Le Film étranger

HIS GIRL FRIDAY (La Dame du vendredi) – Howard Hawks (1940)

His Girl Friday (La Dame du vendredi) est une adaptation d’une célèbre pièce de théâtre nommée Front Page, écrite par le tandem Hecht et Mac Arthur, amis personnels d’Howard Hawks. Hecht fut par ailleurs un scénariste très prisé à Hollywood, et a travaillé à maintes reprises avec le réalisateur de The Big Sky (La Captive aux yeux clairs). The Front Page a déjà été porté à l’écran en 1931 par Lewis Milestone et Billy Wilder en donnera également une version en 1974 avec le tandem formé par les acteurs Walter Matthau et Jack Lemmon. His Girl Friday reste cependant non seulement l’adaptation la plus réussie de la pièce mais aussi un des sommets de la comédie hawksienne. Le cinéaste a comme à son habitude participé à l’écriture en compagnie d’un autre de ses scénaristes les scripts de, entre autres, I Was a male war bride (1951), Monkey Business (Chérie, je me sens rajeunir, 1952) ou encore Gentlemen prefer blondes (Les Hommes préfèrent les blondes, 1953).

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HIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

His Girl Friday est le troisième des cinq films qui réunissent Hawks et Cary Grant, après Bringing up Baby (L’Impossible Monsieur Bébé) et Only Angels Have Wings (Seuls les anges ont des ailes). Grant était l’acteur fétiche du cinéaste pour ses comédies, comme l’était Humphrey Bogart pour les films noirs, et John Wayne pour les westerns. C’est en revanche la première (et dernière) fois que Rosalind Russell apparaît dans l’univers du cinéaste. Devenue célèbre un an plus tôt grâce à son rôle dans The Women de Georges Cukor, Russell n’aura pas eu la carrière à la mesure de son talent, mais on la reverra notamment dans Monsieur Verdoux de Chaplin et Picnic de Joshuan Logan. Dans le rôle de benêt de services, Ralph Bellamy est inégalable. Ce vétéran du cinéma hollywoodien, à jamais abonné à des rôles secondaires, jouera dans une centaine de films et autant de séries télévisées jusque dans les années 1980 où John Landis fera appel à lui pour quelques films, notamment dans Trading Places (Un Fauteuil pour deux), et Bellamy trouvera encore un petit rôle dans Pretty Woman un an avant sa mort. [Jérôme Larcher – Les Cahiers du Cinéma]

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HIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

La screwball s’inscrit dans une vaste nébuleuse que l’on appelle « comédie américaine » et qui est une espèce de fourre-tout dans lequel il y a des sous-genres extrêmement précis comme la comédie romantique. La screwball comedy peut se traduire de façon littérale par « comédie loufoque ». Elle se caractérise par un thème fondamental, la guerre des sexes, qui se traduit par l’incompatibilité du personnage féminin et du personnage masculin, ou du moins l’incompatibilité apparente. Le principe de la screwball est de multiplier les obstacles séparant les deux personnages pour entretenir le suspense et conserver l’intérêt du spectateur jusqu’à la fin.

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HHIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

Le genre correspond à un cadre historique et social. La screwball comedy est un enfant de la crise qui naît avec le New Deal de Roosevelt. Un des obstacles qui intervient souvent entre les personnages est celui d’une différence de classe sociale ou de philosophie de la vie. Au cœur de la screwball, il y a également l’ouverture vers une partie de la société que les protagonistes ignoraient jusque-là. C’est assez net dans His Girl Friday avec les personnages du condamné à mort et de son amoureuse qui sont typiques de l’altruisme, de l’intérêt pour les autres de cette époque où la solidarité était nécessaire. Howard Hawks n’est pourtant pas le plus social des cinéastes américains et cela est beaucoup plus net chez Gregory La Cava ou Frank Capra. [Entretien avec Christian Viviani sur la Screwball comedy, par Yves Alion et Sylvain Angiboust – L’Avant-Scène Cinéma – La Dame du vendredi – avril 2014 (612)]

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HIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

La caractéristique de la screwball, c’est le mélange du dialogue et du slapstick, ce comique corporel qui existait déjà au temps du muet. Il y a dans la screwball des éléments burlesques que l’on ne trouve pas dans la comédie romantique, par exemple le gag de la robe déchirée dans Bringing up Baby. Il y a également un dialogue qui se caractérise par une extrême rapidité, le plus rapide étant très certainement His Girl Friday. Hawks faisait refaire plusieurs prises avec comme consigne d’aller toujours plus vite. Il avait des comédiens qui savaient le faire. Son rythme fait vraiment partie de son identité. Cette rapidité n’est pas naturelle, elle est le signe reconnaissable d’un genre qui est en fait très abstrait, pas du tout réaliste. Il existe un trait commun à tous ces films : ils sont antinaturels, antinaturalistes, et la rapidité en est une des caractéristiques. On pourrait en dire autant de la flexibilité du corps dans le burlesque, qui n’est pas naturelle non plus. Les grands interprètes de screwball comme Katharine Hepburn, Cary Grant, Carole Lombard ou Claudette Colbert ont un côté non quotidien, leur manière de bouger tient presque de la danse ou de la pantomime.

