Voleur) qui les réunira à nouveau, quelques mois plus tard. Moins inspiré quoique plastiquement très beau, Traviata permet à Minnelli de jouer sur les couleurs (une femme en rouge dans un décor noir) et sur les costumes d’Irene Sharaff.

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – « A Great Lady Has An Interview »

Chorégraphié par Charles Walters, A Great Lady Has an Interview est un hommage de Minnelli à celle qui allait devenir sa femme, Judy Garland, et l’arrivée de celle-ci en blanc sur un fond orange, tel un diamant, demeure dans la mémoire de tout cinéphile.
La démarche ondulante et sinueuse de Judy Garland et sa manière de chanter :
« I feel… well I feel  
Just like a soldier out of step  
Yes, but would the episode outlive me  
Would my public quite forgive me  
If I tried to show the world l’m really help ? Oh, but now, you darlings,  
You adorable, dear, dear boys  
l’m going to tell you all about my next picture. » 
figurent parmi les grands moments de la future actrice de The Clock et The Pirate.

Avant-dernier numéro du film, The Babbitt and The Bromide réunit pour la première fois Fred Astaire et Gene Kelly, les deux plus grands danseurs de l’histoire de la comédie musicale hollywoodienne. « Après coup, déclare Minnelli, Gene a estimé qu’étant donné le caractère exceptionnel de cette réunion, le numéro aurait dû avoir plus de poids. Je ne suis pas de cet avis: après tout, il s’agissait d’une « revue » et je pense qu’un peu de recul et d’humour par rapport au statut de star de nos deux grands danseurs étaient les bienvenus. D’autant que, si Gene et Fred ont considéré ce numéro comme facile, leurs performances respectives n’en sont pas moins brillantes et impressionnantes. La chorégraphie du numéro fut conçue par Fred et Gene eux-mêmes. ‘Nous étions si polis et si qénéreux l’un vis-à-vis de l’autre que ça en devenait presque ennuyeux !, en a dit plus tard Gene Kelly. Je peux dire quant à moi que, pendant la préparation du numéro en question, chacun d’eux hésitait à lancer une idée, de peur d’être accusé de vouloir imposer son propre style chorégraphique. Aussi Gene, comme Fred, y allaient-ils prudemment, en ayant l’air de faire une simple suggestion :  
– Et si on faisait comme ça ?
Et devant l’absence de réaction de l’autre, celui qui avait parlé se pressait d’ajouter :  
– Non, après tout, ce n’est pas une très bonne idée ! » 

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – « The Babbitt and the Bromide « 

La déception que l’on peut parfois éprouver à la vue de cette rencontre historique entre Astaire et Kelly, tournée en quatre jours, après six jours de répétition, tient sans doute essentiellement à la différence de style des deux danseurs. La grâce aérienne d’Astaire, évidente dans The Band Wagon (Tous en scène), s’oppose en effet au style plus moderne et plus réaliste de Kelly qui trouve inversement son apogée dans Singin’ in The Rain (Chantons sous la pluie). Quant à Limehouse Blues pour lequel Minnelli ne cache pas son faible, c’est tout à la fois le plus beau moment du film et l’un des sommets de son œuvre. [Minnelli « De Broadway à Hollywood » – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – ED. 5 continents Hatier (1985)]

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – « Limehouse Blues « 

« Pour cette séquence, l’une des meilleures choses que j’aie faîtes, raconte-t-il, j’avais un prologue et un épilogue en pantomime où j’utilisai seulement deux couleurs : le jaune et le marron. Le style du prologue et de l’épilogue s’inspirait des gravures anglaises à la manière noire : très sombres et floues. La fantaisie chinoise fut réalisée dans le style des « chinoiseries » françaises, tout ce mobilier, ces lambris, etc, de l’époque Louis XVI. A cette époque-là, les Français avaient une conception particulière de la Chine, tout comme ils imaginaient une Amérique peuplée d’Indiens emplumés. Quelque chose d’absurde, mais assez beau d’une certaine façon. »

