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ALFRED HITCHCOCK : Sur la piste du crime (période 1929-1939)

La première expérience parlante d’Hitchcock, ce sera Blackmail (Chantage, 1929). Aujourd’hui, cette œuvre conserve une authentique modernité. L’auteur y installe des personnages et des situations qui alimenteront ses films postérieurs : la femme coupable, le policier amoureux de la femme qu’il doit arrêter, l’union terrible par un secret encore plus terrible, l’itinéraire vécu par un couple et la traversée des apparences.

THE LODGER (Les Cheveux d’or) – Alfred Hitchcock (1927)

Une femme blonde est découverte morte dans une rue de Londres : le Vengeur a encore frappé. Peu après, un jeune homme prend une chambre dans une pension proche du quartier où ont eu lieu les crimes… Le jeune Hitchcock avait déjà réalisé deux films lorsque le producteur Michael Balcon lui proposa d’adapter une pièce de Marie Belloc-Lowndes inspirée du cas de Jack l’Éventreur. Cette histoire sombre lui donna l’occasion de forger ses premières armes en matière de suspense et d’angoisse. Tout Hitchcock est déjà là, chaque plan de ce chef-d’œuvre du muet témoignant de la précision et du sens du récit du maître anglais. Lorsqu’ils découvrirent le film, le public et la presse unanimes reconnurent la naissance d’un génie.

ALFRED HITCHCOCK : Un anglais bien tranquille (période 1899-1929)

Alfred Hitchcock est né en Angleterre, le 13 août 1899, au sein d’une famille de catholiques. Son père était un riche marchand de volailles. Il aimait le théâtre, mais se voulait rigoureux en matière de discipline et de religion. L’enfance heureuse d’Alfred fut marquée par un incident qu’il n’oubliera jamais. A six ans, il commit une bêtise qui fâcha fort ses parents. Ils l’envoyèrent porter une lettre au commissariat. Après avoir lu la missive, le planton enferma l’enfant dans une cellule. L’incarcération dura cinq minutes, mais Alfred Hitchcock s’en souviendra toute son existence. Il expliquera que c’était à l’origine de sa peur des policiers.

NORTH BY NORTHWEST (La Mort aux trousses) – Alfred Hitchcock (1959)

Publicitaire sans histoire, Roger Thornhill se retrouve soudain plongé malgré lui dans une histoire d’espionnage hallucinante qui le mène des rues de New York aux vertigineux sommets du mont Rushmore. Tourné entre Vertigo (Sueurs froides) et Psychose, North by northwest (La Mort aux trousses) est animé par un souffle de légèreté. Le film est à juste titre reconnu comme le plus grand thriller comique d’Hitchcock, qui parvient ici à concilier audace morale et grand succès populaire. Il deviendra un exemple pour la génération suivante des films d’espionnage, James Bond inclus.

REAR WINDOW (Fenêtre sur cour) – Alfred Hitchcock (1954)

Immobilisé dans son appartement avec une jambe cassée, le photographe L.B. Jefferies observe ses voisins, leur prêtant des vies imaginaires, jusqu’à ce qu’un cri dans la nuit le persuade que l’un d’eux est un meurtrier. Avec Rear Window (Fenêtre sur cour), Hitchcock montre qu’il peut être dangereux d’épier ses voisins. Dans ce thriller haletant, une curiosité bien naturelle – et sans doute compréhensible – envers la vie des autres plonge James Stewart et Grace Kelly dans un cauchemar de meurtre et de suspense. 

THE PARADINE CASE (Le Procès Paradine) – Alfred Hitchcock (1947)

Les créations d’Hitchcock ont toujours été étroitement liées aux producteurs qui l’ont fait travailler, parfois même très étroitement. C’est particulièrement vrai pour The Paradine case (Le Procès Paradine), qu’Hitchcock réalisa pour David O. Selznick. Bien que surveillé de très près par son producteur, qui garda la main mise sur le film du début à la fin de la production, le réalisateur parvint néanmoins à signer une œuvre qui, indéniablement, porte sa marque. 
Accusée de meurtre, la belle Mrs Paradine n’a pas de mal à convaincre son avocat de son innocence. Le procès semble gagné d’avance. C’est sans compter avec les sentiments des uns et des autres…

DIAL M FOR MURDER (Le Crime était presque parfait) – Alfred Hitchcock (1954)

