Le Film français

LES MUTINÉS DE L’ELSENEUR – Pierre Chenal (1936)

L’Elseneur fait voile vers l’Australie avec un nouvel équipage essentiellement composé de forbans. Vite, une mutinerie se déclare, provoquée en partie par les brutalités du lieutenant Pike, mais attisée par les négligences, la trahison et le crime de Mellaire, le lieutenant en second, assassin du Commandant.  Le journaliste Jack Pathurst, en reportage sur le voilier et amoureux de la nièce du Commandant, remplace ce dernier et vient à bout des mutins.

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Sur le tournage de Les Mutinés de l’Elseneur : Christian Matras et Pierre Chenal (à droite) 1936

Après la sortie de Crime et châtiment, la General Production engagea Pierre Chenal pour réaliser deux autres films. « Pourquoi, suggérai-t’il, ne tournerions-nous pas pour changer de genre, un film d’aventures ? Comme nous n’avons en France ni indiens, ni cowboys, ni Grand Canyon du Colorado, tournons un drame de la mer ! Pas une histoire de corsaires emperruqués, avec jambes de bois et bandeaux noirs, ni un récit se passant à bord d’un paquebot de luxe avec adultères et vols de bijoux ! Je me souvenais avoir lu dans ma jeunesse un livre « plein de bruit et de fureur » de Jack London : Les mutinés de L’Elseneur. Cela se passe sur l’un des quatre-mâts barque qui faisaient alors le trafic du grain entre Londres et Melbourne. C’étaient de fabuleux voiliers : vingt voiles carrées, plus cinq focs et la brigantine. Les mâts atteignaient cinquante-quatre mètres, le bateau mesurait cent douze mètres de long. Il en existait encore deux ou trois exemplaires, transformés en navires écoles ». « C’est de la folie ! s’exclama simultanément Stengel, le producteur et Kaganski son associé, laissons les superproductions aux Américains ! » Chenal fut si convaincant que ces messieurs lui laissèrent gagner par son enthousiasme.  [Pierre Chenal (Souvenirs du cinéaste) ouvrage coordonné par Pierrette Matalon, Claude Guiguet et Jacques Pinturault]

Le temps était limité car il fallait profiter de l’équinoxe de septembre pour avoir, avec un peu de chance, du soleil et plus tard une tempête photogénique dans le Golfe de Gascogne. Stengel et chenal filèrent donc à Newcastle upon Tyne, au nord de l’Angleterre, où on leur avait signalé la présence d’un tel navire.

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LES MUTINÉS DE L’ELSENEUR – Pierre Chenal (1936) avec Jean Murat, André Berley, Winna Winifried,Maurice Lagrenée, Jacques Berlioz et Robert Le Vigan

« J’imagine qu’André Berley dut être assez étonné de se voir proposer le rôle du lieutenant Pike, déclara Chenal, il pensa sans doute que je n’étais vraiment pas rancunier après son manque de coopération dans Le martyre de l’obèse. Peut-être a-t-il prêté au mécréant que je suis une grandeur d’âme que je ne suis pas sûr de posséder. La vérité est qu’il n’y avait qu’une « brute épaisse» parmi les vedettes de cette époque pour interpréter le terrible Pike. Je dois cependant me montrer honnête et dire que pendant le tournage Berley-la-brute-épaisse se comporta en vrai gentleman, ne se plaignant ni de la minuscule cabine dans laquelle il devait tasser ses cent kilos tous les soirs, ni de l’exécrable tambouille qui se terminait par l’inévitable gâteau à la gélatine vert véronèse ou rose bonbon pendouillant hors du plat, vu que l’Elseneur, appuyé  sur le vent, donnait fortement de la bande à bâbord comme à tribord…»  [Pierre Chenal (Souvenirs du cinéaste) ouvrage coordonné par Pierrette Matalon, Claude Guiguet et Jacques Pinturault]

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LES MUTINÉS DE L’ELSENEUR – Pierre Chenal (1936) avec Jean Murat, André Berley, Winna Winifried,Maurice Lagrenée, Jacques Berlioz et Robert Le Vigan

A Newcastle upon Tyne, ils virent des centaines de bateaux de tous types dans la rade et dans les bassins de radoub… mais pas l’ombre d’un quatre-mâts barque ! « Les autorités du port conclurent qu’on nous avait mal renseignés et nous suggérèrent de pousser nos recherches un peu plus au Nord. L’un des fonctionnaires, très aimable, partit donner un de fil et revint en souriant. « Votre renseignement n’était pas mauvais, seulement un peu inexact. Votre long-courrier vous attend à Edinbourg ». »  

