Renouveau !
Le film dont Jean Gabin attaque le tournage à l’automne 1954 est, à plusieurs titres, placé sous le signe du renouveau. Tout d’abord parce qu’il s’agit de son tout premier film en couleurs. Ensuite, parce que l’aventure de French Cancan marque la fin d’une des bouderies les plus regrettables du cinéma français : en froid depuis la Seconde Guerre suite à des choix de vie divergents, Gabin et Jean Renoir trouvent dans ce projet le prétexte à des retrouvailles sans doute espérées de part et d’autre depuis longtemps. Il est tout de même dommage d’avoir signé ensemble Les Bas-fonds, La Grande illusion et La Bête humaine, trois des films les plus importants des années 30, et de ne plus s’adresser la parole ! Ce nouveau projet leur offre donc le moyen de dépasser les vieilles querelles, et de signer en outre une quatrième collaboration, qui viendra s’ajouter aux meilleurs titres de leurs filmographies respectives… Enfin, Gabin sent peut-être aussi tout ce qui le rapproche du héros qu’il interprète dans le film : entrepreneur de spectacles mûrissant, Danglard retrouve en effet un second souffle en décidant de remettre à la mode une danse ayant fait jadis les beaux jours des music-halls parisiens. En se plongeant dans une telle histoire quelques mois à peine après la sortie triomphale de Touchez pas au grisbi, qui marquait pour lui le retour d’une gloire tant attendue, l’acteur ne pouvait manquer de voir dans la situation de son personnage comme une métaphore de sa propre renaissance… [Collection Gabin – Eric Quéméré – 2005]
L’histoire
La Belle Abbesse (María Félix) achève de parader à demi-nue devant son public du paravent chinois. Danglard (Jean Gabin), son directeur et amant, l’emmène danser à la« Reine Blanche », un cabaret fréquenté par des ouvriers. Il croise une jeune lavandière, Nini (Françoise Arnoul), venue se distraire en compagnie de son fiancé, Paulo (Franco Pastorino), apprenti boulanger. Jalouse, la Belle Abbesse fait un scandale et refuse de rentrer avec le baron Walter (Jean-Roger Caussimon), son amant en titre et financier de Danglard. Walter lance ses créanciers sur Danglard. Mais celui-ci a une idée : racheter la « Reine Blanche» et en faire un cabaret de masse, le Moulin-Rouge, où les rupins côtoieront les mauvais garçons. Il engage Nini pour danser le French Cancan. Les répétitions commencent. Le jour de la pose de la première pierre, la Belle Abbesse aperçoit la jeune fille et fait un scandale. Danglard est bousculé par Paulo et se retrouve à l’hôpital. Walter coupe de nouveau les crédits.
Nini devient la maîtresse de Danglard. Elle se laisse courtiser par le prince Alexandre (Giani Esposito). Celui-ci, en gage d’amour, rachète le Moulin-Rouge. L’affaire repart ; les répétitions avancent. Mais la Belle Abbesse dit toute la vérité au prince. Celui-ci se tire une balle dans la poitrine. Il se rate. Il fait ses excuses à Nini et lui confie le titre de propriété du Moulin-Rouge.
Le soir de la première, Nini s’aperçoit que Danglard est amoureux de la « petite mendigote », une chanteuse découverte par le directeur au temps de son chômage. Elle refuse de danser. La salle chahute. Danglard la sermonne. Il lui déclare qu’elle ne pourra jamais le posséder. Il regrette de perdre une artiste de talent. Nini se joint in extremis à la troupe des danseuses. Le French Cancan peut enfin commencer.
