Le Film français

LES DIABOLIQUES – Henri-Georges Clouzot (1955)

Michel Delasalle est un tyran. Il dirige son épouse, sa maîtresse et son pensionnat pour garçons avec la même poigne de fer. Liées par une étrange amitié, les deux femmes se serrent les coudes. A coups d’images blanches comme des lames de couteaux, Henri-Georges Clouzot triture les miettes d’une histoire d’amour déchue. Impossible de comprendre comment « les diaboliques » ont pu succomber aux charmes autoritaires du directeur d’école. De leur passé passionnel, il ne reste que la violence vengeresse et une trouble complicité qui guide tout le film, jouant avec nos nerfs. Les sentiments voguent de l’une à l’autre, se déguisent ou se révèlent. Un transfert s’opère : les criminelles passent de la cruauté masculine à celle de la vie. [(Marine Landrot – Télérama – septembre 2016)]

LES DIABOLIQUES – Henri Georges Clouzot (1955) – Véra Clouzot, Simone Signoret

« Véra (qui était l’épouse de Clouzot)) lit tous les livres pour voir ceux dont on pourrait tirer un film. Nous bavardons interminablement le soir. Nous ne nous endormons jamais avant quatre ou cinq heures du matin. Une fois il était minuit, on allait éteindre la lumière. Je dis à Véra : «Tu devrais lire ça tout de même.» C’était un roman policier : « Celle qui n’était plus », de Boileau et Narcejac. À deux heures du matin, à mon tour, j’avais envie de dormir. Mais Véra me dit : « il y a là-dedans une idée formidable. Ne dors pas. Il faut que tu le lises.» Elle était d’autant plus désintéressée que le rôle principal était celui d’un quadragénaire bedonnant. Je lis, mais je suis déçu. À la moitié du bouquin, j’avais découvert le truc. Elle me dit : « Continue ! » À quatre heures du matin, je finis le bouquin. À neuf heures et demie, j’avais acheté les droits. » – Henri-Georges Clouzot


Dans leurs Mémoires, Boileau et Narcejac se souviennent de leurs rencontres avec le réalisateur. Ils sont deux auteurs encore inconnus : la notoriété et la réputation de Clouzot les intimident. Thomas Narcejac en esquisse le portrait : « D’abord, il avait des sourcils extrêmement fournis, d’où cette espèce de regard embusqué qui semblait prendre avec amusement votre mesure. Et puis il avait une certaine façon de fumer la pipe, comme quelqu’un qui ne ferait que tremper ses lèvres dans un verre d’alcool : toutes petites bouffées économes, rapides pauses méditatives, et soudain un vif sourire carnassier précédant la question : « Qu’est-ce que vous en pensez ? » Et alors il vous guettait et on se sentait un peu idiots.» Pierre Boileau ajoure quelques traits : « Il aimait se tenir perché, sur le bras d’un fauteuil, sur le coin d’une table, balançant une jambe, toujours plus ou moins en mouvement, maîtrisant mal une sorte de trépidation intérieure.) Thomas Narcejac complète le tableau : « Il y avait en lui une salle des machines toujours sous pression. Au fond, je crois que ses interlocuteurs lui servaient à faire de la balle au mur, à relancer sans cesse une réflexion qui avait besoin de rebondir sur un obstacle. » [Clouzot cinéaste – José-Louis Bocquet – Marc Godin – La Table Ronde]

Après quelques rendez-vous, Clouzot rompt tout contact avec les deux romanciers. Son silence dure plusieurs mois. Boileau et Narcejac s’inquiètent. Un de leurs amis leur explique que c’est ainsi que Clouzot procède. S’il est séduit par une histoire, il en bloque les droits durant un an. Ensuite ou bien l’histoire continue à le séduire, ou bien il se détache d’elle Le tandem est terriblement déçu. En réalité, comme à son habitude, le cinéaste a démonté le roman mais il n’arrive pas à reconstruire un script satisfaisant. Il doit leurrer son spectateur deux heures durant, le mystifier, pour lui faire comprendre sa méprise en un seul plan.