Dans le port de la capitale de l’Ecosse, Stengel et Chenal faillirent s’évanouir de stupeur : un quatre-mâts barque se trouvait effectivement bien là, mais en cale sèche  ! D’infâmes brutes protégées par des casques le découpaient au chalumeau, le fier coursier des mers avait été déclaré bon pour la casse. Ils se précipitèrent dans le premier bar venu et éclusèrent coup sur coup deux doubles Glenlivet afin de trouver le courage d’annoncer la catastrophe à Paris. Ils ne croyaient plus à l’existence d’un autre survivant transporteur de grains. « Arrêtez vos lamentations, s’égosillait Kaganski à Paris, Barkay et Daquin se sont mis en rapport avec le capitaine du Padua à Hambourg. Filez-y immédiatement. Si le bateau vous convient, la chose est faite. »  [Pierre Chenal (Souvenirs du cinéaste) ouvrage coordonné par Pierrette Matalon, Claude Guiguet et Jacques Pinturault]

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LES MUTINÉS DE L’ELSENEUR – Pierre Chenal (1936) avec Jean Murat, André Berley, Winna Winifried,Maurice Lagrenée, Jacques Berlioz et Robert Le Vigan

Hambourg était en liesse. Ça grouillait d’oriflammes à croix gammée. Les haut-parleurs tonitruaient des marches militaires. Les chemises brunes avaient envahi la place, agitant d’une main de petits drapeaux, ingurgitant de l’autre des litres de bière. Ils se dirigèrent  vers le port en jouant des coudes.
Ils visitèrent le Padua. Si la vue d’ensemble était aussi impressionnante que les superstructures, Chenal fut effrayé par l’immensité du pont. Cela allait lui poser des problèmes de mise en scène. « Maintenant que je disposais du bateau de mes, rêves, je n’allais pas réclamer un morutier… Nous abordâmes le problème du groupe électrogène. « Combien pèse-t-il ? demanda le Capitaine. Deux ou trois tonnes maximum ! » Il s’esclaffa : « Ne vous en faites pas, nous l’amarrerons, solidement ! » « Je voulais aussi vous parler du Golfe de Gascogne. »  »  Vous redoutez les tempêtes d’équinoxe ? Eh bien, nous passerons au large. » « Non, non, m’affolai-je, j’ai besoin d’une tempête ! » Très flegmatique il dit : « Ah bon ? Bien, vous l’aurez votre tempête ! Aucun problème. » Tout baignait. Un seul hic : le Padua ne pouvait prendre le large que dans trois semaines, pour des raisons de service : il nous attendrait à Brest fin octobre. C’était un coup dur, en novembre, je risquais de manquer de soleil. « On arrête les frais ? » demandai-je à Stengel,« c’est toi le producteur, à toi de décider ! » Il jeta un coup d’œil sur le Padua, hésita puis déclara : «J’ai connu des mois d’octobre pourris et des novembres glorieux ! » Il se tourna vers le Capitaine : « Nous serons obligés, arrivés à Brest, de débaptiser le Padua. Vous serez le Capitaine de l’Elseneur pendant deux mois… »  [Pierre Chenal (Souvenirs du cinéaste) ouvrage coordonné par Pierrette Matalon, Claude Guiguet et Jacques Pinturault]

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LES MUTINÉS DE L’ELSENEUR – Pierre Chenal (1936) avec Jean Murat, André Berley, Winna Winifried,Maurice Lagrenée, Jacques Berlioz et Robert Le Vigan

C’était le 2 novembre 1935. Le groupe électrogène solidement amarré au fond de la cale, le matériel technique chargé, les comédiens et les techniciens embarqués, le caméraman Colas fut soudain pris de panique, s’enfuit et quitta le bord avec tout son barda. La jeune et frêle danoise, Winna Winfried (engagée pour le rôle de Winna West), se mit à le traiter poule mouillée, de dégonflé et autres noms d’oiseaux (dans sa langue maternelle). Il a fallu retarder le départ de quarante-huit heures pour qu’André Bac,  heureusement libre puisse les rejoindre. Les mutinés était le premier long-métrage dont Christian Matras se chargeait comme chef opérateur. Il y avait quatre femmes dans la troupe – la script Dagmar Bolin, la journaliste Arlette Jazarin, Simone Stengel et Winna Winfried – et naturellement une fine équipe : Robert Le Vigan, Roger Blin, Pierre Labry, etc.

