Histoire du cinéma

HOLLYWOOD REVIENT AU CINÉMA D’ÉVASION

Pour les Américains, les années 1950 correspondent à une période de confort et de tranquille prospérité. C’est cette image sécurisante que Hollywood allait véhiculer dans toute une série de comédies brillantes.

Débutant dans l’atmosphère de la guerre froide pour finir avec la campagne pour le désarmement nucléaire, les années 1950 furent aussi, pour l’Amérique, l’heureuse époque où elle découvrit Jane Mansfield, le hula-hoop et le rock’n’roll. Comme le public des années 1930 – qui cherchait à oublier les conséquences de la grande crise et la montée du fascisme en se grisant aux arabesques élégantes des comédies musicales de Fred Astaire et Ginger Rogers ou avec les comédies loufoques – celui des années 1950 éprouva lui aussi le besoin de s’évader dans la gaieté et le rire.

Le déclin du star-system

Il fut une époque où, dans le sanctuaire magique du cinéma, un seul problème sembla digne d’intérêt : Doris Day parviendrait-elle à résister aux avances de ses partenaires et à conserver sa virginité jusqu’au carillon nuptial de la dernière scène ? Le star-system semblait inébranlable. Et il n’était pas facile, en suivant l’ascension de Marilyn Monroe – passée du rang de second rôle  dans Love Happy (La Pêche au trésor, 1949) avec les Marx Brothers a celui de grande vedette avec Gentlemen prefer blondes (Les Hommes préfèrent les blondes, 1953) -, de réaliser qu’on assistait là au dernier soubresaut de la machine a fabriquer des stars, mécanique que Hollywood avait soigneusement mise au point au cours des années précédentes. En outre, durant les années 1950, la première génération des stars du parlant était toujours à l’œuvre. Il fallut attendre la fin de la décennie, avec les disparitions successives de Humphrey Bogart, Tyrone Power, Errol Flynn, Clark Gable et Gary Cooper, pour que le public comprenne enfin la fragilité des mythes engendrés par Hollywood.

La plus grande menace venait alors du nouveau passe-temps, la télévision. Mais les cinéastes – tout au moins ceux qui n’avaient travaillé que pour le cinéma – ne la prenaient encore guère au sérieux ou s’en gaussaient. Dans l’ensemble, les acteurs gardaient leurs distances, excepté quelques spectaculaires conversions dont celle de Lucille Ball. Après une carrière hollywoodienne de second plan pendant environ dix ans, l’actrice fit ses débuts à la télévision dans une série de téléfilms familiaux, I Love Lucy, où elle interprétait la fiancée de son propre mari, Desi Arnaz. Cela lui valut un succès et une célébrité dont elle n’avait jamais pu rêver au cinéma. Lorsqu’elle revint au grand écran, elle le fit comme une célébrité en visite. On peut s’en rendre compte en voyant The Long Long Trailer (La Roulotte du plaisir, 1953), un film non dénué d’élégance et d’intérêt de Vincente Minnelli, mais qui n’est rien d’autre que le développement d’un épisode de  I Love Lucy ; il en fut de même pour The Facts of life (Voulez pêcher avec moi ?, 1960), de Melvin Frank, où elle interpréta, avec Bob Hope, une variation burlesque sur le thème de Brief Encounter (Brève rencontre, 1945), de David Lean.

Anciens et nouveaux comiques

Le cas de Bob Hope était tout à fait différent. Ce comique occupait le devant de la scène depuis les années 1930 et avait travaillé pendant toute la décennie suivante. Sans mépriser la télévision – il ne négligeait en fait aucune occasion de travailler et de se rappeler à l’attention du public -, il continua cependant sa carrière au cinéma où son prestige était encore à peu près intact. Pourtant, les films qu’il tourna au cours des années 1950, comme Son of Paleface (Le Fils de visage pâle) et Road to Bali (En route vers Bali), qui datent de 1952, semblent la plupart du temps de fades copies de ses premiers succès. A l’exception de That Certain Feeling (Si j’épousais ma femme, 1956) et de The Facts of life, on avait l’impression qu’en dehors de son propre personnage il ne savait plus rien inventer. Même dans des biographies « légères » comme The Seven Little Foys (Mes sept petits chenapans, 1955) et Beau James (L’ingrate cité, 1957), le véritable sujet – respectivement la vie du célèbre acteur de vaudeville Eddie Foy et celle de Jimmy Walker, le tout aussi célèbre maire de New York – était occulté par les innombrables gags de l’acteur, si bien que ces films finissaient par ressembler, involontairement, aux autres films de Bob Hope.

