Le Film Noir

THEY LIVE BY NIGHT (Les Amants de la nuit) – Nicholas Ray (1948)

C’est le premier film de Nicholas Ray, et l’on y trouve tous les thèmes de ses films ultérieurs, Rebel Without a Cause (La Fureur de vivre) notamment, son oeuvre la plus célèbre, bien moins réussie pourtant que ces Amants. Comme James Dean, Farley Granger est un ado. Une victime, donc, aux yeux de Ray, persuadé que la jeunesse ne peut qu’être détruite par des adultes qui ont renié leur pureté. Il rencontre une jeune fille qui pourrait l’aider à racheter son passé de délinquant, mais sur eux la pression est trop forte et la mort les attendra au bout de leur périple. « Ce n’est pas un film de gangsters, un récit sordide de sang et de misère, précise Nicholas Ray à ses producteurs, mais l’histoire d’amour de deux jeunes gens qui n’ont jamais été correctement présentés au monde. »

Terrifiés par le pamphlet social qu’ils sentent en filigrane (l’action se situe dans les années 1930, en pleine crise économique), les responsables du studio RKO repoussent, remanient, censurent le scénario. Ray parvient néanmoins à tirer d’une histoire affadie un film lyrique, intense. Dur, implacable même, où les deux héros, admirablement interprétés, connaissent si bien les pièges de la vie qu’ils osent à peine s’aimer. Ils semblent même s’étreindre avec d’infinies précautions, comme s’ils étaient de cristal, comme si la moindre caresse pouvait les casser. Seule la nuit les protège, d’où l’importance du titre original (« Ils vivent la nuit »). Quand l’aube se lève, en effet, la tragédie frappe sans pitié ces innocents, égarés dans un monde impur, donc vainqueur. [Télérama – P. Murat – juillet 2011]


They Live by Night (Les Amants de la nuit) instaure une ambiance presque élégiaque en opposant les sentiments des jeunes amants, Bowie (Farley Granger) et Keechie (Cathy Q’Donnell), à l’insensibilité du monde qui les entoure. Ce film de Nicholas Ray a quelque chose d’une fable. Avec leurs drôles de noms – Bowie, Keechie, T-Dub, Chickamaw -, ses personnages évoluent loin du monde ordinaire, dans un univers plein de garages sordides et de motels miteux et une atmosphère à la fois prolétaire et mythique. La vue aérienne sur la voiture lancée à vive allure au début du récit est volontairement omnisciente plutôt qu’intime, aliénante plutôt qu’engageante. 

Parce que les amants en cavale sont encore des adolescents, l’ironie désespérée de They Live by Night est encore accentuée par la jeunesse et l’innocence mêmes de ces deux « hors-la-loi ». Comme l’explique un intertitre : « Ce garçon et cette fille n’ont jamais été correctement initiés au monde dans lequel nous vivons. Pour raconter leur histoire, Ils vivent la nuit. » Comme le montre aussi un bref prologue Bowie et Keechie ne sont pas des voleurs comme les autres. Bowie est en réalité trop naïf pour survivre. Non seulement parce qu’il n’est qu’un « gamin » (le surnom que lui donne la presse pour pimenter le récit de sa cavale) qui se prend pour un homme, mais également parce que sa naïveté permet à de vrais brigands comme T-Dub (Jay C. Flippen) et Chickamaw (Howard Da Silva) de profiter de lui. Sinon, comment l’auraient-ils persuadé que la seule façon de se disculper d’une accusation de meurtre est de prendre un avocat, et que la seule façon de pouvoir se payer un avocat est d’aider ses amis à cambrioler une banque ?

À peine ses compères l’ont-ils introduit dans leur milieu violent que Bowie est blessé et qu’ils se réfugient chez Keechie, qui est forcée de panser ses plaies. Bien que la jeune fille fasse d’abord preuve de rancune, voire de mépris à l’égard de Bowie, l’intimité des soins qu’elle lui prodigue suscite chez le spectateur l’attente de l’histoire romantique annoncée dans le prologue (et dans les publicités). Ils n’ont rien de glamour, mais il se dégage des jeunes acteurs une fraîcheur et une beauté que Ray souligne en les cadrant à côté des deux truands usés et amochés. Même quand ils se disputent, il est clair que Bowie et Keechie sont faits l’un pour l’autre. Mais le bon sens de la jeune fille ne suffit pas à protéger Bowie de sa propre ingénuité. Même si elle parvient à le soustraire à l’influence de T-Dub et de Chickamaw, le couple ne pourra pas s’affranchir des contraintes de la société. 

