Étiquette : ava gardner

GEORGE CUKOR ou comment le désir vient aux femmes

Qu’elle soit diablesse, lady, girl, affiche, âgée, aux camélias, en collant rose ou à deux visages, la femme occupe dans l’univers réaliste mais luxueux de George Cukor le devant de la scène. La femme en enfer, la dame damnée : Tarnished Lady (1931), ainsi s’intitule le premier film de George Cukor… Toute l’œuvre de Cukor est ainsi bâtie qu’elle n’est ni drame ni divertissement, et qu’elle refuse les limites d’un choix définitif. Pile, face, Cukor a filmé sur la tranche, dorée au soleil d’Hollywood.

THE BAREFOOT CONTESSA (La Comtesse aux pieds nus) – Joseph L. Mankiewicz (1954)

The Barefoot Contessa (La Comtesse aux pieds nus) est le film pivot de la carrière de Mankiewicz ; avant, c’est l’assimilation de tout un style de tournage hollywoodien poussé à sa perfection : All about Eve (Ève) , A Letter to three wives (Chaînes conjugales), The Ghost and Mrs. Muir (L’Aventure de Mme Muir) ; après, la porte ouverte à toutes les aventures, des productions de la Figaro Inc. à l’odyssée de Cléopâtre. La thématique de Mankiewicz se trouve donc à la fois à un terme et à un point de départ. Pour cette raison, si La Comtesse n’est peut-être pas le plus beau film de Mankiewicz, c’est en tout cas son film le plus évident. [Patrick Brion – L’Avant-Scène (n°68, mars 1967)]

SHOW BOAT – George Sidney (1951)

A la fin du XIXe siècle, le Cotton Blossom descend le Mississippi avec à son bord la troupe de music-hall itinérante menée par le capitaine Andy Hawks. La fille de ce dernier, Magnolia, rêve de devenir elle aussi comédienne, malgré l’opposition farouche de sa mère. Mais lors d’une escale dans un village, un événement dramatique va venir chambouler l’organisation de la petite compagnie…  Adapté d’un spectacle à succès de Jerome Kern et Oscar Hammerstein II, le film de George Sidney fait partie de ces superproductions musicales dont la MGM a le secret. Retour sur une œuvre-phare.  

AVA GARDNER de la réalité au mythe

Ava… Ce beau prénom, qu’un romancier cinéphile, Pierre-Jean Rémy, a donné comme titre à un livre où il reconnaissait, par mille ruses, l’avoir emprunté à la vedette de Pandora, ce prénom qui n’appartient qu’à elle semblait fait, depuis toujours, pour être celui d’une star, tout comme ceux de Greta, MarIene, Ingrid, Rita, Marilyn ou Audrey. Et de la star, Ava Gardner a, en effet, tous les attributs : beauté sans pareille, amours tapageuses et malheureuses et surtout l’aura magique, moitié physique, moitié morale qui constitue ce qu’on appelle, depuis Delluc, la photogénie, et dont s’alimentent les rêves bizarres des cinéphiles.

THE KILLERS (Les Tueurs) – Robert Siodmak (1946)

Un passé mystérieux, un amour qui dure jusqu’à la mort, un destin auquel on ne peut échapper : The Killers mérite bien d’être considéré comme un film noir par excellence. Mais avec son héros dont la fin tragique est exposée dès le début par des flash-back, le spécialiste du genre Robert Siodmak exige beaucoup de son public, d’autant que l’on s’identifie volontiers à ce boxeur débonnaire dont la seule erreur, visiblement, n’a été que de s’éprendre de la mauvaise femme…