À Hollywood, Alfred Hitchcock se déclare prêt à acheter Celle qui n’était plus. Cela conforte-t-il Clouzot dans son projet ? Ou tout simplement at-il enfin trouvé l’angle qui va lui permettre de s’approprier totalement le roman ? Toujours est-il qu’après avoir longuement tâtonné, le cinéaste, avec la collaboration de son frère Jean, trouve enfin son décor idéal : une institution d’enseignement privé. « Elle me donnerait à la fois une atmosphère sinistre et, grâce aux enfants, un univers un peu féerique. » Hitchcock qui avait raté Celle qui n’était plus se rattrapera avec leur troisième roman, D’entre les morts, qui devint Vertigo (Sueurs froides) avec Stewart et Kim Novak en 1958. 

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Un après-midi de juillet 1954, Henri-Georges Clouzot appelle Simone Signoret pour lui proposer le rôle de Nicole. L’actrice n’est pas dupe : « Il avait surtout besoin d’une actrice qui ne fut pas une étrangère pour Véra (qui allait jouer le rôle de Christina). Elle n’était pas comédienne du tout et il préférait qu’elle travaille avec une copine… » Ce ne sera pas la première fois que le cinéaste dirigera la femme de sa vie. Mais ici son rôle de Pygmalion peut prendre toute son ampleur. Suzy Delair avait un tempérament difficile à dominer, alors que Véra s’abandonnera corps er âme entre les mains de son metteur en scène.

LES DIABOLIQUES – Henri Georges Clouzot (1955) – Véra Clouzot, Charles Vanel

Paul Meurisse interprète le mari de Véra. Clouzot et Meurisse se connaissent depuis 1939. Le parolier, accompagné de Suzy Delair, venait proposer ses chansons rue Anatole-de-Ia-Forge où habitaient Édith Piaf et son jeune protégé du moment, le débutant Meurisse. Démarches sans succès. À l’inverse, Meurisse venait tout juste de découvrir la gloire en créant Le Bel Indifférent de Cocteau, aux côtés de Piaf. En 1954, Paul Meurisse a quarante-deux ans. Il a déjà tourné vingt-cinq films. Il est toujours un comédien de théâtre comblé. Le 10 du mois de juillet précédent, il a participé au triomphe de Jules César, mis en scène par Jean Renoir à Arles devant dix mille spectateurs. Meurisse jouait le rôle de Brutus. 

LES DIABOLIQUES – Henri Georges Clouzot (1955) – Véra Clouzot, Paul Meurisse, Simone Signoret

Le tournage commence le 18 août 1954, le film s’intitule « Les Veuves ». Ce titre sera abandonné peu avant la sortie en salles, les services d’exploitation le jugeant peu attractif. Les journalistes sont interdits sur le plateau ; il Ieur est même conseillé de le faire savoir. Thirard et Sivel sont toujours de la partie. Le film doit être tourné en noir et blanc. Clouzot espérait tenter le format CinémaScope. «Je crois qu’il est très difficile de tourner un film en CinémaScope ou en Vistavision en noir et blanc parce qu’on le passe sur des écrans métallisés qui supportent mal le noir et blanc. Et puis je n’étais pas satisfait des essais que j’avais demandés chez Technicolor. Je ne veux pas tourner en couleurs dites naturelles. Je veux pouvoir travailler avec des couleurs interprétées. »

LES DIABOLIQUES – Henri Georges Clouzot (1955) – Simone Signoret


Durant le tournage, les rapports entre Simone Signoret et Clouzot sont aussi placés sous le signe de l’incompréhension totale. Lors des innombrables joutes orales qui les opposent dans la vie privée, il arrive parfois à Signoret de jeter un «Merde ! » à la tête de Clouzot. Celui-ci a peur que la comédienne se comporte comme le personnage qu’elle incarne. Signoret a sans doute raison quand elle pense que Clouzot ne s’est jamais intéressé à son « Moi » de comédienne. Sinon, il aurait compris qu’il ne lui serait jamais venu à l’idée de dire « Merde » sur son plateau. Ainsi, Clouzot la met en garde sur le comportement qu’elle doit adopter sur le tournage. Heureusement, il y avait Meurisse et Vanel sur le plateau. Et Jean Renoir sur le plateau d’à côté. Il faisait French Cancan. C’était la récré. Eux s’amusaient bien. 

