La Comédie musicale

SINGIN’ IN THE RAIN (Chantons sous la pluie) – Stanley Donen, Gene Kelly (1952)

Los Angeles, fin des années 1920. Lors d’une avant-première, l’acteur Don Lockwood raconte à la presse une version toute personnelle de sa formidable ascension au firmament d’Hollywood. Après quoi, cherchant à échapper à ses fans, il saute dans la voiture d’une séduisante jeune femme, qui n’a jamais entendu parler de lui et affirme n’avoir aucun intérêt pour cet art mineur qu’est le cinéma… Tourné en 1951 pour la MGM, le film de Stanley Donen et Gene Kelly jette un regard drôle et attachant sur le petit monde du cinéma hollywoodien. Un sommet de la comédie musicale, resté inégalé.

Singin’ in the rain (Chantons sous la pluie) fait partie de ces films si mythiques qu’il n’est guère besoin de les avoir vus pour en connaître les meilleures scènes. Qui n’a jamais admiré Gene Kelly danser dans les flaques ? Qui n’a jamais fredonné « Singin’ in the rain » ? Avec cette séquence tournée en 1951, l’acteur et son complice Stanley Donen portent à son apogée l’art de la comédie musicale « made in Hollywood ». La grâce aérienne de Kelly, la fluidité de la caméra qui semble presque danser avec lui, une mélodie à la fois romantique et enlevée, tout concourt à un moment de pure magie. Mais si elle reste emblématique du film, la célèbre chanson est loin d’être la seule réussite de Singin’ in the rain. Les acteurs y sont formidables, les répliques font mouche, et la plupart des numéros musicaux forcent l’admiration par leur inventivité et leur maîtrise. Tout semble même si simple dans une séquence comme « Good Morning » qu’il est impossible d’imaginer les heures de travail acharné qu’elle a nécessité… À la fois parodie des mœurs hollywoodiennes et déclaration d’amour au cinéma, Singin’ in the rain constitue en cela une parfaite illustration du célèbre dicton : « There’s no business like show business ».

chantons_sous_la_pluie_07

Entré comme simple parolier à la Metro-Goldwyn-Mayer, Arthur Freed a peu à peu gravi les échelons jusqu’à devenir responsable des comédies musicales, genre dont il a fait le fer de lance du studio. En 1951, il décide de confier un nouveau projet au quatuor qui avait fait deux ans plus tôt le succès de On the Town (Un jour à New York) : Betty Comden, Adolph Green, Gene Kelly et Stanley Donen. Les deux premiers avaient signé les chansons du spectacle d’origine, avant d’être engagés par la MGM pour transformer leur livret en scénario. Mais cette fois, il ne s’agit pas d’adapter un succès de Broadway. Arthur Freed confie à Comden et Green le soin d’écrire un scénario sur la révolution du cinéma parlant à Hollywood. Comme pour On the Town, la réalisation du film sera confiée à Stanley Donen et Gene Kelly, ce dernier devant tenir en outre le rôle principal. Aucune contrainte n’est imposée aux scénaristes, si ce n’est d’intégrer à l’intrigue des chansons écrites il y a déjà longtemps par Arthur Freed – dont « Singin’ in the rain » .

chantons_sous_la_pluie_31

Le script qui en résulte est un hommage plein d’humour au cinéma des années 1920 et aux premiers films musicaux. Lors du tournage, qui débute en juin 1951, Gene Kelly et Stanley Donen s’amusent à multiplier les clins d’œil aux figures d’Hollywood. La star du muet jouée par Kelly s’inspire ainsi du bondissant Douglas Fairbanks, tandis qu’on reconnaît Louis B. Mayer et la redoutable Louella Parsons dans les personnages du producteur et de l’échotière. Le baron de la May de la Toulon parodie quant à lui le marquis de la Falaise de la Coudraie, qui fut l’époux de Gloria Swanson. Le mafieux du « Broadway Ballet » évoque évidemment le film Scarface, et Cyd Charisse est coiffée à la Louise Brooks… Poussant très loin ce principe, les réalisateurs vont même jusqu’à utiliser un véritable extrait des Trois mousquetaires, film tourné en 1948 par Gene Kelly.

