Étiquette : betty grable

PIN UP GIRL – H. Bruce Humberstone (1944)

On pourrait considérer que la fantaisie inhérente à la comédie musicale s’accommode mal d’un contexte aussi grave que celui de la guerre. Mais pour les producteurs d’Hollywood, qui ont decidé d’encourager par leurs films l’élan collectif suscité par l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1941, les films musicaux ne doivent pas faire exception à la règle. Comme les films policiers, les mélodrames et, bien sûr, les films de guerre, les comédies musicales doivent refléter l’épreuve que traverse le pays. C’est donc tout naturellement que la star Betty Grable se met à côtoyer dans Pin up Girl des officiers et des aviateurs en permission. Lorry, l’héroïne du film, fait – comme l’actrice elle-même – du bénévolat pour l’USO (United Service Organizations), association qui, dès 1941, offre des spectacles aux soldats, aux États-Unis et sur le front. De tels personnages sont courants dans la comédie musicale de l’époque, car chaque studio fait feu de tout bois pour soutenir l’effort de guerre, en incitant notamment le public à acheter des War Bonds. D’ailleurs, le générique de fin de Pin up Girl informe les spectateurs que ces bons de guerre sont disponibles dans leur salle de cinéma…

PRESTON STURGES : LE RIRE ET LA DÉRISION

De qui parle-t-on ? D’un Américain, d’un flambeur, d’un désinvolte. Du Mark Twain du septième art. Du traducteur de Marcel Pagnol. De l’inventeur de l’avion à décollage vertical. Du troisième salarié le mieux payé des Etats-Unis. D’un pochetron connu comme le loup blanc dans les bars du quartier des Champs-Elysées. Du propriétaire d’un restaurant sur Sunset Boulevard. De l’enfant de Mary qui donna l’écharpe fatale à Isadora Duncan. D’un célèbre inconnu. D’un dilettante de génie, digne de Stendhal et de Savinio. D’un fervent du mariage – à la façon d’un Sacha Guitry (qu’il admirait). Du scénariste le plus cultivé d’Hollywood qui affectait de mépriser le « culturel », D’un orgueilleux. Du premier véritable auteur d’un cinéma parlant américain. Oyez, oyez, bonnes gens, l’étrange et terrible histoire d’un homme qui voulut un jour laver un éléphant. [Preston Sturges ou le génie de l’Amérique – Marc Cerisuelo – PUF (10/2002]