LES DIABOLIQUES – Henri Georges Clouzot (1955) – Simone Signoret

Sur les seize semaines de tournage aux studios Saint-Maurice, Meurisse tourne seulement treize jours, La première scène interprétée par le comédien est celle où Véra et Simone, après l’avoir noyé dans une baignoire, doivent jeter son cadavre dans une piscine. Clouzot demande à l’acteur de révulser les yeux de manière à escamoter la prunelle. Meurisse essaie mais n’y arrive pas. « Je ne sais pas le faire », dit-il. « Cécile Aubry (qui dans une scène de Manon le fait) sait le faire, elle », répond Clouzot. Le comédien croit à une boutade et pense faire rire son metteur en scène en lui rétorquant : « Il vaut peut-être mieux avoir du talent que de savoir révulser les yeux ! » Sur le plateau, silence glacial. Clouzot finit par ouvrir la bouche : « Qu’on lui commande des verres de contact blancs. » Paul Meurisse apprécie : « ‘Lui’, c’était moi. Pour marquer la distance entre la tête pensante et l’exécutant. J’étais ravi. La distance, rien de tel pour l’harmonie des rapports.» Ces verres de contact sont également utilisés lors de la fameuse scène de la baignoire. La légende raconte que Clouzot aurait exigé que l’eau de la baignoire fût glacée, transformant le tournage de cette scène en calvaire. Il n’en fut rien. Au contraire, Paul Meurisse s’en souviendra comme l’un des rares bons moments de ce tournage. Une vaste cabine surchauffée a été construite sur le plateau. Toutes les vingt minutes, Meurisse peut quitter sa baignoire remplie d’eau chaude, se faire sécher et remettre des vêtements secs. Pour le réchauffer, on lui offre de solides grogs au whisky, ce qui lui permet d’être complètement saoul pendant les deux jours de tournage qu’exige la scène. De surcroît, le médecin des assurances ayant recommandé que l’acteur bouche ses oreilles avec des boules Quiès pour ne pas attraper froid dans la rue, Meurisse passe ces deux jours dans le silence. Pour communiquer avec lui Clouzot a attaché une ficelle à sa cheville ; le Cinéaste tire dessus pour lui commander de faire surface. 

LES DIABOLIQUES – Henri Georges Clouzot (1955) – Véra Clouzot, Paul Meurisse, Simone Signoret

Le trouble est mis en avant sous différentes formes. Il est d’abord physique. La caméra de Henri-Georges Clouzot s’attarde longuement sur les visages des deux femmes. On peut même apercevoir, à de nombreuses reprises, la sueur sur le front de Christina. La peur glace son regard. La caméra est orientée vers les traits de Christina, accentuant le sentiment qu’elle est davantage une victime qu’un bourreau. Le ton se fait ensuite assez sec. Les dialogues entre les deux meurtrières sont tendus. Pourtant, leurs regards se fuient, accentuant ainsi la tension de la scène. 

Le mensonge devient une fuite en avant pour Nicole. Il s’accentue lorsque Christina souhaite s’expliquer à la police. Le déchargement perpétuel de la faute de Nicole sur un élément extérieur participe de la progression de l’intensité. L’apparente sérénité de Nicole la rattache au rang de la « femme noire ». Calme et sereine, Nicole ressemble alors au fantôme Mme de Winter dans Rebecca (1940) d’Alfred Hitchcock. Toutefois son personnage vacille, à plusieurs reprises. Cette fragilité témoigne des difficultés de Nicole à maîtriser l’accumulation des mensonges, mais crédibilise son action. Le spectateur est conditionné à ne pas porter de soupçons outre mesure sur le caractère diabolique de Nicole. Cette fuite en avant est un calcul qui renforce non pas la surprise de la scène finale, mais le suspense du film qui prend appui dans toute la période d’incertitudes autour de la disparition du corps de Michel. Le spectateur s’attend à un bouleversement, mais ne peut savoir lequel exactement.  

