Étiquette : busby berkeley

CABIN IN THE SKY (Un Petit coin aux cieux) – Vincente Minnelli (1943)

Le 31 août 1942, Vincente Minnelli commence le tournage de Cabin in The Sky. Il est enfin, comme il l’écrit dans son autobiographie, « contremaître à l’usine ». L' »usine », c’est bien évidemment la M.G.M. dont Arthur Freed lui a fait patiemment découvrir tous les rouages. Cabin in The Sky est un musical, le premier des 13 musicals que réalisera le cinéaste. Il est important de remarquer que 12 des 13 musicals ont été produits par l’homme qui a le plus compté dans sa carrière, Arthur Freed.

HOLLYWOOD ET LE CINÉMA D’ÉVASION

La dépression apporta la misère et le chômage. Pour faire oublier au public américain la triste réalité quotidienne, Hollywood lui proposa du rêve qu’il pouvait acheter pour quelques cents. Au cours des années qui suivirent la crise de 1929, les magnats de Hollywood n’eurent guère à faire d’efforts d’imagination pour dérider un public totalement abattu.

ZIEGFELD GIRL (La Danseuse des Folies Ziegfeld) – Robert Z. Leonard (1941)

Cinq ans après Le Grand Ziegfeld, Ziegfeld Girl voit la Metro-Goldwyn-Mayer rendre à nouveau hommage au plus célèbre des entrepreneurs de spectacles américains. Le film aurait dû être tourné en 1938 avec Joan Crawford, Eleanor Powell, Virginia Bruce, Walter Pidgeon et Margaret Sullavan. La mort de W. Anthony McGuire retarda le projet dont la distribution fut totalement modifiée. Réalisateur du Grand Ziegfeld, Robert Z. Leonard est chargé de la mise en scène du film dont le producteur est Pandro S. Berman, l’ancien producteur de Fred Astaire et Ginger Rogers, désormais à la M.G.M. Contrairement au Grand Ziegfeld dont Florenz Ziegfeld était la vedette, ce dernier n’apparaît pas ici, même si son influence, ses goûts et son imagination sont constamment présents…

BUSBY BERKELEY : DES LÉGIONS DE DANSEUSES

Produits d’une imagination débridée, les extravagantes et colossales mises en scène dansées de Busby Berkeley font à jamais partie du grand rêve hollywoodien des années 30. Seuls quelques esprits chagrins crièrent au mauvais goût devant les ballets de Berkeley. Le comble du ridicule semblant être atteint, selon eux, par les monuments d’extravagance potagère et fruitière que Carmen Miranda arbore en guise de bibi dans The Gang’ s all Here (Banana Split, 1943). Mais Busby Berkeley se moquait bien du bon… ou du mauvais goût !

THE GANG’S ALL HERE (Banana split) – Busby Berkeley (1943)

On a souvent écrit que l’audace du numéro dans lequel Carmen Miranda chante « The Lady in the Tutti Frutti Hat » a valu à The Gang’s all here (Banana split) d’être interdit en Amérique latine : les bananes géantes tenues à mi-corps par les chorus girls auraient été jugées bien trop suggestives… En réalité il n’en fut rien, mais le numéro n’en reste pas moins l’un des plus fameux créés par l’étonnant Busby Berkeley. En 1943, le cinéaste-chorégraphe a depuis longtemps marqué les esprits par ses bataillons de danseuses formant des kaléidoscopes humains, et par ses mouvements de caméra vertigineux. Mais l’exotisme bon enfant que lui apporte cette fois Carmen Miranda, conjugué à la puissance expressive du Technicolor qu’il utilise pour la première fois, semblent avoir totalement débridé Busby Berkeley, qui atteint dans The Gang’s all here des sommets d’inventivité. On est ici en plein dans ce que les Américains nomment « Extravaganza », ce mélange de grand spectacle et de kitsch absolu. La séquence finale du film, d’une grande originalité pour l’époque, préfigure même certaines expérimentations des années 1960… Doté en outre d’un casting réjouissant, et d’une excellente bande originale signée Warren et Robin, Banana Split fait partie des monuments méconnus du genre musical.

42nd STREET – Lloyd Bacon (1933)

42nd Street est l’un des comédies musicales les plus célèbres de l’avant-guerre, mais il s’agit d’une intrigue assez typique, centrée sur le suspens entourant la préparation d’un show, la mise en scène de Lloyd Bacon, et le duo qu’il forme avec le chorégraphe Busby Berkeley (pour sa première collaboration avec la Warner), lui donnent un ton plus original et audacieux que celui de Prologue, autre concrétisation plus tardive (1933) de leur magnifique complicité artistique.

ARTHUR FREDD : LE MAGICIEN DE LA MGM

Après avoir travaillé longtemps à la MGM comme compositeur, Arthur Freed commença en 1939 une extraordinaire carrière de producteur qui en fit le maître incontesté de la comédie musicale. Les succès remportés par Arthur Freed, qui fut le « promoteur » des plus prestigieuses comédies musicales des années […]