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AUDREY HEPBURN : UNE DRÔLE DE FRIMOUSSE

En 1953, le public découvrit Audrey Hepburn dans Vacances romaines de William Wyler, suscitant un émerveillement général. Cet enthousiasme fut confirmé l’année suivante avec Sabrina de Billy Wilder, et un Oscar vint couronner cette débutante exceptionnelle. Ainsi commença une carrière unique à Hollywood, laissant un souvenir inoubliable malgré un nombre restreint de films, moins d’une vingtaine de rôles principaux, mais presque tous de grande valeur et choisis avec discernement.

GEORGE CUKOR ou comment le désir vient aux femmes

Qu’elle soit diablesse, lady, girl, affiche, âgée, aux camélias, en collant rose ou à deux visages, la femme occupe dans l’univers réaliste mais luxueux de George Cukor le devant de la scène. La femme en enfer, la dame damnée : Tarnished Lady (1931), ainsi s’intitule le premier film de George Cukor… Toute l’œuvre de Cukor est ainsi bâtie qu’elle n’est ni drame ni divertissement, et qu’elle refuse les limites d’un choix définitif. Pile, face, Cukor a filmé sur la tranche, dorée au soleil d’Hollywood.

MY FAIR LADY – George Cukor (1964)

Mille costumes, dix-sept habilleuses, vingt-six maquilleuses, trente-cinq coiffeurs, des étoffes et des plumes venues de tous les pays, des fourrures rares, des bijoux en cascade… : My Fair Lady reste le plus altier et luxueux de tous les défilés de haute couture. Son créateur a un nom : Cecil Beaton, déjà directeur artistique du spectacle à Broadway qui avait lancé Julie Andrews. Pour le film, Jack Warner préféra Audrey Hepburn, doublée, pour le chant, par Marni Nixon.

CHARADE – Stanley Donen (1963)

Stanley Donen s’est spécialisé dans la comédie musicale, avec notamment Chantons sous la pluie (Singin’ in the Rain) en 1952. Avec Charade, il nous propose une comédie policière où le spectateur oscille entre le suivi de l’intrigue avec une série d’assassinats et la veine comique dont procède le jeu des acteurs.

FUNNY FACE (Drôle de frimousse) – Stanley Donen (1957)

Funny Face est une explosion de couleurs orchestrée par Stanley Donen, mêlant teintes pimpantes et noirs profonds. Fred Astaire, photographe inspiré de Richard Avedon, convainc Audrey Hepburn, une intellectuelle maigre, de devenir modèle pour le magazine Quality. Ce film marie marivaudage, numéros chantés et dansés, et l’histoire d’une libraire mal fagotée découvrant sa beauté intérieure grâce à un pygmalion plus âgé. Donen exalte la beauté de Paris tout en se moquant de l’existentialisme et du monde de la mode. Face à Astaire, 58 ans mais toujours en apesanteur, Hepburn rayonne, en robe de bure ou en soie cyclamen, éternellement en vogue.

BREAKFAST AT TIFFANY’S (Diamants sur canapé)– Blake Edwards (1961)

Moins drôle que les comédies les plus réussies de Blake Edwards, Breakfast at Tiffany’s souffre sans doute d’une certaine édulcoration par rapport à l’œuvre originale de Truman Capote. Celle-ci ne se terminait d’ailleurs pas par le bonheur commun de Holly et de Paul mais par le départ de Holly pour le Brésil où la jeune femme s’était ainsi presque « vendue » à un richissime mari. Dire que le film bénéficie de l’élégance de la composition d’Audrey Hepburn est une évidence mais il convient aussi de ne pas oublier le chat familier de Holly joué par Putney – c’est ainsi qu’il est crédité au générique – plus connu sous le nom de Rhubarb.