Afin de donner un second souffle à la comédie musicale, Hollywood fait appel aux auteurs à succès de Broadway : leurs chansons, leurs spectacles, ou même parfois leur vie, seront portés à l’écran.

Au lendemain de la crise économique de 1929, le théâtre américain connaît de graves difficultés, ce qui permet à Hollywood d’attirer de nombreuses célébrités de Broadway ; après Cole Porter, Irving Berlin, Jerome Kern et George Gershwin, le cinéma voit venir à lui des personnalités comme Rodgers et Hart, auteurs de comédies musicales aussi fameuses que Hallelujah, I’m a Bum (1933), Babes in Arms (Place au rythme, 1939) ou Pal Joey (La Blonde ou la rousse, 1957). Ou comme le compositeur et acteur George M. Cohan, dont la vie inspirera d’ailleurs Yankee Doodle Dandy (La Glorieuse Parade, 1942) de Michael Curtiz – un film qui passe toutefois sous silence les démêlés pourtant fameux du personnage avec le très puissant syndicat des acteurs.

La vie de Rodgers et de Hart sera portée à l’écran en 1948 sous le titre de Words and Music (Ma vie est une chanson). Mais les deux coauteurs se heurtent fréquemment à la censure des producteurs, qui jugent leurs chansons trop sophistiquées. Les quatre « grands » de la comédie musicale, Porter, Kern, Berlin et Gershwin, ont réussi en revanche à préserver leur indépendance du fait de la solidarité qui les unit depuis Broadway et de leur notoriété. Hollywood n’a pas su pour autant faire toujours le meilleur usage de leur talent, leurs chansons étant considérées par les producteurs comme des éléments interchangeables, au mépris des nécessités du scénario. C’est ainsi que l’un des airs d’Irving Berlin, « Easter Parade », qui est né à Broadway en 1933 dans la revue « As Thousand Cheer », devient l’un des succès de Alexander’s Ragtime Band (La Folle Parade, 1938), avant de donner finalement son nom à un film. Quant à la chanson de Sayonara (1957), Irving Berlin l’a écrite quatre ans auparavant sans la moindre arrière-pensée cinématographique…

Irving Berlin
De son vrai nom Israel Baline, Irving Berlin est né en Sibérie en 1888. Immigré très jeune à New York, avec sa famille, il devient rapidement célèbre en dépit de son absence de formation musicale. En 1928, Joseph Schenck, président de l’United Artists, annonce déjà son intention de porter à l’écran la vie du compositeur, sous le titre de Say it With Music. Ce projet ne sera pas réalisé, mais il sera repris dans les années 1960 par Vincente Minnelli pour le compte de la MGM. Sans plus de succès d’ailleurs, en raison de graves difficultés financières.

La figure d’Irving Berlin apparaît clairement, par contre, dans Alexander’s Ragtime Band, l’une des meilleures réalisations de Henry King. Un film qui ne comporte pas moins de vingt-huit chansons de ce compositeur qui s’est toujours déclaré hostile à l’idée de voir sa vie et sa carrière faire l’objet d’une transposition cinématographique.

La réputation dont jouit Irving Berlin lui permet alors de dicter pratiquement sa loi à Hollywood. Le producteur Arthur Freed, qui s’en plaindra particulièrement, déclarera un jour : « Il fallait plus de temps pour rédiger un contrat d’Irving que pour écrire un scénario. » Avec Al Jolson, Berlin partage alors l’extraordinaire privilège de toucher un pourcentage sur les recettes, en plus de sa rémunération habituelle. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lorsque la 20th Century-Fox lui soumet le projet de Easter Parade (Parade du printemps, 1948), il l’accueillera avec une fin de non-recevoir, la compagnie refusant de céder à ses exigences. Finalement, le film sera réalisé pour la MGM par Charles Walters.

Les contrats de Berlin comportent enfin une clause selon laquelle aucune modification ne peut être apportée à sa musique après le premier jour de tournage. Cette intransigeance lui épargnera les déconvenues de son ami George Gershwin, qui découvre que des partitions écrites pour six violons ont été exécutées par quarante violons ! Ou que ses mélodies les plus délicates sont noyées dans une véritable marée orchestrale qui leur ôte tout caractère.

