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[bandes originales] MAX STEINER 

Le compositeur américain d’origine autrichienne Max Steiner fut, dans les années 1930 et 1940, un des principaux compositeurs de musique de film d’Hollywood, aux côtés d’autres Européens émigrés – l’Autrichien Erich Wolfgang Korngold, le Hongrois Miklós Rózsa, l’Allemand Franz Waxman, l’Ukrainien Dimitri Tiomkin –, contraints à l’exil par la montée des régimes totalitaires sur l’ancien continent.

Max Steiner a composé plus de 250 musiques de film, principalement pour la R.K.O. et pour la Warner Brothers, parmi lesquelles celles de King Kong (1933), de Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper, The Lost Patrol (La Patrouille perdue, 1934), de John Ford, The Charge of the Light Brigade (La Charge de la brigade légère, 1936), de Michael Curtiz, Gone With the Wind (Autant en emporte le vent, 1939), de Victor Fleming, Sergeant York (Le Sergent York, 1941), de Howard Hawks, Casablanca (1942), de Michael Curtiz, The Big Sleep (Le Grand Sommeil, 1946), de Howard Hawks, The Treasure of the Sierra Madre (Le Trésor de la Sierra Madre, 1948) et Key Largo (1948), de John Huston, The Caine Mutiny (Ouragan sur le Caine, 1954), de Edward Dmytryk. Il a reçu à trois reprises l’oscar de la meilleure partition musicale pour The Informer (Le Mouchard, 1935), de John Ford, Now, Voyager (Une femme cherche son destin, 1942), de Irving Rapper, et Since You Went Away (Depuis ton départ, 1944), de John Cromwell.

 King Kong – Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack (1933) – Music suite & A boat in the fog
Le Mouchard (The Informer) – John Ford (1935)

Né le 10 mai 1888 à Vienne, Maximilian Raoul Walter Steiner appartient à une famille renommée dans le milieu du spectacle : son grand-père, Maximilian Steiner, a dirigé le prestigieux Theater an der Wien ; son père, Gabor Steiner, producteur de théâtre et hommes d’affaires, a fait construire la grande roue du Prater, immortalisée dans The Third Man (Le Troisième Homme). Le jeune Max Steiner grandit dans l’atmosphère enivrante de cette Vienne juste avant son déclin. Max Steiner commence à apprendre le piano à l’âge de six ans. Il effectue ses études musicales à l’Académie impériale de musique de Vienne, avec Robert Fuchs, Arnold Rosé et Hermann Grädener, notamment, et reçoit les conseils de Felix Weingartner et de Gustav Mahler. L’enseignement qui lui est dispensé est très complet : il étudie l’harmonie, l’analyse, l’orchestration et la composition, apprend l’orgue, le violon, la contrebasse, la trompette.

Autant en emporte le vent (Gone with the Wind) – Victor Fleming (1939) – Main title & Tara
CasablancaMichael Curtiz (1942) – Suite

En dehors de ses études formelles, il fréquente grâce à sa famille un cénacle d’artistes. Enfant prodige, il est très tôt précipité dans la vie professionnelle par son père, qui lui offre la possibilité de diriger pour la première fois à l’âge de douze ans, en l’occurrence une opérette américaine, The Belle of New York, de Gustav Kerker. À l’adolescence, il a déjà écrit plusieurs opérettes. En 1906, l’imprésario britannique George Edwardes lui propose de collaborer à une superproduction éclectique qui mêle vaudeville et intermèdes chorégraphiques. Max Steiner quitte alors Vienne pour Londres et participe à ce spectacle destiné à inaugurer l’Empire Theater of Varieties. La richesse de la vie artistique dans la capitale britannique permet à Max Steiner, qui est au début de sa carrière, d’acquérir une solide expérience : il compose, dirige, participe aux mises en scène. Mais la Première Guerre mondiale change la donne : après l’avoir encensé, l’Angleterre voit désormais dans l’Autrichien Steiner un ennemi ; il est emprisonné mais vite libéré grâce à son statut d’artiste et à l’appui du duc de Westminster. Il peut gagner les États-Unis en décembre 1914. À New York, il dirige à Broadway des shows de George Gershwin, Victor Herbert, Jerome Kern et Vincent Youmans, compose des arrangements, réalise des orchestrations, bref, se bâtit une solide réputation de professionnel.

