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CLASH BY NIGHT (Le Démon s’éveille la nuit) – Fritz Lang (1952)

Clash by night est un film au scénario sans prétention, mais la banale histoire du triangle amoureux est rehaussée par l’étude subtilement graduée des personnages complexes qui ne sont jamais manichéens. Barbara Stanwyck, dans le rôle de Mae, campe une femme libre au passé douteux, trompant son mari, mais douée d’une grande liberté d’imagination et capable de reconnaître les failles de son propre système.

LES FEMMES DANS LE FILM NOIR

S’il y a beaucoup de femmes dans le film noir, la plupart n’existent qu’en tandem avec un partenaire masculin. De Double Indemnity (Assurance sur la mort) à Gun Crazy (Le Démon des armes), aussi dominatrice l’héroïne soit-elle, sans un homme d’une stature équivalente l’histoire ne tient pas. Pour qu’il y ait une femme fatale il faut un homme à détruire. Gilda (1946) et Nora dans Nora Prentiss (L’Amant sans visage, 1947) sont les personnages principaux. Dans la construction patriarcale du film noir, on pourrait assumer en simplifiant exagérément que leur talent peut charmer un homme au point d’induire en lui un comportement autodestructeur. Mais comme le démontrent ces deux films, Gilda et Nora sont, elles aussi, victimes d’une société qui met les femmes à la sensualité puissante sur un piédestal tout en les emprisonnant. [Film Noir – Alain Silver & James Ursini, Paul Duncan (Ed.) – Ed. Taschen (2012)]

ODDS AGAINST TOMORROW (Le Coup de l’escalier) – Robert Wise (1959)

Dans ce film noir hors du commun, le thème classique du héros tragique va de pair avec l’inéluctabilité de l’échec Individuel, mais l’atmosphère sinistre caractéristique du genre est rendue ici par des images saisissantes. Des feuilles de journaux sont poussées par le vent dans les rues désertes, de la vapeur s’échappe des égouts et le soir, les lumières de la grande ville se reflètent dans les flaques d’eau. Le réalisateur Robert Wise parvient à transformer cette banlieue en un vaste paysage solitaire.