Le Film étranger

THE 39 STEPS (Les 39 marches) – Alfred Hitchcock (1935)

Accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, Richard Hannay n’a d’autre solution que de débusquer lui-même les vrais coupables. Mais en chemin, il ne rencontre pas que des amis… En s’appuyant sur le roman de John Buchan, Hitchcock ne cherchait qu’un fil pour tisser son intrigue. L’entière réussite du film ne tient en effet qu’au réalisateur, qui prouve ici son sens du rythme inégalé, et peut-être inégalable. The 39 Steps (Les Trente-neuf marches) est le prototype non seulement des chefs-d’œuvre d’Hitchcock , mais plus généralement de tous les grands films d’espionnage. Il suffit de voir aujourd’hui cette œuvre qui n’a pas pris une ride pour s’en convaincre.

39_marches_19

En 1934, la réalisation et le succès de The man who knew too much (L’Homme qui en savait trop) permirent à Hitchcock de tirer deux enseignements relatifs à ses films d’espionnage. D’une part, ces œuvres recevaient un accueil très enthousiaste. D’autre part, le réalisateur y trouvait un terrain idéal pour l’épanouissement de son désir cinématographique le plus cher : saisir le public et, grâce au suspense, le tenir en haleine pendant toute la durée du film.

39_marches_24

Dans ces conditions, pourquoi ne pas renouveler l’expérience ? Hitchcock décida dès la fin de 1934 de s’atteler à l’adaptation de The 39 steps, un roman de John Buchan. Il appréciait particulièrement cet auteur anglais, ainsi qu’il l’expliqua à Truffaut : « [Buchan] a écrit un grand livre qui n’a jamais été filmé et qui s’appelle Greenmantle en anglais et Le Manteau vert en français. C’est un roman probablement influencé par le personnage très curieux de Lawrence d’Arabie. Alexander Korda a dû acheter les droits de ce roman, mais il ne l’a jamais tourné. J’avais pensé tout d’abord à ce livre, mais j’ai préféré Les Trente-Neuf Marches, qui était un roman moins important, probablement pour ces raisons de respect dont nous avons parlé à propos de Dostoïevski. » Par cette référence à Dostoïevski. » Hitchcock rappelait qu’il avait toujours pensé préférable d’adapter un roman moyen plutôt qu’un chef-d’œuvre, pour lequel le réflexe du spectateur est souvent de se dire : j’ai préféré le livre…

39_marches_12
Une équipe gagnante

On ne change pas une équipe qui gagne. Non seulement Hitchcock se lança à nouveau dans un film d’espionnage, mais il le fit avec l’auteur de l’idée originale de son film précédent. The man who knew too much : Chartes Bennett. Ce scénariste talentueux allait devenir le collaborateur le plus prolifique d’Hitchcock signant dans la foulée les scénarios des meilleurs films de sa période anglaise : Secret agent (Quatre de l’espionnage), Sabotage (Agent secret) et Youg and innocent (Jeune et innocent), avant d’être appelé à la rescousse sur le second film américain du réalisateur: Foreign Correspondent (Correspondant 17).

39_marches_25

Comme les héros de The man who knew too much, Hitchcock et Bennett partirent se reposer en Suisse, à Saint-Moritz. En guise de repos, il s’agissait surtout de mettre au point le scénario le plus délirant qu’Hitchcock ait jamais tourné jusque-là. Le roman de Buchan fut rapidement dépassé par l’imagination des deux hommes. À l’époque, le monde entier se retrouvait en Suisse, pays des affaires restant neutre. Mais déjà, en ce début des années 1930, les tensions qui devaient déboucher sur la plus terrible guerre que la planète ait jamais connue perçaient à travers les bonnes manières de la haute société. De là vint l’idée de truffer The 39 steps d’allusions à la situation politique internationale. La crise mondiale, et plus particulièrement l’irrésistible ascension d’Hitler, servit d’arrière-plan à l’échappée belle du Canadien Richard Hannay.