Le cours des choses fut plus favorable à l’autre grand survivant de la comédie d’après guerre, Danny Kaye. L’acteur avait quitté Sam Goldwyn, le producteur qui l’avait lancé, après la somptueuse biographie musicale, Hans Christian Andersen (Hans Christian Andersen et la danseuse, 1952). Il réussit cependant à conserver son style frénétique dans des comédies comme Knock on Wood (Un grain de folie, 1954), The Court Jester (Le Bouffon du roi, 1956), qui est peut-être son chef-d’œuvre, et Merry Andrew (Le Fou du cirque, 1958). Il put même réaliser un de des rêves que partagent bien des acteurs comiques, interpréter un rôle « sérieux » ; c’est ainsi qu’il fut le personnage dramatique de Me and the Colonel (Moi et le colonel, 1958), tandis que la partie plus légère revenait à Curd Jurgens. Mais, de toute évidence, Danny Kaye possédait un style qui, au contraire de bien d’autres comiques, lui permettait de s’adapter facilement aux changements de la mode et des goûts.

Danny Kaye trouva aussi le moyen de « coexister » avec les deux grandes nouvelles vedettes comiques de l’écran, Dean Martin et Jerry Lewis. Martin et Lewis furent, pour les années 1950, ce qu’avaient été Laurel et Hardy pour les années 1930, Abbott et Costello pour les années 1940. Ils surent porter à la perfection une forme de comique très appréciée du grand public. On sait qu’à la fin de leur carrière Laurel et Hardy étaient devenus les idoles des intellectuels, tout en continuant à faire les délices du commun des spectateurs. Le même phénomène joua pour Dean Martin et Jerry Lewis, notamment auprès des critiques français (surtout Robert Benayoun). Par contre, les critiques anglosaxons des années 1950, lorsqu’ils ne passaient pas leur temps à fustiger la trouble sensualité d’Elvis Presley et à dénoncer la néfaste influence qu’elle exerçait sur la jeune génération, avaient plutôt tendance à rejeter le comique de farce de Jerry Lewis. Ils n’appréciaient pas davantage son personnage de parfait idiot.

Une sexualité bien inoffensive

La comédie des années 1950 n’avait pas d’ambitions intellectuelles, comme le prouve l’interminable série de films dans lesquels Donald O’Connor donne la réplique à Francis, le mulet parlant. Même les tentatives plus sophistiquées sombraient souvent dans le sucré. il suffit de penser aux comédies et aux drames légers qui consacrèrent Doris Day, après que l’actrice eut abandonné le music-hall vers la fin de la décennie. Même si dans certains films, tels que Pillow Talk (Confidences sur l’oreiller, 1959) et That Touch of Mink (Un soupçon de vison, 1962), les situations pouvaient sembler légèrement scabreuses, il était entendu, du commencement à la fin, que la vertu de l’héroïne, pourtant mise à rude épreuve, resterait intacte. Au demeurant, dans ses policiers comme Julie (Le Diabolique Mr. Banton, 1956) et Midnight Lace (Piège à minuit, 1960) on ne trouvait pas de véritable suspense, surtout lorsqu’ils étaient tournés, comme le second, dans une couleur sirupeuse, typique de l’Universal International de Ross Hunter.

Heureusement, certaines comédies des années 1950 furent moins insignifiantes. Il faut signaler un cycle de films qui semble ramener le spectateur au climat alerte et souriant des productions des années 1930. En collaboration avec le fameux couple Garson Kanin-Ruth Gordon (mariés, ils écrivaient des scénarios, en commun ou séparément), George Cukor réalisa une série de comédies brillantes, pétillantes et étonnamment tendres avec des acteurs comme Spencer Tracy, Katharine Hepburn et une jeune comédienne, Judy Holliday.