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – « Limehouse Blues « 

La magie de Minnelli éclate dès les premiers plans. Le quartier chinois. L’atmosphère du Londres victorien de Dickens mais aussi de jack l’Eventreur et de Mister Hyde. Un Londres où l’on peut rencontrer Sherlock Holmes et où se trament les forfaits de Fu Manchu. Un éclairage glauque. Un vieil homme qui fume (de l’opium ?). Un phonographe ambulant. Des « pearlies » et soudain l’apparition de Fred Astaire en coolie vêtu de noir. Il est impossible de ne pas songer aussitôt à Richard Barthelmess dans Broken Blossoms (Le Lys brisé) de D.W. Griffith. Cet homme en noir est fasciné par une femme en jaune. Un vol. Des coups de feu. Le coolie s’écroule et le rêve commence. Un fabuleux paysage chinois s’anime et Minnelli oppose soudain à l’atmosphère trouble et nocturne du début un univers éclatant de lumière dans lequel vont évoluer ses deux danseurs. Dis-huit jours de répétitions, deux jours d’enregistrement et dix jours de tournage aboutissent à un moment de cinéma de treize minutes, un des ces « instants » sublimes. [Minnelli « De Broadway à Hollywood » – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – ED. 5 continents Hatier (1985)]

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – Numéro d’ouverture avec les marionnettes de Louis Bunin

Le talent des créateurs de la M.GM. transformant pour Limehouse Blues le décor construit pour The Picture of Dorian Gray (Le Portrait de Dorian Gray), se combine avec le génie de Minnelli, son habileté à faire répondre les couleurs les unes par rapport aux autres, à passer de la réalité au rêve et à métamorphoser un plateau de cinéma en un monde où se mêlent l’amour, la danse et la beauté. Le style pictural de Minnelli réapparaît partiellement dans la dernière partie du film qui comprend la chanson « Beauty » de Kathryn Grayson et quelques plans provenant du numéro There’s Beauty Everywhere.

« Le décor de ce numéro, raconte Fred Astaire, était un imposant ensemble de rochers et nous devions danser plongés jusqu’à la ceinture et en habit de soirée dans un véritable bain de mousse. De jolies filles étaient disséminées ici et là sur des rochers, semblables à de grandes mouettes. Plusieurs s’évanouirent, incommodées par les émanations des produits chimiques nécessaires à la fabrication de la mousse. Tout cela ne donna sans doute rien, la plus grande partie du numéro ayant sauté au montage final. Grâce au ciel, tout ce que j’y faisais avait disparu. C’était un véritable gâchis.» Restent un ensemble de rochers et de nuages, des girls ressemblant à des vestales et un décor qui rappelle certaines œuvres de Dali ou de Chirico. Cyd Charisse évolue au milieu de grandes masses de mousse, donnant une petite idée de ce que pouvait être à l’origine le numéro…

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – William Powell dans la séquence d’ouverture

Dans sa forme actuelle, et en dépit de ses sketches…, Ziegfeld Follies est un éblouissant spectacle, chatoyant et somptueux, un hymne à cette femme moderne idéalisée par Ziegfeld.

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ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945) – « Limehouse Blues « 
Programme musical

Here’s to the ladies Après avoir payé un tribut à la beauté des femmes, Fred Astaire laisse la place à Lucille Bail et ses femmes panthères et à Virginia O’Brien qui, sur un cheval de manège, glorifie « l’homme merveilleux ».
Director : George Sidney – Music by Roger Edens – Lyrics by Arthur Freed – Sung by Fred Astaire, chorus – Danced by Cyd Charisse, Lucille Ball, chorus 
Bring on the wonderful men
Director : George Sidney – Music by Roger Edens – Lyrics by Earl K. Brent – Sung by Virginia O’Brien 

Water ballet. Un ballet nautique conçu et exécuté par Esther Williams.
Director : Merril Pye 

La Traviata. James Melton et Marion Bell du Metropolitan Opera, chantent un extrait de l’opéra de Verdi.
Director : Vincente Minnelli – « Libiamo ne’lieti calici » from « La Traviata » – Music by Giuseppe Verdi – Sung by James Melton, Marion Bell

This heart of mine. Fred Astaire, croqueur de diamants, offre son cœur à Lucille Bremer au cours d’une danse, mais ne l’en déleste pas moins de son bracelet. Avant qu’il disparaisse, elle lui offre un autre bijou.
Director : Vincente Minnelli – Music by Harry Warren – Lyrics by Arthur Freed – Sung by Fred Astaire 