THE THIRTY NINE STEPS

Le travail fut mené rondement et les deux hommes purent bientôt rentrer à Londres. Là, ils confièrent le projet à Ian Hay, avec pour mission de parachever les dialogues. Une semaine plus tard, le scénario était sur le bureau de John Balcon. Le producteur de la Gaumont British ne se fit pas prier et donna son accord pour le lancement du tournage, dont la date fut fixée au 11 janvier 1935. Balcon fit lui-même le déplacement jusqu’aux Etats-Unis pour proposer à Madeleine Carroll le rôle de Pamela. De son côté, Hitchcock contacta Robert Donat, qui accepta avec plaisir de jouer Richard Hannay. En formant son équipe de tournage, Hitchcock effectua une rencontre capitale. Ayant besoin d’une secrétaire particulière, il sut dénicher, parmi les nombreuses prétendantes au poste, Joan Harrison. Ils ne se quittèrent plus par la suite, Harrison devenant une collaboratrice toujours plus proche et écoutée du réalisateur.

39_marches_23
Hitchcock sur tous les fronts

Carroll et Donat ne se connaissaient pas, mais ils ne tardèrent pas à avoir l’occasion de s’accoutumer l’un à l’autre… Le premier jour du tournage fut consacré à la scène où les deux héros sèment leurs agresseurs, de nuit, dans la campagne écossaise. Hitchcock prit lui-même soin d’attacher ses deux acteurs avec les menottes et, prétextant avoir perdu la clé, les laissa ainsi une bonne partie de la journée, perdus dans le décor, entourés des moutons que l’équipe de tournage avait du mal à empêcher de brouter les fougères et autres feuillages astucieusement disposés sur le plateau. L’histoire ne dit pas si Madeleine Carroll sut glisser sa main hors des menottes pour fuir l’entreprenant Donat, ni si le couple apprécia d’être ainsi enchaîné !

39_marches_18

Quoi qu’il en soit, le tournage avança rapidement. Hitchcock et Bennett trouvèrent même du temps pour réfléchir à leur prochain film, Secret agent (Quatre de l’espionnage), dans lequel Madeleine Carroll devait également jouer. Grand travailleur, Hitchcock ne laissait d’ailleurs rien au hasard. Ainsi, il s’intéressa de près à la musique, allant presque jusqu’à l’écrire lui-même – c’est du moins ainsi que le présenta Louis Levy, le compositeur de la musique des plus grands films de la période anglaise du réalisateur. Leur collaboration avait débuté par The man who knew too much, en 1934, avant de se poursuivre avec The 39 steps, Secret agent, Sabotage, Young and innocent (Jeune et Innocent) et The Lady vanishes (Une Femme disparaît, en 1937). Plus tard, les deux hommes se retrouvèrent pour travailler sur les films américains qu’Hitchcock tourna en Angleterre : Under Capricorn (Les Amants du Capricorne), en 1948, et Stage Fright (Le Grand Alibi, en 1949. Levy sut parfaitement répondre aux exigences du metteur en scène. Sans tomber dans la paraphrase, sa musique collait au rythme et à l’ambiance souhaitée par le réalisateur, à tel point qu’il affirmera : « Je suis toujours parti de mes réunions sur la musique avec un air clairement écrit dans ma tête, presque comme si Hitchcock lui-même l’avait écrit. »

39_marches_14
Le prototype

Le 18 mars 1935, le tournage était terminé. Deux mois et demi plus tard, le 6 juin, il y avait foule au New Gallery Theatre de Londres pour la présentation de The 39 steps. Hitchcock était dans la salle, mais il se contenta de saluer le public sans faire le discours que tous attendaient. Un murmure de déception se fit entendre, mais le film parla à sa place. A la fin de la séance. Hitchcock savait qu’il avait gagné. L’accueil fut délirant. « Une extraordinaire maestria », « Chaque geste, chaque détail, chaque parole semble avoir été calculé avec précision et tout s’imbrique à la perfection » pouvait-on lire, entre autres, dans la presse. De fait, si The 39 steps est le prototype des grands films d’espionnage d’Hitchcock , comme Saboteur (Cinquième Colonne) ou North by Northwest (La Mort aux trousses), il en a déjà aussi toutes les perfections. Le grand schéma hitchcockien du genre est en place et parfaitement exploité : afin de prouver son innocence, un faux coupable doit fuir à travers un pays dans un périple qui prend l’allure d’un voyage initiatique.