A part le retard, il y avait un autre point noir : « nous n’avions toujours pas notre « leading man », déclara Chenal, le journaliste-reporter Jack Pathurst. Barkay suggérait Jean Murat, mais je m’y opposai formellement. Murat, homme cultivé, élégant n’avait ni l’autorité nécessaire pour le rôle, ni surtout la voix… Ce n’était pas le type de journaliste auquel on confie des reportages périlleux. Nous disposions de trois semaines pour trouver un Pathurst, il n’intervenait pas avant dans le plan de travail. »

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Dès que la côte fut hors de vue, Pierre Chenal préparait, en cas d’apparition du soleil, une scène où Lucas Gridoux devait grimper au mât d’artimon jusqu’à la première vergue, gagner son milieu et serrer la voile. Il commença la répétition : « il monta deux échelons puis s’immobilisa, figé, paniqué, vert de peur. Il m’expliqua en claquant des dents qu’il avait le vertige et n’y arriverait jamais ! A ce moment, le Capitaine passa avec son second. J’entendis nettement ce dernier glisser à l’oreille de son chef en allemand :« Il n’y arrivera jamais, c’est un youpin, ils chient tous dans leur froc ! » Ils s’éloignèrent…»  [Pierre Chenal (Souvenirs du cinéaste) ouvrage coordonné par Pierrette Matalon, Claude Guiguet et Jacques Pinturault]

Extrait du carnet de bord de Chenal : « Ciel complètement couvert, aucun espoir de tourner aujourd’hui. Une haute vague s’est abattue sur le hublot entrouvert de la cabine de Lagrenée et a noyé sa provision de schnouf. Obligé dorénavant de se défoncer au gros rouge. Triste…
Robert Le Vigan continue d’écrire des lettres d’amour à Tinou. Je suis le seul à savoir qu’il écrit comme un dieu. Comme il prétend que sa femme est une crétine, il balance toutes ses lettres par-dessus bord … »

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LES MUTINÉS DE L’ELSENEUR – Pierre Chenal (1936) avec Jean Murat, André Berley, Winna Winifried,Maurice Lagrenée, Jacques Berlioz et Robert Le Vigan

Quelques jours plus tard, le vent soufflait en rafales sur la mer démontée. Ils entrèrent dans le Golfe de Gascogne. Le Capitaine dit à Chenal « Vous avez votre tempête ! Je n’ai fait serrer aucune voile pour la beauté de l’image, mais je n’ai aucune envie de couler mon bateau pour l’amour du cinéma. Appelez votre équipe technique et faites vite. » Il retourna à son poste de commandement. Le réalisateur fis venir Daquin, bien mal en point, qui lui dit : « Tous les gars de l’équipe dégobillent dans tous les coins, impossible de tourner. » Il prit sa décision sur-le-champ. Par chance il avait le pied marin ! Il lui demanda d’aller chercher l’Eyemo (caméra portative légère pour l’époque mais beaucoup plus lourde que les manuches d’aujourd’hui) et des magasins de rechange.  [Pierre Chenal (Souvenirs du cinéaste) ouvrage coordonné par Pierrette Matalon, Claude Guiguet et Jacques Pinturault]

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LES MUTINÉS DE L’ELSENEUR – Pierre Chenal (1936) avec Jean Murat, André Berley, Winna Winifried,Maurice Lagrenée, Jacques Berlioz et Robert Le Vigan

Il s’agrippa de la main gauche aux petites marches métalliques qui permettaient d’atteindre les cinquante-quatre mètres de hauteur du grand mât d’où l’on pourrait voir la retombée de l’étrave dans les flots, le déferlement des vagues sur le pont, la montée et la descente du mât de beaupré afin de tourner quelques « productions-shots » qu’il ne fallait recadrer à aucun prix. Pas si facile car il fallait recadrer afin que la ligne d’horizon ne soit pas inclinée à 45° ! Il eut la chance de pouvoir filmer quelques plans impressionnants. Immédiatement après, il redescendit et s’accrocha à la rambarde, il parvint à s’installer à califourchon sur le mât de beaupré.

Il avait l’Elseneur plein cadre, dans la tempête. Le mât de beaupré s’élevait d’une quinzaine de mètres pour retomber sur les flots quelques secondes après avec un fracas assourdissant. Il filma deux fois ce tangage vertigineux quand soudain une sueur froide le glaça : « je crus m’évanouir. Je compris que j’avais surestimé mon immunité au mal de mer… Aujourd’hui encore, je ne comprends pas comment j’ai pu (sans perdre mon Eyemo) sauter sur le pont et regagner ma cabine. Trempé jusqu’à l’os, je changeais de vêtements lorsqu’une clameur s’éleva. Je me précipitai dehors, des pilotins que je n’avais jamais vus d’aussi près (l’équipage, en dehors des manœuvres était interdit de pont) couraient rejoindre leurs camarades dans la cale et le second hurlait : « Das verdammte agregat ist dabei ab zu swimmen ! » (cette saloperie de groupe a envie de piquer un plongeon). En effet, les amarres du groupe électrogène avaient commencé à lâcher pendant la tempête. On réussit à l’empêcher de se transformer en boulet de canon, de traverser la coque et de nous envoyer par le fond… »