chantons_sous_la_pluie_30

Plus encore qu’un film sur le cinéma, Singin’ in the rain est une comédie musicale, et le duo Kelly / Donen entend bien en faire un modèle du genre. Si Donald O’Connor (Cosmo) est un danseur chevronné, il n’en est pas de même pour Debbie Reynolds, imposée par le studio pour le rôle de Kathy. Kelly, lui a fait subir un entraînement intensif avant le tournage et se montre extrêmement exigeant avec elle sur le plateau – au point que l’actrice dira plus tard que donner naissance à ses enfants et tourner Singin’ in the rain auront été les épreuves les plus difficiles de sa vie. De son côté, Donald O’Connor devra s’aliter après le tournage éprouvant de la séquence « Make Them Laugh ». Mais Kelly lui-même ne ménage pas ses efforts, notamment dans l’incroyable « Broadway Ballet » qui dure plus de dix minutes (et fait instantanément de Cyd Charisse une grande vedette)… Etonnamment, le film ne sera pas nommé aux Oscars de l’année 1952 – ce qui ne l’empêchera pas de devenir, à juste titre, la comédie musicale la plus célèbre au monde. [Comédie Musicale – Chantons sous la pluie – Eric Quéméré – n°2]



« Je préfère Singin’ in the Rain à  On the Town. C’est plus parfait, plus beau et plus drôle. C’était, je pense, une très bonne idée de faire un film sur la période de transition entre le muet et le parlant. Là encore, c’est Arthur Freed qui nous convoqua, Gene et moi, ainsi qu’Adolph Green et Betty Comden, et nous dit : « Si l’on faisait une comédie musicale en nous inspirant d’un vieux film de Jean Harlow ? » Finalement, après bien des palabres, on décida de tourner un film sur cette merveilleuse période qu’est la fin du muet. La M.G.M. ayant acheté les droits de plusieurs chansons d’Arthur Freed, nous avons essayé d’en utiliser le plus grand nombre. Ainsi au départ, nous ne disposions d’aucune ligne directrice ; aucune vedette prévue, si ce n’est Kelly. Le seul point que nous avions en commun était notre passion du cinéma et notre amour pour les films de cette époque que Comden et Green connaissent particulièrement bien. Leurs scénarios sont entièrement originaux, chose rare dans la comédie musicale où l’adaptation est, à peu près, de règle. Ils ont également une admirable connaissance de leur spécialité, ils sont très musiciens et ont collaboré à un grand nombre de spectacles, de « shows ». Ils ont même travaillé dans des cabarets. Pour tout ce qui touche à ce genre, leur sensibilité est immense. Nous avions parlé de ce sujet maintes et maintes fois, et j’étais resté un certain temps sans les voir. Puis, un beau jour, ils m’apportent leur scénario. Je n’oublierai jamais ce jour … C’était un extraordinaire scénario. » Stanley Donen

Ces propos datent de 1963 et Stanley Donen semblait heureux de voir reconnu à sa juste valeur ce qui est de toute évidence la plus belle comédie musicale – avec The Band wagon (Tous en scène) – de l’histoire du cinéma. En quelques mois – Singin’ in the rain sera distribué en avril 1952 et The Band wagon en janvier 1953 – l’unité Freed produira ces deux joyaux qui seront oubliés par les votants des Academy Awards, aucun des deux films n’étant nommé ni dans la catégorie du meilleur film, ni dans celle de la  meilleure mise en scène… Comme si l’Oscar obtenu par An Américan in Paris suffisait pour longtemps !