39_marches_04

Dans cette course effrénée, personne n’est qui il semble être. Hannay lui-même endosse différents rôles : il est tout à tour laitier en fuyant chez lui, mécanicien en arrivant à la ferme, candidat à une élection locale durant le meeting politique et jeune marié devant les hôteliers. De même, Annabella Smith déclare à Hannay qu’elle n’est pas « le genre d’actrice » qu’il croit. De son côté, Jordan n’est pas professeur, et il est loin d’être « le brave et respectable citoyen anglais » qu’il prétend être. Même les fermiers ne correspondent pas à leurs apparences : elle rêve de grande ville et vit une romance fugitive en aidant Hannay ; lui dissimule son avarice derrière un fanatisme religieux de pacotille. Les hommes du Professeur n’échappent pas à la règle : ils dissimulent leur véritable identité en se faisant passer pour des policiers…

39_marches_05

Toutes ces métamorphoses s’inscrivent dans la problématique centrale du secret ; l’organisation des Trente-Neuf Marches veut cacher ses activités et n’hésite pas à se débarrasser d’Annabella, avant de chercher à éliminer Hannay. De leur côté, Annabella et Hannay tentent d’éviter que le secret militaire soit divulgué. Quant à la fermière, elle dissimule à son mari son peu de goût pour la vie campagnarde. L’hôtelière, elle, cache le couple fugitif aux faux policiers.

39_marches_06

Dans ce climat de tromperie et d’apparences, la confiance ne peut pas s’installer. Elle est pourtant centrale dans The 39 steps, comme dans nombre de films d’Hitchcock . Lorsque Hannay tente d’obtenir la confiance de Pamela, l’enjeu est aussi crucial que dans Shadow of a Doubt (L’Ombre d’un doute), où tout l’équilibre repose sur la confiance réciproque des deux Charlie, ou dans Notorious (Les Enchaînés) où la confiance amoureuse d’Alicia pour Delvin l’entraîne vers la mort… Dans tous ces films, seul l’amour permet d’instaurer la confiance, et la fin de l’amour entraîne sa perte irrémédiable .