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HIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

Le genre de la screwball comedy s’est éteint car il y a une évolution radicale de la société au lendemain de la guerre. Les mœurs changent et la psychanalyse devient un phénomène de masse : elle a servi à traiter de nombreux soldats traumatisés et les familles y ont donc été sensibilisé. La vulgarisation de la psychanalyse est peut-être une des raisons de la disparition de la screwball comedy : la psychanalyse modifie les relations homme-femme et le rapport à la famille, qui est un autre thème important du genre. Le ton n’est plus le même, les années 1945-50 sont une époque assez sérieuse. Les comédies de Cukor comme Adam’s Rib (Madame porte la culotte)Born Yesterday (Comment l’esprit vient aux femmes) ou It Should Happen to You (Une Femme qui s’affiche) dérapent parfois dans le drame. Il y a quand même une mort d’enfant dans The Marrying Kind (Je retourne chez Maman).

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HHIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

Howard Hawks utilise dans la plupart de ses films des éléments comiques dont certains peuvent ramener à la screwball. Cela fait partie de sa manière de faire du cinéma, qui est une manière extrêmement classique : même dans un film dramatique, il faut mettre en place des parenthèses de relâchement comique pour rester en contact avec le public. On le retrouve dans ses westerns ou dans Hatari  qui, bien qu’il soit situé en Afrique avec des chasses aux fauves spectaculaires, reprend le principe d’une autre screwball comedy qui est Ball of fire (Boule de feu), c’est-à-dire Blanche-Neige et les sept nains : la femme qui arrive dans un univers qui n’est pas le sien et les conséquences que cela va provoquer.

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HIS HIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

La screwball repose très souvent sur ce qui est encore un grand principe scénaristique aux Etats-Unis pour la comédie ou les autres genres, celui du poisson hors de l’eau. On prend un personnage qui n’a rien à voir dans un milieu et on observe comment le milieu et lui vont réagir au contact l’un de l’autre. On a Cary Grant hyper-sérieux dans le monde en folie de Bringing up Baby, Rosalind Russell dans une société presqu’exclusivement masculine dans His Girl Friday[Entretien avec Christian Viviani sur la Screwball comedy, par Yves Alion et Sylvain Angiboust – L’Avant-Scène Cinéma – La Dame du vendredi – avril 2014 (612)]

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HIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

Les circonstances de la création par Hawks de His Girl Friday, les subtilités de son découpage, le torrent ininterrompu de ses dialogues, l’ambiguïté de son propos et de son statut, tout contribue à faire de cette « comédie » un objet d’une très grande complexité. Les commentateurs de la presse américaine, à la sortie du film en janvier 1940, ont déjà une conscience aiguë des approches multiples qu’il peut susciter. Complexité ne veut pas dire absence de plaisir. Comme tous les films de Hawks, His Girl friday provoque chez le spectateur une marée d’émotions qui l’empêche dans un premier temps de bien savoir ce qui lui arrive. Hawks attrape son public par la peau du cou et lui coupe le souffle pendant 92 minutes. Le rire et la surprise sont deux moyens sûrs de suspendre la respiration… [René Marx –  L’Avant-Scène Cinéma – La Dame du vendredi – avril 2014 (612)]

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L’histoire : Chicago, Hildy Johnson (Rosalind Russell) revient dans les locaux du journal où elle occupait autrefois un poste de brillant reporter. Elle présente son futur époux Bruce Baldwin (Ralph Bellamy) à Walter Burns (Cary Grant), son ex-rédacteur en chef mais aussi son ex-mari. Walter perd ainsi l’un de ses meilleurs journalistes mais aussi une femme avec laquelle il était aussi complice dans le travail que dans l’intimité. Il propose alors à Hildy un reportage qu’elle ne peut refuser. Elle succombe de nouveau à son métier. Walter met tout en œuvre pour se débarrasser de son rival et faire reculer l’heure du mariage qui avance à grand pas…

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HIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