En 1969, le même Stanley Donen semble pourtant beaucoup moins enthousiaste et affirme : «Aujourd’hui, c’est un très mauvais film. Il y a deux ou trois séquences qui sont assez réussies, mais cela ne tient pas le coup. C’est terriblement sentimental, horriblement irréaliste : il la regarde et ils tombent amoureux et ils vécurent heureux en ayant beaucoup d’enfants. Ce n’est pas parce que c’est une comédie musicale que les gens doivent se comporter ainsi. C’est meilleur toutefois que It’s Always fair Weather (Beau fixe sur New York). Quand je les revois, je ne vois que mes erreurs, que mes fautes, que mes échecs… En 1952, j’étais une personne complètement différente, dans tous les domaines. J’ai traversé des périodes terribles et j’ai énormément changé. C’est comme si vous parliez à une autre personne. Il y a beaucoup de choses excellentes dans ce film : le numéro de Donald O’Connor, « Make’em laugh », tous les gags sur la naissance du cinéma parlant qui sont très drôles. La plupart des chansons sont très bonnes, mais le cadre du film est très pauvre. On se fout qu’ils réussissent ou non leur film… Bien sûr il y a une joie physique qui vous fait oublier la convention du thème, mais il pourrait en avoir tout autant sur un sujet valable.» 

La publication trois ans plus tard du scénario du film avec une préface de Betty Comden et Adolph Green contribuera à une nouvelle polémique. Les deux scénaristes donnent en effet l’impression d’être les seuls auteurs du sujet qu’ils auraient par la suite soumis à Arthur Freed et à Gene Kelly. Dans une interview plus récente – dans « Film Comment » en juillet 1973 – Stanley Donen a tenu lui-même à rectifier les propos de Betty Comden et Adolph Green et à rappeler que l’élaboration du scénario avait été une œuvre collective à laquelle il avait participé ainsi qu’Arthur Freed et Gene Kelly. Au départ, le film devait se présenter comme un remake de Bombshell de Victor Fleming dont Jean Harlow était la vedette. Il fut bientôt décidé de renoncer à cette idée au profit d’un scénario totalement original, même si certains y voient des idées provenant d’Excess Baggage (1928) de James Cruze, que jouaient William Haines et Josephine Dunn.  Arthur Freed avait souhaité que le personnage de Cosmo Brown soit interprété par Oscar Levant mais Donald O’Connor, sous contrat à l’UniversaI, lui fut finalement préféré. [La comédie musicale – Patrick Brion – Edition de La Martinière (1993)]


chantons_sous_la_pluie_37
Gene Kelly et Stanley Donen

Danseurs et Chorégraphes : Nouvelle donne

De tous les ingrédients qui ont fait le succès de Singin’ in the rain, les chorégraphies figurent évidemment en bonne place, Danseurs aguerris, Gene Kelly et Stanley Donen ont tenu à les régler eux-mêmes. Après leurs débuts communs à Broadway, les deux hommes ont migré à Hollywood en 1942 : Kelly pour y jouer dans For Me and My Gal (Pour moi et ma mie), et Donen pour l’assister lors des numéros dansés. Les nouveaux venus se font vite remarquer par l’audace des chorégraphies qu’ils mettent au point pour les films de Kelly, aussi la MGM les laisse-t-elle réaliser en 1949 On the town. Dès ce premier opus, ils enthousiasment le public par le style moderne et joyeux de leur danse. Ils vont plus loin encore dans Singin’ in the rain, où leurs trouvailles font de chaque séquence musicale un moment d’anthologie. Le plus étonnant restant bien sûr le « Broadway Ballet », dans lequel Kelly et Donen s’offrent le luxe de suspendre l’intrigue du film pendant dix minutes pour nous offrir une succession de numéros éblouissants. Tout en s’inscrivant dans la tradition des « musicals » new-yorkais, ils y flirtent aussi bien avec le ballet classique qu’avec une énergie plus « Jazz ».