39_marches_09
Le swing d’Hitchcock

La véritable révolution de The 39 steps résidait dans l’efficacité du scénario et le sens du rythme. Hitchcock avait tout à fait conscience de cet aspect de son œuvre. Il l’avait très volontairement mis en place dès l’élaboration du scénario : « J’ai expérimenté une méthode qui consistait à écrire le film dans ses moindres détails, mais sans y intégrer une seule phrase de dialogue. Je voyais cela comme un film à épisodes et j’étais en pleine forme. Dès qu’un épisode était rédigé, je disais : « Ici nous avons besoin d’un très bon conte. » Je désirais que le contenu de chaque scène soit très solide et constitue un petit film. » Et encore : « Je me disais constamment : il faut remplir la tapisserie ici, il faut compléter la tapisserie là. » Cela pour arriver à une forme plus condensée et efficace : «Voilà ce qu’il y a d’épatant, la rapidité des transitions. Il faut travailler beaucoup pour y arriver, mais ça en vaut la peine. Il faut employer une idée après l’autre et cela en sacrifiant tout à la rapidité. » Comme l’a noté très justement François Truffaut, cette recherche rythmique induit un changement radical dans l’approche de la réalité du récit mis en image : « C’est à peu près à cette époque que vous avez commence a malmener vos scénarios. Je veux dire à ne plus tenir compte de la vraisemblance de l’intrigue ou, en tout cas, à sacrifier constamment la vraisemblance au profit de l’émotion pure. » Cette tendance, remarquait encore Truffaut, « marque un pas vers la stylisation américaine ». De fait, dès The 39 steps, le style prend le dessus sur un quelconque réalisme. « La vraisemblance ne m’intéresse pas, affirmera le réalisateur. C’est ce qu’il y a de plus facile à faire. Dans Birds (Les Oiseaux), il y a cette longue scène dans le bistrot où les gens parlent des oiseaux. Parmi ces gens, il y a une femme avec un béret sur la tête, qui est justement une spécialiste des oiseaux, un ornithologue. Elle se trouve là par pure coïncidence. Naturellement, j’aurais pu tourner trois scènes pour la faire arriver vraisemblablement, mais ces scènes n’auraient aucun intérêt. » Et d’ajouter : « La seule question que je me pose est de savoir si l’installation de la caméra à tel ou tel endroit donnera à la scène sa force maxima. La beauté des images, la beauté des mouvements, le rythme, les effets, tout doit être soumis et sacrifié à l’action. »

39_marches_21

Le spectateur pourrait se poser mille questions sur la vraisemblance du scénario de The 39 steps. Pourquoi les hommes de Scotland Yard recherchent-ils Hannay pour le meurtre d’Annabella, alors que la jeune femme travaillait pour eux ? Ou encore, par quel hasard Hannay retrouve-t-il Pamela au meeting ? Mais toutes ces questions, il ne se les pose pas, parce qu’Hitchcock impose une vérité beaucoup plus forte que n’importe quelle logique. Une partie de la force de ses films vient de là.

L’histoire

Mr Memory – À Londres, Richard Hannay, un Canadien, se rend au music-hall. Il assiste au spectacle de Mr Memory, un homme doté d’une mémoire phénoménale lui permettant de répondre à toutes les questions du public. Le show est interrompu par des coups de feu. La foule sort précipitamment et Hannay se retrouve avec une femme qui demande à le suivre chez lui..
Miss Smith – Chez Hannay, la jeune femme, qui dit s’appeler Annabella Smith, prend mille précautions pour ne pas être vue. Elle prétend travailler comme agent pour l’Angleterre et posséder un secret qui lui vaut d’être menacée par une organisation d’espions : Les Trente-Neuf Marches. Hannay est incrédule ; il note toutefois que deux hommes surveillent effectivement son immeuble.
Espion malgré lui – La nuit, Hannay est réveillé par Annabella. Elle lui donne un plan de la région d’Écosse où elle devait aller avant de s’écrouler, un poignard dans le dos. Le téléphone sonne : les hommes postés dehors tentent de joindre Hannay. Empruntant son costume au livreur de lait, le Canadien parvient à quitter son domicile et à s’embarquer dans un train pour l’Écosse.

Dernière édition – Alors que le train file vers l’Écosse, Hannay apprend qu’il est recherché par la police pour le meurtre d’Annabella ; son portrait est dans le journal. Des policiers inspectent le train. Hannay feint alors d’être en compagnie d’une jeune femme. mais celle-ci le dénonce. Pris en chasse, il parvient à descendre du train et échappe à ses poursuivants.
L’hospitalité écossaise – Poursuivant à pied son périple, Hannay atteint une ferme isolée en Écosse. Il apprend qu’un dénommé « Professeur » habite là où il doit se rendre selon les indications d’Annabella. Le fermier accepte de l’héberger pour la nuit. Mais quand la police arrive à la ferme, sa femme convainc Hannay de ne pas faire confiance à son mari et le pousse à fuir.
Chasse à l’homme – Poursuivi à travers les montagnes écossaises, Hannay parvient à rallier la demeure du Professeur. Celui-ci, apprenant qu’Hannay vient de la part d’Annabella, le cache à la police. Hannay doit toutefois bientôt déchanter : le Professeur n’est autre que l’espion contre lequel Annabella avait mis en garde ! Le Professeur l’abat d’un coup de feu…