Christina se fait de plus en plus incontrôlable. Le temps devient un facteur d’obsessions. Christina sait qu’elle ne peut fuir son destin. Partir serait repousser son travail de rédemption. Elle multiplie les périodes d’absence. Elle délire. assise sur une chaise, elle récite machinalement des prières. La proximité des plans sur le visage de Christina renforce la tension. Une zone de lumière se bat contre l’ombre qui dévore l’autre moitié de son visage clivé. Dans les couloirs, le contraste sombre devient partie de l’angoisse. Christina entre dans le bureau de feu son mari. Ses gants sont posés comme s’il venait d’écrire. Clouzot crée une confusion. Qui est là ? Les scènes deviennent nocturnes. On perçoit un bruit. On aperçoit une ombre. Le noir devient l’associé du trouble. Les cris de terreur symbolisent le basculement irrémédiable vers la démence. Le corps de Michel réapparaît dans la baignoire. La folie de Christina disparaît dans la lumière de la salle de bain.

La scène finale cristallise le suspense dans la découverte du corps vivant du mari de Christina. Pourtant, Clouzot sème le trouble dans l’esprit du spectateur dès le départ. La mélodie progressive du suspense s’installe crescendo. L’intensité de sa chute n’a d’effet que par cette progression de la dégénérescence du personnage de Christina . Cette construction « diabolique » de la chute du film autour du trouble, est en définitive une particularité du suspense dans l’oeuvre de Clouzot, que l’on retrouve parfois également chez Alfred Hitchcock (Rebecca, Vertigo). Le film démarre sur cette conclusion. « Une peinture est toujours assez morale quand elle est tragique et qu’elle donne l’horreur des choses qu’elle retrace. »

LES DIABOLIQUES – Henri Georges Clouzot (1955) – Simone Signoret

Les Diaboliques sort sur les écrans le 29 janvier 1955 aux cinémas « Gaumont Palace », « Berlitz, « Le Paris ». Clouzot emprunte le titre de son film à un recueil de nouvelles de Barbey d’Aurevilly. Allant contre les habitudes des cinémas permanents où l’on entre encore toute la journée en cours de séance, le cinéaste exige que les portes soient fermées dès le début de la projection. Après le mot fin, les spectateurs peuvent lire sur l’écran: « Ne soyez pas diaboliques. Ne détruisez pas l’intérêt que pourraient prendre vos amis à ce film. Ne leur racontez pas ce que vous avez vu. » Les Diaboliques demeurera le plus grand succès commercial de Clouzot. « J’ai fait un policier, rien de plus », déclare pourtant le cinéaste aux jurés du Prix Louis-Delluc qui viennent lui accorder la majorité de leurs suffrages. [Clouzot cinéaste – José-Louis Bocquet – Marc Godin – La Table Ronde]


LES SECONDS RÔLES

« Un garçon excessivement doué » que Clouzot a pu apprécier au cabaret La Tomate est l’un des professeurs de la miteuse pension Delasalle. Le débutant se nomme Michel Serrault : « J’avais vingt-six ans et aucune expérience de jeu devant une caméra. Avec moi, Clouzot se montrait agréable, mais je n’eus que peu de rapport avec lui. Comme tous les réalisateurs, il avait trop de choses à faire pour s’occuper des troisièmes rôles. L’ambiance sur le plateau n’était pas à la rigolade. On avait l’impression que tout était d’une gravité extrême, qu’on engageait son existence par le moindre geste, et l’on craignait par-dessus tout de déclencher les foudres du maître d’œuvre dont le pessimisme naturel et le tempérament vif trouvaient avec ces Diaboliques une nourriture de choix. Ce qui n’arrangeait rien, c’étaient les visites du producteur sur le plateau. Je n’ai pas retenu son nom mais parfaitement bien son costume. Il venait en culottes de cheval, cravache à la main. Je ne suis pas sûr qu’il était cavalier mais ses apparitions dans cet accoutrement, si elles ne contribuaient pas à détendre l’atmosphère, semblaient faire partie d’un usage et même d’un rite propre à sa profession.»