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LES MUTINÉS DE L’ELSENEUR – Pierre Chenal (1936) avec Jean Murat, André Berley, Winna Winifried,Maurice Lagrenée, Jacques Berlioz et Robert Le Vigan

Un câble prévint l’équipe que Jean Murat attendait à Lisbonne. « J’étais furieux ! Aucun autre acteur, choisi par moi n’étant libre, ils se rabattaient sur l’unique vedette disponible. Lorsqu’au théâtre la vedette tombe malade, on la remplace par son double. Au cinéma, quand on, ne peut engager Charles Boyer, on prend Murat ! »
Fin du carnet de bord : « En faisant route vers Lisbonne, le ciel resta couvert mais la mer peu agitée. C’était le moment de tourner la scène de Lucas Gridoux, restée en panne. Le second, mystérieusement averti, suivait déjà les préparatifs de la passerelle de commandement, sa longue vue braquée dans notre direction, un sourire méprisant aux lèvres. L’énigmatique Capitaine (que j’aurais mieux imaginé dans un roman de Conrad) nous observait aussi, accoudé à la rambarde. Nous étions fin prêts pour tourner la scène. Je demande à Lucas : « On répète ? » « Je préfère y aller tout de suite, » me dit-il. Je fis signe à Matras et à Bac : « On tourne ! » Lucas grimpa au mât comme n’importe quel pilotin de l’équipage, exécuta sa glissade sur le câble, s’arrêta au milieu de la vergue et commença à serrer la voile. L’équipe éclata en applaudissements. La scène était dans la boîte. Je me retournai vers la dunette: le second avait disparu tandis que le Capitaine demeurait songeur…»  [Pierre Chenal (Souvenirs du cinéaste) ouvrage coordonné par Pierrette Matalon, Claude Guiguet et Jacques Pinturault]

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LES MUTINÉS DE L’ELSENEUR – Pierre Chenal (1936) avec Jean Murat, André Berley, Winna Winifried,Maurice Lagrenée, Jacques Berlioz et Robert Le Vigan

Après le dîner, Chenal demanda à Lucas comment il avait réussi à surmonter sa peur, à vaincre son vertige. Il lui confia que depuis sa tentative ratée, il se levait tous les matins vers cinq heures, gagnait silencieusement le mât d’artimon et ne regagnait sa cabine que s’il avait réussi à grimper deux échelons de plus que la veille : aussi simple que cela ! Il était prêt depuis trois jours.

Ils récupèrèrent l’élégant Jean Murat à Lisbonne. Il fut ravi d’avoir pour partenaire la ravissante  Winna Winfried. Ils reprirent immédiatement la mer. Le ciel était toujours couvert, une vraie malédiction. Ils attendaient une éclaircie pendant des heures. Ils réussirent une fois à tourner quatre plans dans la journée : un record ! « Il allait falloir tourner les autres en studio. Kaganski avait raison : laissons les films d’aventure en mer aux Américains. Ils ne sont pas fous, eux. Ils tournent presque tout en studio, y compris les tempêtes, ne font qu’un petit tour en mer pour les plans généraux… ne s’éloignant qu’à quelques encablures de Hollywood. A cette, latitude, le soleil est aux ordres des producteurs américains ! »
Des années plus tard, on apprit que le Capitaine du Padua et Lucas Gridoux s’étaient liés d’une profonde amitié. Ils s’écrivirent pendant des années. Interrompue pendant la guerre, ils reprirent leur correspondance jusqu’à la mort de Lucas. On ignore quel a été le sort du Capitaine.

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Un jour, on pouvait lire dans les journaux que le Padua (ex-Elseneur), le dernier des quatre-mâts barque, avait sombré corps et biens dans l’Océan Indien.
Les Révoltés du Bounty, le superbe film américain de F. Lloyd avec Clark Gable et Charles Laughton dans le rôle du Capitaine Bligh sortit une semaine plus tard que Les mutinés de l’Elseneur. La comparaison n’était pas à l’avantage de Pierre Chenal. Ce sont les risques du métier !  [Pierre Chenal (Souvenirs du cinéaste) ouvrage coordonné par Pierrette Matalon, Claude Guiguet et Jacques Pinturault]

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Fiche technique du film

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1 réponse »

  1. Merci d’avoir partagé ce film d’action sorti en 1936. Les photos que vous avez mises dans votre texte m’ont remémoré quelques souvenirs, car j’ai aussi lu le roman Les Mutinés de l’Elseneur de Jack London. Ce film est adapté du livre de cet auteur.

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