Comme la marche nuptiale discordante qui retentit quand ils pénètrent dans l’agence où on leur vend une « cérémonie de luxe avec photo des jeunes mariés », Ia médiocrité et l’insensibilité du monde réel déteint sur leur amour. Il leur fait miroiter l’espoir de pouvoir s’échapper, comme dans ce bungalow perdu où ils trouvent temporairement refuge, dressent un sapin de Noël et s’offrent des cadeaux. Puisque Bowie est coupable, les standards hollywoodiens dictent qu’il doit mourir. Mais contrairement à la vision déterministe de Fritz Lang dansYou Only Live Once (J’ai le droit de vivre, 1937), Ray ne laisse jamais entendre que  le sort de son héros est dû à un implacable destin plutôt qu’à une simple malchance. Le fait que Keechie survive renouvelle le modèle du couple en cavale en lui offrant un nouveau dénouement. Le sapin de Noël et les menus cadeaux qu’ils laissent derrière eux lorsqu’ils s’enfuient du bungalow symbolisent l’espoir et la bonté qui les ont aidés à tenir durant leur courte vie commune. 

Certains estimeront que les relations poignantes des héros de You Only Live Once et de They Live by Night, avec leur cérémonie de mariage, leurs décorations de Noël et leur fidélité à toute épreuve, tiennent plus du drame romantique que du film noir. L’aspect le plus sombre des deux films, en particulier dans le contexte d’Hollywood, réside dans le décès d’au moins un des deux partenaires. Et si les héros de Fritz Lang sont jeunes, Bowie et Keechi sont presque des enfants. Bien entendu, l’une des principales raisons de cette fin tragique est le concept de rétribution morale, la nécessité, tant du point de vue dramatique qu’en vertu du code de censure hollywoodien, de faire périr le coupable. C’est en soulignant l’innocence des protagonistes innocence véritable pour Eddie, qui n’est pas coupable du crime pour lequel il est condamné, et émotionnelle pour Bowie, qui est victime de la duplicité de ses complices plus âgés, que des cinéastes comme Lang et Ray rende encore plus sombres ces histoires de jeunes amants en cavale et les enracinent profondément dans l’histoire du film noir[Film Noir 100 All-Time Favorite – Paul Duncan, Jürgen Müller – Edition Taschen – (2013)]


« L’amour fou isole les amants, leur fait dédaigner les conventions sociales, rompt les liens familiaux habituels et finit par les mener à leur perte. Cet amour effraie la société, il la choque profondément. Et la société fait tout ce qui est en son pouvoir pour séparer ces amants, comme elle le ferait avec deux chiens dans la rue. » Luis Buñuel


1946. Nicholas Ray a trente-cinq ans. Il a été l’assistant d’Elia Kazan pour A Tree Grows in Brooklyn (Le Lys de Brooklyn). John Houseman, avec qui il a déjà travaillé à plusieurs reprises, en réalisant notamment pour lui une version radiophonique de Sorry, Wrong Number, lui demande d’écrire un scénario à partir du roman d’Edward Anderson « Thieves Like Us », dont les droits appartiennent à la RKO. C’est alors que Dore Schary arrive – au début de 1947 – à la tête de la compagnie. Schary est séduit par le scénario de Nicholas Ray et il est décidé que, dans un premier temps, Ray assurera tous les essais du film. Pour Ray, il semble évident qu’il sera le metteur en scène de l’œuvre. La RKO est plus dubitative… Houseman demande parallèlement à Charles Schnee de travailler sur le scénario de Ray. Le tournage commence enfin en juin 1947, sous la direction de Ray, qui a choisi de faire jouer ses deux héros par Cathy O’Donnell et Farley Granger – ils ont l’un et l’autre vingt-deux ans – sous contrat chez Samuel Goldwyn. Ray insiste dès le début du tournage pour pouvoir utiliser un hélicoptère lors de la réalisation de la séquence de la fuite des criminels, au lieu d’une simple grue. Il met au point le plan, aidé de Paul Ivano et d’un pilote des marines, prenant des risques inhabituels. Tourné sous le titre de « Your Red Wagon », le film devient « The Twisted Road », et sa distribution est prévue pour juillet 1948, mais, en mai, Howard Hughes devient le tout-puissant patron de la RKO. En juin, Dore Schary quitte la compagnie. La sortie de « The Twisted Road » est repoussée mais le film fait l’objet d’une distribution en Grande-Bretagne à la fin de 1948, sous le titre de They Live by Night. Ce sera du reste son titre définitif, lorsque le film sera finalement distribué aux États-Unis, en novembre 1949, plus de deux ans après la fin du tournage. Ce retard semble d’ailleurs plus être dû au désordre qui régnait à la RKO sous Howard Hughes, dont les activités n’étaient pas uniquement d’ordre cinématographique, qu’à une véritable volonté d’occulter l’œuvre de Nicholas Ray. Celui-ci a volontiers reconnu que They Live by Night était son film préféré, en même temps que son premier film. 

Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, They live by night ne sera qu’accessoirement la description d’une folle cavale à la Bonnie and Clyde. Ce qui passionne Nicholas Ray, ce sont – comme dans Rebel Without a Cause (La Fureur de vivre, 1955) -les rapports entre des adolescents et le monde qui les entoure. De même que Bowie, le héros de ce film, Jim Stark, celui de Rebel Without a Cause , sera abattu par la police pour avoir voulu vivre trop intensément, trop vite et trop tôt. 

À peine Ray a-t-il d’ailleurs montré ses deux jeunes héros qu’il brise brusquement le rythme par sa scène filmée en hélicoptère comme s’il voulait déjà témoigner du drame futur. Le mariage de Bowie er de Keechie marque cette opposition entre un couple épris et idéaliste, et un monde extérieur hostile, corrompu (le juge de paix) et égoïste. 

L’inquiétude que portait sourdement le film trouve sa concrétisation dans la scène superbe du night-club, au cours de laquelle tout va basculer. Au début de cette séquence, Bowie et Keechie sont amoureux et insouciants mais, au fur et à mesure que l’action se déroule, l’atmosphère se tend, et les deux jeunes gens deviennent dès lors adultes. Le drame est plus imminent que jamais. « Je pense que j’aime They Live by Night parce que chacun de ses défauts est mien » déclarait Ray. Le sublime dernier plan voit le visage de Keechie peu à peu recouvert par l’obscurité. La Nuit a repris ses amants. Le Jour les inondait d’une lumière trop crue. Seule, la Nuit leur apportera le bonheur et la sérénité. [Le film noir – Patrick Brion – Editions de la La Martinière (2004)]


LE FILM NOIR
Comment un cycle de films américains est-il devenu l’un des mouvements les plus influents de l’histoire du cinéma ? Au cours de sa période classique, qui s’étend de 1941 à 1958, le genre était tourné en dérision par la critique. Lloyd Shearer, par exemple, dans un article pour le supplément dominical du New York Times (« C’est à croire que le Crime paie », du 5 août 1945) se moquait de la mode de films « de criminels », qu’il qualifiait de « meurtriers », « lubriques », remplis de « tripes et de sang »… Lire la suite


La première image, avant même le générique, montre des amoureux se réchauffant à la flamme de leur amour ; scène dont la promesse de bonheur est anéantie par la sentence qui s’inscrit sur l’écran, scellant leur condamnation : « Ce garçon et cette fille n’ont jamais été préparés à vivre dans le monde qui est le nôtre ». Puis, pendant que ,se déroule, le générique, on voit une vue, en plongée d’une voiture filant à toute allure sur une route de campagne, pleine d’hommes aux visages patibulaires. La mise en scène de Nicholas Ray ne cesse de jouer, tout au long du film, de ce type de contrastes visuels et émotionnels. Son romantisme est souvent brisé par des scènes d’une incroyable violence ; ainsi la séquence où Chickamaw casse, dans un geste maladroit, des petits ornements destinés au sapin de Noël, détruisant par là, symboliquement, l’espoir qu’ont les fugitifs de vivre comme tout le monde. La violence est un cercle vicieux qui est fatal à certains – Chickamaw – qui empêche les autres – Bowie et Keechie – d’accomplir leur rêve. L’auto-destruction de Chickamaw et la mort de Bowie (dont Mattie est responsable) prouvent que les amoureux ne peuvent ni fuir ni oublier le monde noir et sanglant où le sort les a fait naître.

ON SET – They Live by Night (Nicholas Ray, 1949)

Dès son premier film, Nicholas Ray, en s’inspirant de Lang et de Walsh, a été attiré par le thème des amants traqués. Mais la jeunesse et la vulnérabilité de Bowie et de Keechie les distinguent de leurs modèles dans You Only Live Once et High Sierra (La Grande évasion) ; la douceur chaleureuse de Keechie contraste tout particulièrement avec le personnage de Annie Laurie Starr dans Gun Crazy (Le Démon des armes de Joseph H. Lewis. Keechie n’a rien de l’habituelle « veuve noire » ; elle ressemblerait plutôt à une madone, ajoutant une touche quasi religieuse au film. Notons que, dans They Live by Night, la course contre la fatalité s’interrompt parfois au cours de scènes où Ray s’attarde à filmer les moments de chaude intimité qui sont accordés aux jeunes gens. Ce procédé subtil rend d’autant plus tragique le dénouement pourtant prévisible.

