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L’OBSCURITÉ ET LA CORRUPTION DANS LE FILM NOIR

Le film noir a toujours eu une conscience. C’est sans doute pourquoi tant de gauchistes et de victimes du maccarthysme comme Jules Dassin (The Naked City), Joseph Losey (The Prowler), Edward Dmytryk (Cornered), Albert Maltz (scénariste de The Naked City), Adrian Scott (scénariste de Crossfire) et Dalton Trumbo (scénariste de Gun Crazy ) y trouvaient là un genre salutaire. Ils voyaient la société avec un regard venant du bas de l’échelle sociale, du point de vue du loser, du délinquant, du malchanceux et du quidam prolétaire. Il était donc normal que le genre soit imprégné d’une certaine critique sociale.

LE BOOM DE LA SCIENCE-FICTION DANS LES ANNÉES 1950

Au cours des années 1950, la guerre froide favorisa, aux États-Unis, l’essor de la science-fiction cinématographique. L’invasion des extra-terrestres sur les écrans répondait, en quelque sorte, à l’obsession du péril rouge. r Wars. On peut s’interroger sur les raisons de leur succès – car ces films « marchaient » fort bien – tant leur naïveté, que ce soit sur le plan technique ou dramatique, est désarmante. Peut-être est-ce précisément cette naïveté même qui fait le charme, à des décennies de distance, de cette première vague de schlock (onomatopée évoquant le son produit par des objets métalliques jetés dans une poubelle).

THE PROWLER (Le Rôdeur) – Joseph Losey (1951)

En mai 1951, Joseph Losey et Dalton Trumbo sortent ce qui est peut-être leur meilleur film tous les deux dans l’urgence et la fébrilité. Bientôt, le premier choisira l’exil en Europe, au lieu de prêter serment de patriotisme pour se garantir un contrat de trois ans avec Stanley Kramer. Trumbo, qui ne peut déjà plus signer le film et doit travailler au rabais, s’apprête à purger dix mois de prison pour s’être refusé à répondre aux questions des chasseurs de sorcières. The Prowler (Le Rôdeur) est ainsi doublement clandestin : non seulement Trumbo se cache derrière un prête-nom, mais prend un malin plaisir à subvertir le Code de production alors tout puissant à Hollywood. Sur le papier, The Prowler pourrait passer pour un parent pauvre de Double indemnity, mais la façon dont les deux artistes, riffent sur le thème de l’adultère et du meurtre rendent leur film encore plus outrageux, si possible, que celui de Billy Wilder.