Tracy, Hepburn et Holliday jouèrent pour la première fois ensemble dans Adam’s Rib (Madame porte la culotte, 1949), un film reposant sur la rivalité de deux avocats qui se trouvent être aussi mari et femme. Plus tard, Tracy et Hepburn récidivèrent, sans Holliday, dans Pat and Mike (Mademoiselle gagne-tout, 1952) : Tracy incarnant un entraîneur-directeur sportif, Hepburn, une athlète. Tracy fut ensuite le père bourru dans The Actress (1953) ; Judy Holliday donna libre cours à la fantaisie de son sympathique personnage dans Born Yesterday (Comment l’esprit vient aux femmes, 1950), The Marrying Kind (Je retourne chez maman, 1952) et It Should Happen to You (Une femme qui s’affiche, 1954). Elle poursuivit ensuite sa carrière avec d’autres réalisateurs et scénaristes ; on la vit notamment dans Phffft ! (1954), The Solid Gold Cadillac (Une Cadillac en or massif, 1956), Full of Life (Pleine de vie, 1956) et dans la dernière comédie musicale réalisée par Minnelli pour la MGM, Bells Are Ringing (Un Numéro du tonnerre, 1960).

Tous ces films, comme les autres comédies moins raffinées de cette décennie, sont construits autour d’un acteur et leur rythme et leur atmosphère dépendent directement de la personnalité de cet acteur. C’est ainsi que Spencer Tracy et Katharine Hepburn, à nouveau réunis dans Desk Set (Une femme de tête, 1957), poursuivaient à l’écran, dans leur style respectif, leurs joutes privées. Tracy joua sans Hepburn dans Father of the Bride (Le Père de la mariée, 1950) et dans la suite de ce film, Father’s Little Dividend (Allons donc, papa !, 1951). Hepburn, pour sa part, se retrouva avec Bob Hope dans The Iron Petticoat (Whisky, vodka et jupon de fer, 1956), une pâle imitation de Ninotchka (1939).

Les nouvelles vedettes furent elles aussi mises à contribution. Marilyn Monroe, après s’être imposée dans l’étincelante comédie musicale Les hommes préfèrent les blondes, de Howard Hawks, consacra son talent à la comédie plutôt qu’au drame. Elle trouva en Billy Wilder un réalisateur à la mesure de ses capacités. The Seven Year Itch (Sept Ans de réflexion, 1955) et Some Like It Hot (Certains l’aiment chaud, 1959) expriment de manière inoubliable tille forme de sensualité innocente et comique, de provocation presque inconsciente et involontaire des désirs masculins.

Avec Sabrina (1954) et Love in the Afternoon (Ariane, 1957), Billy Wilder créa aussi deux œuvres parfaitement adaptées au charme d’une star tout à fait différente, Audrey Hepbum. Il changea ainsi définitivement son orientation : après avoir été le contempteur déclaré des vices de la société, il devint le plus brillant réalisateur hollywoodien de comédies.

Une explosion de comédies musicales

Le début des années 1950 connut le triomphe de la comédie musicale, mais la fin de la décennie fui beaucoup moins brillante pour ce genre cinématographique. En 1949, Gene Kelly et Stanley Donen s’étaient lancés dans la réalisation avec On the Town (Un jour à New York, dans lequel les interprètes s’amusaient à danser et à chanter directement dans les rues de New York. Ce film mêlait danse, musique et drame comme jamais auparavant. Il fut le premier succès de toute une série de triomphes : Kelly collabora avec Minnelli en 1951 pour Un Américain à Paris ; il s’associa de nouveau avec Donen pour tourner Singin’ in the Rain (Chantons sous la pluie, 1952), qui reste pour beaucoup le chef-d’œuvre du genre, à côté d’autres films qui peuvent également prétendre à ce titre, notamment The Band Wagon (Tous en scène, 1953), de Minnelli. Judy Garland connut l’apothéose de sa carrière avec A Star Is Born (Une Etoile est née, 1954) mais, au cours des années 1950, les grandes stars de la comédie musicale furent en réalité peu nombreuses. Gene Kelly interpréta des films comme Brigadoon (1954), Invitation to the Dance (Invitation à la danse, 1956), It’s Always Fair Weather (Beau fixe sur New York, 1955) et Les Girls (1957).