ON SET – They Live by Night (Nicholas Ray, 1949)

Le lien qui unit les amants établit un contrepoint à l’hostilité du monde extérieur. Méfiants au départ, une sorte de gêne ambiguë s’installe pendant que Keechie soigne les blessures de Bowie, puis leur amour finit par se lire dans leurs yeux. Avec le mariage, Bowie acquiert le sens de ses responsabilités. Après qu’il a été trahi et tué, Keechie laisse échapper un murmure de tendresse ; elle s’éloigne, tournant le dos à la caméra tout en lisant la lettre de Bowie puis elle se retourne soudain, face à l’objectif, prononçant tout haut les mots de la fin : « Je t’aime ». C’est la dernière image du film. Elle exprime l’inéluctable mort de l’amour, essentiellement éphémère : le bonheur qu’illustrait la première séquence n’est jamais qu’un moment face à l’éternité. [Encyclopédie du film Noir – Alain Silver et Elizabeth Ward – Ed Rivages (1979)]

ON SET – They Live by Night (Nicholas Ray, 1949)

L’histoire :

Deux criminels endurcis Chickamaw et T-Dub, se sont enfuis de prison, avec Bowie, un jeune homme naïf. Tous trois font un hold-up dans une banque. Ensuite, Bowie est blessé dans un accident d’auto dont Chickamaw est responsable et Keechie, la fille d’un homme qui les a aidés dans leur évasion, le soigne et le ramène à la vie. Bowie et Keechie tombent amoureux et se marient, essayant d’oublier le passé. Ils vivent sur leur part de butin. Mais Chickamaw et T-Dub forcent Bowie à faire un autre hold-up. T-Dub est tué ; une violente querelle éclate entre Chickamaw et Bowie lorsqu’ils s’enfuient en voiture. Ils se séparent. Plus tard Chickamaw est abattu par la police. Mattie, la sœur de T-Dub, cherchant à faire sortir son mari de prison, donne Bowie aux flics contre sa liberté, au moment où celui-ci s’apprêtait à partir pour vivre avec Keechie à l’étranger. Il doit fuir, abandonnant Keechie enceinte. Les flics tirent sur Bowie et il meurt ; Keechie est inconsolable. Mais elle trouve la confirmation de l’amour de Bowie dans une lettre écrite avant sa mort.


NICHOLAS RAY
En apportant, dans le système hollywoodien, une vision romantique et désespérée de l’Amérique, Nicholas Ray s’est imposé comme l’un des auteurs les plus originaux de la génération d’après-guerre. Obsédé par la crise de la civilisation américaine et fasciné par la jeunesse, ce cinéaste romantique et écorché a laissé une œuvre qui, rétrospectivement, paraît singulièrement prémonitoire. Méconnu dans son propre pays, il est resté un mythe exemplaire pour bon nombre de cinéastes européens;


Les extraits

L’AMOUR EN CAVALE
La quintessence de ce que Buñuel appelle « l’amour fou » a très souvent été associée aux couples fugitifs, pas seulement dans le film noir mais au cinéma en général. Les couples en cavale sont des parias et des hors-la-loi, traqués et condamnés d’avance, généralement morts ou agonisants à la fin du film. Beaucoup, sinon la plupart, furent réalisés pendant la période classique du film noir, dans les 15 ans qui s’écoulèrent entre You Only Live Once (J’ai le droit de vivre, 1937) et Where Danger Lives (Voyage sans retour, 1950). Le caractère obsessionnel de l’amour et l’aliénation sociale des fugitifs sont par excellence des thèmes du Noir.



IN A LONELY PLACE (le Violent) – Nicholas Ray (1950)
Si Nicholas Ray est reconnu pour son intégrité et sa sensibilité rares, en particulier avec les acteurs, aucun de ses films n’est plus abouti ni plus profond que In a Lonely Place (Le Violent). Parmi les deux douzaines de longs métrages qu’il a réalisés, chacun contient des scènes inoubliables, à commencer par Rebel Without a Cause (La Fureur de vivre, 1955). Mais plus d’un demi-siècle plus tard, c’est In a Lonely Place qui sort le plus nettement du lot et garde le plus de vitalité.

PARTY GIRL (Traquenard) – Nicholas Ray (1958)
L’œuvre de Nicholas Ray offre quelques réussites éblouissantes, dont le charme emporte les réserves que peuvent parfois susciter des conventions trop voyantes ou des facilités de scénario. Moins maîtrisé que le violent Johnny Guitar, moins constamment lyrique que l’envoûtant Wind across the everglades (La Forêt interdite), Party Girl (Traquenard), reste un de ses plus fascinants chef-d’ œuvre, grâce à la présence irradiante de Cyd Charisse, au comble de sa beauté.

JOHNNY GUITAR – Nicholas Ray (1954)
Ce film, que les années ont transformé en « western classique », certains le considéraient en son temps comme un « faux western », ou bien comme un « super western », le genre n’étant là que prétexte pour mieux déguiser un manifeste contre le maccarthysme. Avoué ou implicite, le critère de jugement est la fidélité au western.



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