Produit en 1953 par la MGM, ce film légendaire réunit la fine fleur de la comédie musicale, plus précisément du backstage musical, « made in Hollywood » : Comden et Green au scénario, Minnelli à la réalisation et, devant la caméra, Fred Astaire et Cyd Charisse.
The Band wagon (Tous en scène) est certainement LE film qui résume à lui seul toute l’histoire de la comédie musicale américaine. Produit au sein de la MGM par la légendaire Freed Unit (l’équipe d’Arthur Freed), et réalisé par Vincente Minnelli, le grand spécialiste du genre, il réunit les talents d’un couple de danseurs éternels, Fred Astaire et Cyd Charisse, ainsi qu’un tandem de scénaristes à qui l’on doit plusieurs merveilles, Betty Comden et Adolph Green. Le film bénéficie également du savoir-faire de Michael Kidd, immense chorégraphe, et de celui d’Adolph Deutsch qui, comme Comden et Green pour le scénario, se verra nommé aux Oscars pour la meilleure direction musicale.
Porté en outre par d’excellents « acteurs de complément », comme Oscar Levant, Nanette Fabray ou James Mitchell, et par les superbes chansons signées Howard Dietz et Arthur Schwartz, The Band Wagon fait partie de ces chefs-d’œuvre que l’on ne se lasse pas de revoir. Bon nombre de ses numéros sont d’ailleurs devenus des morceaux d’anthologie : le romantique Dancing in the Dark, bien sûr, mais aussi le majestueux ballet final de Girl Hunt, le bien nommé That’s Entertainment et l’hilarant Triplets étonnent encore par leur brio.

Quand ils reçoivent la commande d’adapter pour l’écran le spectacle The Band Wagon, les scénaristes Betty Comden et Adolph Green décident de s’inspirer une fois encore de la réalité. Après avoir fait revivre l’ère du cinéma muet dans Singin’ in The Rain, ils trouvent ici l’occasion de revisiter l’histoire de Broadway. The Band Wagon étant le dernier show interprété par Fred Astaire et sa sœur Adele en 1932, Comden et Green en profitent pour jouer sur la double image de la star – celle, contemporaine, d’un acteur vieillissant qui commence en privé à se trouver trop âgé pour ce genre de rôles, et celle du jeune homme aérien des années 1930, dont se souviennent tous les Américains. Le film sera donc truffé de références, notamment au début, avec le chapeau haut de forme qui évoque instantanément l’élégance d’Astaire dans le film Top Hat, un joyau de 1935.

On s’en doute, le duo de dramaturges du film est clairement une référence à celui que forment à la ville Betty Comden et Adolph Green (même si eux n’ont jamais été un couple). Ce miroir à peine déformé de la réalité se retrouve en fait dans tout le film, qui prend des airs de réflexion divertissante sur le cinéma. À travers le personnage de star sur le déclin joué – courageusement – par Astaire (les reporters ne braquent pas leurs appareils sur lui mais sur Ava Gardner, qui tient ici son propre rôle), le film interroge le présent du cinéma.

Rarement un film hollywoodien aura posé aussi clairement la question de la célébrité, et des rapports conflictuels de l’art et des finances. Comment fait-on pour monter un spectacle quand on n’a pas d’argent ? Et quand ceux qui en ont acceptent de l’investir, peuvent-ils le faire sans dévoyer le projet ? Le film caricature les promoteurs du show business comme de vieux messieurs de Wall Street fumant le cigare et parlant ouvertement de dollars. Mais tout cela peut-il donner une bonne pièce – ou un bon film ?

Tout comme les scénaristes Comden et Green, le réalisateur Vincente Minnelli ne craint pas de porter un regard critique sur le monde du spectacle (il a dépeint celui d’Hollywood dans The Bad and the beautiful (Les Ensorcelés) et Two Weeks in Another Town (Quinze jours ailleurs). À travers son histoire de pièce en gestation, The Band wagon pose en fait la question du renouvellement de la comédie musicale. À cours d’inspiration, le genre doit-il s’ouvrir au théâtre classique (mais que viendrait faire Faust dans cette galère…), à la vie quotidienne (avec ici les machines à sous et la rue new-yorkaise, même si tout a été filmé en studios à la MGM), ou encore au Film Noir (le splendide ballet final avec son « privé ») ? Ou au contraire, comme semblent le suggérer les auteurs de The Band wagon, la comédie musicale doit-elle garder sa sincérité première ?

