Les Réalisateurs

OTTO PREMINGER

Viennois exilé, metteur en scène et producteur despotique, Otto Preminger a été, au cours de sa carrière, avant tout un homme de spectacle ; œuvrant dans tous les genres, il les marqua de sa culture et de sa sensibilité européennes. Il est l’une des figures les plus controversées du cinéma américain. Si Laura (1944) est unanimement considéré comme un chef-d’œuvre, certains estiment que sa production, qui s’échelonne sur près de quarante ans n’a été qu’une longue pente déclinante. Preminger n’est d’ailleurs pas le dernier à attiser cette polémique.

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OTTO PREMINGER

La personnalité flamboyante d’Otto Preminger l’a parfois trahi en le conduisant à s’intéresser à des scénarios médiocres, comme celui de Rosebud (1975), interprété par Richard Attenborough et Peter O’Toole. Cela n’a pourtant jamais nui à son honnêteté artistique. Même les célèbres batailles que ce pionnier livra contre l’asphyxiante censure hollywoodienne des années 1950 témoignent de son intégrité, et ses détracteurs les plus acharnés confirment l’importance de sa lutte contre cet état de choses. Aussi, faut-il considérer comme un véritable artiste cet homme éclectique dans le choix de ses travaux  même s’il est difficile de retrouver des thèmes et des motifs récurrents dans des films aussi disparates que Laura, Anatomy of a Murder  (Autopsie d’un meurtre, 1959) et Advise and Consent (Tempête à Washington, 1962).

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ON SET – Ben Gazzara, Otto Preminger et James Stewart dans Anatomy of a murder (1959)
Un observateur impartial

Ces mêmes détracteurs jugent en outre le style de Preminger froid et analytique. En fait, le spectateur le moins averti notera que ses meilleurs films sont liés entre eux par le thème de l’obsession. Dans Laura, Mark McPherson (Dana Andrews) est littéralement fasciné par le portrait d’une femme très belle qu’il croit morte. Dans Angel Face (Un si doux visage, 1952), Bonjour tristesse (1958) et Bunny Lake is Missing (Bunny Lake a disparu, 1965), les personnages principaux sont englués dans des rapports incestueux, obsessionnels et autodestructeurs. Le signe et la nature de l’obsession peuvent changer d’un film à l’autre, mais toute la tension dramatique provient de la lutte des personnages pour la surmonter et y survivre : dans The Man With the Golden Arm (L’Homme au bras d’or, 1956), un toxicomane sort victorieux de sa lutte contre la drogue; dans Advise and Consent, l’histoire d’un sénateur qui ne peut accepter sa véritable identité sociale se termine en tragédie.

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Otto Preminger et Gene Tierney pendant le festival de Cannes en 1962

Ce qui fait de Preminger tout autre chose qu’un metteur en scène superficiel est l’objectivité avec laquelle il réussit à décrire le comportement souvent pathologique de ses personnages tourmentés. Le fameux dogme de Jean Renoir, « chacun a ses raisons », correspond tout à fait à Preminger. Comme le maître français, il s’abstient d’émettre un jugement moral absolu sur ses personnages. Et parce qu’il comprend la nature contradictoire des rapports humains, il décrit personnages, actions et problèmes aussi impartialement que possible.

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Marylin Monroe, après son accident lors du tournage de River of No Return et Otto Preminger (1954)

Le metteur en scène réclame à son public la même objectivité. Lorsqu’il assiste à l’un de ses films, le spectateur est convié d’analyser ce qu’on lui présente et, le cas échéant, à réviser son jugement initial. Preminger encourage « visuellement » le public à conserver sa neutralité en filmant de nombreuses scènes en longs plans-séquences. Recourant le moins possible au montage, il permet au spectateur d’appréhender la situation dans son ensemble. C’est ce qui fait de lui le metteur en scène idéal pour des sujets aussi abstraits et peu spectaculaires en apparence que le fonctionnement du système judiciaire américain dans Anatomy of a Murder, la naissance d’une nation dans Exodus (1960), la corruption parlementaire aux États-Unis dans Advise and Consent et la conduite de l’Église catholique dans The Cardinal (1963). Preminger réussit en fait à ramener tous ces problèmes à une dimension humaine, en entrecroisant les aspects publics et privés de ses intrigues et en traduisant les grands problèmes généraux en conflits de rapports personnels. [La grande histoire illustrée du 7ème art – Editions Atlas (1983)]