Le cas de Fred Astaire est plus étonnant : en 1946, il annonçait sa retraite définitive s’estimant trop vieux, à quarante-sept ans, pour continuer à danser. Mais il changea heureusement d’avis et resta en activité pendant toute la décennie. On le vit donc dans deux chefs-d’œuvre : The Band Wagon et Silk Stockings (La Belle de Moscou, 1957), où il avait pour partenaire la sculpturale Cyd Charisse. Une vieille gloire et une étoile montante dansaient ensemble pour le plus grand plaisir de tous. Le même thème fut repris dans Daddy Long Legs (Papa longues jambes, 1954), avec la ravissante Leslie Caron, et dans Funny Face (Drôle de frimousse, 1957), avec l’exquise Audrey Hepburn.

Malheureusement, la plupart des couples fameux de la comédie musicale se disloquèrent à la fin de la décennie. Stanley Donen réalisa encore deux comédies musicales pour la Warner, The Pajama Game (Pique-nique en pyjama, 1957) et Damn Yankees (1958), avant de se tourner définitivement vers les films dramatiques. Gene Kelly s’essaya, lui aussi, à d’autres genres. A la fin des années 1950, de nombreuses comédies musicales n’étaient que de simples adaptations de succès de Broadway : ce fut le cas de Oklahoma ! (1955) ; The King and l (Le Roi et moi, 1956) et de South Pacific (1958). Les créations originales pour le cinéma, telles que Seven Brides for Seven Brothers (Les Sept Femmes de Barberousse, 1954) et Gigi (1958), étaient généralement jugées trop risquées par Hollywood, qui devait désormais tenir compte de l’impact de la télévision sur le public. Au cours des années 1960, en matière de comédies et de musicals, Hollywood sembla chercher avant tout le grand spectacle au détriment de l’invention. L’époque des petits plaisirs raffinés, qui avaient le charme de bien des films des années 1950, avait pris fin.


LA COMÉDIE MUSICALE
La comédie musicale a été longtemps l’un des genres privilégiés de la production hollywoodienne, et probablement le plus fascinant . Né dans les années 1930, en même temps que le cinéma parlant, elle témoigna à sa manière, en chansons, en claquettes et en paillettes, de la rénovation sociale et économique de l’Amérique. Mais c’est dix plus tard, à la Metro-Goldwyn-Mayer, que sous l’impulsion d’Arthur Freed la comédie musicale connut son véritable âge d’or, grâce à la rencontre de créateurs d’exception (Vincente Minnelli, Stanley Donen) et d’acteurs inoubliables (Fred Astaire, Gene Kelly, Judy Garland, Cyd Charisse, Debbie Reynolds). Par l’évocation de ces années éblouissantes à travers les films présentés, cette page permet de retrouver toute la magie et le glamour de la comédie musicale.

HOLLYWOOD ET LE CINÉMA D’ÉVASION
La dépression apporta la misère et le chômage. Pour faire oublier au public américain la triste réalité quotidienne, Hollywood lui proposa du rêve qu’il pouvait acheter pour quelques cents. Au cours des années qui suivirent la crise de 1929, les magnats de Hollywood n’eurent guère à faire d’efforts d’imagination pour dérider un public totalement abattu.

JERRY LEWIS ET DEAN MARTIN
Il est des associations bizarres et fructueuses : celle du suave séducteur Dean Martin et du pitre gagman Jerry Lewis est une des plus réussies du genre. A la radio, à la télévision, dans les boîtes de nuit et au cinéma, leur dynamisme et leurs bouffonneries déclenchaient des avalanches de rire, et, dans le monde entier, constituaient le divertissement n° 1 du samedi soir. Les 17 films qu’ils firent ensemble avant de se séparer définitivement en 1956 leur apportèrent la consécration internationale.


ON THE TOWN (Un Jour à New York) – Stanley Donen et Gene Kelly (1949)
En 1949, le producteur Arthur Freed décide de donner leur chance à deux chorégraphes, Gene Kelly et Stanley Donen, pour réaliser un film moderne et stylisé. Si le premier est déjà un artiste confirmé, le second n’a pas vingt-cinq ans quand le tournage commence. C’est sûrement sa jeunesse, alliée à la nouveauté du propos, qui permet au tandem de sortir des sentiers battus pour innover.

