Catégorie : Les Réalisateurs

MARK SANDRICH

Malgré sa disparition prématurée, le cinéaste a laissé derrière lui une longue filmographie, qui compte notamment cinq des dix films ayant réuni Fred Astaire et Ginger Rogers. Parcours d’un passionné. Si l’on en juge par l’exemple de Mark Sandrich, les études de physique peuvent mener à tout, y compris au cinéma.

CLAUDE AUTANT-LARA : LE BOURGEOIS ANARCHISTE

Claude Autant-Lara a été un des grands cinéastes français de la période 1940-1960. Il en a donné maintes fois la preuve, c’est un artiste et il sait ensuite injecter une méchanceté toute personnelle à ce qu’il veut dénoncer et user du vitriol. Son œuvre est inégale et comporte une inévitable part de films sans intérêt. Mais on lui doit quelques chefs-d’œuvre et une bonne dizaine d’œuvres importantes qui suffisent à faire de lui le pair d’un Clouzot, d’un Becker ou d’un Grémillon.

SAMUEL FULLER : DE FUREUR ET DE VIOLENCE

Samuel Fuller est un des meilleurs spécialistes du film de guerre, du thriller et du film noir. Type même de l’artiste instinctif, il propose une vision du monde pleine de fureur et de violence. Il est de fait que son style de réalisateur et de scénariste n’est pas loin d’atteindre son but chaque réplique, chaque séquence, chaque mouvement de caméra ne tend qu’à une chose, traumatiser le spectateur.

RAOUL WALSH

Hollywood n’est pas peu fier de ses trois borgnes. A l’instar de Fritz Lang et de John Ford, Raoul Walsh arbora le bandeau noir des pirates et, comme eux, se signala par un regard d’une rare acuité. « Maître des éléments, cinéaste de la foudre et des forces telluriques », c’est en ces termes que le cinéaste français Pierre Rissient rend hommage à Raoul Walsh dans Cinq et la peau (1982). On ne pouvait mieux définir, en effet, la personnalité et le style cinématographique d’un homme dont l’œuvre et la vie ont été portées par le goût de l’aventure et par une énergie sans équivalent à Hollywood.

ORSON WELLES

C’est grâce à quelques hommes comme Orson Welles que le cinématographe est resté un art, à une époque où il menaçait de n’être plus qu’une industrie. Souvent incomprise, parfois mutilée, son œuvre demeure aujourd’hui un exemple esthétique et moral pour les créateurs dignes de ce nom.

MICHAEL CURTIZ

Vétéran du septième art, le Hongrois Michael Curtiz abordera avec succès les genres les plus divers au cours de sa prolifique carrière et s’affirmera comme l’un des maîtres du film d’action hollywoodien. « Curtiz se réjouissait à la vue du sang, à tel point qu’il insistait pour que les épées ne soient pas mouchetées ! » Ce jugement d’Errol Flynn est peut-être influencé par l’antipathie réciproque des deux hommes. Toutefois, Olivia de Havilland confirme pour sa part que le cinéaste se montra toujours «despotique et coléreux », D’un tempérament maniaco-dépressif, Curtiz sacrifiait peu en effet aux « contacts humains ». Mais son dynamisme, sa rapidité, son efficacité et son sens de l’économie allaient faire de lui le meilleur artisan de la Warner, pour laquelle il signera 45 films de 1930 à 1939.  

GEORGE CUKOR ou comment le désir vient aux femmes

Qu’elle soit diablesse, lady, girl, affiche, âgée, aux camélias, en collant rose ou à deux visages, la femme occupe dans l’univers réaliste mais luxueux de George Cukor le devant de la scène. La femme en enfer, la dame damnée : Tarnished Lady (1931), ainsi s’intitule le premier film de George Cukor… Toute l’œuvre de Cukor est ainsi bâtie qu’elle n’est ni drame ni divertissement, et qu’elle refuse les limites d’un choix définitif. Pile, face, Cukor a filmé sur la tranche, dorée au soleil d’Hollywood.

ANDRÉ CAYATTE : L’AVOCAT DU CINÉMA

Les films d’André Cayatte ont symbolisé tout ce que détestaient les jeunes cinéastes de la nouvelle vague et tout ce contre quoi avait lutté l’équipe des Cahiers du Cinéma pendant des années. Avec André Cayatte, en effet, l’art du cinéma se ramène à une simple mise en images d’un scénario et ne se distingue pas, en substance, du théâtre. Il laissera le souvenir d’un homme sincère qui, pour avoir voulu être un auteur, n’en aura pas moins représenté, aux yeux de la jeune génération, la pire manière d’envisager la création au cinéma.

FRANK CAPRA

Frank Capra fut le cinéaste de l’ère rooseveltienne. Ses films utopiques et optimistes participèrent à l’effort de l’Amérique pour sortir » de la crise. « Je voulais chanter le chant des ouvriers opprimés, des exploités, des affligés, des pauvres. Je voulais être aux côtés des éternels rêveurs et partager les outrages de tous ceux qui étaient méprisés pour des raisons de race et d’argent. Surtout, je voulais combattre pour leurs causes sur les écrans du monde entier. » En écrivant ces lignes en 1971, Frank Capra ne voulait pas seulement reprendre les commentaires flatteurs que les critiques avaient réservés à ses films. Alors que d’autres réalisateurs œuvraient sur des sujets légers et brillants, Capra fut l’auteur d’œuvres basées sur une réalité vécue ou espérée par le public. Ce furent les films de l’idéalisme rooseveltien.

FRANÇOIS TRUFFAUT

Deux passions ont possédé François Truffaut : le cinéma et la vie. Deux passions qui ont nourri une œuvre tout en allégresse, mais aussi en gravité. Réalisateur très personnel, Truffaut a réussi le prodige rare de rassembler les suffrages des esthètes les plus exigeants et ceux du grand public. La dette du cinéma français à son égard est immense

JOHN HUSTON

Cinéaste des destins dérisoires et des illusions perdues, John Huston a pris le contrepied des poncifs hollywoodiens pour délivrer une vision du monde où sa lucidité ironique était équilibrée par un puissant sentiment de fraternité humaine. L’homme était comme ses films : génial et indépendant.

MAX OPHÜLS

Cinéaste cosmopolite, Max Ophüls a laissé une œuvre d’une originalité incomparable. De Liebelei à Lola Montès, son style baroque a incarné une vision du monde caractérisée par un sentiment tragique allié à une tendresse infinie.

ERNST LUBITSCH : CRÉATEUR DE STYLE

Ernst Lubitsch est l’un des grands stylistes du cinéma américain. Sa renommée internationale, il la doit à ce que l’on a depuis baptisée la « Lubitsch’s touch », un style brillant où se mêlent l’allusion subtile, l’élégance et le brio des dialogues et de la mise en scène, la satire ironique. et légère des faiblesses de la société, plus spécialement dans les rapports entre hommes et femmes.