En 1954, Jean Renoir revient dans son pays natal, où il n’a plus tourné depuis l’immédiat avant-guerre. Après avoir signé un certain nombre de films à Hollywood, le cinéaste s’est rendu en Inde pour y réaliser Le fleuve, puis en Italie pour Le Carrosse d’or. Lassé de ces pérégrinations, Renoir a envie de retrouver la France, et se met en quête d’un projet susceptible de lui faire retrouver les faveurs du public hexagonal. C’est le producteur Henry Deutschmeister (directeur de la Franco London Films ) qui lui propose alors de reprendre un scénario d’abord destiné au réalisateur Yves Allégret, dont l’intrigue retrace la création du Moulin-Rouge. Emballé par l’idée de placer son «come-back» sous le signe du célèbre music-hall, Renoir se met aussitôt à réécrire le script de French Cancan, caché dans un coin de campagne aménagée au cœur de Pigalle, impasse Frochot, ce qui lui permet, après son long exil américain, de renouer avec le Montmartre de sa jeunesse. Lui diverge et articule son French Cancan autour du protagoniste Henri Danglard, pour lequel il s’est inspiré de Charles Zidler, le fondateur du Moulin Rouge. Personnage haut en couleurs, son Danglard est gérant du cabaret Le Paravent chinois dont l’attraction vedette est sa maîtresse Lola. Un soir, au bal de la Reine blanche, un lieu populaire, Danglard remarque la jolie blanchisseuse Nini ; jaloux de Danglard, son financier le baron Walter se met en travers de sa route et refuse qu’elle devienne reine du cancan au Moulin Rouge. Amours cachées, suicides et trahisons n’empêchent pas le triomphe du french cancan, le spectacle musical à la mode à la fin du XIXe siècle.
[Collection Gabin – Eric Quéméré – 2005 / Jean Gabin inconnu – Jean-Jacques Jelot-Bkanc – Ed. Flammarion (2014) / Jean Renoir – Daniel Serceau – Filmo 12, Edilio (1985)]
A la mise en scène : Yves Allégret et Leo Joannon étaient initialement prévus. Mais la production a changé de main et la réalisation a en définitive été confiée à Renoir, en plus du scénario. Le rôle vedette du film avait été promis à de nombreux acteurs : Daniel Gélin, François Périer, Charles Boyer (star coûteuse menant une double carrière en France et aux États-Unis). Mais en homme d’affaires avisé, Deutschmeister estime que le rôle de Danglard doit être confié à Gabin qui vient tout juste de renouer avec le succès dans Touchez pas au grisbi, et qui a déjà tourné à trois reprises sous la direction de Renoir. Le problème étant que les deux hommes sont brouillés depuis plusieurs années : comme l’évoque le critique André Brunelin, Gabin reprochait à son ancien complice d’avoir trahi ses idéaux de jeunesse en prenant la nationalité américaine, à une époque où la chasse aux sorcières faisait rage à Hollywood. À la demande de Deutschmeister, le cinéaste contacte malgré tout Gabin, qui accepte le rôle sans difficulté. Jean Renoir, dès le mois d’avril 1954, lorsqu’il signe son contrat, affirme avoir aussitôt pensé à Gabin pour le rôle de Danglard. « Oui, en désespoir de cause, ironise Gabin, il m’a même appelé pour remplacer Gélin au pied levé, un peu comme Becker avec le coup de Touchez pas au grisbi ! » En réalité, c’est le producteur Louis Wipf, croisé sur Remorques, qui ne voulait pas de Gabin, jugé has-been depuis son retour en France. Quant aux personnages de Nini et de Lola, ils seront confiés à deux actrices plus cotées au box-office que celles auxquelles songeait Renoir : Françoise Arnoul et Maria Felix. [Collection Gabin – Eric Quéméré – 2005 / Jean Gabin inconnu – Jean-Jacques Jelot-Bkanc – Ed. Flammarion (2014) / Jean Renoir – Daniel Serceau – Filmo 12, Edilio (1985)]