L’histoire

Lina Lamont (Jean Hagen) et Don Lockwood (Gene Kelly), qui forment à l’écran un couple célèbre, assistent à la première de leur nouveau film « The Royal Rascal ». Interviewé par la journaliste Dora Bailey, Don raconte à sa manière sa foudroyante carrière depuis ses débuts comme figurant et cascadeur jusqu’à ses fameux derniers rôles. Poursuivi par ses admiratrices, Don s’enfuit dans la voiture de Kathy Selden (Debbie Reynolds), une jeune comédienne. Don rejoint la party que donne R. F Simpson (Millard Mitchell), le patron des studios Monumental. On y parle – avec insouciance – des essais de cinéma parlant et Don découvre que Kathy est l’une des danseuses chargées d’égayer l’invitation. Kathy lance une tarte à la crème sur Don qu’elle rate. Lina reçoit en revanche la tarte et se venge en faisant renvoyer Kathy. Le succès du « Chanteur de jazz » bouleverse la production cinématographique et Simpson décide d’arrêter le tournage du film de Don et de Lina « The Dueling Cavalier » et d’en faire un film parlant. Don et Lina, dont la voix est horrible, prennent des cours de diction et le tournage pose de multiples problèmes. La première est – en raison de défauts techniques – une catastrophe. Cosmo Brown (Donald O’Connor), le fidèle ami de Don, propose alors à ce dernier de faire doubler Lina par Kathy que Don est parvenu à retrouver. Heureux, Don chante sous la pluie. Mais Lina, toujours jalouse de Kathy, exige et obtient de Simpson que sa rivale soit réduite au rôle de doublure vocale. Le nouveau film de Don et de Lina, rebaptisé « The Dancing Cavalier », est un succès mais le soir de la première, Don, Cosmo et Simpson révèlent au public que c’est Kathy qui chantait à la place de Lina sur scène. Lina est confondue. Kathy et Don forment dès lors un couple à la fois dans la vie et au Cinéma.


Un numéro culte

Figurant parmi les plus célèbres chansons de l’histoire du cinéma, ce titre de la fin des années 1920 a connu de nombreuses versions. Mais c’est celle de Gene Kelly qui reste dans toutes les mémoires. Quand Arthur Freed et Nacio Herb Brown ont composé le titre « Singin’In The Rain », ils étaient loin d’imaginer la fabuleuse carrière de ce qui n’était pour eux qu’une ritournelle parmi d’autres. Editée pour la première fois en 1929, la chanson apparaît la même année dans le film musical « The Hollywood Revue of 1929 » : Freed et Brown, qui en ont écrit respectivement les paroles et la musique, viennent en effet d’être engagés par la MGM. Pendant dix ans, le studio va leur confier l’écriture de nombreuses chansons, dont certaines seront réutilisées dans plusieurs films. C’est le cas de « Singin’ in The Rain », qui est chantée à nouveau en 1932 par Jimmy Durante dans Speak Easily, puis en 1940 par la jeune Judy Garland dans Little Nellie Kelly.

Devenu le grand chef des comédies musicales de la MGM, Arthur Freed décide en 1951 de produire une histoire consacrée à l’arrivée du parlant. Il choisit alors toute une série de chansons écrites à cette époque avec Nacio Brown, dont « Singin’ in the rain », qui donne son titre au projet. Réorchestré dans un style « big band » et chanté cette fois par Gene Kelly, le morceau va donner lieu à la séquence la plus célèbre du film, qui compte pourtant plusieurs morceaux de bravoure ! Mais la manière dont Gene Kelly et Stanley Donen ont mis en scène la chanson laisse aujourd’hui encore admiratif. L’utilisation de la pluie et des flaques d’eau, dont les bruits viennent se mêler à la musique, apportent notamment une touche poétique à l’ensemble, tout comme la rencontre avec l’agent de police lui ajoute un humour inattendu.

chantons_sous_la_pluie_100304

Rendu définitivement « culte » par le succès de « Singin’ in the rain », le titre de Freed et Brown devient l’un des grands standards de la variété américaine. Bien sûr, Gene Kelly en fait sa chanson fétiche, mais beaucoup d’autres l’interprèteront à leur tour. Sammy Davis Jr en livre une version très « crooner » en 1974, suivi par Sheila, qui n’hésite pas à la revisiter à la sauce disco. Quant au groupe Mint Royale, il signe en 2005 un remix de la version de Gene Kelly, qui deviendra n°1 en Angleterre… De leur côté, de nombreux cinéastes ont réutilisé la célèbre chanson (la citation la plus décalée étant celle de Stanley Kubrick dans A Clockwork Orange). Face à un succès aussi durable, il n’y a rien d’étonnant à ce que « Singin’in the Rain » soit arrivé en troisième position dans le vote « 100 films, 100 chansons » organisé en 2004 par l’American Film Institute. Juste derrière « Over the Rainbow » (The Wizard of Oz) et « As Time Goes By » (Casablanca).


