Miklós Rózsa étudie au conservatoire de Leipzig et rencontre le compositeur Arthur Honegger à Paris. En 1937, il compose sa première musique de film pour Le Chevalier sans armure. Sa collaboration avec les producteurs britanniques Alexander et Zoltan Korda aboutit à des œuvres musicales remarquables comme Les Quatre Plumes blanches, Le Voleur de Bagdad et Le Livre de la jungle. En 1940, il émigre en Californie et se fait connaître par ses musiques de film, notamment dans le film noir et le film historique. Il collabore avec des réalisateurs de renom comme Billy Wilder, Fritz Lang, George Cukor et Vincente Minnelli. En 1945, il remporte son premier Oscar pour la musique du film La Maison du docteur Edwardes d’Alfred Hitchcock. Cependant, c’est son travail sur les péplums comme Ben-Hur, Le Roi des rois et Le Cid qui le rend célèbre à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Lorsque le péplum devient désuet, sa carrière ralentit et il compose moins de films, souvent empreints de nostalgie pour le cinéma classique. En 1977, il compose la musique du film Providence d’Alain Resnais, qui obtient le César de la meilleure musique. Il termine sa carrière en 1982 en parodiant sa propre musique dans la comédie Les Cadavres ne portent pas de costard.

Assurance sur la mort (Double Indemnity) de Billy Wilder (1944)
La Maison du docteur Edwardes (Spellbound) d’Alfred Hitchcock (1945)
Le Poison (The Lost Weekend) de Billy Wilder (1945)
L’Emprise du crime (The Strange Love of Martha Ivers) de Lewis Milestone (1946)




Né à Budapest le 18 avril 1907, il commence par étudier le violon avec Lajos Berkovits ; puis, tout en recevant une formation de chimiste, il travaille le piano et décide, en 1925, de poursuivre ses études au conservatoire de Leipzig, où il est l’élève de Hermann Grabner (piano et composition), de Karl Straube (orgue) et de Theodor Kroyer (musicologie). Il en sort diplômé en 1929 et fait jouer la même année sa première œuvre importante, Variations sur un chant paysan hongrois pour violon et orchestre. Il s’installe à Paris en 1931 et présente sa musique avec succès un peu partout en Europe, notamment Thème, variations et finale pour orchestre, op. 13 (1933, révisé en 1943), dirigé par les plus grands chefs du moment : Charles Münch à Paris, Bruno Walter à Amsterdam, Leonard Bernstein pour ses débuts à la tête de l’Orchestre philharmonique de New York (1943), plus tard Georg Solti… Il rencontre Arthur Honegger, qui le pousse à s’intéresser à la musique de film et le recommande chez Pathé-Nathan. Puis il se fixe à Londres, en 1935, et travaille la direction d’orchestre au Trinity College of Music. De 1938 à 1942, il est directeur musical de la compagnie cinématographique d’Alexander Korda, d’abord à Londres puis aux États-Unis (Les Quatre Plumes blanches, 1939 ; Le Voleur de Bagdad, 1940). Ses Three Hungarian Sketches pour orchestre, op. 14 (1938, révisées en 1958), remportent un véritable triomphe.
Les Tueurs (The Killers) de Robert Siodmak (1946)
Quand la ville dort (The Asphalt Jungle) de John Huston (1950)
Ivanhoé (Ivanhoe) de Richard Thorpe (1952)
Les Chevaliers de la Table ronde (Knights of the Round Table) de Richard Thorpe (1953)




