GENTLEMEN PREFER BLONDES (Les Hommes préfèrent les blondes) – Howard Hawks (1953)

Ce premier rôle de Marilyn Monroe dans une comédie musicale lui permit de révéler l’incroyable potentiel artistique qu’elle avait en elle : jouer, chanter, danser… Elle mit un tel cœur à démontrer ces qualités, et dépensa une telle énergie à les travailler que ce film est resté célèbre. En fait, le rôle de Lorelei Lee que Marilyn interprète dans Gentlemen prefer blondes devait être attribué à Betty Grabble, sex-symbol officiel de l’époque et actrice beaucoup plus chevronnée que Marilyn alors au début de sa carrière. Mais Marilyn avait agi en coulisses pour que, finalement, on finisse par lui donner sa chance. Et c’est le jour de ses vingt-six ans qu’elle apprit qu’elle serait Lorelei !

42nd STREET – Lloyd Bacon (1933)

42nd Street est l’un des comédies musicales les plus célèbres de l’avant-guerre, mais il s’agit d’une intrigue assez typique, centrée sur le suspens entourant la préparation d’un show, la mise en scène de Lloyd Bacon, et le duo qu’il forme avec le chorégraphe Busby Berkeley (pour sa première collaboration avec la Warner), lui donnent un ton plus original et audacieux que celui de Prologue, autre concrétisation plus tardive (1933) de leur magnifique complicité artistique.

Hommage à Michèle Morgan

Michèle Morgan «était la « star » française par excellence (ses yeux ne sont-ils pas célèbres dans le monde entier ?). A quinze ans, elle débute comme figurante, tout en suivant les cours de René Simon. En 1937, Gribouille, aux côtés de Raimu, la lance immédiatement et en fait une […]

FEMALE – Michael Curtiz, William A. Wellman, William Dieterle (1933)

La bande-annonce de Female résume parfaitement son propos, si l’on considère que la fin « romantique », expédiée en quelques minutes, est artificiellement plaquée sur le véritable sujet du film : « La plupart des femmes dissimulent leurs désirs… Voici l’histoire d’une femme qui en fait ouvertement étalage ! Female montre comment les femmes modernes font la chasse aux hommes. »

TOUS PEUVENT ME TUER – Henri Decoin (1957)

Après le ratage du Feu aux poudres, on pouvait craindre que le film suivant, où l’on retrouve Albert Simonin au scénario et aux dialogues, soit un nouvel échec. Il n’en est rien : Tous peuvent me tuer est un divertissement habile, gouleyant, bien servi par des comédiens auxquels on ne demande pas de prendre au sérieux une histoire pourtant astucieuse ayant commis un mirifique vol de bijoux, un groupe de malfrats se fait enfermer en prison pour un motif bénin qui leur sert d’alibi. En prison, ils sont assassinés les uns après les autres, jusqu’au coup de théâtre final…

MICHEL SIMON

Michel Simon naît à Genève, en Suisse, le 9 avril 1895 et décède le 30 mai 1975 à Bry-sur-Marne. Il est considéré comme l’un des plus prestigieux comédiens du XXe siècle. La personnalité de Michel Simon se dessine dès l’enfance : un esprit d’une vivacité peu commune, épris […]

NON COUPABLE – Henri Decoin (1947)

En 1947, Henri Decoin prépare Non coupable qui met en vedette Michel Simon. Pourtant, interviewé par Jean-Pierre Angel sur le plateau du tournage, Decoin se montre peu enthousiaste pour le film qu’il est en train de réaliser :
« Si j’ai bien compris, monsieur Decoin, vous donnez vous aussi dans la littérature noire !
– Bien forcé, hélas ! C’est une maladie d’époque. Pour mon compte personnel, j’avoue que je préfèrerais autre chose. Il paraît que la clientèle aime cela ! Néanmoins, je me défends d’avoir fait un film noir. Ce n’est pas tout à fait cela. D’ailleurs, j’espère pouvoir faire changer le titre. Je voudrais qu’on appelle le film : Tu ne tueras pas ! ou Le Crime ne paye pas. Car en fait, c’est cela ».
Decoin est bien injuste avec lui-même et avec le scénario, signé Marc-Gilbert Sauvajon. Surtout, il se fourvoie dans ses intentions, même si le résultat final est, lui, dans le bon tempo : Non coupable n’est pas un film moralisateur, sans être pour autant une comédie policière. C’est une farce un peu lourde, aux grotesques appuyés, mais qui tient parce que son interprète principal, Michel Simon, a les airs de gargouille nécessaires, l’orgueil et la déchéance mêlés en exactes proportions, tout comme l’intelligence et l’imbécillité.

LE FILM NOIR DE SÉRIE B

De la série réalisée par Anthony Mann et John Alton pour Eagle-Lion entre 1947 et 1949 – Raw Deal (Marché de brutes, 1948), T-Men (La Brigade du suicide,1948), He Walked by Night (Il marche dans la nuit, 1948) et Reign of Terror (Le Livre noir, 1949) – au Gun Crazy (Démon des armes, 1950) de Joseph H. Lewis et au Killer’s Kiss (Baiser du tueur, 1955) de Kubrick, de nombreux exemples «classiques» de films noirs sont réalisés par des producteurs et des metteurs en scène indépendants disposant de budgets limités.

CLUNY BROWN (La Folle ingénue) – Ernst Lubitsch (1946)

A la fin de l’année 1945, Lubitsch, qui avait rencontré de graves problèmes de santé, est autorisé par son médecin à reprendre son poste derrière la caméra. Cluny Brown (La Folle ingénue) est adapté d’un roman populaire à succès de Margery Sharp – source qui n’a rien de commun avec les pièces hongroises dont Lubitsch est friand. Ainsi, Heaven can wait (Le Ciel peut attendre, 1946) était trop testamentaire pour être vrai. Après la splendeur de Heaven, et ce qui y passait pour de touchants adieux, le plus modeste Cluny Brown prend une position d’outsider un peu gênante, et a rarement droit de cité parmi les « grands » Lubitsch. Apparemment déplacé, Cluny Brown a quelque chose d’un vilain petit canard qui attache et fascine d’autant plus le spectateur attentif. 

PREMIER RENDEZ-VOUS – Henri Decoin (1941)

L’histoire : Micheline (Danielle Darrieux), pensionnaire dans un orphelinat de jeunes filles, entretient une correspondance secrète avec celui qu’elle croit être un jeune homme. Parvenant à s’enfuir de l’orphelinat, elle convient d’un rendez-vous avec lui. Elle découvre en fait Nicolas Rougemont (Fernand Ledoux), professeur de littérature, un respectable vieillard. […]

GUEULE D’AMOUR – Jean Grémillon (1937)

En attendant le feu vert pour L’Etrange Monsieur Victor, Jean Grémillon a eu le temps de réaliser Gueule d’amour, adapté par Charles Spaak d’un roman d’André Beucler. Nous sommes en 1937, et ce film qui devait être une parenthèse, une œuvre de circonstance, marquera au contraire un tournant dans la carrière du réalisateur : grâce au succès commercial qu’il obtient, il permet à Grémillon d’entamer la période la plus féconde de son œuvre et de produire régulièrement jusqu’en 1944, des films qui marquent une synthèse réussie entre ses exigences artistiques et les contraintes d’un cinéma populaire.

Témoignage : Pierre Chenal

Calomnié, oublié, malgré tous les orages, Pierre Chenal commence enfin à être reconnu parmi les grands cinéastes français. Après un documentaire, Les Petits métiers de Paris, en 1930, le jeune metteur en scène devient l’un des chefs de file du film noir à la française des années 35-39 […]