Une Femme cherche son destin (Now, Voyager) – Irving Rapper (1942) – Main title
Depuis ton départ (Since You Went Away) – John Cromwell (1944) – Main title

En 1929, appelé par William LeBaron, producteur à la R.K.O., Max Steiner quitte New York pour la côte ouest, afin de collaborer avec Harry Tierney à la bande originale du film Rio Rita (1929) réalisé par Luther Reed, adaptation d’une comédie musicale à succès produite par Florenz Ziegfeld qu’il avait orchestrée et dirigée à la scène en 1927. Il apparaît alors comme un musicien complet et, très vite, les studios hollywoodiens se l’arrachent. Grâce à sa grande connaissance des opérettes, de la comédie musicale et la solide formation qu’il a reçue, Steiner peut écrire et diriger tous les styles de musique, ce qui présente un sérieux avantage dans une époque traversée par toutes les influences.

Le Grand Sommeil (The Big Sleep) – Howard Hawks (1946) – Prelude
Le Rebelle (The Fountainhead) – King Vidor (1949) – Main Title

En 1933, David O. Selznick lui offre d’écrire la musique du film King Kong. Mais c’est avec Autant en emporte le vent que Max Steiner va acquérir la renommée internationale. La musique qu’il compose pour cette superproduction remporte un énorme succès : collant parfaitement à l’action, elle renforce véritablement le drame qui se joue et reflète admirablement les états d’âme des personnages ; son langage instrumental riche et varié adopte une forme libre et adaptée au propos dramatique, qu’elle souligne. Autant en emporte le vent offre à Steiner la possibilité d’écrire des musiques très diverses : à côté de mélodies très écrites (mais souvent lourdement orchestrées), il adapte des danses populaires et des airs patriotiques du Sud. De manière générale, les musiques écrites pour ce film sont avant tout caractérisées par la primauté de la mélodie : une ligne simple et nette, toujours placée au premier plan, et qui va de pair avec les humeurs des personnages. Avec Now, Voyager, Max Steiner signe une de ses plus belles partitions : celle-ci, mélangeant satire et gravité, exprime le drame des personnages avec une telle puissance qu’elle renforce leur personnalité et leur confère toute leur vérité.

La Prisonnière du désert (The Searchers) – John Ford (1956) – Cavalry crosses the snowfield
La Fureur d’aimer (Marjorie Morningstar) – Irving Rapper (1958) – Main title

En 1942, Casablanca illustre une fois encore son talent exceptionnel de compositeur en parfaite osmose avec les images. Max Steiner possède réellement le don de fondre sa musique dans les images, sans pourtant que celle-ci s’y perde : au-delà des films, on retient les musiques de Steiner (ainsi, le célèbre thème de Tara d’Autant en emporte le vent). Comme l’aller et retour d’une onde, la musique de Max Steiner renforce l’image, qui à son tour renforce la musique. À la fin des années 1940, Max Steiner doit quelque peu ralentir son activité de compositeur de musique de film. Le changement d’esthétique dans la production cinématographique le fait en effet de plus en plus apparaître comme anachronique : la mode n’est plus aux grandes fresques symphoniques. La puissance émotionnelle de ses compositions, perceptible par les auditeurs ou les spectateurs les plus divers, se révèle suspecte pour les tenants de la modernité. Nostalgique d’un passé à jamais révolu, trop âgé, Steiner ne peut s’adapter à ces bouleversements. Commence alors une longue période de désillusions dont il ne se relèvera pas. Sa santé s’altère. Il meurt le 28 décembre 1971 à Beverly Hills, d’un cancer généralisé. [Juliette Garrigues, « Steiner Max (1888-1971) », Encyclopædia Universalis]

 Ils n’ont que vingt ans (A Summer Place) – Demer Daves (1959)
La Soif de la jeunesse (Parrish) – Delmer Daves (1961) – Tobacco theme & Paige’s theme

[bandes originales] MIKLÓS RÓZSA 
Miklós Rózsa étudie au conservatoire de Leipzig et rencontre le compositeur Arthur Honegger à Paris. En 1940, il émigre en Californie et se fait connaître par ses musiques de film, notamment dans le film noir et le film historique. Il collabore avec des réalisateurs de renom comme Wilder, Lang, Cukor et Minnelli. En 1945, il remporte son premier Oscar pour la musique du film Spellbound d’Hitchcock. Cependant, c’est son travail sur les péplums qui le rend célèbre à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Lorsque ce genre devient désuet, sa carrière ralentit et il compose moins de films, souvent empreints de nostalgie pour le cinéma classique.

[bandes originales] BERNARD HERRMANN
Véritable père de la modernité en matière de musique de film, le compositeur et chef d’orchestre américain Bernard Herrmann a trouvé ses alliances les plus fécondes avecOrson Welles et Alfred Hitchcock ; celles-ci ne doivent cependant pas faire oublier ses collaborations avec de nombreux autres réalisateurs, au premier rang desquels Brian De Palma et François Truffaut.



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