Fixé en septembre, le tournage démarre courant octobre, une fois une parenthèse romaine et provençale refermée pour Renoir qui a dû honorer un contrat pour une représentation unique du spectacle Jules César aux arènes d’Arles. Renoir rêvait depuis longtemps de retrouvailles avec Gabin ; elles sont, selon leur entourage, très émouvantes : « Les rapports de Gabin et Renoir étaient exceptionnels, rappelle Françoise Arnoul. Ils s’admiraient, se respectaient, se surprenaient encore. Ils travaillaient dans une rare complicité. » Âgée alors de vingt ans, la partenaire remarquée de Fernandel dans Le Fruit défendu et Le Mouton à cinq pattes, illumine le rôle de la sensuelle Nini. Pourtant, au départ, Renoir avait songé à Danielle Delorme, puis son choix s’était porté sur Leslie Caron, hélas sous contrat avec la Metro Goldwyn Mayer pour le film Daddy-Long-LegsDaddy-Long-Legs avec Fred Astaire. C’est finalement Françoise Arnoul qui a hérité du personnage, «imposée» par Henry Deutschmeister, surnommé « Deutch » dans le métier, célèbre producteur franco-roumain au goût très sûr. Et il ne s’est pas trompé dans son choix : nul n’oubliera Arnoul, joli minois, sourire éclatant, jupons retroussés, resplendissante Nini danseuse montmartroise emportée par le tourbillon musical signé du compositeur Georges Van Parys. Au début, elle est intimidée par Gabin. Mais celui-ci la met bien vite à l’aise, et son trac s’envole comme par enchantement: « Quand on préparait un gros plan sur moi, raconte-t-elle, Gabin lançait : « Dès que vous serez prêts avec vos loupiotes, prévenez-moi. Je viendrai filer ma réplique et donner mes mirettes à la petite ». [Collection Gabin – Eric Quéméré – 2005 / Jean Gabin inconnu – Jean-Jacques Jelot-Bkanc – Ed. Flammarion (2014) / Jean Renoir – Daniel Serceau – Filmo 12, Edilio (1985)]
Lapin à la moutarde
Françoise Arnoul a décrit les retrouvailles des deux monstres sacrés sur le plateau de French Cancan : « Renoir et Gabin se connaissaient par cœur et ils avaient une vraie complicité. Ils s’aimaient, ils se respectaient, ils s’admiraient mutuellement. L’émotion était palpable. Et Gabin avait beaucoup de plaisir à proposer des choses. Quand à la fin du spectacle il bat la mesure de la musique avec ses jambes tout en restant assis, c’était une impro. Et Renoir était ravi». De son côté, le cinéaste a raconté avec quel plaisir il avait retrouvé son vieux complice, qui était si décontracté qu’il pouvait très bien, entre deux prises, expliquer une recette de cuisine à Dido Renoir, son épouse : « il s’interrompait pour aller tourner, jouait magnifiquement sa scène, puis revenait et reprenait sa recette à l’exact endroit où il l’avait laissée, passant de son rôle au lapin à la moutarde sans aucune difficulté». Dans un autre registre, le cinéaste se souviendra aussi de la séquence où Nini et Lola en viennent aux mains : « Françoise Arnoul involontairement écorcha Maria Felix avec son bracelet. La lutte dégénéra en une véritable bataille. (…) Les caméras étaient prêtes et filmèrent la scène, que je pus interrompre avant qu’il ne soit nécessaire d’appeler une ambulance »… [Collection Gabin – Eric Quéméré – 2005]
Lors de la préparation du film, Renoir souhaitait Arletty pour incarner la rivale, la danseuse espagnole Lola de Castro. Mais une fois encore, Deutch préfère la sensuelle actrice mexicaine Maria Félix, de réputation internationale après le triomphe de Messaline et de La Belle Otero. Sur le plateau, entre les deux vedettes féminines du film, Maria Félix et Françoise Arnoul, apparue une sourde rivalité et bientôt un violent antagonisme à l’occasion d’une scène dans laquelle Arnoul doit la gifler. Elles ne s’adressent plus la parole. Gabin se réjouit de la situation, assiste au spectacle et parfois commente la scène : « Aujourd’hui, je prends un fauteuil comme pour assister à un combat de boxe ! rapporte son partenaire Michel Piccoli. En réalité, Gabin était un joyeux luron quand il se lâchait… » Certains autres jours, il reprend son air renfrogné auprès de Renoir qu’il persiste à vouvoyer malgré de vains «mon cher Jean» à son égard ! [Jean Gabin inconnu – Jean-Jacques Jelot-Bkanc – Ed. Flammarion (2014)]
