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GEORGE CUKOR ou comment le désir vient aux femmes

Qu’elle soit diablesse, lady, girl, affiche, âgée, aux camélias, en collant rose ou à deux visages, la femme occupe dans l’univers réaliste mais luxueux de George Cukor le devant de la scène. La femme en enfer, la dame damnée : Tarnished Lady (1931), ainsi s’intitule le premier film de George Cukor… Toute l’œuvre de Cukor est ainsi bâtie qu’elle n’est ni drame ni divertissement, et qu’elle refuse les limites d’un choix définitif. Pile, face, Cukor a filmé sur la tranche, dorée au soleil d’Hollywood.

KATHARINE HEPBURN

Katharine Hepburn a incarné, mieux qu’aucune autre star de Hollywood, le dynamisme, le courage et l’idéalisme. A travers des rôles très divers, elle a représenté, pour plusieurs générations de femmes, l’idéal de l’indépendance. Et elle le fit toujours avec fierté, conscience et rigueur.

MY FAIR LADY – George Cukor (1964)

Mille costumes, dix-sept habilleuses, vingt-six maquilleuses, trente-cinq coiffeurs, des étoffes et des plumes venues de tous les pays, des fourrures rares, des bijoux en cascade… : My Fair Lady reste le plus altier et luxueux de tous les défilés de haute couture. Son créateur a un nom : Cecil Beaton, déjà directeur artistique du spectacle à Broadway qui avait lancé Julie Andrews. Pour le film, Jack Warner préféra Audrey Hepburn, doublée, pour le chant, par Marni Nixon.

GASLIGHT (Hantise) – George Cukor (1944)

Avec Gaslight (Hantise), George Cukor délaissait la comédie pour s’essayer au film noir, genre forcément tentant pour un cinéaste passionné par le mensonge et la double identité. Pourtant, ce thriller victorien où un mari tente de rendre sa femme folle vaut surtout comme un superbe exercice de style où le son et la photo, l’atmosphère donc, comptent plus que l’histoire, prévisible. Dans le clair-obscur superbe, très Jekyll et Hyde, du grand chef opérateur Joseph Ruttenberg, Charles Boyer, doucereux salaud hitchcockien, donne toutes les raisons à Ingrid Bergman de laisser irradier sa force fragile de parfaite victime hitchcockienne. Bel oiseau confiant qui passe de la docilité à l’effroi, c’est en elle et en son interprétation constamment surprenante que réside le mince suspense. Ce film lui vaudra d’ailleurs son premier oscar. Cukor a surtout réussi un film sur la cruauté domestique et l’illusion conjugale avec – on ne se refait pas – une vieille commère de quartier comme leitmotiv de comédie. [Télérama – Guillemette Odicino]

GENE KELLY

Chorégraphe-né, Gene Kelly a su très tôt trouver le style athlétique et inventif qui allait faire son succès. L’« autre » monstre sacré de la danse au cinéma, avec Fred Astaire qu’il admirait tant, est aussi, à l’image de ses ancêtres irlandais, l’homme opiniâtre qui a lutté sans cesse pour sortir la comédie musicale de ses conventions.

GRAND HOTEL – Edmund Goulding (1932)

Au début des années 1930, un nouveau style s’imposait dans le monde cinématographique. Il procédait de la volonté de réunir le plus grand nombre possible de vedettes dans un même film, et allait donner les fameuses « parades d’étoiles ». Le modèle du genre, c’est-à-dire – selon les critères de Hollywood – celui qui allait obtenir le rendement commercial maximal, fut le film Grand Hôtel, réalisé par Edmund Goulding et produit par la MGM. C’était la première fois qu’une affiche réunissait, dans un même film, une distribution aussi pléthorique de grandes gloires de Hollywood et dans des rôles d’égale importance.

L’ESPRIT DU NEW DEAL

Au début du New Deal. Hollywood réagit à la période noire de la crise économique par des films ou le réalisme. les sentiments forts et l’esprit d’aventure composaient une sorte d’« optimisme de la volonté ». L’arrivée du parlant, qui coïncida aux Etats-Unis avec la Dépression, favorisa la popularité de vedettes incarnant des personnages « quotidiens » avec lesquels les spectateurs pouvaient s’identifier. Très différents des inaccessibles stars du muet, les jeunes vendeuses et les vaillants garçons de province qui peuplaient désormais les écrans vivaient la crise, montrant parfois comment résoudre les problèmes de l’heure.

JAMES STEWART

Interprète des valeurs et des idéaux de l’Amérique profonde, James Stewart a prouvé également qu’il était capable de s’adapter à des rôles d’une grande modernité. Sa carrière est marquée par une collaboration féconde avec les meilleurs cinéastes de Hollywood.