Irving Berlin s’intéresse de près à toutes les étapes de la réalisation des films dont il écrit la musique. Sa collaboration avec Fred Astaire, à laquelle on doit des œuvres comme Top Hat (Le Danseur du dessus, 1935), Follow the Fleet (En suivant la flotte, 1936) ou Carefree (Amanda, 1938) sera marquée ainsi par une recherche poussée de la perfection. Le compositeur et le danseur étudient minutieusement chacune des chansons, vérifiant si la musique peut faire l’objet d’une adaptation chorégraphique réussie.

Auteur de l’hymne « God Bless Amenca », Berlin n’hésite pas, en certaines occasions, à chanter lui-même ses propres chansons. Il n’a pourtant pas une voix bien forte, à tel point qu’un ami dira de lui : « Il faut mettre l’oreille devant sa bouche pour l’entendre. » Il chantera néanmoins « How I Hate to Get Up in the Morning » dans This Is the Army (1943), adaptation cinématographique d’un spectacle patriotique bourré de plaisanteries sur la vie militaire.

Sans doute Irving Berlin devra-t-il accepter des commandes « alimentaires », car il lui arrivera de signer des chansons plus que médiocres. Il n’empêche que son nom demeurera à jamais attaché aux plus grandes réussites d’un genre qu’il avait puissamment contribué à créer et à développer.

Cole Porter
Né le 9 juin 1891 et décédé le 15 octobre 1964, Cole Porter a connu, à la différence d’Irving Berlin, une enfance parfaitement heureuse. Après avoir étudié le droit à l’université Yale et la musique à Harvard, il vient parfaire ses connaissances musicales à Paris. Ce sont des motifs d’ordre patriotique qui pousseront Irving Berlin à suggérer à Jack Warner de produire un film retraçant sa vie : en 1937, Cole Porter a perdu l’usage de ses jambes à la suite d’un accident de cheval ; et Berlin s’est dit que l’histoire d’un homme qui a su faire face à son infirmité sera un excellent exemple pour les anciens combattants qui ont été victimes de semblables mutilations. Enthousiasmé par cette idée, Jack Warner verse aussitôt 300 000 dollars à Porter en échange des droits cinématographiques de sa biographie. Le compositeur manifeste d’autant moins de réticences que sa carrière vient de connaître un dangereux ralentissement, à la suite de l’échec commercial de certaines de ses productions théâtrales. Il aura par la suite à le regretter très amèrement…

Réalisé par Michael Curtiz et interprété par Cary Grant, le film est intitulé Night and Day (Nuit et jour, 1946), en hommage à l’un de ses tout premiers succès. Très vite, les scénaristes se sont rendu compte qu’il leur est impossible de dire la vérité : l’histoire d’un esthète homosexuel, grand amateur de marins, de camionneurs ou de prostitués noirs, qui a contracté un mariage blanc avec une femme beaucoup plus âgée que lui, ne peut bien évidemment constituer le sujet idéal pour un film destiné à soutenir le moral des anciens combattants et à recueillir l’assentiment des familles ! La vie de Cole Porter va donc être soumise à certains « aménagements ». Le résultat sera cependant des plus surprenants. Sous la plume des scénaristes de Jack Warner, Cole Porter devient sans vergogne un héros de la Première Guerre mondiale, victime de l’explosion d’une bombe allemande, alors qu’il n’a jamais passé un seul jour sous les drapeaux ! Quant à ses mœurs particulières, elles sont évidemment passées sous silence. Le film va inspirer au compositeur ce commentaire indigné : « Il n’y a rien de vrai là-dedans. »

Compte tenu de la réputation dont Cole Porter jouit à Hollywood, l’entreprise qui consiste à présenter sa vie sous une forme aussi fantaisiste peut certes sembler curieuse. Il s’agit pourtant d’une opération commerciale particulièrement bien conçue : pour cette production somptuaire centrée autour des chansons du compositeur, Jack Warner espère la participation de Fred Astaire, Mary Martin, Danny Kaye, Sophie Tucker, Jimmy Durante et Bert Lahr. Ces artistes sont alors liés à d’autres compagnies que la sienne, mais il pense que tous, par amitié pour Porter, feront une entorse au contrat. Il n’en sera rien, et Jack Warner n’obtiendra que la participation de Mary Martin.