L’acteur avoue s’accommoder difficilement des obligations dues à l’utilisation du Technicolor – ce film étant tourné en couleurs, l’une des premières expériences en France. Ainsi, il est contraint à un maquillage très strict ; il maugrée devant ces longues et fastidieuses séances pour foncer ou éclaircir les traits, de longues heures d’un laborieux exercice d’application du fond de teint : « C’est un truc de gonzesse! » se plaint-il. Entre chaque prise, il est forcé de se promener avec un petit bavoir autour du cou pour éviter de tacher ses cols de chemise! Heureusement, Renoir fait tout pour obtenir une parfaite maîtrise des couleurs : il ne tourne aucun plan en extérieurs, et fait reconstituer tous les décors de Paris, trop modernes, dans les studios de Saint-Maurice. Pour ce film, Gabin a échappé au sempiternel refrain : le leitmotiv du film, « La Complainte de la butte », sera chanté par Cora Vaucaire. Il s’agit d’un texte de… Renoir ! [Jean Gabin inconnu – Jean-Jacques Jelot-Bkanc – Ed. Flammarion (2014)]
French Cancan réconciliera Gabin et Renoir à la cantine des studios, où ils s’affronteront pour rire autour de leur conception opposée de la recette du lapin à la moutarde, leur plat favori. Ce passe-temps culinaire date du tournage de La Règle du jeu où, dans une scène du film, le cinéaste mettait en scène un chef cuisinier attaché au service du noble donnant une recette des pommes de terre à l’huile, recette que, pour l’anecdote, Gabin avait donnée à Renoir ! [Jean Gabin inconnu – Jean-Jacques Jelot-Bkanc – Ed. Flammarion (2014)]
Rengaine
Film situé dans le milieu du « caf’conc’ » parisien, French Cancan regorge de chansons et de danses, à commencer par la fameuse chorégraphie ayant émoustillé des générations de spectateurs. Soucieux de donner aux numéros filmés une touche authentique, Renoir demande à des vedettes de l’époque de venir chanter dans le film : on reconnaît ainsi Edith Piaf dans le rôle d’Eugénie Buffet, et Patachou dans celui d’Yvette Guibert. Mais le morceau le plus célèbre du film, c’est sûr La Complainte de la Butte, écrite spécialement par Jean Renoir et le compositeur Georges Van Parys. Chantée dans le film par Cora Vaucaire qui prête sa voix à Esther Georges (jouée par ailleurs par Anna Amendola), cette ritournelle fera le tour du monde, avant d’être reprise par des artistes comme Mouloudji, Patrick Bruel ou encore Rufus Wainwright, ce dernier l’interprétant dans le film Moulin Rouge ! de Baz Luhrmann.
Si French Cancan continue Le Carrosse d’or, il en achève aussi la leçon. Hommage aux gens du spectacle, il est un acte d’amour mais cette fois adressé à ceux qui en acceptent la part de sacrifice.
French Cancan poursuit deux lignes de réflexion qui ne se recoupent jamais complètement. Tout est ambivalence. La création du Moulin-Rouge consomme l’extension du capitalisme à la sphère entière des loisirs. Le divertissement populaire se place, désormais, sous le règne de la marchandise. Égaux et partenaires au début du récit, Paulo et Nini sont à la fin séparés, l’apprenti boulanger devenant le spectateur de son ex-maîtresse, star à jamais perdue pour lui. Tout le film repose sur une même ligne directrice. Tant que les personnages, et tout spécialement les femmes, recherchent la possession exclusive de leur partenaire, les projets de Danglard échouent. Nul édifice, nulle création et finalement nulle existence humaine n’est alors en mesure de s’imposer.
En acceptant la perte de leur partenaire, elles ne reconnaissent pas seulement son droit à la liberté mais conquièrent également la leur. Leur indépendance et leur personnalité se trouvent dans leur savoir-faire. Elles épousent le mouvement du monde.