Le miraculé – On retrouve Hannay au commissariat. Une bible, dans la poche du manteau emprunté au fermier, l’a sauvé. Il dénonce le Professeur au commissaire, qui fait mine de le croire, avant d’ordonner son arrestation. Hannay doit fuir de nouveau. Il se réfugie dans un meeting politique où, pris pour un intervenant, il se livre à un généreux plaidoyer. Mais la femme du train est dans la salle et le dénonce à deux policiers.
Des policiers douteux – La jeune femme, Pamela, est embarquée en même temps qu’Hannay par les policiers, qui s’avèrent en fait être des hommes à la solde du Professeur. Bien que menotté à Pamela, Hannay profite d’un arrêt en rase campagne pour s’enfuir. Malgré les réticences de Pamela, qui le croit toujours de Pamela, qui le croit coupable, le couple parvient à semer les espions.
Enchaînés au danger – Après une longue marche nocturne, Hannay et Pamela trouvent refuge dans un petit hôtel. Toujours menottés, ils se présentent comme un jeune couple en panne de voiture. L’hôtelière se montre complaisante et leur propose une chambre… avec un lit double ! Après quelques disputes, l’un et l’autre finissent par s’endormir.

Les jeunes amoureux – Le Professeur quitte sa demeure avec le « secret ». Pendant ce temps, Pamela parvient à s’extraire des menottes et quitte la chambre, prête à livrer Hannay. Mais, du haut de l’escalier, elle surprend une discussion entre l’hôtelier et les faux policiers venus trouver refuge à l’hôtel : Hannay disait vrai, il est innocent. Pamela apprend que le Professeur doit aller au Palladium de Londres.
Direction Le Palladium ! – Lorsque Hannay se réveille, Pamela lui raconte la discussion à laquelle elle vient d’assister. Le couple file alors vers Londres, où Pamela se rend à Scotland Yard pour lancer l’alerte. Mais les hommes de l’agence annoncent qu’aucun document secret ne manque. Ils font suivre Pamela, qui va retrouver Hannay au Palladium. La police encercle le théâtre, décidée à ne laisser aucune chance de fuite à Hannay.
Le clou du spectacle – Au Palladium, Hannay repère le Professeur dans la salle et lorsque Mr Memory est annoncé sur scène, il comprend que les secrets d’état sont cachés dans sa mémoire. Au moment où la police s’apprête à l’arrêter, Hannay questionne Mr Memory sur les Trente-Neuf Marches. L’homme ; commence à répondre, avant d’être abattu par le Professeur. Il a juste le temps de livrer son secret à la police. Hannay est disculpé.



Un anglais bien tranquille (période 1899-1929)
Alfred Hitchcock est né en Angleterre, le 13 août 1899, au sein d’une famille de catholiques. Son père était un riche marchand de volailles. Il aimait le théâtre, mais se voulait rigoureux en matière de discipline et de religion. L’enfance heureuse d’Alfred fut marquée par un incident qu’il n’oubliera jamais. Lire la suite…

Sur la piste du crime (période 1929-1939)
La première expérience parlante d’Hitchcock, ce sera Blackmail (Chantage, 1929). Aujourd’hui, cette œuvre conserve une authentique modernité. L’auteur y installe des personnages et des situations qui alimenteront ses films postérieurs : la femme coupable, le policier amoureux de la femme qu’il doit arrêter, l’union terrible par un secret encore plus terrible, l’itinéraire vécu par un couple et la traversée des apparences.