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ON SET – Otto Preminger et Olga James dans Carmen Jones (1954)
Les années difficiles

Preminger naît le 5 décembre 1906 à Vienne. Son père, avocat juif en renom, ne décourage pas sa précoce vocation pour le théâtre, à condition qu’il achève d’abord son droit. Tout en poursuivant ses études, Preminger joue au théâtre Josefstadt de Max Reinhardt, équivalent viennois du célèbre théâtre de Berlin. A l’âge de dix-neuf ans, il décide de passer à la mise en scène et, en 1932, il réalise son premier film, Die grosse Liebe, mélodrame qui restera son ultime tentative cinématographique pour cette période. Promu directeur technique du théâtre Josefstadt en 1935, il s’inquiète vivement de la montée au pouvoir de Hitler. Quand Joseph M. Schenck, de la 20th Century-Fox, lui propose de venir travailler à Hollywood, Preminger décide d’accepter : il part pour les Etats-Unis le 16 octobre 1935.

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ON SET – Paul Newman et Otto Preminger dans Exodus (1960)

Sur le plan professionnel, ses premières années en Amérique sont frustrantes. Le patron de la 20th Century-Fox, Darryl F. Zanuck, met à l’épreuve le jeune metteur en scène en lui confiant deux petits films de série B, Under your Spell (1936) et Danger-Love at Work (1937). Partageant le même tempérament violent, les deux hommes entrent vite en conflit. Déchargé autoritairement par Zanuck de la réalisation d’un film important, Kidnapped (1938), Otto Preminger subit l’ostracisme de l’industrie du cinéma et passe quelques années à Broadway comme metteur en scène de théâtre.

ON SET – Dana Andrews, Gene Tierney et Otto Preminger dans Where the sidewalk ends (1950)


En 1943, il revient à la 20th Century-Fox comme metteur en scène et acteur de Margin for Error, tiré de la pièce de Claire Boothe Luce, inaugurant une série d’interprétations très convaincantes d’officiers nazis, entre autres celle, inoubliable, du commandant du camp de prisonniers de Stalag 17 (1953) de Billy Wilder. [La grande histoire illustrée du 7ème art – Editions Atlas (1983)]

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ON SET – Frank Sinatra et Otto Preminger dans The Man With the Golden Arm (1955)
Les films noirs de Preminger

Le succès de Margin for Error vaut à Preminger un nouveau contrat, qui lui permet de réaliser, mais aussi de produire des films. C’est alors qu’il décide de tourner Laura, mais Zanuck, qui se méfie encore un peu de cet « autocrate viennois », charge Rouben Mamoulian de la réalisation. Au vu des premiers résultats, désastreux, Zanuck remplace Mamoulian par Preminger : c’est sans doute l’une de ses meilleures décisions. Après un accueil assez tiède, Laura connaît un grand succès. Considéré souvent comme le meilleur film de Preminger, c’est certainement l’une de ses plus belles œuvres, un film noir, trouble et d’une élégance cynique jamais égalée, auquel le metteur en scène fera souvent référence dans les films qu’il réalisera au cours des années 1940. Mais Whirlpool (Le Mystérieux Dr Korvo, 1949) et Where the Sidewalk Ends (Mark Dixon détective, 1950) ne sont nullement inférieurs, bien au contraire. Angel Face (Un si doux visage) conclut brillamment la période « noire » de Preminger. Comme Laura et Fallen Angel (Crime passionnel, 1945), ce film est un thriller plein d’équivoque où le suspense conventionnel se trouve subordonné à une atmosphère d’un romantisme pervers. Jean Simmons est inoubliable dans le rôle d’une jeune femme dont le comportement énigmatique et le visage impénétrable pourraient être aussi bien ceux d’une sainte que d’une sorcière. Comme Jean Seberg dans Bonjour tristesse, c’est l’héroïne type de Preminger : toutes deux sont contraintes d’accomplir des actes irréparables, et présumés immoraux, par des pulsions trop fortes qu’elles ne peuvent ni comprendre ni maîtriser.

