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STAGE FRIGHT (Le Grand Alibi) – Alfred Hitchcock (1950)

Eve est prête à tout pour prouver l’innocence de son ami Jonathan, surtout s’il s’agit de jouer la comédie. N’est-elle pas actrice ? Mais elle n’est pas la seule et le monde ressemble à un grand théâtre… Après un mélodrame en costumes d’époque, Under Capricorn (Les Amants du Capricorne), Hitchcock revient en cette fin des années 1940 à ses amours de jeunesse. Sa nouvelle œuvre a pour cadre Londres et s’inscrit dans la droite ligne des grandes comédies de sa période anglaise. Au-delà de son caractère léger, Stage Fright (Le Grand Alibi) s’offre à nous comme une réflexion sur le théâtre, galvanisée par une distribution brillante, où le rire est rythmé par le suspense.

NIGHT AND DAY (Nuit et jour) – Michael Curtiz (1946)

Après Till the clouds roll by (La Pluie qui chante), film consacré à Jerome Kern, et Words and Music (Ma vie est une chanson), évocation du tandem formé par Rodgers et Hart, nous continuons notre exploration d’un genre très en vogue à Hollywood dans les années 40 et 50 : la « vraie fausse » biographie de compositeur. Cette fois, c’est le brillant Cole Porter qui est à l’honneur. En choisissant de donner au film le titre d’une de ses plus célèbres chansons (Night and Day), la Warner mise – avec raison – sur la grande popularité de celui qui a déjà signé à l’époque de nombreux spectacles à succès. Si le public des théâtres new-yorkais ne représente évidemment qu’une infime proportion de la population américaine des années 40, le reste du pays n’en connaît pas moins les mélodies de Cole Porter, devenues pour beaucoup des standards à la radio. Nuit et jour fait donc la part belle à ces « tubes », qu’il s’agisse de Begin The Beguine, Just One Of Those Things ou My Heart Belongs To Daddy. Comme Irving Berlin, Porter s’avère aussi doué pour les paroles que pour la musique et ses compositions à l’humour sophistiqué et aux nombreux sous-entendus lui confèrent une place à part dans le monde de la musique. Une place que les innombrables reprises de ses chansons lui ont permis de conserver jusqu’à nos jours…

DOUGLAS SIRK 

Maître du mélodrame américain, Douglas Sirk a laissé une œuvre marquée par un style baroque d’une très grande originalité. Mais sa première période allemande, peu connue, mérite d’être redécouverte. Achevée en 1959, la carrière américaine de Douglas Sirk n’avait guère attiré , l’attention des critiques anglo-saxons, qui avaient pris l’habitude, contrairement à leurs collègues français, de considérer ses films avec le plus complet dédain. Leur revirement n’en fut que plus spectaculaire. Le début des années 70 vit en effet la parution d’un remarquable ouvrage d’entretiens réalisés par Jon Halliday, « Sirk on Sirk », la publication d’un numéro spécial de la revue Screen (été 1971), ainsi qu’une importante rétrospective au Festival du film d’Edimbourg, en 1972.