Hollywood et la guerre (période 1940 – 1944)
A la veille de la guerre, l’industrie cinématographique américaine domine le marché mondial. De nombreux cinéastes européens ont raillé Hollywood. la domination nazie accélérera cette migration, mais ce cosmopolitisme convient au public national. Ce peuple d’émigrants aime le cinéma. les images satisfont ses fantasmes et bercent ses espoirs. Il se retrouve culturellement devant des produits conçus par des réalisateurs européens.

Expérimentations (période 1945-1954)
Rentré aux U.S.A. après avoir réalisé Bon voyage et Aventure malgache (courts métrages à la gloire de la résistance française réalisés en Angleterre), Hitchcock tourne une production de Selznick : Spellbound (La Maison du docteur Edwards). Cette fois, la chasse à l’homme et la formation d’un couple s’inscrivent dans une structure plus complexe. La psychanalyse règne sur l’œuvre.

Le temps de la perfection (période 1954 -1966)
En 1954, Hitchcock entre à la Paramount. Il y restera de longues années et en deviendra l’une des plus fortes valeurs commerciales. Il commence par l’adaptation d’une nouvelle de Corneil Woolrich (William Irish) : Rear window (Fenêtre sur cour). C’est l’histoire d’un reporter photographe qui a la jambe dans le plâtre. Il passe son temps à observer ses voisins. de l’autre côté de la cour.

Les dernières œuvres (période 1966 – 1976)
Au cours de la période 1966-1976, Alfred Hitchcock ne tournera que quatre films. Deux se rattacheront au cycle des œuvres d’espionnage. Les autres exploiteront la veine du thriller. En 1966, Torn curtain (le Rideau déchiré) devait choquer les critiques de gauche. Ils accusèrent le film d’être une œuvre anticommuniste et suggérèrent que son auteur était en train de devenir gâteux.


39_marches_154

LES FILMS D’HITCHCOCK SUR MON CINÉMA À MOI
THE LODGER (Les Cheveux d’or) 1927
THE 39 STEPS (Les 39 marches) 1935
SABOTAGE (Agent secret) 1936
YOUNG AND INNOCENT (Jeune et innocent) 1937
THE LADY VANISHES (Une femme disparaît) 1938
JAMAICA INN (La Taverne de la Jamaïque) 1939
REBECCA 1940
SUSPICION (Soupçons) 1941
SABOTEUR (Cinquième colonne) 1942
SHADOW OF A DOUBT (L’ombre d’un doute) 1943
LIFEBOAT 1944
SPELLBOUND (La Maison du docteur Edwardes) 1945
NOTORIOUS (Les Enchaînés) 1946
THE PARADINE CASE (Le Procès Paradine) 1947
ROPE (La Corde) 1948
STAGE FRIGHT (Le Grand Alibi) 1950
STRANGERS ON A TRAIN (L’Inconnu du Nord-Express) 1951
I CONFESS (La Loi du silence) 1953
DIAL M FOR MURDER (Le crime était presque parfait) 1954
REAR WINDOW (Fenêtre sur cour) 1954
TO CATCH A THIEF (La Main au collet) 1955
THE TROUBLE WITH HARRY (Mais qui a tué Harry ?) 1955
THE MAN WHO KNEW TOO MUCH (L’Homme qui en savait trop) 1956
VERTIGO (Sueurs froides) 1958
NORTH BY NORTHWEST (La Mort aux trousses) 1959
TORN CURTAIN (Le Rideau déchiré) 1966


39_marches_320

4 réponses »

  1. Que j’ai aimé ce film, sa simplicité comparé à des productions ultérieures.

    Ayant vu ces « grands films » auparavant, quelle belle surprise ce fût de ne pas tomber dans un film aux effets certes bien réalisés (pour l’époque) et qui amènent une tension remarquable d’efficacité … et de souffler.

    Simple, efficace, intelligent et une réalisation concrète avec un jeu d’acteur rafraîchissant.

    Brian Ferry, en 1994, à d’une certaine manière rendu aussi hommage à ce film avec son titre « 39 steps » sur l’excellent album « Mamouna » de 1994.

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.