LA COMÉDIE MUSICALE
La comédie musicale a été longtemps l’un des genres privilégiés de la production hollywoodienne, et probablement le plus fascinant . Né dans les années 1930, en même temps que le cinéma parlant, elle témoigna à sa manière, en chansons, en claquettes et en paillettes, de la rénovation sociale et économique de l’Amérique. Mais c’est dix plus tard, à la Metro-Goldwyn-Mayer, que sous l’impulsion d’Arthur Freed la comédie musicale connut son véritable âge d’or, grâce à la rencontre de créateurs d’exception (Vincente Minnelli, Stanley Donen) et d’acteurs inoubliables (Fred Astaire, Gene Kelly, Judy Garland, Cyd Charisse, Debbie Reynolds). Par l’évocation de ces années éblouissantes à travers les films présentés, cette page permet de retrouver toute la magie et le glamour de la comédie musicale.


Programme musical (Sélection)
« Make ’em Laugh »
Music by Nacio Herb Brown
Lyrics by Arthur Freed
Sung by Donald O’Connor
« You Were Meant For Me »
Music by Nacio Herb Brown
Lyrics by Arthur Freed
Originally from The Broadway Melody (1929)
Sung by Gene Kelly
« Moses Supposes »
Music by Roger Edens
Lyrics by Betty Comden (uncredited) and Adolph Green
Sung by Gene Kelly (uncredited) and Donald O’Connor
« Good Morning »
Music by Nacio Herb Brown
Lyrics by Arthur Freed
Originally from Babes in Arms (1939)
Sung by Gene Kelly (uncredited), Donald O’Connor and Debbie Reynolds
« Broadway Melody Ballet »
Music by Nacio Herb Brown
Lyrics by Arthur Freed
Originally from The Broadway Melody (1929)
Sung by Gene Kelly

ON THE TOWN (Un Jour à New York) – Stanley Donen et Gene Kelly (1949)
En 1949, le producteur Arthur Freed décide de donner leur chance à deux chorégraphes, Gene Kelly et Stanley Donen, pour réaliser un film moderne et stylisé. Si le premier est déjà un artiste confirmé, le second n’a pas vingt-cinq ans quand le tournage commence. C’est sûrement sa jeunesse, alliée à la nouveauté du propos, qui permet au tandem de sortir des sentiers battus pour innover.

GIVE A GIRL A BREAK (Donnez-lui une chance) – Stanley Donen (1953)
Après le triomphe de Singin’ in the Rain, coréalisé avec Gene Kelly, Stanley Donen poursuit une carrière en solo, avec ce petit joyau où trois danseuses convoitent le même rôle à Broadway. On retiendra les duos de Debbie Reynolds avec Bob Fosse et, surtout, l’admirable ­séquence sur les toits de Marge et Gower Champion, où ce dernier, avec force claquements de doigts, tente de convaincre son ancienne partenaire de remonter sur les planches.

THE PAJAMA GAME (Pique-nique en pyjama) -Stanley Donen et George Abbott (1957)
La comédie musicale avait été initialement montée le 13 mai 1954 au St. James Theatre à Broadway, avec John Raitt, Eddie Foy Jr., Janis Paige, Stanley Prager, Carol Haney, Rae Allen, Jack Waldron et Peter Gennaro. Une grande partie de la distribution originale de la pièce, qui fut jouée durant 1 063 représentations, fut conservée lors de son adaptation cinématographique.

CHARADE – Stanley Donen (1963)
Stanley Donen s’est spécialisé dans la comédie musicale, avec notamment Chantons sous la pluie (Singin’ in the Rain) en 1952. Avec Charade, il nous propose une comédie policière où le spectateur oscille entre le suivi de l’intrigue avec une série d’assassinats et la veine comique dont procède le jeu des acteurs.