Le film nous dit que c’est dans le travail, un réel travail collectif où l’on consent à se faire confiance, qu’on peut trouver la beauté, le succès et l’amour. Alors que tout sépare nos deux héros, c’est en répétant, en trouvant le moyen de se mettre sur la même longueur d’onde lors d’un frôlement nocturne dans Central Park, que Fred Astaire et Cyd Charisse peuvent enfin baisser les armes et se mettre simplement au travail. Un travail qui, par sa sincérité, saura toucher le public et qui, en les rapprochant, leur permettra de s’aimer. Ce n’est pas là la moindre des leçons du film. [Comédie Musicale – Tous en scène – Eric Quéméré – n°5]
Le sujet s’inspire d’une revue de 1931 et les lyrics proviennent de divers shows (Three’s a Crowd, The Little Show, The Band Wagon, Flying Colors, Revenge With Music, At Home Abroad et Between The Devi). Arthur Schwartz et Howard Dietz composeront pour le film une nouvelle chanson That’s Entertainment, véritable credo du monde du spectacle. Contrairement à ce que l’on peut croire, le tournage fut moins euphorique que prévu et Hugh Fordin a rappelé dans The World of Entertainment ! Certains des principaux problèmes, notamment les maux de dents de Jack Buchanan, l’agressivité d’Oscar Levant et l’isolement dans lequel se trouvèrent souvent Nanette Fabray et Cyd Charisse. L’humeur difficile de Levant obligea ainsi Minnelli à lui substituer Nanette Fabray dans le numéro éblouissant des Triplets dont il devait être l’interprète.

De même que Singin’ in The Rain est un hommage à l’univers du cinématographe, The Band Wagon est peut-être le plus beau film qu’on ait tourné sur l’art du spectacle et sur la création. Ce mélange d’enthousiasme et de déceptions, de découvertes et de camaraderie trouve ici une dimension exceptionnelle et Minnelli n’a jamais caché que certains des éléments de l’histoire sont autobiographiques et proviennent de l’époque où il travaillait à Broadway. De l’élégant Bv Myself, chanté avec nostalgie par Fred Astaire, à l’étourdissant ballet des Triplets, de I Love Louisa à Louisiana Hayride qu’interprète Nanette Fabray, The Band Wagon intègre avec génie les lyrics à l’histoire, le passage se faisant parfaitement entre la réalité et le spectacle.

Evoquer The Band Wagon, c’est se souvenir soudain de Fred Astaire, déchaîné au Penny Arcade et chantant A Shine on Your Shoes avec un cireur de chaussures noir, ou du sublime numéro Dancing in The Dark dans lequel, en quelques secondes et en quelques pas, Fred Astaire et Cyd Charisse vont s’avouer leur amour en dansant. La simplicité et la perfection que recèle ce moment admirable sont inoubliables. La promenade se transforme naturellement en un ballet et, comme les deux jeunes gens amoureux de The Clock , les deux héros de The Band Wagon vont soudain se trouver presque seuls au monde, évoluant dans un autre univers. Les tensions et les disputes dues à la préparation de la pièce se sont évanouies et il ne reste plus que ces deux êtres qui s’aiment…

A l’opposé de cet instant quasi magique dans lequel la grâce aérienne d’Astaire se combine au charme de Cyd Charisse, le ballet final, The Girl Hunt s’inspire des romans policiers de Mickey Spillane. Le scénario original se contentait d’indiquer : « Exciting Murder Mystery number which is the finale of the show ». Le génie de Minnelli, d’Alan Jay Lerner, de Roger Edens et de Michael Kidd va éclater ici dans cette évocation de l’univers du Film noir. Un privé, une vamp, des malfrats, quelques indices, l’atmosphère nocturne propice au crime, un cri, des coups de feu, un air de trompette…

Apothéose de The Band Wagon, The Girl Hunt est l’un des plus admirables moments de l’histoire de la comédie musicale hollywoodienne. L’originalité des décors, volontiers « surréalistes » et la splendeur plastique du numéro sont inoubliables, et le ballet qui oppose dans le bar enfumé Fred Astaire à Cyd Charisse, resplendissante, est un diamant aux mille feux. Vingt-deux ans plus tard, Jack Haley Jr. réunira dans That’s Entertainment dont le titre est déjà un hommage à The Band Wagon, quelques-uns des plus beaux morceaux de la comédie musicale de la Metro-Goldwyn-Mayer. Fred Astaire, l’un des narrateurs du film, retrouvera à cette occasion le train et le quai de son numéro By Myself. « Le décor était dans un triste état, raconte Fred Astaire. Toutes les fenêtres du train étaient brisées. Personne n’avait dû nettoyer les wagons depuis longtemps. C’était une véritable épave. A l’intérieur, la plupart des sièges étaient arrachés… Bien sûr, rien n’est éternel. »





Evoquant le film, Astaire déclarait à propos de Cyd Charisse : « Elle sait ce que je pense de sa prestation dans The Girl Hunt, peut-être mon numéro favori. Lorsqu’on l’a tenue dans ses bras, on reste, à tout jamais, enlacé à elle».