Noël Roquevert ne fait qu’une rapide apparition. Il doit aider Simone Signoret à descendre une malle dans l’escalier. Dans cette malle est censé se trouver Paul Meu« Pour faire plus vrai, Clouzot avait eu l’heureuse idée de mettre un gars à l’intérieur de cette malle, ce qui ne nous arrangeait pas. En effet, il n’était pas aisé de descendre un escalier étroit, en colimaçon tout en portant une malle pesant plus de quatre-vingts kilos. Ainsi avons-nous descendu et monté cette putain de malle quatre ou cinq fois. Quand Monsieur Clouzot a jugé la descente de l’escalier à son goût, nous avons poussé un soupir de soulagement. Et au même instant, venant de l’intérieur de la malle, nous avons entendu un râle : « Aaaah ! » On avait oublié le pauvre gars. »


Bien que commencée tardivement, la carrière de Pierre Larquey, sera prodigieusement abondante : plus de 150 films. L’aspect débonnaire, la voix traînante et un peu nasale, le visage marqué de rides profondes et une façon bien à lui de couper une phrase par une aspiration, font de Pierre Larquey un personnage de «brave homme», de « grand-père idéal » que le public aime bien, avec une immédiate familiarité. S’il n’eut jamais de premier rôle, son emploi se situait très souvent au tout premier plan des seconds rôles, et son nom comptait, sur une affiche. Ce qu’il a tourné (le meilleur et beaucoup de pire) comptait moins que ce qu’il représentait : égal à lui-même dans n’importe quelle circonstance, comédien modeste et sans histoire, jouant toujours juste quoi qu’il ait à dire ou à faire, Pierre Larquey fut de ceux qui assurèrent une sorte d’unité au cinéma français. On le trouve aussi dans deux autres films de Clouzot : Le Corbeau (1942) et Quai des Orfèvres (1947).

Pour trouver les élèves de la pension, le cinéaste a vu trois cents enfants. Il en a retenu trente-cinq. Parmi eux Jean-Philippe Smet qui deviendra célèbre sous le pseudonyme de Johnny Hallyday : « Pendant qu’avec d’autres enfants je suis des cours de comédie au Grand-Guignol chez Marie Marquet, l’assistant d’Henri-Georges Clouzot passe nous voir. Il est à la recherche de figurants. Je suis sélectionné. Premier jour, je passe une audition. Reçu. Quand je fais un bout d’essai, bien qu’un peu crispé, je suis bon pour un nouveau tour. Le mois de tournage au château de l’Etang-la-Ville ressemble à des vacances dorées et turbulentes. Nous sommes dorlotés et chouchoutés par Véra Clouzot. Mais le plus fascinant pour des gamins, c’est de se retrouver avec les grandes stars des années 50 : Simone Signoret, Charles Vanel, Paul Meurisse … De figurant, je suis presque élevé au rang d’acteur. On me confie une réplique. Pour moi tout seul. La scène sera coupée au montage mais qu’importe. J’ai posé un pas dans la cour des grands. »


L’histoire

Dans un ancien château de la banlieue parisienne, Michel Delassalle (Paul Meurisse), un homme odieux et despotique, dirige une école privée, secondé par son épouse légitime, Christina (Véra Clouzot), une Brésilienne au cœur fragile qu’il martyrise en exploitant sa richesse, et sa maîtresse Nicole (Simone Signoret), une jeune institutrice avec laquelle il ne craint pas de s’afficher. Après maintes humiliations, les deux femmes décident de s’entendre et de s’unir pour tuer ce tyran. Christina l’attire à Niort où elle lui fait boire un somnifère et Nicole l’aide à le noyer dans une baignoire. Elles ramènent le corps dans une malle d’osier et le jettent dans l’eau croupissante de la piscine de l’institution Delassalle. Elles pensent avoir réussi le crime parfait mais le cadavre disparaît… Bientôt d’étranges phénomènes se produisent et intriguent un policier en retraite, l’inspecteur Fichet (Charles Vanel). Christina commence à sombrer dans la folie et pense voir son défunt mari. Elle le découvre, sortant de la baignoire, les yeux révulsés tel un spectre. Son cœur lâche. Mais Fichet comprend que la mort de Delassalle n’était qu’une mise en scène pour se débarrasser d’une épouse trop encombrante…


Les extraits

HENRI-GEORGES CLOUZOT
Une personnalité mystérieuse et très controversée, une œuvre dont la noirceur et la cruauté ont rarement eu d’équivalent à l’écran : le moins que l’on puisse dire est que Clouzot ne laisse personne indifférent. Même ceux qui ne l’aiment pas reconnaissent en lui l’un des plus grands cinéastes du monde.




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