Night and Day a l’ambition d’illustrer certains mythes relatifs à la création artistique, mais la réalisation en sera profondément ridicule. C’est ainsi que dans le film certaines chansons s’imposent à l’esprit de Cole Porter sous l’effet d’événements d’une extraordinaire banalité : le tic-tac d’un réveil, une averse, ou la vue d’une femme aimée (ce qui ne manque pas de sel lorsqu’on connaît les goûts réels du compositeur) suffisent en effet à lui inspirer instantanément des airs inoubliables. Et hautement romantique est la vision de l’artiste en proie aux affres de la création. On voit par exemple Cole Porter se gratter le front, s’installer devant son piano, puis, ex nihilo, inventer soudain une superbe mélodie… Mais le ridicule est tout aussi achevé dans les séquences qui ont pour but d’exalter l’héroïsme du personnage qui surmonte son infirmité par la seule force de sa volonté. On voit que ce film inconsistant n’hésite pas à chausser les plus gros sabots !

Comme Irving Berlin, Cole Porter a pour habitude de reprendre ses chansons pour en tirer le plus grand profit possible. Écrite en 1940, une chanson aussi modeste que « So Long, Samoa » deviendra, après révision, le leitmotiv de Adam’s Rib (Madame porte la culotte, 1919) de George Cukor, sous le nouveau titre de « Farewell, Amanda », Une autre chanson de Porter, « Don’t Fence Me In », chantée par Roy Rogers dans Hollywood Canteen (1944), a en réalité été composée dix ans auparavant pour la 20th Century-Fox. Interprétée par Marlene Dietrich dans Stage Fright, (Le Grand Alibi, 1950) d’Alfred Hitchcock, « The Laziest Girl in Town » date en fait de 1927, tandis que la chanson la plus célèbre de Kiss Me Kate (Embrasse-moi, chérie, 1953) a été composée à l’origine pour une autre pièce de théâtre que celle dont le film est tiré. Enfin, les réalisateurs eux-mêmes n’hésitent pas, dans certains cas, à reprendre des airs composés par Porter pour d’autres spectacles. Ce fut notamment le cas avec High Society (Haute Société, 1956) de Charles Walters, un remake musical de The Philadelphia Story (Indiscrétions, 1940) de George Cukor.

Mais Cole Porter apportera également à Hollywood des sujets complets, où les chansons déterminent le récit et le caractère des personnages. L’exemple en est donné avec Kiss Me Kate de George Sidney, ou avec Silk Stockings (La Belle de Moscou, 1957) de Rouben Mamoulian, un film interprété par Fred Astaire et Cyd Charisse, et tiré d’une comédie musicale de Broadway portant le même titre (seules deux chansons, plutôt médiocres d’ailleurs, ne figuraient pas dans la partition originale de Porter). Sorti sur les écrans en 1960, Can Can de Walter Lang, dont Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier ont dit qu’il « bat tous les records de bêtise et de laideur », présente en revanche de nombreuses modifications par rapport à la comédie musicale qu’il prétend adapter. Le cas des Girls, 1957) est tout à fait particulier, la musique de Cole Porter ayant été directement écrite pour le film de George Cukor.

Dans leur ouvrage intitulé « La Musique du film ». Alain Lacombe et Claude Rocle écrivent : « De fait, Cole Porter restera l’un des mélodistes les plus avertis. Cole Porter a appartenu d’une manière plus ou moins consciente à la vie américaine. Ce sont là ses limites mais aussi la preuve de son adaptation à un milieu précis dont il a su mettre en exergue le meilleur mais aussi le pire. Pas véritablement homme de spectacle, Cole Porter aura quand même su contribuer avec inspiration au domaine de la sophistication abstraite qu’est la comédie musicale. »

George Gershwin
Porter sait qu’il est un compositeur populaire. George Gershwin, lui, a d’autres ambitions. Sa réputation de musicien « sérieux » tourmente tellement les producteurs de Hollywood que son agent lui télégraphiera un jour : « Ils craignent que tu n’écrives que des chansons intellectuelles. Fais-moi savoir ce que tu en penses, afin que je puisse les rassurer. »

C’est après le succès remporté par sa chanson « Swanee » que George Gershwin, qui est né le 25 septembre 1898 à Brooklyn, a entrepris une carrière d’auteur de comédies musicales, signant « Ladies First » en 1918. Très attiré par le jazz, le futur compositeur de « Rhapsody in Blue » a bénéficié d’une très solide formation musicale. Avant d’inspirer Gene Kelly et Vincente Minnelli, en 1951, son poème symphonique « An American in Paris » a été Interprété au Carnegie Hall de New York, entre des œuvres de César Franck et de Richard Wagner. Et, cas unique dans l’histoire de la comédie musicale, sa partition de « Of Thee I Sing » remporte un prix Pulitzer en 1931, en raison de la causticité des paroles écrites par son frère Ira ! Mais le nom de George Gershwin demeure principalement attaché à des drames lyriques, dont le plus bel exemple est sans doute « Porgy and Bess », qu’Otto Preminger portera à l’écran en 1959, avec la superbe Dorothy Dandridge dans le rôle de Bess.