L’idée fondatrice, à partir de la pièce de théâtre originale, était de transformer le journaliste Hildebrand en la journaliste Hildegarde. Ce sera toujours Hildy, de toute façon. La Hildy de Hawks ne cesse dans le film de dire qu’elle est « un » journaliste (a newspaperman). C’est ce qui doit la définir. Il s’agit pour elle de s’affirmer comme « un » interlocuteur incontestable  auprès de ses confrères, de la police, de la mairie, de tous ceux qu’elle rencontre. Elle y parvient magistralement pendant, disons, les trois cent soixante et un premiers plans d’un film qui en compte trois cent soixante-six. Rien ne laisserait penser qu’elle « n’est qu’une femme ». Mais Hawks, qui l’a faite femme, lui a tendu un piège. Il faudra qu’elle finisse par pleurer, par rêver de lune de miel devant les chutes du Niagara, par papillonner pudiquement des cils en évoquant l’hôtel qui…la nuit que…le moment où…, devant un Walter qui pense à autre chose. Tout ce que le spectateur (la spectatrice ?) peut espérer, c’est que Hildy a eu un moment de faiblesse. Qu’elle se reprendra et redeviendra une femme libre. Dans His Girl Friday, en 1940, les femmes ne peuvent cependant pas apparemment conserver leur liberté et avoir quand même une vie amoureuse. En 1940, dans le secteur le moins machiste peut-être du cinéma américain, la screwball comedy, tout n’est pas encore tout à fait gagné pour les femmes… Comme pour faire un clin d’œil par anticipation, à Stanley Cavell et à sa théorie sur les comédies du remariage, Rosalind Russell, devenue très amie avec Cary Grant, rencontra grâce à lui peu après le tournage un certain Frederick Buisson qu’elle épousa en 1941 et qu’elle ne quitta plus jusqu’à son dernier jour. [René Marx –  L’Avant-Scène Cinéma – La Dame du vendredi – avril 2014 (612)]

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HIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

Rosalind Russell a dû faire sentir son autorité, et avec éclat. Constatant qu’elle n’est pour Hawks qu’un pis-aller, puisque Carole Lombard est trop chère pour le producteur Harry Cohn et la Columbia et que Katharine Hepburn, Irene Dunne, Claudette Colbert, Jean Arthur, Margaret Sullavan et Ginger Rogers ne sont pas intéressées par le rôle, elle fait comprendre à Hawks qu’elle n’apprécie pas d’être son dernier choix. Elle marque son territoire dès les premiers jours de tournage en inventant le gag du sac jeté à la tête de Cary Grant. Celui-ci improvise la réplique : « Tu visais mieux avant ». Cet échange inopiné plaît au metteur en scène qui le gardera volontiers, et laissera les deux comédiens enrichir les dialogues tant qu’ils le souhaiteront. C’est Grant qui inventera deux des plus célèbres gags du film, celui sur l’allusion à un certain Archibald Leach (le vrai nom de Grant) et la ressemblance de Bruce Baldwin (Ralph Bellamy) avec… Ralph Bellamy ! Au bout d’un moment, comme pour faire monter les enchères, Russell paya 200 dollars par semaine un mystérieux dialoguiste pour arriver chaque matin sur le plateau avec des répliques qui surprendraient à la fois son partenaire et son metteur en scène.  [René Marx –  L’Avant-Scène Cinéma – La Dame du vendredi – avril 2014 (612)]

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HIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

Ce film est-il une comédie ? Énumérons les sujets qu’il traite : le mensonge, la manipulation, l’assassinat d’un policier par un meurtrier de hasard, la peine de mort et le cynisme avec lequel on prépare une pendaison, l’utilisation de la mort d’un homme à des fins politiques, l’imbécillité des détenteurs de l’autorité et d’un psychiatre, le suicide d’une prostituée généreuse et humiliée, le journalisme de caniveau, le kidnapping violent d’une vieille dame suivi d’un accident mortel, la corruption généralisée, la destruction de documents officiels, la fausse monnaie, l’utilisation d’un gangster et d’une autre prostituée pour compromettre les honnêtes gens, la concussion entre police et administration, le faux recrutement d’un journaliste naïf pour le jeter à la rue dès qu’il deviendra inutile, les sentiments sincères d’un fiancé naïf piétiné par sa promise et son ex-mari, la violence physique, morale, sociale, psychologique, politique, le mépris pour la marche du monde (guerre en cours, catastrophes naturelles). Tout cela pour que le charmant, le si délicieux Cary Grant décide de « coller Hitler à la page des histoires drôles ». [René Marx –  L’Avant-Scène Cinéma – La Dame du vendredi – avril 2014 (612)]

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HIHIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

