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L’ESPRIT DU NEW DEAL

Au début du New Deal. Hollywood réagit à la période noire de la crise économique par des films ou le réalisme. les sentiments forts et l’esprit d’aventure composaient une sorte d’« optimisme de la volonté ». L’arrivée du parlant, qui coïncida aux Etats-Unis avec la Dépression, favorisa la popularité de vedettes incarnant des personnages « quotidiens » avec lesquels les spectateurs pouvaient s’identifier. Très différents des inaccessibles stars du muet, les jeunes vendeuses et les vaillants garçons de province qui peuplaient désormais les écrans vivaient la crise, montrant parfois comment résoudre les problèmes de l’heure.

NIGHTMARE ALLEY (Le Charlatan) – Edmund Goulding (1947)

Nightmare alley (Le Charlatan) suit l’ascension sociale de Stanton Carlisle, alias « Stan » (Tyrone Power), dans sa poursuite du rêve américain. D’abord forain, puis illusionniste dans un hôtel de Chicago, puis soi-disant spirite, il commence par divertir la classe ouvrière pour quelques sous et finit par arnaquer la haute société pour des milliers de dollars. Mais en fin de compte, tous ces « pigeons » veulent savoir la même chose : s’ils vont gagner de l’argent et si leurs morts reposent en paix.

NIGHT NURSE (L’Ange blanc) – William A. Wellman (1931) 

William A. Wellman ne filme pas le personnage archétypal de l’infirmière comme un pur objet de désir et de fantasmes, même si plusieurs scènes, au début du film, assument avec humour la confusion entre la fonction d’infirmière et celle de strip-teaseuse. Les séquences de déshabillage sont menées avec un mélange de naturel décontracté et de vitesse qui définit bien ce que serait « l’éternel féminin » selon Wellman : une femme qui n’a jamais honte d’elle-même (ni de son corps, ni de ses désirs, ni de ses principes), et accomplit sa destinée tambour battant, sans se laisser décourager par les obstacles, les injustices ou les inégalités qui frappent ses origines sociales et son sexe.

THREE ON A MATCH – Mervyn LeRoy (1932)

Une Allumette pour trois est l’une des œuvres les plus saisissantes de la période du Pré-Code, autant par son intrigue, qui met en scène une mère bourgeoise plongeant dans les abysses de la pègre et de la drogue, et y sacrifiant son mariage et son fils, que par l’inventivité avec laquelle Mervyn LeRoy exprime le thème profond de son film : le passage du temps. Pour cela, tel les peintres contemporain se livrant à des collages, il mobilise les accessoires de la modernité, comme des manchettes de journaux, des illustrations, des publicités, afin de scander les années durant lesquelles les trois héroïnes, chacune de leur côté, mûrissent, en relation avec l’époque…