L’intérêt que Gershwin porte à l’industrie cinématographique hollywoodienne est d’ordre purement économique. Et ce n’est que vers la fin de sa carrière, tragiquement interrompue le 11 juillet 1937, à la suite d’une tumeur au cerveau, qu’il sera pris du désir obsédant de faire de sa musique une musique vraiment populaire : « Je dois écrire des succès », disait-il.

La collaboration de Georges Gershwin et de Hollywood a commencé en 1930 avec King of Jazz (La Féerie du jazz) de John Murray Anderson et Song of the flame d’Alan Crosland. Ce n’est toutefois qu’au cours de l’année 1936, sous la pression de la crise économique qui sévit alors à Broadway, que le compositeur va définitivement s’installer sur la côte ouest.

L’année 1937 verra ainsi Gershwin signer une brillante série de partitions musicales avec Shall We Dance ? (L’Entreprenant M. Petroff, 1937) de Mark Sandrich, A Damsel in Distress (Demoiselle en détresse, 1937) de George Stevens et Goldwyn Follies (1938) de George Marshall. De ce qui n’est pour lui que travaux de commande sortiront de véritables chefs-d’œuvre de la chanson, dont les titres appartiennent désormais au patrimoine musical américain et dont les paroles ont été écrites par son frère Ira : « Let’s CalI the Whole Thing off », « They Can’t Take That away from Me », « A Foggy Day », ou « Nice Work if You Can Get it ».

Ce n’est malheureusement qu’après sa mort que le cinéma saura tirer le meilleur parti de ses créations musicales, avec les éblouissants ballets de An American in Paris (Un Américain à Paris, 1951) de Vincente Minnelli, ou le délicieux Funny Face (Drôle de frimousse, 1957) de Stanley Donen. Mieux vaut oublier par contre l’ennuyeuse biographie produite par la Warner en 1945 : Rhapsody in Blue d’Irving Rapper, avec Robert Alda dans le rôle de Gershwin.

Jerome Kern
Né en 1885, Jerome Kern aura su, quant à lui, adapter la tradition de l’opérette viennoise à la mentalité américaine et aux normes hollywoodiennes. Après avoir perdu beaucoup d’argent à Wall Street, ce sera sans trop de regret qu’il abandonnera Broadway pour Hollywood. Cela ne l’empêchera cependant pas d’avoir maille à partir avec les producteurs. C’est ainsi qu’un responsable de la Warner, non content de lui avoir refusé la partition de Men in the Sky, le couche en 1931 sur une « liste noire » parce qu’il a osé se plaindre…

La célébrité de Jerome Kern et sa popularité auprès des foules proviennent essentiellement des chansons qu’il a composées pour des films comme Roberta (1935) de William A. Seiter ou Swing Time (Sur les ailes de la danse, 1936) de George Stevens, et parmi lesquelles on peut citer « Smoke Gets in Your Eyes ». « The Way You Look Tonight » ou « Pick Yourself Up ». Mais son œuvre majeure reste indéniablement « Show Boat », une comédie musicale créée sur scène en 1927, d’après un best-seller d’Edna Ferber.





La première adaptation cinématographique de « Show Boat » tournée en 1929, a été particulièrement bâclée. En revanche, celle de James Whale, intitulée Show Boat (Le Théâtre flottant, 1935), sera caractérisée par une grande intensité dramatique et visuelle. Une troisième version, Show Boat (1951), est enfin réalisée par George Sidney. Ce dernier remake a sans doute le tort de sacrifier le contenu dramatique de l’histoire aux recherches chromatiques, d’ailleurs très séduisantes. Bénéficiant d’une excellente distribution (notamment avec Ava Gardner dans le rôle de la métisse), le film n’en utilise pas moins fort adroitement la musique de Jerome Kern. Mais contrairement à James Whale, qui a su tirer le meilleur parti d’un récit nettement antiraciste, George Sidney s’est borné à composer des tableaux chatoyants, dont plusieurs sont des plus réussis.