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Otto Preminger et Joan Bennett dans Margin for Error (1943)

Le film suivant d’Otto Preminger, The Moon Is Blue (La Lune était bleue, 1953), marque ses débuts de producteur indépendant et constitue, dans le même temps, un défi à Hollywood en tant que rempart de la morale américaine (le cinéaste s’était délibérément dispensé de l’aval du MPPDA). L’épreuve du temps n’a pourtant pas été indulgente pour cette mince farce sexuelle, et le film suscite aujourd’hui moins d’intérêt et de sympathie qu’à sa sortie. [La grande histoire illustrée du 7ème art – Editions Atlas (1983)]

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ON SET – Robert Mitchum, Otto Preminger et Jean Simmons dans Angel Face (1952)
Les années 1950

C’est pourtant au cours des années 1950 que Preminger réalise quelques-uns de ses meilleurs films. Il est l’un des premiers metteurs en scène à exploiter les possibilités d’expression du Cinémascope. Dans ses premiers films sur grand écran, comme River of no Return (Rivière sans retour) et Carmen Jones, tous deux de 1954, Preminger utilise ce nouveau procédé pour composer de longues prises de vue avec des mouvements de caméra très complexes. Bonjour tristesse,  Advise and Consent et Bunny Lake is Missing sont des exemples particulièrement représentatifs de l’influence de la technique de l’écran géant sur le style d’Otto Preminger.

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ON SET – Jean Seberg et Otto Preminger – Bonjour Tristesse (1958) Photo : Lionel Kazan

Bonjour tristesse est l’un des deux films qu’il réalise avec Jean Seberg ; actrice inconnue et inexpérimentée, c’est elle que Preminger choisit parmi les milliers de candidates au rôle principal de Saint Joan (Sainte Jeanne, 1957), adaptation cinématographique inspirée de l’œuvre de Bernard Shaw. Le film et l’actrice subissent de dures critiques, mais Preminger persiste et donne à sa protégée le rôle de Cécile, l’adolescente gâtée du roman de Françoise Sagan. En l’occurrence, la gaucherie de Jean Seberg et sa diction peu convaincante se révèlent parfaitement adaptées au personnage d’une jeune fille qu’un père amoral (David Niven) encourage à rechercher le plaisir et à éluder les responsabilités, quelles qu’en soient les conséquences morales. Preminger transforme la mince histoire de Sagan en une contemplation impitoyable du temps et de la solitude. Les rapports tragiques entre Cécile, son père, et la fiancée de celui-ci (Deborah Kerr) se déroulent en une série de flash-back qui établissent un contraste ironique entre les séquences tournées dans le présent, fresque monochrome de morne mélancolie, et celles qui correspondent au passé, évocation colorée de ce qui a été ou, dans un style typique de Preminger, de ce qui aurait pu être. [La grande histoire illustrée du 7ème art – Editions Atlas (1983)]

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Otto Preminger sur le tournage de Saint Joan (1957). Photo : Bob Willoughby
Un auteur « scandaleux »

