Le Film étranger

SOME CAME RUNNING (Comme un torrent) – Vincente Minnelli – 1958

Réflexion sur l’inexorabilité du temps, le dérisoire des rêves et des passions, l’absurdité de la vie sociale, la fulgurance de l’instant et la tentation de la folie (jeu et alcool), Some came running (Comme un torrent) est le chef-d’œuvre de Minnelli. Frank Sinatra, Dean Martin et surtout Shirley Mac Laine apportent à l’univers de l’auteur un sang nouveau et une authentique vigueur. [Vincente Minnelli – François Guérif – Filmo – Ed. Edilig (1984)]

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L’histoire : Après une absence de seize ans et un séjour dans l’armée, Dave Hirsh (Frank Sinatra) revient dans sa ville natale, Parkman dans l’Indiana, avec, dans ses bagages, un manuscrit non publié, et sur les bras une « poule », Ginny (Shirley MacLaine), draguée à Chicago. A la descente du car, Dave se débarrasse d’elle et élit domicile dans le meilleur hôtel de la ville. (Générique)
Son frère, Frank (Arthur Kennedy), bijoutier qui a épousé une riche héritière, apprend d’autant plus vite son retour que Dave, à peine arrivé en ville, a ouvert un compte dans une banque rivale de celle où son frère siège comme administrateur. Frank fait cependant bonne figure et invite Dave à dîner. Sa femme, Agnes (Leora Dana), refuse d’être présente : elle reproche à Dave de l’avoir salie dans son premier roman.

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Dans l’après-midi, Dave fait connaissance, dans un bar, de Bama Dillert (Dean Martin), un joueur professionnel qui lui propose de participer à un poker le soir-même (Extrait n°1). Bama ne quitte jamais son chapeau, de peur de perdre sa chance. Chez son frère, Dave fait la connaissance du professeur French (Larry Gates) et de sa fille Gwen (Martha Hyer), admiratrice de ses œuvres (Extrait 2) ; il est séduit par elle. Mais elle repousse ses avances et Dave se retrouve au bar où Bama lui a donné rendez-vous. Il y rencontre Ginny, accompagnée de Raymond Lanchal (Steven Peck), un soupirant qui l’a suivie depuis Chicago. Après la partie de poker, Dave et Bama invitent Ginny et une autre fille, Rosalie (Carmen Phillips), à boire un verre. Raymond provoque une bagarre (Extrait 3). La police intervient et embarque tout le monde au commissariat. L’incident fait la une des journaux le lendemain matin. Frank reproche le scandale à Dave. Dave rappelle à son frère qu’il l’a laissé croupir dans un orphelinat quand il était enfant. Dave quitte l’hôtel et s’installe chez Bama.

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Dave fait lire son manuscrit à Gwen. Enthousiasmée, elle le convainc de l’envoyer à une revue littéraire. Il lui avoue son amour ; elle cède à ses avances (extrait 4). Frank de son côté, agacé par la froideur de sa femme, se laisse aller à une aventure avec sa secrétaire, Edith Barclay (Nancy Gates). Mais il est vu par sa fille, Dawn (Betty Lou Keim).
Bama propose à Dave de l’accompagner dans une tournée de poker à Terre-Haute et Indianapolis. Dave refuse d’abord, mais éconduit par Gwen qui lui reproche sa vulgarité, il accepte. Ginny, qui a trouvé du travail à Parkman dans une fabrique de soutiens-gorge, et Rosalie seront du voyage.

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Dans une boîte de nuit à Terre-Haute, Dave aperçoit sa nièce avec un homme plus vieux qu’elle. Il a récupère et la renvoie chez ses parents, après que Dawn se soit confiée à lui (Extrait 5).
Lors d’une partie de poker à Indianapolis, Dave et Bama sont accusés de tricher. Dans la bagarre qui s’ensuit, Bama est blessé d’un coup de couteau. A l’hôpital, Dave apprend que Bama est gravement diabétique et qu’il doit cesser de boire. Bama refuse d’écouter les médecins et signe sa feuille de sortie. Entre-temps, Dave a téléphoné à Gwen ; elle lui dit que son manuscrit a été acheté par l’Atlantic et accepte enfin son amour.

