Chiens perdus sans collier fait partie d’une catégorie un peu à part dans la filmographie de Gabin, mais néanmoins importante : celle puisant dans un certain réalisme social. L’expression est à prendre au sens large, Gabin n’ayant pas réellement participé à des films « militants ». Même La Belle équipe, souvent considéré comme un manifeste des idéaux du Front populaire, n’a jamais été considéré comme tel par l’acteur, ni par le cinéaste Julien Duvivier. Ce qui n’empêche pas le célèbre film de 1936 de constituer, comme Chiens perdus sans collier, une véritable radiographie de l’époque. Gabin tournera en fait un certain nombre de films dans lesquels sera mis en avant cet intérêt pour le quotidien de gens simples, dont la vie est dépeinte avec justesse. Le Jour se lève, de Carné, appartient à ce genre, de même que, bien des années plus tard, Le Cas du Docteur Laurent ou L’Air de Paris.