BORN YESTERDAY (Comment l’esprit vient aux femmes) – George Cukor (1950)
Belle, blonde et sotte, Billie est la petite amie d’un homme d’affaire puissant mais véreux. Celui-ci profite de l’ignorance de sa compagne pour la compromettre dans des affaires louches, jusqu’à ce qu’elle découvre la vérité grâce à un journaliste engagé pour lui apporter un semblant d’éducation. Judy Holliday remporta l’oscar de la meilleur actrice en 1950 pour sa très drôle et brillante prestation dans le rôle de Billie, qu’elle interpréta aussi bien au théâtre qu’au cinéma.

FATHER OF THE BRIDE (Le Père de la mariée) – Vincente Minnelli (1950)
Dès les premières images du film, on est un peu décontenancé, quelque chose de particulier empêche une adhésion totale. On réalise alors qu’il n’y a pas de musique d’accompagnement pendant la première moitié du film, fait plutôt rare dans les comédies. Elle ne fera une première apparition très discrète qu’au cours de la scène de la découverte des cadeaux de mariage. Vincente Minnelli, sans doute en raison de son expérience des comédies musicales, utilise toujours la musique d’accompagnement avec beaucoup de discernement.

AN AMERICAN IN PARIS – Vincente Minnelli (1951)
Paris d’opérette, chansons de Gershwin et danse sur les bords de Seine : Un Américain à Paris joue résolument la carte de la légèreté. C’est pourquoi la MGM en a confié la mise en scène à l’un des grands spécialistes de la comédie musicale, Vincente Minnelli. Épaulé par Gene Kelly, qui signe avec son brio habituel les chorégraphies du film, le cinéaste livre en 1951 une œuvre appelée à faire date. Certes, Minnelli dispose à la fois de moyens très confortables et de collaborateurs précieux.

FATHER’S LITTLE DIVIDEND (Allons donc papa)- Vincente Minnelli (1951)
Après le succès de Father of The Bride (Le Père de la mariée), la plupart des comédiens étant sous contrat, donc disponibles, le studio insiste auprès de Minnelli pour qu’il continue sur sa lancée. Ni lui ni Spencer Tracy ne sont enthousiastes. Pourtant, grâce à ce dernier, quelques scènes assez drôles sauvent Father’s Little Dividend 

SINGIN’ IN THE RAIN (Chantons sous la pluie) – Stanley Donen, Gene Kelly (1952)
Tourné en 1951 pour la MGM, le film de Stanley Donen et Gene Kelly jette un regard drôle et attachant sur le petit monde du cinéma hollywoodien. Un sommet de la comédie musicale, resté inégalé.

GENTLEMEN PREFER BLONDES – Howard Hawks (1953)
Ce premier rôle de Marilyn dans une comédie musicale lui permit de révéler l’incroyable potentiel artistique qu’elle avait en elle: jouer, chanter, danser… Elle mit un tel cœur à démontrer ces qualités, et dépensa une telle énergie à les travailler que ce film est resté célèbre.

A STAR IS BORN (Une Etoile est née) – George Cukor – 1954
Avec son titre repris régulièrement par la presse pour saluer l’avènement de la moindre vedette, A Star is born (Une Etoile est née) fait assurément partie des films les plus importants de l’histoire du cinéma américain. Il fut pourtant boudé à sa sortie, souffrant avant tout d’un montage tronqué par les exécutifs de la Warner. Mais peut-être le sujet du film lui-même a-t-il rebuté les spectateurs, tant il jette sur les coulisses de l’usine à rêves un éclairage peu reluisant

THE BAND WAGON (Tous en scène) – Vincente Minnelli (1953)
Produit en 1953 par la MGM, ce film légendaire réunit la fine fleur de la comédie musicale, plus précisément du backstage musical, « made in Hollywood » : Comden et Green au scénario, Minnelli à la réalisation et, devant la caméra, Fred Astaire et Cyd Charisse.