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De retour à Parkman, Ginny va trouver Gwen à l’université et lui demande si elle aime vraiment Dave. « Je l’aime tant que je veux qu’il ait ce qu’il veut », dit-elle. Gwen la rassure et refuse de revoir Dave (Extrait 6). Parkman, fête son centenaire ; pour l’occasion, une gigantesque fête foraine s’est installée dans la ville. Lorsque Frank reproche une fois de plus ses frasques à Dave, celui-ci lui jette à la figure sa liaison avec Edith. Edith décide de quitter Parkman. A son retour, chez Bama, Dave est accueilli par Ginny qui a acheté tous les exemplaires de l’Atlantic. Rabrouée violemment par lui, elle se jette dans ses bras et le supplie de l’aimer. Ému par Ginny, Dave décide de l’épouser (Extrait 7). En sortant de chez le juge, Dave et Ginny traversent la fête foraine. Ramond les y attend, ivre, un revolver à la main. Il tire sur Dave ; Ginny se jette devant lui et reçoit les balles. (Extrait 8)
Elle meurt dans les bras de Dave. A son enterrement, Barna lui rend hommage en ôtant son chapeau.

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Frank Sinatra, Shirley MacLaine – Some Came Running – Vincente Minnelli – 1958

« Comme un torrent, ils émergeaient du brouillard, courant dans la neige, levant gauchement leurs longs fusils, avec leurs gros casques dont ils semblaient si fiers et qu’ils ne semblaient jamais camoufler… »
Ainsi commence Some came running (Comme un torrent) de James Jones, qui est lié, comme presque tous les romans de son auteur (Tant qu’il y aura des hommes, Mourir ou crever, Le pistolet) à l’idée de guerre. Minnelli ne s’appesantit pas sur ce background, mais il est intéressant de constater que Some came running s’inscrit dans le contexte historique de « l’après-Corée », tout comme beaucoup de films américains récents s’inscrivent dans celui de « l’après- Viêt-Nam ». Some came running est au cœur d’une tradition du roman et du cinéma américain : le retour à la vie civile. [Vincente Minnelli – François Guérif – Filmo – Ed. Edilig (1984)]

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Frank Sinatra, Shirley MacLaine, Dean Martin, Steven Peck, Carmen Phillips – Some Came Running – Vincente Minnelli – 1958

D’emblée, le générique nous présente Dave dans son décor, qui est une absence même de décor : un bus anonyme derrière les vitres duquel le paysage défile.
Fin du générique : le bus s’arrête dans ce qui va être le décor principal, une ville : Parkman. « J’aperçois une petite ville américaine, minable, criarde, dit Minnelli, une sorte de juke-box avec ses lumières au néon, ses bars et ses joueurs de poker. Tout à fait l’intérieur d’un juke-box. Le film se colore, acquiert une saveur particulière. Tout votre travail se trouve influencé par cette vision. Elle dicte le tempo, le style de tournage, la direction d’acteurs. Tout semble s’ajuster parfaitement. Le déclic s’est produit». Le déclic se produit aussi pour le spectateur, qui se retrouve dans un univers mythique proche de celui du film noir : la nuit et son cortège de bars, de jeu, de filles faciles et de vulgarité (dont Minnelli souhaitait qu’elle mette le spectateur K.O.). La nuit qui s’allume, quand le décor des gens respectables (la bijouterie de Frank, le collège de Gwen) s’éteint. [Vincente Minnelli – François Guérif – Filmo – Ed. Edilig (1984)]

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Frank Sinatra, Shirley MacLaine – Some Came Running – Vincente Minnelli – 1958

