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JOHN FORD

Si l’Amérique possède une culture et une conscience nationales, elle le doit très largement à ce fils d’immigrés irlandais. Tout en cultivant la nostalgie de sa verte Erin, John Ford a été en effet le chantre inspiré d’une idéologie généreuse, qui avait ses racines dans les discours de Jefferson et de Lincoln.

MOGAMBO – John Ford (1953)

Ava Gardner est contrainte de rester dans un camp d’un chasseur de fauves rustre, Clark Gable, dont la moustache frémissante rappelle son rôle de Rhett Butler. Leur marivaudage en Technicolor commence, Ava buvant du whisky au goulot et tapant dans le dos du mercenaire. John Ford, bien que critiqué pour son manque d’inspiration pour orchestrer ces duels de géants, manie l’ironie et le désenchantement alcoolisé avec brio. L’arrivée de Grace Kelly, une oie blanche tombant amoureuse de l’aventurier, ajoute une dimension supplémentaire, Gable y croit un temps à cet amour sage, mais « mogambo » signifie « passion » en swahili.

JAMES STEWART

Interprète des valeurs et des idéaux de l’Amérique profonde, James Stewart a prouvé également qu’il était capable de s’adapter à des rôles d’une grande modernité. Sa carrière est marquée par une collaboration féconde avec les meilleurs cinéastes de Hollywood. 

L’ESPRIT DU NEW DEAL

Au début du New Deal. Hollywood réagit à la période noire de la crise économique par des films ou le réalisme. les sentiments forts et l’esprit d’aventure composaient une sorte d’« optimisme de la volonté ». L’arrivée du parlant, qui coïncida aux Etats-Unis avec la Dépression, favorisa la popularité de vedettes incarnant des personnages « quotidiens » avec lesquels les spectateurs pouvaient s’identifier. Très différents des inaccessibles stars du muet, les jeunes vendeuses et les vaillants garçons de province qui peuplaient désormais les écrans vivaient la crise, montrant parfois comment résoudre les problèmes de l’heure.