Mort en 1945, Jerome Kern n’a pu donner son opinion sur le film qui retraçait sa vie, Till the Clouds Roll By (La Pluie qui chante, 1946), dans lequel Frank Sinatra chante « Old Man River » du haut d’un escalier scintillant. Réalisé par Richard Whorf, ce film est d’une fidélité tout approximative. Jerome Kern ne s’en serait peut-être pas autrement attristé : il avait demandé à Louis B. Mayer de ne jamais produire de film sur sa vie, convaincu que le public la trouverait probablement terriblement ennuyeuse…


LA COMÉDIE MUSICALE
La comédie musicale a été longtemps l’un des genres privilégiés de la production hollywoodienne, et probablement le plus fascinant . Né dans les années 1930, en même temps que le cinéma parlant, elle témoigna à sa manière, en chansons, en claquettes et en paillettes, de la rénovation sociale et économique de l’Amérique. Mais c’est dix plus tard, à la Metro-Goldwyn-Mayer, que sous l’impulsion d’Arthur Freed la comédie musicale connut son véritable âge d’or, grâce à la rencontre de créateurs d’exception (Vincente Minnelli, Stanley Donen) et d’acteurs inoubliables (Fred Astaire, Gene Kelly, Judy Garland, Cyd Charisse, Debbie Reynolds). Par l’évocation de ces années éblouissantes à travers les films présentés, cette page permet de retrouver toute la magie et le glamour de la comédie musicale.
from the Broadway Show « Little Johnny Jones »
Written by George M. Cohan
Sung and Danced by James Cagney and Chorus
Music by Richard Rodgers
Lyrics by Lorenz Hart
Originally featured in « Babes In Arms » (1937)
Performed by Judy Garland and Mickey Rooney
Words and Music by Irving Berlin
In the score during the opening credits
Song performed by Ginger Rogers and Chorus
Dance performed by Fred Astaire, Ginger Rogers, and Chorus
Music by George Gershwin
Played briefly during the opening credits
Played by Paul Whiteman and Orchestra (as « The Paul Whiteman Orchestra ») during the production number
Performed by Roy Bargy (piano)
Danced by Jacques Cartier with clarinet, along with the Russell Markert Girls and The Sisters G
Written by Irving Berlin
Performed by Ginger Rogers
Backed up by Jeanne Gray, Betty Grable, and Joy Hodges

LES MUSICALS DE LA MGM
L’âge d’or de la comédie musicale hollywoodienne, celle qui réussit l’accord parfait entre action, musique et danse, est à jamais lié à un sigle : MGM et à un nom : Arthur Freed, le grand promoteur du genre.

PAL JOEY (La Blonde ou la Rousse) – George Sidney (1957)
Le chanteur de music-hall Joey Evans est un séducteur impénitent qui a la réputation de créer des tas d’ennuis à ceux qui l’emploient. Débarquant à San Francisco, il parvient à se faire engager dans un cabaret, où il entreprend de conquérir une jeune danseuse, mais cet homme ambitieux et sans scrupule va également tenter de séduire une femme du monde qui pourrait l’aider à monter son propre établissement. Sortie en 1957, cette comédie musicale de George Sidney bénéficie de la présence de trois grandes stars (Rita Hayworth – Frank Sinatra – Kim Novak), ainsi que d’une bande originale entièrement signée Richard Rodgers et Lorenz Hart.

EASTER PARADE (Parade de printemps) – Charles Walters (1948)
Le film de Charles Walters mérite bien son titre de Easter Parade (Parade de Printemps). Même s’il se situe dans le monde du spectacle, la vision qu’il en donne est bien différente de celle révélée par un autre film de Judy Garland, A Star is born . Certes, les protagonistes du film éprouvent quelques difficultés dans leur vie professionnelle et amoureuse, mais le ton de l’ensemble reste résolument léger.

CAREFREE (Amanda) – Mark Sandrich (1938)
Sortie aux États-Unis le 2 septembre 1938, la huitième comédie musicale de Fred Astaire et Ginger Rogers leur permet de danser une fois encore sur les belles mélodies d’Irving Berlin.

NIGHT AND DAY (Nuit et jour) – Michael Curtiz (1946)
Après Till the clouds roll by (La Pluie qui chante), film consacré à Jerome Kern, et Words and Music (Ma vie est une chanson), évocation du tandem formé par Rodgers et Hart, nous continuons notre exploration d’un genre très en vogue à Hollywood dans les années 40 et 50 : la « vraie fausse » biographie de compositeur. Cette fois, c’est le brillant Cole Porter qui est à l’honneur.

HIGH SOCIETY (Haute société) – Charles Walters (1956)
Signé par le vétéran Charles Walters, ce film de 1956 joue la carte du glamour en réunissant deux chanteurs de légende et une future princesse, le tout sur des airs inédits du grand Cole Porter.