Autant les créatures du jour affichent leurs certitudes (Frank parle de ses responsabilités sociales et familiales, de ses sacrifices pour être arrivé à cette position ; Gwen officie en classe, et se terre dans sa chambre dès le soir tombé. Le seul moment où elle arrive à vaincre sa frigidité se passe en plein jour, mais elle baisse alors les stores, crée un climat artificiel de pénombre et la scène est presque en ombre chinoise), autant celles de la nuit doutent d’elles-mêmes (Dave voue un culte à la littérature, mais se rabaisse continuellement en tant qu’écrivain ; Ginny adore Dave, mais ne cesse d’affirmer qu’elle est indigne de lui. Seul, Bama, le plus lucide parce qu’il ne rêve pas du jour, au contraire des autres, s’est muré dans une attitude cynique qui lui permet d’être en accord avec lui-même. Il n’ôte jamais son chapeau, par superstition de joueur ; on peut aussi dire qu’il refuse de saluer quiconque et affirme ainsi son refus de la société). [Vincente Minnelli – François Guérif – Filmo – Ed. Edilig (1984)]

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Frank Sinatra, Martha Hyer – Some Came Running – Vincente Minnelli – 1958

«La scène de la séduction avec Martha Hyer, écrit Minneli, dans son autobiographie, n’aurait pu être tournée différemment. La jeune femme est frigide et, bien qu’elle soit amoureuse de l’écrivain, elle ne peut s’abandonner à lui. Au cours de cette séquence, ils sont seuls, dans la maison du père de la jeune femme. La pièce est dans une semi-pénombre. Les étapes de la séduction progressent comme des figures chorégraphiques. Frank ôte les épingles de la chevelure de la jeune fille une à une, et ses cheveux retombent libres. Tous deux se déplacent vers la partie la plus sombre de la pièce. Leur baiser est perçu en ombre chinoise avant que la lumière ne disparaisse tout à fait. Cette façon de s’abandonner était révélatrice du caractère de Gwen, qui ne pouvait se donner plus franchement à la lumière du jour.» [Minnelli, de Broadway à Hollywood – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – 5 continents – Ed. Hatier (1985)]

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ON SET – Frank Sinatra, Shirley MacLaine et Vincente Linnelli – Some Came Running (1958)

Comme si souvent chez Minnelli, le drame va naître de l’antagonisme de deux mondes. Tout sépare Gwen, la prude institutrice qui se plaît à rappeler : «I’m not a school girl. I’m a school teacher», de Ginny, la fille facile, outrageusement fardée et venue de Chicago. Tout les sépare, sauf leur amour pour le même homme, Dave, qui va d’ailleurs successivement les demander en mariage. Ex-soldat, ex-bourlingueur, Dave Hirsh lui-même en a assez d’être seul. Ce n’est pas une coïncidence si son dernier roman qu’il montre à la blonde Gwen après l’avoir, à son arrivée à Parkman, jeté dans la corbeille à papier de sa chambre d’hôtel, se nomme Unfinished Story…  [Minnelli, de Broadway à Hollywood – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – 5 continents – Ed. Hatier (1985)]

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Frank Sinatra, Shirley MacLaine – Some Came Running – Vincente Minnelli – 1958

Le scénario original de John Patrick commençait par une scène dans laquelle on voyait Dave, encore soldat, jouer au poker avec d’autres militaires à bord du navire qui les ramenait aux Etats-Unis. Dave avouait : « Ma maison, c’est là où je suis », avant de déclarer : « La seule chose que je sais des femmes, c’est que, chaque fois que vous voulez d’elles un amour véritable, un amour sincère, vous devez le payer.» Cette séquence assez dure – a-t-elle été tournée ? – n’existe pas dans le montage définitif du film, de même que la brève séquence qui la suivait (Dave faisant une tournée des cabarets) et sur laquelle devait s’inscrire en surimpression le générique. Cette modification est d’ailleurs, en dehors de la suppression de deux courtes scènes entre Edith (Nancy Gates) et sa mère (Connie Gilchrist), la seule différence notable entre le scénario original et le résultat que l’on peut voir, si l’on excepte l’inversion de la fin. Dans le premier scénario, c’est, en effet, Dave, et non Ginny, qui est tué par Raymond. Frank Sinatra intervint auprès de Minnelli pour que Shirley MacLaine qui avait rejoint le « Beverly Hills Rat Pack » dont il était le leader, soit « tuée » à sa place à la fin du film. Sinatra pensait, avec raison, que Shirley MacLaine et son personnage trouveraient, grâce à cette fin tragique, une vérité supplémentaire. Minnelli accepta et c’est ainsi que Ginny trouve la mort sous la balle de son ancien amant qui la suit depuis Chicago.  [Minnelli, de Broadway à Hollywood – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – 5 continents – Ed. Hatier (1985)]