La dernière bobine assure le pur triomphe du sexe. Un bataillon de belles filles, les cuisses bardées de froufrous et de jarretelles noires offrent leurs appas aux regards tendus des hommes. Cuisses et fesses, enfin dévoilées, sont là pour exciter nos sens. La danse, dans ses accalmies passagères et ses relances incessantes, suit le mouvement d’un coït qui n’en finit jamais de venir.
Renoir se souvient de son père. Il ne l’imite pas. Le décor de la Belle Époque, ses couleurs et ses formes servent l’enchantement du spectacle. Si la femme plus que jamais est fleur, elle ne l’est pas de toute éternité mais dans le mouvement qui ainsi la crée. Un mouvement qu’elle a su tirer d’elle-même sous l’impulsion d’un autre. La fonction de l’artiste se précise. Artisan préoccupé de son « faire », il révèle les autres à eux-mêmes et les abandonne à leur responsabilité. Il ne possède rien. Il invente et fabrique. Le but de l’amour n’est plus la possession. Il donne à chacun le pouvoir de son propre plaisir. Avec ce film, commence la pensée radieuse de Jean Renoir. [Jean Renoir – Daniel Serceau – Filmo 12, Edilio (1985)]
Feu d’artifice
Hormis quelques petis incident isolé, les trois mois de tournage de French Cancan constituent pour tous ses artisans une aventure fabuleuse. « Amoureux de la petite blanchisseuse Nini », Renoir exulte aussi de pouvoir recréer à sa guise le Paris des Impressionnistes, jouant avec les couleurs comme son père le faisait jadis sur la toile. Françoise Arnoul apprécie de son côté la délicatesse légendaire avec laquelle Renoir dirige ses comédiens. Quant à Gabin, le rôle de Danglard lui permet de replonger dans l’univers de ses débuts, lorsque lui-même dansait sur la scène du Moulin Rouge aux côtés de Mistinguett… Tout ce bonheur sera palpable dans le film, qui s’avère l’un des plus maîtrisés de Renoir : le montage, en particulier, y est remarquable, notamment dans l’époustouflante séquence finale, qui reste aujourd’hui encore un modèle du genre. [Collection Gabin – Eric Quéméré – 2005]
Le 20 décembre 1954, après trois mois de prises de vue, clap de fin pour French Cancan, quatrième et ultime collaboration entre Renoir et Gabin. Le 20 novembre précédent, l’acteur a rejoint le réalisateur Henri Decoin pour Razzia sur la chnouf, hallucinante plongée dans un autre Paris, celui du milieu du trafic de drogue. Il tient un double rôle, flic et voyou, deux emplois dont il ne sort plus que très rarement. [Jean Gabin inconnu – Jean-Jacques Jelot-Bkanc – Ed. Flammarion (2014)]
Fiche technique du film
Maria Félix
Nul doute que le film le plus romanesque de cette diva mexicaine fut celui de sa vie. Son nom de naissance lui-même est déjà tout un programme : née probablement en 1914 dans une famille de seize enfants, Maria de Los Angeles Felix Guerena fait ses débuts en 1942, au sein d’un cinéma mexicain florissant. Dès l’année suivante, elle accède au statut de vedette grâce au film Dona Barbara, qui lui vaut d’être désormais surnommée « La Dona », en raison de son caractère bien trempé. L’actrice va alors régner deux décennies durant sur l’Amérique Latine, où elle a pour seule rivale Dolores del Rio. Mais contrairement à celle-ci, Maria Felix ne fera pas carrière à Hollywood, refusant même d’apprendre l’anglais. Elle tente en revanche l’aventure européenne, tournant dans les années 50 sous la direction de l’Italien Carmine Gallone (Messaline), l’Espagnol Luis Buñuel (La fièvre monte à El Pao) et les Français Richard Pottier (La Belle Otero), Jean Renoir (French Cancan) et Yves Ciampi (Les héros sont fatigués). Mais « La Dona », disparue en 2002, restera finalement plus connue pour son glamour tapageur, ses frasques et ses quatre mariages, que pour sa prolifique carrière…
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