Love. Dans un décor tropical, Lena Horne chante l’amour.
Director : Lemuel Ayers – Music by Hugh Martin – Lyrics by Ralph Blane 

Limehouse blues. Fred Astaire, en coolie chinois, est ébloui par l’apparition de Lucille Bremer, superbe orientale vêtue d’une robe jaune. II la voit admirer un éventail dans une vitrine. Elle s’éloigne et s’approche à son tour de l’objet. Des bandits cassent à ce moment la vitrine du magasin. Astaire s’empare de l’éventail et tombe, frappé  d’une balle perdue. Il se retrouve, en rêvant, en train de danser avec cette femme merveilleuse. Il meurt au moment où, revenue pour acheter l’éventail, elle le rejette avec dégoût parce qu’il est taché de sang.
Director : Vincente Minnelli – Music by Philip Braham – Lyrics by Douglas Furber – Sung by Harriet Lee 

A great lady has an interview. Judy Garland, star inaccessible, accorde une conférence de presse.
Director : Vincente Minnelli – Music by Roger Edens – Lyrics by Kay Thompson 

The Babbitt and the Bromide. Fred Astaire rencontre Gene Kelly : tous deux exécutent un numéro de George et Ira Gershwin. Deux hommes se rencontrent tous les vingt ans et échangent les politesses banales d’usage.
Director : Vincente Minnelli – Music by George Gershwin – Lyrics by Ira Gershwin 

There’s Beauty Everywhere. Kathryn Grayson chante un hymne à la beauté qui conclut ces dernières Follies du grand Ziegfeld.
Director : Norman Taurog, Vincente Minnelli – Music by Harry Warren – Lyrics by Arthur Freed – Sung by Kathryn Grayson 


LA COMÉDIE MUSICALE
La comédie musicale a été longtemps l’un des genres privilégiés de la production hollywoodienne, et probablement le plus fascinant . Né dans les années 1930, en même temps que le cinéma parlant, elle témoigna à sa manière, en chansons, en claquettes et en paillettes, de la rénovation sociale et économique de l’Amérique. Mais c’est dix plus tard, à la Metro-Goldwyn-Mayer, que sous l’impulsion d’Arthur Freed la comédie musicale connut son véritable âge d’or, grâce à la rencontre de créateurs d’exception (Vincente Minnelli, Stanley Donen) et d’acteurs inoubliables (Fred Astaire, Gene Kelly, Judy Garland, Cyd Charisse, Debbie Reynolds). Par l’évocation de ces années éblouissantes à travers les films présentés, cette page permet de retrouver toute la magie et le glamour de la comédie musicale.


ZIEGFELD GIRL (La Danseuse des Folies Ziegfeld) – Robert Z. Leonard (1941)
Ce n’est pas une comédie musicale au sens propre ; c’est un film d’amour(s) qui plante son décor dans l’univers étincelant mais impitoyable du music-hall. Trois grâces sont engagées comme girls par le tout-puissant imprésario Florenz Ziegfeld. Du jour au lendemain, ces étoiles (d’un jour ?) voient leur vie et leurs amours bouleversées par le mirage de la célébrité. Bien sûr, le film est ponctué de ballets, mais ce n’est pas ce que l’on retiendra : hormis les numéros chantés et dansés par Judy Garland, qui n’ont pas vieilli, les « pièces montées » de girls florales et satinées de Busby Berkeley ont un petit parfum suranné.



VINCENTE MINNELLI
Véritable magicien du cinéma, Vincente Minnelli a porté la comédie musicale à son point de perfection, ce qui ne doit pas faire oublier qu’il est l’auteur de quelques chefs-d’œuvre du mélodrame.

LANA TURNER
Sept maris, un père bootlegger assassiné en pleine rue, un amant gangster poignardé par sa propre fille Cheryl : la vie de Lana Turner n’a pas été de tout repos ! Mais ce magnifique symbole du sex-appeal hollywoodien a su révéler une troublante sensibilité sous l’écorce soigneusement entretenue du glamour.

FRED ASTAIRE
La longue carrière de Fred Astaire est désormais entrée dans la légende ; son exceptionnel génie de danseur ne l’a toutefois pas empêché d’être aussi un excellent acteur.


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