Etranger dans la ville qui l’a vu naître, Dave Hirsh incarne, à mi-chemin entre la bourgeoise établie de Parkman et le monde des marginaux de la société américaine, qu’ils soient joueurs ou entraîneuses, la solitude de l’artiste, incompris des uns comme des autres. La sympathique Ginny lasse Dave par sa naïveté et son inculture mais ce dernier n’est guère plus enthousiasmé par les théories littéraires de Gwen qui s’intéresse aux auteurs mais craint leur présence physique. Contrairement aux grands créateurs minnelliens (Jonathan Shields ou Vincent Van Gogh), Dave Hirsh semble, déjà, un auteur fini, mais cette lassitude qu’aurait pu avoir le personnage est compensée par le jeu admirable de Frank Sinatra qui trouve ici, comme Shirley MacLaine, son plus beau rôle.  [Minnelli, de Broadway à Hollywood – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – 5 continents – Ed. Hatier (1985)]

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Frank Sinatra, Dean Martin – Some Came Running – Vincente Minnelli – 1958

La nuit, avec ses couleurs criardes de juke-box est fascinante, et il lui arrive de piéger ceux du jour. Frank, un soir de cafard, se laisse aller dans les bras de sa secrétaire ; sa fille, désespérée, cherche l’oubli dans le bruit et l’alcool. Mais, surtout, la nuit est lucide et vraie. Ceux qui ont fait le tour de la vie diurne acceptent de jouer leur destin sur une carte retournée et de contempler leurs visages dans l’éclairage blafard d’une arrière-salle. La nuit fait craquer les hypocrisies : Frank avoue son échec dans le mariage, Gwen montre sa peur de la sexualité. La nuit défile à toute allure, comme un torrent. [Vincente Minnelli – François Guérif – Filmo – Ed. Edilig (1984)]

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Frank Sinatra, Shirley MacLaine – Some Came Running – Vincente Minnelli – 1958

Le jour, par contre, le temps se fige. Comme pour la vieille demeure de Frank, symbole pour les décennies passées et celles à venir, de la respectabilité sociale. Comme pour le collège où, jour après jour, année après année, Gwen enseigne les valeurs reconnues. Et quand Gwen s’attache à la littérature vivante, c’est-à-dire à Dave, elle n’en peut supporter le côté imprévisible. Gwen, comme la ville, aime ce qui est fixé de tout temps par des règles inamovibles. [Vincente Minnelli – François Guérif – Filmo – Ed. Edilig (1984)]

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Frank Sinatra, Dean Martin – Some Came Running – Vincente Minnelli – 1958

La ville fraye avec la nuit pour fêter son centenaire. Elle installe des guirlandes multicolores et invite des forains, c’est-à-dire des gens toujours en mouvement, pour venir la distraire avec leurs plaisirs bruyants et vulgaires. Toute fête exige un sacrifice. Ginny, qui prétend qu’on peut aimer quelqu’un sans le comprendre, y laissera sa vie. Pour réveiller Dave et laisser à la cité, comme une cicatrice, le souvenir d’un amour authentique, toujours renouvelé et sans calcul pour le futur.  [Vincente Minnelli – François Guérif – Filmo – Ed. Edilig (1984)]