FUNNY FACE (Drôle de frimousse) – Stanley Donen (1957)
Attention, explosion de couleurs ! Avant tout, Funny Face est la rencontre, orchestrée par Stanley Donen, des teintes les plus pimpantes — le rose en majesté pop — et des noirs et bruns les plus profonds. C’est d’ailleurs dans la pénombre d’une librairie que Fred Astaire, photographe à la mode (inspiré de Richard Avedon) vient convaincre Audrey Hepburn, petit machin maigre et intello qui réinvente les canons de la beauté, de devenir modèle pour le magazine Quality (traduisez Vogue).

ROYAL WEDDING (Mariage royal) – Stanley Donen (1951)
Tourné pendant l’été 1950, le second film de Stanley Donen est avant tout un écrin pour le talent extraordinaire de Fred Astaire, parfaitement secondé ici par la charmante Jane Powell. Amoureux sur scène, Tom et Ellen Bowen sont frère et soeur à la ville. Leur nouveau spectacle de Broadway remporte un tel succès qu’on leur propose bientôt de le présenter à Londres. Tous deux sont évidemment emballés à cette idée, même si cela implique pour Ellen de laisser à New York ses chevaliers servants.



LA RÉVOLUTION DU PARLANT : LES VEDETTES APPRENNENT À PARLER
A l’annonce que la Warner produisait des films « parlés » sur la côte Est, plusieurs vedettes de Hollywood furent saisies d’un grand désarroi : elles sentaient bien que pour elles une époque était en train de s’achever.

ARTHUR FREDD : LE MAGICIEN DE LA MGM
Après avoir travaillé longtemps à la MGM comme compositeur, Arthur Freed commença en 1939 une extraordinaire carrière de producteur qui en fit le maître incontesté de la comédie musicale.

GENE KELLY ET STANLEY DONEN : L’INVITATION À LA DANSE
L’audace et le brio de l’acteur-danseur Gene Kelly et du réalisateur Stanley Donen contribuèrent au regain de vitalité de la comédie musicale qui atteindra, grâce à eux, son apogée au cours des années 1950.  

DEBBIE REYNOLDS
Dotée d’un charme naturel qui opère encore dans ses films les plus récents, l’héroïne de Singin’ in the Rain et du The Tender Trap a fait partie des grandes stars des années 1950 et 1960.



LA STORY DE CHANTONS SOUS LA PLUIE
La Story de Chantons sous la pluie : les coulisses de la création de la célèbre comédie musicale, les chorégraphies, les répétitions et la réalisation du numéro iconique dans lequel Gene Kelly chante et danse sous la pluie.
La séquence où Gene Kelly danse de bonheur sous la pluie est devenu le plus grand classique de la comédie musicale. Depuis sa sortie il y 70 ans, ce film reste en tête de la liste les plus importants au monde. Et pour cause, Chantons sous la pluie est une autobiographie du cinéma : un film sur l’illusion et la réalité, sur les paillettes du star système et est truffé de personnages qui ont vécu pour de vrai.
Durant 10 épisodes, Laurent Valière raconte l’histoire de l’un des premiers « juke box musicaux » de l’histoire bâti au départ à partir de chansons déjà célèbres, l’art et la force de Gene Kelly pour en faire un festival de numéros plus impressionnants les uns que les autres, son travail avec Stanley Donen pour filmer au mieux la danse, et son travail avec les comédiens Donald O’Connor et Debbie Reynolds pour proposer des numéros parfaits au service du narration écrite au cordeau par deux scénaristes venus de Broadway.
Enfin il sera question de cette machine à rêve parfaite qu’était à l’époque le studio de la Metro Goldwyn Mayer, que Gene Kelly qualifie dans cette série d’ « unique exemple de compagnie théâtrale entièrement dédiée à la comédie musicale, avec ses comédiens, danseurs, orchestres et chorégraphes à demeure ». Mais cette œuvre phare marquera aussi le déclin du genre auprès du grand public.



1 réponse »

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.