En 1937 et 1938, il reçoit à deux reprises le prix François-Joseph à Budapest. En 1940, il émigre aux États-Unis et s’installe à Hollywood, où il compte parmi les principaux compositeurs qui se consacrent au septième art. Il travaille à la M.G.M. (1948-1962) et enseigne à l’université de Californie du Sud à Los Angeles (1945-1965). Il acquiert la nationalité américaine. Il est président des Screen Composers of the U.S.A., de la Young Musician’s Federation et de l’American Composer’s and Conductor’s Association. Il continue à écrire pour le concert : son Concerto pour cordes (1943, révisé en 1957) est joué dans les principaux orchestres américains. Il compose un Concerto pour violon à l’intention de Jascha Heifetz, qui le crée à Dallas en 1956, un Concerto pour piano pour Leonard Pennario, qui le crée en Italie en 1966, et un Concerto pour violoncelle pour János Starker, qui le crée à Berlin en 1969. Plus tard, c’est Pinchas Zukerman qui crée son Concerto pour alto (1984). On lui doit également Sérénade (1932, révisée en 1946 sous le titre Sérénade hongroise), Sinfonia concertante pour violon, violoncelle et orchestre (1966), deux quatuors à cordes (1950 et 1981), une Sonate pour flûte et piano (1983) et une Sonate pour clarinette seule (1987). Toutes ces œuvres révèlent sa double filiation esthétique : un langage néo-classique à l’écriture polyphonique solidement structurée, héritage de la formation reçue dans la patrie de Bach, et des harmonies et des rythmes qui reconstituent l’univers de la musique populaire hongroise dans lequel s’est déroulée son enfance. Mais, comme Bartók et Kodály, Rózsa ne procède jamais par citation. Il recrée à sa façon un folklore imaginaire.
La Vie passionnée de Vincent van Gogh (Lust for Life) de Vincente Minnelli (1956)
Ben-Hur de William Wyler (1959)
Le Monde, la Chair et le Diable (The World, the Flesh and the Devil) de Ranald MacDougall (1959)
Le Cid (El Cid) d’Anthony Mann (1961)




Malgré cette importante production, c’est surtout comme compositeur de musique de film que Miklós Rózsa a marqué son époque. Son écriture, très brillante, repose ici sur les canons du romantisme et de la grandiloquence wagnérienne. Il adopte une démarche analogue à celle d’Erich Wolfgang Korngold, de Max Steiner, de Franz Waxman ou de Dimitri Tiomkin, autres compositeurs originaires d’Europe centrale qui ont fait l’essentiel de leur carrière dans les studios de Hollywood. En dehors des musiques de film déjà citées, il a signé une centaine de partitions, notamment celles du Jungle Book (Livre de la jungle, Zoltán Korda, 1942), The Lost Weekend (Le Poison, Billy Wilder, 1945), The Naked City (La Cité sans voiles, Jules Dassin, 1948), Secret Beyond the Door… (Le Secret derrière la porte, Fritz Lang, 1948), Asphalt Jungle (Quand la ville dort, John Huston, 1950), Quo Vadis ? (Mervyn LeRoy, 1951), Knights of the Round Table (Les Chevaliers de la Table ronde, Richard Thorpe, 1953), A Time to Love and a Time to Die (Le Temps d’aimer et le temps de mourir, Douglas Sirk, 1958), Le Cid (Anthony Mann, 1961), Providence (Alain Resnais, 1977) – dont la Valse crépusculaire est passée à la postérité –, Time after Time (C’était demain, Nicholas Meyer, 1979), Eye of the Needle (L’Arme à l’œil, Richard Marquand, 1981). Il meurt à Los Angeles le 27 juillet 1995. [Alain PÂRIS, « RÓZSA MIKLÓS (1907-1995) », Encyclopædia Universalis]
Le Roi des rois (King of Kings) de Nicholas Ray (1961)
La Vie privée de Sherlock Holmes (The Private Life of Sherlock Holmes) de Billy Wilder (1970)
Providence d’Alain Resnais (1977)
Fedora de Billy Wilder (1978)
Les Cadavres ne portent pas de costard (Dead Men Don’t Wear Plaid) de Carl Reiner (1982)





BANDES ORIGINALES – BERNARD HERRMANN
Véritable père de la modernité en matière de musique de film, le compositeur et chef d’orchestre américain Bernard Herrmann a trouvé ses alliances les plus fécondes avec Orson Welles et Alfred Hitchcock ; celles-ci ne doivent cependant pas faire oublier ses collaborations avec de nombreux autres réalisateurs, au premier rang desquels Brian De Palma et François Truffaut.
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