BRIGADOON – Vincente Minnelli (1954)
En 1954, Gene Kelly retrouve le réalisateur d’Un Américain à Paris pour une fable musicale pleine de bruyères et de cornemuses. On a parfois dit que Brigadoon était la plus européenne des comédies musicales américaines. Inspirée d’un conte allemand et transposée en Écosse, son intrigue joue sur la nostalgie de la Vieille Europe, cette terre qu’ont quittée tant d’immigrants devenus citoyens des États-Unis.

DADDY LONG LEGS (Papa longues jambes) – Jean Negulesco (1955)  
Dans Daddy long legs (Papa longues jambes), les raffinements du ballet parisien se mêlent à l’énergie du music-hall américain. Servi par la musique de Johnny Mercer, le film de Jean Negulesco marque l’unique rencontre à l’écran de deux légendes de la comédie musicale : le géant Fred Astaire et l’étoile Leslie Caron.  

THE SEVEN YEAR ITCH (Sept ans de réflexion) – Billy Wilder (1955)
Après avoir réalisé Sabrina en 1954, Billy Wilder enchaîne avec une commande de la compagnie Fox à laquelle Paramount l’a loué : The Seven year itch (Sept ans de réflexion), adaptation d’une pièce à succès de George Axelrod. Dans ce film , Marilyn Monroe incarne l’essence même de ce mélange unique de sexualité et d’innocence qui l’a caractérisée tout au long de sa carrière. La célébrité de ce film tient à son interprète et à la scène de la bouche de métro où sa robe se relève haut sur les cuisses.

SILK STOCKINGS (La Belle de Moscou) – Rouben Mamoulian (1957)
Brillant remake du Ninotchka d’Ernst Lubitsch, avec Greta Garbo, ce film a la grâce des chefs-d’œuvre accouchés dans le doute et la douleur. Fred Astaire croyait être en fin de carrière et craignait qu’on ne ricane devant ses acrobaties légèrement ridées. Cyd Charisse frémissait à l’idée qu’on la compare avec la Divine et travaillait dur pour montrer ses vrais talents d’actrice plutôt que d’exhiber une nouvelle fois ses jambes mythiques…

FUNNY FACE (Drôle de frimousse) – Stanley Donen (1957)
Attention, explosion de couleurs ! Avant tout, Funny Face est la rencontre, orchestrée par Stanley Donen, des teintes les plus pimpantes — le rose en majesté pop — et des noirs et bruns les plus profonds. C’est d’ailleurs dans la pénombre d’une librairie que Fred Astaire, photographe à la mode (inspiré de Richard Avedon) vient convaincre Audrey Hepburn, petit machin maigre et intello qui réinvente les canons de la beauté, de devenir modèle pour le magazine Quality (traduisez Vogue).

THE PAJAMA GAME (Pique-nique en pyjama) -Stanley Donen et George Abbott (1957)
La comédie musicale avait été initialement montée le 13 mai 1954 au St. James Theatre à Broadway, avec John Raitt, Eddie Foy Jr., Janis Paige, Stanley Prager, Carol Haney, Rae Allen, Jack Waldron et Peter Gennaro. Une grande partie de la distribution originale de la pièce, qui fut jouée durant 1 063 représentations, fut conservée lors de son adaptation cinématographique.

SOME LIKE IT HOT (Certains l’aiment chaud) – Billy Wilder (1959)
Nobody’s perfect ! (personne n’est parfait !). Et voilà gravée à jamais la plus célèbre réplique de dialogue du cinéma mondial avec les « Bizarre, bizarre » de Jacques Prévert ou les « Atmosphère, atmosphère ! » d’Henri Jeanson ! Cette phrase est le triomphe de l’équivoque et de l’ambiguïté, armes absolues de subversion pour Billy Wilder qui, dans ce jeu du chat et de la souris avec la censure (terme générique englobant toutes les ramifications morales et économiques d’un système social), va ici peut-être encore plus loin, avec plus d’audace, que dans The Seven yeay itch .

BELLS ARE RINGING (Un Numéro du tonnerre) – Vincente Minnelli (1960)
Ce n’est pas sans nostalgie que l’on peut parler de Bells are ringing : ne s’agit-il pas de la dernière comédie musicale de Minnelli pour la Metro, de sa dernière collaboration avec Arthur Freed, du dernier « musical » produit par Freed, donc de la fin d’une époque ?


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