Comme tous les chefs-d’œuvre hollywoodiens, notamment les comédies musicales, The Band Wagon témoigne d’un éblouissant travail d’équipe et d’une osmose exemplaire entre un producteur (Freed), son réalisateur (Minnelli) et une firme (la MGM). L’humour se mêle à la tendresse, l’amour à la poésie et à un moment où la comédie musicale est depuis vingt ans un genre presque défunt, en dehors de quelques rares succès, purement commerciaux, hérités de Broadway, The Band Wagon marque l’apogée d’un art et d’une manière de filmer. [Minnelli « De Broadway à Hollywood » – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – ED. 5 continents Hatier (1985)
L’histoire
La vente aux enchères des souvenirs du célèbre danseur, Tony Hunter, est un échec, Tony (Fred Astaire) va à New York et se rend compte que, dans l’esprit du public, sa carrière est finie. Pourtant ses amis, Lester (Oscar Levant) et Lily Marton (Nanette Fabra) ont écrit une revue pour lui et en confient la mise en scène au fameux Jeffrey Cordova (Jack Buchanan) qui triomphe à Broadway. Cordova décide de transformer leur modeste « musical » en version moderne de Faust. Tony ne s’entend pas avec sa partenaire, la grande danseuse classique, Gabrielle Gérard (Cyd Charisse), ni avec le chorégraphe, Paul Byrd (James Mitchell), aussi Cordova décide-t-il de réduire son rôle. Tony veut alors quitter le spectacle mais Gabrielle le fait revenir sur sa décision. Le spectacle est un échec retentissant. Tony décide malgré tout de continuer avec l’ensemble de la troupe. Pour cela, il reprend le scénario de base des Marton et vend ses tableaux. Dans sa nouvelle version, après un rodage en tournée, le spectacle triomphe enfin à Broadway. Le sommet de la revue est le grand ballet Girl Hunt, dansé par Tony et Gabrielle. A la fin de la première, Gabrielle, devant toute la troupe, avoue son amour à Tony et le film se termine en apothéose par la fameuse chanson « That’s Entertainment.


VINCENTE MINNELLI
Véritable magicien du cinéma, Vincente Minnelli a porté la comédie musicale à son point de perfection, ce qui ne doit pas faire oublier qu’il est l’auteur de quelques chefs-d’œuvre du mélodrame.

LA COMÉDIE MUSICALE
La comédie musicale a été longtemps l’un des genres privilégiés de la production hollywoodienne, et probablement le plus fascinant . Né dans les années 1930, en même temps que le cinéma parlant, elle témoigna à sa manière, en chansons, en claquettes et en paillettes, de la rénovation sociale et économique de l’Amérique. Mais c’est dix plus tard, à la Metro-Goldwyn-Mayer, que sous l’impulsion d’Arthur Freed la comédie musicale connut son véritable âge d’or, grâce à la rencontre de créateurs d’exception (Vincente Minnelli, Stanley Donen) et d’acteurs inoubliables (Fred Astaire, Gene Kelly, Judy Garland, Cyd Charisse, Debbie Reynolds). Par l’évocation de ces années éblouissantes à travers les films présentés, cette page permet de retrouver toute la magie et le glamour de la comédie musicale.

LES MUSICALS DE LA MGM
L’âge d’or de la comédie musicale hollywoodienne, celle qui réussit l’accord parfait entre action, musique et danse, est à jamais lié à un sigle : MGM et à un nom : Arthur Freed, le grand promoteur du genre.
Programme musical (sélection)
Music by Arthur Schwartz
Lyrics by Howard Dietz
Performed by Fred Astaire
Music by Arthur Schwartz
Lyrics by Howard Dietz
Sung by Fred Astaire and Danced by him and Leroy Daniels
Music by Arthur Schwartz
Lyrics by Howard Dietz
Performed by Jack Buchanan, Nanette Fabray, Oscar Levant and Fred Astaire
Music by Arthur Schwartz
Danced by Fred Astaire and Cyd Charisse
Music by Arthur Schwartz
Lyrics by Howard Dietz
In the score during the opening credits
Performed by Fred Astaire, Oscar Levant, Nanette Fabray and chorus
Music by Arthur Schwartz / Lyrics by Howard Dietz
Performed by Cyd Charisse (dubbed by India Adams)
« I Guess I’ll Have to Change My Plan »
Music by Arthur Schwartz / Lyrics by Howard Dietz
Performed by Fred Astaire and Jack Buchanan
« Louisiana Hayride »
Music by Arthur Schwartz / Lyrics by Howard Dietz
Performed by Nanette Fabray and chorus
« Triplets »
Music by Arthur Schwartz / Lyrics by Howard Dietz
Performed by Fred Astaire, Nanette Fabray and Jack Buchanan
Music by Arthur Schwartz
Danced by Corps de Ballet
Danced by Fred Astaire and Cyd Charisse

FRED ASTAIRE
La longue carrière de Fred Astaire est désormais entrée dans la légende ; son exceptionnel génie de danseur ne l’a toutefois pas empêché d’être aussi un excellent acteur.