Et le tour est joué. Le film sort en janvier 1940 et Hitler est bon pour la page des histoires drôles. L’un des ressorts du film, et même le ressort du mariage et du remariage de Walter et Hildy, est-il donc le cynisme ? Ils se sont connus et fréquentés en tant que cyniques, ils ont fini par trouver une occasion de coucher ensemble dans l’hôtel où ils s’étaient réfugiés parce qu’ils avaient piqué ensemble « l’estomac de la vieille Lady Haggerty chez le médecin légiste… » Comme McGuffin érotique, on a trouvé mieux que l’estomac nageant dans le formol d’une vieille dame empoisonnée… Et leur remariage se fera aussi grâce aux mille combines infâmes de Walter Burns, combines qui font sourire Hildy, elle qui se montre pourtant à peu près vertueuse, généreuse presque, devant la cage du pauvre assassin malgré lui (on pense bizarrement à Jodie Foster devant la cage d’Hannibal Lecter). Elle proteste bien un peu de temps en temps, traite son ex et futur mari de faux jeton. Mais en réalité elle frémit de désir devant l’immoral M. Burns. Leur désir, leur érotisme, grandit à mesure qu’ils perdent leurs illusions sur le monde réel. Plus ce monde est vilain, plus ils savent en tirer profit grâce à leur lucidité et à leur habileté, et plus ils ont envie de coucher ensemble, de recoucher ensemble. Le paisible Bruce Baldwin, avec sa maman à qui il n’a jamais menti, n’a pas beaucoup d’arguments pour exciter la très énergique Hildy Johnson, qui se raconte des histoires en préparant son destin de « femme normale ».  [René Marx –  L’Avant-Scène Cinéma – La Dame du vendredi – avril 2014 (612)]

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HIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

Devant ce chapelet d’horreurs et cette montée du désir sur fond de potence, de suicide et de corruption, peut-on parler de comédie ? Oui, pourtant, oui, bien sûr, puisqu’on rit sans arrêt, et qu’on rit aussi parce qu’on est fasciné, comme chez Molière, par la représentation en avalanche des turpitudes du siècle. C’est cette avalanche de vilenies, portée par une avalanche de paroles, un flot stupéfiant de mots entrelacés, qui secoue de rire le spectateur déjà décrit au tout début par Nugent dans le New York Times. On a calculé que le débit des comédiens est de 240 mots par minute, le double du débit d’une conversation « normale ». On sait bien que Hawks célèbre le triomphe du cinéma parlant en exacerbant ce qui le caractérise, en invitant les comédiens à parler tous en même temps, à s’interrompre à l’envi, à faire chevaucher leurs répliques, et en ne laissant plus un instant au silence. Ni d’ailleurs à la musique (deux minutes seulement, à la fin, pour célébrer le seul moment d’attendrissement de Walter Burns – ou pour s’en moquer avec des violons, avant de repartir sur une musique de cirque ?)  [René Marx –  L’Avant-Scène Cinéma – La Dame du vendredi – avril 2014 (612)]

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HIS GIRL FRIDAY (Howard Hawks, 1940)

Ces mots si nombreux, ces échanges incessants et apoplectiques, sont chorégraphiés par un metteur en scène d’une habileté infernale. La première séquence, qui traverse toute la salle de rédaction, résume toutes les représentations cinématographiques, américaines ou pas, des lieux où l’on travaille en grand nombre. Les traversées récentes par Scorsese des immenses bureaux de Wall Street sourient de loin à cette ouverture hawksienne. La séquence suivante, celle de la « re-rencontre» de Hildy et Walter est d’une virtuosité éblouissante. Et l’invention superbe de la scène du restaurant, qui ne figurait pas dans la pièce originale ? Et les regards sournois du journaliste qui surveille les escaliers pour contempler les jambes des filles ? Ce pervers un peu mesquin qui reste invisible quand on voit le film pour la première fois, tout va tellement vite dans His Girl Friday.

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On pourrait bêtement imaginer le film comme statique en apprenant qu’il ne se déroule que dans très peu de décors, en réalité principalement dans la salle de presse du palais de Justice. Mais il suffit de reprendre chaque plan un à un pour montrer l’inventivité incroyable de Hawks, ce cinéaste dont Jacques Rivette commença à démontrer en mai 1953 qu’il était un « génie ». Prenez et étudiez seulement la scène publiée : plan 277 du film, cet extraordinaire ballet entre Walter, Hildy et la caméra qui les accompagne. Voyez ce qui s’y joue dramatiquement, psychologiquement, érotiquement et même moralement dans la conduite du récit des amours de deux adultes sans vertu. Et reprenez et étudiez ensuite tous les autres plans, un par un. Il y en a trois cent soixante-six, autant que de jours dans l’année. Enfin, autant que certaines années exceptionnelles. 1940 par exemple.

Les extraits

LES ANNÉES 1940 OU L’ÂGE D’OR DE LA COMÉDIE AMÉRICAINE
Sophistiquée ou burlesque, pétillante ou loufoque, la comédie hollywoodienne brille de tous ses feux durant les années de guerre. Avec quelques-unes des œuvres les plus désopilantes du cinéma américain.

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