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L’OBSCURITÉ ET LA CORRUPTION DANS LE FILM NOIR

Le film noir a toujours eu une conscience. C’est sans doute pourquoi tant de gauchistes et de victimes du maccarthysme comme Jules Dassin (The Naked City), Joseph Losey (The Prowler), Edward Dmytryk (Cornered), Albert Maltz (scénariste de The Naked City), Adrian Scott (scénariste de Crossfire) et Dalton Trumbo (scénariste de Gun Crazy ) y trouvaient là un genre salutaire. Ils voyaient la société avec un regard venant du bas de l’échelle sociale, du point de vue du loser, du délinquant, du malchanceux et du quidam prolétaire. Il était donc normal que le genre soit imprégné d’une certaine critique sociale.

BODY AND SOUL (Sang et or) – Robert Rossen (1947)

Body and Soul comporte des éléments rappelant les drames sociaux des années 1930. D’une certaine manière, on peut le considérer comme l’un des derniers films porte-parole du libéralisme avant que la commission d’enquête sur les activités anti-américaines n’écrase ses principaux tenants. Le thème central en est la corruption et les dollars tentateurs sont constamment agités devant les yeux de Charlie Davis. Il ne cessera de rejeter sa mère, sa petite amie et Short y dont l’honnêteté l’importune. C’est finalement la mort de la dernière personne valable autour de lui, Ben, qui va le pousser à se révolter contre les gangsters. La transformation positive finale, dans le sens de l’affirmation de soi, reflète l’idéalisme du metteur en scène, Robert Rossen et du scénariste, Abraham Polonsky.