CYD CHARISSE
Avare de compliments pour Ginger Rogers, Fred Astaire idolâtrait Cyd Charisse, qui partageait sa technique éblouissante et son élégance suprême. Quelques pas et une jupe fendue lui suffisaient pour créer une image obsédante de femme fatale. Il serait injuste de dire qu’elle n’était pas bonne actrice, mais une partie de sa magie semblait s’évanouir lorsque la musique s’arrêtait, peut-être parce que personne ne croyait à elle autrement qu’en danseuse aux longues jambes et aux déhanchements souverains. Pourtant, Nicholas Ray et Vincente Minnelli redécouvrirent tardivement des qualités dramatiques qu’elle avait laissé entrevoir dans quelques films de jeunesse.

THE PIRATE – Vincente Minnelli (1948)
Avant-garde ! A l’issue d’une projection de travail organisée le 29 août 1947 à la MGM, Cole Porter fait part de ses craintes au producteur Arthur Freed : selon lui, The Pirate risque fort de dérouter le public. Et de fait, malgré son affiche prestigieuse, la sortie de cette comédie musicale atypique va constituer un désastre financier, les recettes atteignant à peine la moitié du budget initial… D’où vient que ce film, aujourd’hui culte, n’a pas séduit en 1948 ?

AN AMERICAN IN PARIS – Vincente Minnelli (1951)
Paris d’opérette, chansons de Gershwin et danse sur les bords de Seine : Un Américain à Paris joue résolument la carte de la légèreté. C’est pourquoi la MGM en a confié la mise en scène à l’un des grands spécialistes de la comédie musicale, Vincente Minnelli. Épaulé par Gene Kelly, qui signe avec son brio habituel les chorégraphies du film, le cinéaste livre en 1951 une œuvre appelée à faire date. Certes, Minnelli dispose à la fois de moyens très confortables et de collaborateurs précieux.

BRIGADOON – Vincente Minnelli (1954)
En 1954, Gene Kelly retrouve le réalisateur d’Un Américain à Paris pour une fable musicale pleine de bruyères et de cornemuses. On a parfois dit que Brigadoon était la plus européenne des comédies musicales américaines. Inspirée d’un conte allemand et transposée en Écosse, son intrigue joue sur la nostalgie de la Vieille Europe, cette terre qu’ont quittée tant d’immigrants devenus citoyens des États-Unis.

ZIEGFELD FOLLIES – Vincente Minnelli (1945)
Dans un paradis de coton et de marbre, Florenz Ziegfeld se remémore ses souvenirs terrestres. Il fut un très célèbre directeur de revue à Broadway. Un à un, ses numéros défilent dans sa mémoire. Ne vous laissez pas effrayer par les automates mal dégrossis qui ouvrent le film. Dans un Broadway cartonné façon école maternelle, Vincente Minnelli commence par évoquer la pré-histoire de la comédie musicale, avec toute sa mièvrerie archaïque.

MEET ME IN ST. LOUIS (Le Chant du Missouri) – Vincente Minnelli (1944)
En 1903, lu ville de Saint-Louis se prépare avec effervescence à l’Exposition Universelle qui doit célébrer le centenaire de la vente de la Louisiane aux États-Unis. La famille Smith attend elle aussi ce grand événement, même si certains de ses membres se passionnent pour d’autres questions. La jeune Esther s’inquiète notamment du fait que le prétendant de sa sœur aînée ne semble pas vouloir se déclarer… Premier des cinq films tournés par Vincente Minnelli avec Judy Garland, cette comédie musicale de 1944 est un hymne à l’amour et aux joies de la famille. Genèse d’un immense succès.

CABIN IN THE SKY (Un Petit coin aux cieux) – Vincente Minnelli (1943)
Le 31 août 1942, Vincente Minnelli commence le tournage de Cabin in The Sky. Il est enfin, comme il l’écrit dans son autobiographie, « contremaître à l’usine ». L' »usine », c’est bien évidemment la M.G.M. dont Arthur Freed lui a fait patiemment découvrir tous les rouages. Cabin in The Sky est un musical, le premier des 13 musicals que réalisera le cinéaste. Il est important de remarquer que 12 des 13 musicals ont été produits par l’homme qui a le plus compté dans sa carrière, Arthur Freed.
- LA POLITIQUE DU CINÉMA FRANÇAIS
- THE GARMENT JUNGLE (Racket dans la couture) – Vincent Sherman (1957)
- THE RACKET (Racket) – John Cromwell (1951)
- MARK SANDRICH
- LES GERSHWIN À HOLLYWOOD
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