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Frank Sinatra, Betty Lou Keim – Some Came Running – Vincente Minnelli – 1958

La vigueur du fleuve fait une pause au pied du cimetière où reposera Ginny, stoppée brutalement dans sa course. Bama peut alors ôter son chapeau : parce que la déveine a frappé le joueur, et aussi pour saluer Ginny. Il est probable que lui et Dave reprendront maintenant une course ralentie avant d’échouer sur une grève calme comme la mort.  [Vincente Minnelli – François Guérif – Filmo – Ed. Edilig (1984)]

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Shirley MacLaine – Some Came Running – Vincente Minnelli – 1958

Echappés dans un cas comme dans l’autre de gros romans psychologiques, les héros de Some Came Running et de Home from The Hill prouvent à quel point Minnelli n’est pas seulement l’auteur brillant de comédies musicales, mais un authentique peintre de caractères. Il est impossible de ne pas être, une nouvelle fois, ému par la composition déchirante de Shirley MacLaine – la grande scène de sa rencontre avec Martha Hyer est sublime – le faux cynisme de Frank Sinatra et la multitude de personnages secondaires qui se répondent les uns aux autres et créent un véritable univers humain avec ses joies et ses peines, ses drames et ses incompréhensions.  [Minnelli, de Broadway à Hollywood – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – 5 continents – Ed. Hatier (1985)]

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ON SET – Shirley MacLaine, Dean Martin – Some Came Running – Vincente Minnelli – 1958

La beauté de la mise en scène de Minnelli réside dans cette sensibilité de chaque seconde qui donne autant de valeur à une séquence flamboyante, telle la vision de Raymond Lanchak en noir dans un cadre rougeoyant, qu’à de simples instants où l’on sent la perfection et la précision de chaque mouvement. Dès le début – l’arrivée de Dave à Parkman – il est évident que le film est une splendide œuvre d’auteur dans laquelle rien n’est laissé au hasard. Chaque plan a quelque chose de définitif. On sait pourtant que le tournage ne se déroula pas sans problèmes et que la population de Madison (Indiana), où furent réalisés les extérieurs du film, apprécia fort peu les déclarations intempestives et les incartades de Frank Sinatra et de Dean Martin, jugés peu coopératifs.  [Minnelli, de Broadway à Hollywood – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – 5 continents – Ed. Hatier (1985)]

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Frank Sinatra, Shirley MacLaine, Dean Martin, Arthur Kennedy, Martha Hyer, Betty Lou Keim, Leora Dana – Some Came Running – Vincente Minnelli – 1958

«Le film, rappelle Minnelli, atteint son point culminant lors de la séquence de la fête foraine où un joueur qui a été un ancien amant de Ginny se lance à la poursuite de Frankie. Pour cette scène, je retrouvai les souvenirs de mon enfance à Delaware. Mais nous ne pouvions demander la participation d’une foire réelle, aussi en avons-nous érigé une avec manèges et stands d’origines diverses ! La foire commence lorsque Martin et Sinatra arrivent en ville ; elle bat son plein au moment où Ginny trouve la mort. Si j’en crois les racontars, la grande roue avait dû être déplacée de quelques centimètres pour satisfaire mes goûts ésotériques! Mais la raison de ce déplacement était d’ordre pratique, la caméra ne pouvant assurer les plans d’ensemble qu’à condition de déplacer cette roue de quelques centimètres. Il était important que la grande roue soit vue sous tous ses angles, puisqu’elle était l’élément déterminant de la scène.»
Apothéose de couleurs qui va s’achever par une tache rouge sur une robe blanche de mariée, cette séquence quasi onirique est un pur moment de magie dans lequel Minnelli métamorphose son goût pour les « parties » en une sulfureuse danse de mort.  [Minnelli, de Broadway à Hollywood – Patrick Brion, Dominique Rabourdin, Thierry de Navacelle – 5 continents – Ed. Hatier (1985)]

Les extraits

Fiche technique du film

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