Avec la sortie du drame judiciaire Anatomy of a Murder, le metteur en scène se trouve à nouveau au cœur d’une formidable tempête déclenchée par les bienpensants, à cause des références sexuelles explicites de son intrigue et de ses dialogues, très libres. Grâce à une distribution exceptionnelle dont James Stewart, Lee Remick et Ben Gazzara sont les piliers, Anatomy of a Murder sera l’un des plus grands succès commerciaux et critiques de Preminger. Il est suivi d’une version peu convaincante de l’opéra noir de George Gershwin Porgy and Bess (1959) et d’une série d’adaptations de best-sellers très commerciaux, entre autres Exodus, Advise and Consent, The Cardinal, In Harm’s Way (Première Victoire, 1965), Hurry Sundown (Que vienne la nuit, 1967). Tous ces films sont des exemples achevés d’une narration chargée de personnages et de situations qui réussit en même temps à transcender ses racines littéraires et à diffuser des idées et des thèmes d’une certaine complexité : sans doute est-ce Advise and Consent qui a le plus de valeur artistique, mais Exodus contient aussi d’admirables séquences.

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William Holden et Otto Preminger dans le film de Billy Wilder Stalag 17 (1953)

En 1965, Preminger dirige Laurence Olivier, Carol Linley et Noel Coward dans Bunny Lake is Missing, une de ses meilleures incursions dans le domaine de l’obsession et de la paranoïa. Avec sa distribution très restreinte et son intrigue linéaire, ce film marque une évolution importante dans l’œuvre du metteur en scène. Tell Me That You Love Me, Junie Moon (Dans Dis-moi que tu m’aimes, Junie Moon, 1970), avec Liza Minnelli, et Such Good Friends (Des amis comme les miens, 1971) avec Dyan Cannon et James Coco, il abandonne les énormes machineries des films à grand spectacle des années 1960, et donne à ses histoires une structure formelle plus fermée, plus intime.

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Otto Preminger et Laurence Olivier sur le tournage de Bunny Lake Is Missing (1965)

Cherchant toujours à atteindre la quintessence des intrigues et des personnages, Preminger aborde un sujet de Graham Greene avec The Human Factor (1979), magnifiquement interprété par Nicol Williamson et Richard Attenborough, film qui, à première vue, raconte une histoire d’espionnage très conventionnelle, mais qui transcende en réalité les limites du genre – c’est souvent le cas des films de Preminger. S’il lui manque la tension d’un thriller, c’est seulement parce que le metteur en scène, comme à son habitude, cherche moins à décrire l’action qu’à approfondir les rapports psychologiques qui la sous-tendent. The Human Factor a la densité et la dimension d’un drame intime, et la fusion parfaite de la forme et du contenu démontre qu’à l’aube des années 1980, Preminger, dorénavant méconnu et sous-évalué, n’a rien perdu de sa vigueur créative, même si ses films deviennent malheureusement trop rares.

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ON SET – LAURA (1944)

Longtemps porté aux nues par les cinéphiles français (il faisait partie du « carré d’as » du cinéma Mac Mahon, avec Walsh, Lang et Losey), Preminger traversa une période de relative désaffection. Pourtant, il est hors de doute que sa place demeura au premier rang. Nulle part mieux que dans ses films, on ne comprend ce qu’est le plaisir cinématographique pur, et la nécessaire beauté qui rayonne d’un travelling réussi ou d’un mouvement de grue parfait comme une arabesque. En dépit du va-et-vient des modes, des films comme Laura, Whirlpool, Angel Face, River of no Return, The Man With the Golden ArmPorgy and Bess, Anatomy of a Murder ou Advise and Consent sont bel et bien des chefs-d’œuvre du cinéma. A travers leur diversité, ces films ont en commun cette « sérénité du regard », signalée jadis par Michel Mourlet et qui est une des marques propres du génie de cinéaste d’Otto Preminger, comme de beaucoup de grands réalisateurs. [La grande histoire illustrée du 7ème art – Editions Atlas (1983)]