Quand Tony Wendice, ancien joueur de tennis, décroche son téléphone, le sort de sa femme semble scellé. Mais le crime qu’il a mis au point depuis des années est-il si implacable qu’il le croit..? Pour son quatrième film tourné avec la Warner Bros, Hitchcock s’attacha à une pièce de théâtre à succès et accepta de réaliser Dial M for murder (Le Crime était presque parfait) en relief. Malgré les contraintes techniques que cela imposait, il signa une œuvre singulière, un huis clos riche de tous les éléments hitchcockiens : psychologie, intrigue amoureuse, humour et suspense. Le film fournit l’occasion de la première collaboration du maître avec Grace Kelly, qui dévoile ici tous ses talents.

VERTIGO (Sueurs froides) – Alfred Hitchcock (1958)

Vertigo (Sueurs froides) est le meilleur film d’Hitchcock, et même l’un des meilleurs jamais tournés. Pourtant, lors de sa sortie, sa qualité de chef-d’œuvre ne fut pas tout de suite reconnue par le public et la critique. Bien qu’il soit centré sur un meurtre, ce n’est pas à proprement parler un film policier mais, selon les mots de son auteur, « une histoire d’amour au climat étrange ».

STRANGERS ON A TRAIN (L’Inconnu du Nord-Express) – Alfred Hitchcock (1951)

Basé sur un roman de Patricia Highsmith et, à l’origine, mis en forme par Raymond Chandler, Strangers on a train (L’Inconnu du Nord-Express) ne doit pourtant ses qualités qu’à Alfred Hitchcock. Après avoir écarté le travail de son scénariste, le réalisateur reprit les choses en main de manière magistrale, montrant une fois de plus de quoi il était capable, seul. Ce film réalisé avec maestria, d’une rigueur cinématographique absolue, est une des œuvres les plus populaires d’Hitchcock. 

TO CATCH A THIEF (La Main au collet) – Alfred Hitchcock (1955)

Ancien cambrioleur, « le Chat » doit prouver qu’il n’est pas responsable d’une nouvelle série de vol de bijoux sur la Côte d’Azur. L’intrigue policière sert de prétexte à un badinage plein de grâce et d’ironie. Les années 1950 comptent parmi les plus productives d’Hitchcock. En 1954, avec Grace Kelly et Cary Grant, le réalisateur tourna dans le sud de la FranceTo Catch a thief  (La Main au collet), une intrigue policière largement teintée d’humour et d’une grande beauté visuelle. Terminé en studio à Hollywood, ce « film léger », selon les termes d’Hitchcock lui-même, mais d’un charme irrésistible, obtiendra l’oscar de la meilleure photographie l’année suivante.

NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946)

Il est des sujets qui donnent des ailes à Hitchcock. L’amour en fait partie. Le film sorti en 1946, sur lequel le réalisateur avait commencé à travailler avec son scénariste Ben Hecht avant même la fin de la guerre, transcende les genres cinématographiques et atteint au chef-d’œuvre absolu. Plus encore qu’avec le scénario, c’est derrière la caméra qu’Hitchcock donna la mesure de son talent, façonnant Notorious au gré du tournage avec une maîtrise vérifiée à chaque instant.

SABOTAGE (Agent secret) – Alfred Hitchcock (1936)

Londres est victime d’un sabotage qui plonge la ville dans le noir. La police soupçonne Carl Verloc. Le tenancier d’un cinéma de quartier pourra-t-il, bien que surveillé, continuer ses activités terroristes sans causer sa propre perte ? À la sortie de Sabotage (Agent secret), en 1936, le public comme la presse cria au scandale. On n’assassine pas de la sorte un jeune garçon ! Ce jugement moral fait fi des qualités extraordinaires du chef-d’œuvre le plus sombre de la période anglaise d’Hitchcock. Sabotage est un film d’une grande rigueur qui s’inscrit parmi les meilleurs thrillers psychologiques du maître.

LE POIDS DU PASSÉ DANS LE FILM NOIR

Les héros du film noir sont souvent des êtres hantés par leur passé. De fait, ce poids du passé est sans doute l’un des thèmes majeurs du genre. Dans le classique de Robert Siodmak The Killers (Les Tueurs, 1946), basé sur la nouvelle d’Ernest Hemingway, le personnage principal, Swede (Burt Lancaster), attend avec résignation d’être tué par deux voyous, sachant que son passé a fini par le rattraper…