Étiquette : film noir

CHAIR DE POULE – Julien Duvivier (1963)

A la suite d’un cambriolage manqué où le propriétaire est mortellement blessé, Daniel Boisset est condamné à la place de son complice Paul Genest. Il réussit cependant à s’évader avant d’être emprisonné et trouve refuge chez un garagiste, Thomas. Mais la femme de celui-ci découvre le passé de Daniel et va l’obliger à dépouiller son mari qu’elle n’a épousé que pour son argent… Chair de poule est l’un des films les plus méconnus et sous-estimés de Julien Duvivier et pourtant, même s’il n’est clairement pas la plus grande œuvre du réalisateur, il possède de nombreuses caractéristiques louables et constitue un hommage très respectable aux thrillers du film noir américain.

SUSPICION (Soupçons) – Alfred Hitchcock (1941)

Lina McLaidlaw a-t-elle tort de s’éprendre du désinvolte Johnnie Aysgarth ? C’est l’avis de sa famille, qui deviendra petit à petit le sien quand les soupçons prendront la place de l’amour. A l’occasion de son quatrième film réalisé aux Etats-Unis, Hitchcock débuta une fructueuse collaboration avec le grand Cary Grant et retrouva, après Rebecca, la talentueuse Joan Fontaine. Le film qu’ils signèrent ensemble a tout l’air d’une comédie sentimentale – du moins durant les premières minutes… Car Hitchcock nous fait rapidement partager les soupçons qui envahissent Joan Fontaine et nous montre, une fois de plus, quel grand maitre manipulateur il est.

KNOCK ON ANY DOOR (Les Ruelles du malheur) – Nicholas Ray (1949)

L’avocat Andrew Morton choisit de défendre l’affaire de Nick Romano, un jeune homme dérangé des quartiers pauvres sans doute car il s’en sent proche, ayant lui-même vécu là bas. Nick est accusé d’avoir tué un policier et son avocat est persuadé de son innocence. Knock on Any Door est le deuxième film de Nicholas Ray, sorti en 1949, le scénario est adapté du roman de Willard Motley.

WORLD FOR RANSOM (Alerte à Singapour) – Robert Aldrich (1954)

Un ancien GI, travaillant comme détective privé à Singapour est engagé par la femme d’un ami pour enquêter sur son mari. Ce dernier est impliqué avec un groupe de trafiquants dans le kidnapping d’un physicien renommé. Film noir merveilleusement discret qui parodie tous les films d’espionnage et d’aventure à gros budget et rend un meilleur travail pour aller au fond des choses de ce genre.

GENE TIERNEY

Les cinéphiles n’ont pas oublié la créatrice de Laura et de Lucy Muir, « l’étrange fascination se dégageant de son visage, cette allure à la fois meurtrie et mystérieuse, déchirée et distante » ( Bertrand Tavernier). Au Pan­théon du septième art, Gene Tierney a sa place inscrite et personne ne peut pré­tendre la lui disputer.

SLIGHTLY SCARLET (Deux rouquines dans la bagarre) – Allan Dwan (1956)

Dernier des sept films en couleurs photographiés par AIton et réalisés par Dwan pour le producteur Benedict Bogeaus, ce drame psychologique et policier est une fulgurante et lyrique composition qui permet au génial chef opérateur de Silver Lode et de Tennessee’s Partner de créer, grâce aux couleurs, un univers baroque fascinant. À ce titre, Slightly Searlet est certainement, avec Party Girl, Leave Her to Heaven et Niagara, le plus beau des « films noirs » en couleurs.

RIDE THE PINK HORSE (Et tournent les chevaux de bois) – Robert Montgomery (1947)

Ride the Pink Horsei fut soutenu par André Bazin qui en vantait la fraîcheur et la poésie et qu’il décrivait comme une « subtile imitation du genre » (le thriller) « que l’auteur contraint à révéler ses rouages les plus secrets ». Dès la séquence d’ouverture, remarquablement filmée en plans très longs, Robert Montgomery crée un climat étrange, somnambulique entièrement fondé sur l’attente et la frustration aussi bien chez les personnages que dans la construction dramatique.

FRITZ LANG ET DUDLEY NICHOLS [autour de Scarlet Street et de La Chienne]

Scarlet Street (La Rue Rouge) est le premier projet que Diana Production met en chantier. Ce sera la production la plus indépendante et la plus autonome de Fritz Lang à Hollywood. Ce sera aussi la première fois depuis House Across the Bay (1940) d’Archie Mayo avec George Raft (dont par ailleurs les scènes aériennes ont été filmées par Hitchcock), que Joan Bennett collabore avec le producteur Walter Wanger sur un projet.

THE LONG NIGHT – Anatole Litvak (1947) / LE JOUR SE LÈVE « refait » et « trahi »

Lorsque la RKO a acquis les droits de distribution du film Le Jour se lève en vue de le refaire sous le nom de The Long Night, ils ont également cherché à acheter toutes les copies disponibles du film original et à les détruire. On a cru un temps que ce film était complètement perdu, mais des copies réapparurent dans les années 1950 et son statut de film classique fut rétabli.