Catégorie : Les Réalisateurs

HENRI DECOIN : FOLIE DOUCE ET CAS DE CONSCIENCE

Entre Les Inconnus dans la maison et Le Bienfaiteur, Henri Decoin, pour le compte de la Continental avait essayé de revenir à la formule enjouée et sentimentale qui avait fait la fortune de Premier rendez-vous. Il rassembla quelques jeunes acteurs qui ne demandaient qu’à s’épanouir : François Perier, Paul Meurisse, Ceorges Rollin, autour de Juliette Faber, dont le registre restait singulièrement limité. Cela s’appela Mariage d’amour et fut un échec retentissant, prévu par le metteur en scène lui-même qui, en dernier ressort, refusa de signer le film.

HENRI DECOIN : CÉSAR À L’HEURE ALLEMANDE

Les Inconnus dans la maison obtint un très beau succès. La publicité s’établit sur le nom de Raimu, regagnant les studios parisiens – à contre-cœur, semble-t-il – comme l’a prouvé ensuite le jeu du chat et de la souris qu’il mena avec les agents allemands de la Continental, mais aussi sur les tendances sociales de l’œuvre axées sur les problèmes de la jeunesse. Tout cela était déjà en puissance dans le roman de Simenon, cependant, à la sortie des Inconnus, un journal corporatif insistait dans son compte rendu sur le fait que « pour la première fois, le film soulève au cours d’une scène capitale, le problème de l’éducation morale de la jeunesse et de la responsabilité des parents ainsi que de la trop longue négligence des pouvoirs publics.»

HENRI DECOIN : UN FIS D’AMÉRIQUE

Henri Decoin promenait un regard vif et intéressé sur les méthodes de travail américaines. Déjà, au temps de la U.F.A. et des studios de Neubabelsberg, il était séduit par cette organisation bien huilée du travail d’équipe qui aboutit à la perfection technique. Il s’ingénie à saisir également le tour de main, les secrets de fabrication, qui, assimilés, digérés, donnent aux films cette sensation euphorique de mécanique admirablement réglée, de fini, de poli. On pourra constater, dès son retour en France, qu’il saura appliquer intelligemment à la production française, le fruit de ses observations.

DU CÔTÉ DE CHEZ ALLAN DWAN

En 1981, mourait un vieux cinéaste américain, quasi-centenaire (il avait exactement quatre-vingt-seize ans) et à peu près oublié de tous : Allan Dwan. Sa carrière, une des plus fécondes et une des plus longues de l’histoire du cinéma américain, coïncidait avec l’histoire de Hollywood, et commençait même avant elle.

CHARLIE CHAPLIN

Tous les superlatifs ont été employés pour qualifier le génie de Chaplin et tous étaient justifiés. Les mots manquent pour décrire la profondeur et la beauté de ses films, qui offrent une vision du monde à la fois tendre et cruelle. Mais le secret de l’art de Chaplin réside sans doute dans son extraordinaire simplicité. Son œuvre n’a pas une seule ride.

WILLIAM WYLER

C’est sur près d’un demi-siècle que s’étend la carrière de ce grand cinéaste américain qui a introduit l’analyse psychologique à l’écran et qui fut, sans conteste, l’un des créateurs du langage cinématographique moderne. Avec ses films, une certaine esthétique hollywoodienne a atteint des sommets.

MARK SANDRICH

Malgré sa disparition prématurée, le cinéaste a laissé derrière lui une longue filmographie, qui compte notamment cinq des dix films ayant réuni Fred Astaire et Ginger Rogers. Parcours d’un passionné. Si l’on en juge par l’exemple de Mark Sandrich, les études de physique peuvent mener à tout, y compris au cinéma.

CLAUDE AUTANT-LARA : LE BOURGEOIS ANARCHISTE

Claude Autant-Lara a été un des grands cinéastes français de la période 1940-1960. Il en a donné maintes fois la preuve, c’est un artiste et il sait ensuite injecter une méchanceté toute personnelle à ce qu’il veut dénoncer et user du vitriol. Son œuvre est inégale et comporte une inévitable part de films sans intérêt. Mais on lui doit quelques chefs-d’œuvre et une bonne dizaine d’œuvres importantes qui suffisent à faire de lui le pair d’un Clouzot, d’un Becker ou d’un Grémillon.

SAMUEL FULLER : DE FUREUR ET DE VIOLENCE

Samuel Fuller est un des meilleurs spécialistes du film de guerre, du thriller et du film noir. Type même de l’artiste instinctif, il propose une vision du monde pleine de fureur et de violence. Il est de fait que son style de réalisateur et de scénariste n’est pas loin d’atteindre son but chaque réplique, chaque séquence, chaque mouvement de caméra ne tend qu’à une chose, traumatiser le spectateur.

RAOUL WALSH

Hollywood n’est pas peu fier de ses trois borgnes. A l’instar de Fritz Lang et de John Ford, Raoul Walsh arbora le bandeau noir des pirates et, comme eux, se signala par un regard d’une rare acuité. « Maître des éléments, cinéaste de la foudre et des forces telluriques », c’est en ces termes que le cinéaste français Pierre Rissient rend hommage à Raoul Walsh dans Cinq et la peau (1982). On ne pouvait mieux définir, en effet, la personnalité et le style cinématographique d’un homme dont l’œuvre et la vie ont été portées par le goût de l’aventure et par une énergie sans équivalent à Hollywood.

ORSON WELLES

C’est grâce à quelques hommes comme Orson Welles que le cinématographe est resté un art, à une époque où il menaçait de n’être plus qu’une industrie. Souvent incomprise, parfois mutilée, son œuvre demeure aujourd’hui un exemple esthétique et moral pour les créateurs dignes de ce nom.