Les extraits

LAURA – Otto Preminger (1944)
On ne peut pas citer Laura sans rendre hommage à Gene Tierney, l’une des comédiennes les plus belles et les plus sensibles de l’histoire du cinéma. Il faut aussi souligner le talent de Preminger, qui a traité cette histoire d’amour « noire » d’une façon totalement originale. La première scène d’amour n’est-elle pas celle de l’interrogatoire de Laura ? Plus le passé de Laura se dévoile, plus les questions de l’inspecteur, dont on devine la jalousie, deviennent violentes et cruelles. Le visage de Laura reste émouvant sous la lumière du projecteur. L’inspecteur finit par détourner cette lumière violente de son visage. Premier geste d’amour…

WHERE THE SIDEWALK ENDS (Mark Dixon, détective) – Otto Preminger (1950)
Le principe de l’intrigue de Where the sidewalk ends peut se résumer en quelques mots : un policier qui, lors d’un interrogatoire, a tué sans Le vouloir un suspect récalcitrant essaie d’effacer cette « bavure » (d’autant plus absurde qu’il entendait prouver l’innocence de ce suspect). Mais il convient d’ajouter que cette volonté de faire disparaître un passé récent a pour effet de faire remonter un passé ancien, et ce paradoxe, qui trouve des échos dans La personnalité même du réalisateur Otto Preminger, renvoie à certaines constantes de son œuvre et à la définition du genre dit du film noir. 

FALLEN ANGEL (Crime passionnel) – Otto Preminger (1945)
On ne change pas une équipe qui gagne : après le mythique LauraPreminger retrouvait Dana Andrews pour cet autre polar. Au passage, un peu de mystère s’est envolé, mais Fallen Angel (Crime passionnel) garde cependant l’atout du classicisme parfait : c’est une véritable encyclopédie du film noir. Eric Stanton, le très typique mauvais garçon, est un escroc à la petite semaine qui débarque dans une ville tranquille, et même mortellement ennuyeuse pour la brune incendiaire condamnée à tenir le bar du coin.

ANGEL FACE (Un si doux visage) – Otto Preminger (1952)
Dès la séquence d’ouverture, où Frank, l’ambulancier, est appelé dans la propriété de Diane, une menace plane. Cette sensation d’avancer au bord d’un précipice ne nous quittera plus jusqu’à la scène finale. Aussi fascinante que Laura, le grand classique de Preminger, cette histoire diabolique unit deux êtres très différents, mais qui ont en commun un certain mystère. Autant Mitchum, en chauffeur mono­lithique, intrigue par son caractère taciturne et son impuissance résignée, autant Jean Simmons déconcerte en offrant un visage double, maléfique et gracieux, intraitable et fragile.

THE MAN WITH THE GOLDEN ARM (L’Homme au bras d’or) – Otto Preminger (1955)
Frankie sort de prison et retrouve son épouse, Zosh. Celle-ci est paralysée, à cause d’un accident de voiture que Frankie a provoqué sous l’emprise de la drogue. Car Frankie est un junkie. Il aimerait rentrer dans le droit chemin et faire partie d’un orchestre de jazz : mais le jeu et la came reprennent vite le dessus… La drogue était alors un sujet tabou. The Man with the golden arm se vit refuser son visa de sortie, puis, grâce à l’obstination d’Otto Preminger, remporta un grand succès, entraînant une remise à jour du Code Hays, cette charte d’autocensure appliquée par Hollywood.

CARMEN JONES – Otto Preminger (1954)
En transposant la célèbre histoire de Carmen dans le milieu noir américain, Otto Preminger avait scandalisé les héritiers et les éditeurs de Georges Bizet, qui s’opposèrent à la diffusion du film en France. Présenté en clôture du festival de Cannes 1955, Carmen Jones ne sortira sur les écrans français qu’en 1981. Avec un Don José transformé en caporal américain et un Escamillo troquant sa muleta pour des gants de boxe, l’adaptation aurait pu sombrer dans le ridicule. Il n’en est rien : tout est crédible, vivant, dramatique.

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