KISS ME KATE (Embrasse-moi, chérie) – George Sidney (1953)
La MGM réunit en 1953 certains de ses meilleurs artisans, du cinéaste George Sidney au directeur artistique Cedric Gibbons, afin de porter à l’écran un spectacle-événement de Broadway.

SILK STOCKINGS (La Belle de Moscou) – Rouben Mamoulian (1957)
Brillant remake du Ninotchka d’Ernst Lubitsch, avec Greta Garbo, ce film a la grâce des chefs-d’œuvre accouchés dans le doute et la douleur. Fred Astaire croyait être en fin de carrière et craignait qu’on ne ricane devant ses acrobaties légèrement ridées. Cyd Charisse frémissait à l’idée qu’on la compare avec la Divine et travaillait dur pour montrer ses vrais talents d’actrice plutôt que d’exhiber une nouvelle fois ses jambes mythiques…

CAN-CAN – Walter Lang (1960)
Paris, à la fin du XIXe siècle. Une nouvelle danse, le French Cancan, vient de naître dans les cabarets de la Butte Montmartre, mais les censeurs ont fait édicter un arrêt contre cette attraction qui « insulte les bonnes mœurs ». Malgré les risques de fermeture qui menacent son établissement, la belle Simone Pistache continue à proposer le Cancan à ses clients, parmi lesquels se trouve ce soir-là un personnage important, amené par son amant François…

AN AMERICAN IN PARIS – Vincente Minnelli (1951)
Paris d’opérette, chansons de Gershwin et danse sur les bords de Seine : Un Américain à Paris joue résolument la carte de la légèreté. C’est pourquoi la MGM en a confié la mise en scène à l’un des grands spécialistes de la comédie musicale, Vincente Minnelli. Épaulé par Gene Kelly, qui signe avec son brio habituel les chorégraphies du film, le cinéaste livre en 1951 une œuvre appelée à faire date. Certes, Minnelli dispose à la fois de moyens très confortables et de collaborateurs précieux.

FUNNY FACE (Drôle de frimousse) – Stanley Donen (1957)
Attention, explosion de couleurs ! Avant tout, Funny Face est la rencontre, orchestrée par Stanley Donen, des teintes les plus pimpantes — le rose en majesté pop — et des noirs et bruns les plus profonds. C’est d’ailleurs dans la pénombre d’une librairie que Fred Astaire, photographe à la mode (inspiré de Richard Avedon) vient convaincre Audrey Hepburn, petit machin maigre et intello qui réinvente les canons de la beauté, de devenir modèle pour le magazine Quality (traduisez Vogue).

SHOW BOAT – George Sidney (1951)
A la fin du XIXe siècle, le Cotton Blossom descend le Mississippi avec à son bord la troupe de music-hall itinérante menée par le capitaine Andy Hawks. La fille de ce dernier, Magnolia, rêve de devenir elle aussi comédienne, malgré l’opposition farouche de sa mère. Mais lors d’une escale dans un village, un événement dramatique va venir chambouler l’organisation de la petite compagnie… Adapté d’un spectacle à succès de Jerome Kern et Oscar Hammerstein II, le film de George Sidney fait partie de ces superproductions musicales dont la MGM a le secret.

TILL THE CLOUDS ROLL BY (La Pluie qui chante) – Richard Whorf (1946)
Le 27 décembre 1927, Jerome Kern assiste à la première de son spectacle Show Boat. À la fin de la représentation, qui s’avère un triomphe, le compositeur se fait conduire à une réception donnée en son honneur. Mais sur le chemin, il demande à son chauffeur de faire un détour pour revoir le quartier où, jeune homme, il est venu un jour frapper à une porte, le cœur battant… Véritable vitrine du savoir-faire de la MGM en matière de comédie musicale, ce film retrace de manière très libre la carrière de Jerome Kern.
- THE LONG NIGHT – Anatole Litvak (1947) / LE JOUR SE LÈVE « refait » et « trahi »
- EDWIGE FEUILLÈRE : LA GRANDE DAME DU SEPTIÈME ART
- LA POLITIQUE DU CINÉMA FRANÇAIS
- THE GARMENT JUNGLE (Racket dans la couture) – Vincent Sherman (1957)
- THE RACKET (Racket) – John Cromwell (1951)
Catégories :La Comédie musicale
A reblogué ceci sur Musics and Souls.
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