ROBERT SIODMAK
Au cours de sa carrière hollywoodienne, Robert Siodmak dirigea une série d’excellents « thrillers » dans lesquels la tradition expressionniste de sa patrie d’origine se fondait parfaitement avec le style du film noir américain.
Au cours de sa carrière hollywoodienne, Robert Siodmak dirigea une série d’excellents « thrillers » dans lesquels la tradition expressionniste de sa patrie d’origine se fondait parfaitement avec le style du film noir américain.
Par un kaléidoscope de flash-back avec voix off — figure majeure du film noir —, montés les uns après les autres ou imbriqués, le cinéaste pousse toutefois le genre dans ses retranchements. Il transforme le suspense d’origine en réflexion sur la folie, multipliant les interlocuteurs et les points de vue. Outre la composition névrotique de Barbara Stanwyck Double Indemnity (Assurance sur la mort, 1944), il n’est pas anodin que Sorry, wrong number soit l’exact contemporain d’un autre classique de Litvak,The Snake Pit (La Fosse aux serpents, 1948), l’une des premières fictions américaines se déroulant au sein d’un asile psychiatrique.
Belle, cruelle et amorale, la femme fatale, personnage qui a toujours hanté l’imagination des hommes, a conquis sa place sur les écrans à la faveur du film noir des années 40. Nombreux furent ceux qui se laissèrent prendre au piège de sa vénéneuse séduction…
A mi-chemin entre le drame psychologique et le film traditionnel, Mervin Le Roy décrit deux mondes que tout semble opposer, s’attachant au passage aux femmes qui gravitent autour de Johnny et surtout au très curieux personnage de Jeff (Van Heflin, oscarisé pour ce rôle), l’historiographe du gangster pour lequel il a une évidente admiration. Robert Taylor n’est plus le séducteur du Roman de Marguerite Gauthier (Camille, 1936) mais un homme au double visage face à Lana Turner découvrant ici un univers trouble qui l’étonne et la fascine.