Soucieux de donner plus d’ampleur à sa carrière, Hitchcock se tourna à la fin des années 1930 vers les États-Unis. Son départ était déjà prévu quand il entreprit la réalisation d’une œuvre ambitieuse, un film-tempête entièrement tourné en studio, sans concession pour le pays qu’iI s’apprêtait à quitter – l’Angleterre. L’ultime œuvre britannique d’Hitchcock est un film en costumes inspiré d’un roman de Daphné Du Maurier.

En trouvant refuge chez l’excentrique Sir Pengallan, l’innocente Mary Yellard ignore que, loin d’échapper à la bande de pillards qui règne à la Taverne de la Jamaïque, elle se jette dans la gueule du loup…
Les prémices du film
Daphné Du Maurier (1907-1989) était la fille d’une vieille connaissance d’Hitchcock : Sir Gerald Du Maurier. Aussi, le réalisateur put-il lire, avant sa sortie en librairie, « Rebecca », le dernier opus de l’auteure. Après avoir envisagé de l’adapter à l’écran pour la Mayflower, dirigée par Erich Pommer et Charles Laughton, Hitchcock accepta d’en faire son premier film américain auprès de Selznick. Pommer et Laughton étaient au courant du projet lorsqu’ils acquirent les droits du précédent ouvrage de Du Maurier, Jamaïca Inn, sorti en 1936, et proposèrent à Hitchcock d’en faire un film. Le réalisateur tourna une adaptation très libre, à tel point que, alors que la production avançait, Du Maurier fit savoir qu’elle n’était pas du tout satisfaite de la manière dont son livre avait été adapté. Pour son film suivant, Rebecca, Hitchcock restera au plus près du roman.
Distribution
Le génial Charles Laughton (1899-1962), d’origine britannique, restera un grand acteur de théâtre, même après son énorme succès à l’écran qui lui permit de travailler avec les plus grands noms, de De Mille à Kubrick en passant par Renoir et Wilder. Pour Hitchcock, il jouera à nouveau un juge, celui du Procès Paradine (1947). Laughton réalisa lui-même un film, unique par sa mise en scène comme par le sujet qui l’inspire : La Nuit du chasseur (1955).
Maureen O’Hara (1920-2015), d’origine irlandaise, fut révélée au public par Jamaïca Inn. La célébrité arriva deux ans plus tard, derrière la caméra de John Ford, dans How Green Was My Valley (Qu’elle était verte ma vallée, 1941). O’Hara retrouva Laughton dans deux œuvres : The Hunchback of Notre Dame (Quasimodo, 1939) et This Land is Mine (Vivre libre, Renoir, 1943). Après un arrêt de vingt ans, elle fit un retour remarqué dans Only the Lonely (Ta mère ou moi !, Columbus, 1991).
Robert Newton (1905-1956), lui, était expert en piraterie : il passa à la postérité avec une jambe de bois, incarnant majestueusement Long John Silver, le pirate de Treasure Island (L’Ile au trésor, B. Haskin, 1950). Quant à Emlyn Williams (1905-1987), un proche d’Hitchcock, il avait signé les dialogues de L‘Homme qui en savait trop de 1934. En 1958, il incarna Émile Zola dans L’Affaire Dreyfus (Ferrer), et se fit réalisateur pour un unique film : Dolwyn.
DERNIER FILM
En 1938, à moins de quarante ans, Alfred Hitchcock avait déjà vingt-deux films à son actif, sans compter une bonne dizaine de collaborations ! Après avoir travaillé avec la Gainsborough Pictures, la British International, la Gaumont-British et collaboré avec les plus grands studios allemands, le réalisateur avait en quelque sorte fait le tour de son île. Il lui fallait aller de l’avant, car le milieu du cinéma britannique et le peu de goût de ses compatriotes pour l’art cinématographique le limitaient dans sa progression. Hitchcock avait besoin de moyens à sa mesure pour développer son talent : des moyens économiques certes, mais aussi des moyens artistiques et techniques. Il se tourna donc vers Hollywood. Ses derniers succès,The 39 Steps (Les Trente-Neuf Marches) ou The Lady Vanishes (Une Femme disparaît) qu’il était en train de terminer, lui assurèrent un bon accueil dans cet Eldorado du cinéma américain. En position de force, il put choisir avec qui, parmi les grands producteurs hollywoodiens, il travaillerait. C’est finalement David O. Selznick qui obtint ses faveurs.

JAMAICA INN (La Taverne de la Jamaïque) – Alfred Hitchcock (1939) – Charles Laughton, Maurenn O’Hara
Le réalisateur rappela ensuite les circonstances de ses premiers contacts avec Selznick : « Pendant que je tournais Lady Vanishes (Une Femme disparaît), j’ai reçu un télégramme de Selznick me demandant de venir à Hollywood pour tourner un film inspiré par le naufrage du Titanic. Je suis allé en Amérique pour la première fois après la fin du tournage de Lady Vanishes, et j’y suis resté dix jours. C’était en août 1938. J’ai accepté cette proposition de film sur le Titanic mais, mon contrat avec Selznick ne devant commencer qu’en avril 1939, j’avais la possibilité de faire un dernier film anglais, Jamaica Inn. » Tourner un film sur le Titanic ne semblait pas effrayer Hitchcock qui se vantait à sa manière d’avoir une bonne expérience en la matière : « J’ai une grande expérience des icebergs. N’oubliez pas que j’ai déjà dirigé Madeleine Carroll ! » Pourtant très impatient de débuter sa nouvelle carrière hollywoodienne, le réalisateur entendait néanmoins mener à bien un dernier projet britannique : Jamaica Inn.
Mayflower
Depuis quelques mois, Hitchcock était en négociation pour la réalisation d’un film pour le compte de la Mayflower, une société de production dirigée par l’acteur Charles Laughton et le producteur Erich Pommer (1889-1966). Il avait connu ce dernier en 1924, alors qu’il cumulait les fonctions de scénariste, directeur artistique et assistant réalisateur sur le tournage de Voyou (The Blackguard) réalisé par Graham Cutts en 1925, en Allemagne, dans les imposants studios de l’UFA (Universum Film Aktiengesellschaft). Erich Pommer était alors associé à Michael Balcon pour la production du film. Durant ce séjour en Allemagne, Hitchcock avait eu la possibilité de rencontrer le maître incontesté du cinéma allemand de l’époque, F. W Murnau (1888-1931), qui tournait dans les mêmes studios Le Dernier des hommes (1924). L’esthétique expressionniste du grand maître marqua durablement le jeune réalisateur, et se fit notamment sentir dans Jamaica Inn.

JAMAICA INN (La Taverne de la Jamaïque) – Alfred Hitchcock (1939) – Charles Laughton, Maurenn O’Hara
Pommer et Laughton souhaitaient travailler avec celui que tous considéraient à juste titre comme le plus grand réalisateur anglais. Mais Charles Laughton ne cachait pas son ambition : réaliser un film dans lequel il aurait le rôle principal, un film cousu à sa mesure, et à sa démesure. L’écriture du scénario porte la trace de cette ambition. L’ouvrage de Daphné Du Maurier avait d’abord été confié à Clemence Dane, l’auteure, avec Helen Simpson, d’Enter Sir John, dont Hitchcock avait tiré huit ans auparavant Meurtre. Hitchcock s’en saisit ensuite et écrivit, avec Sydney Gilliat, un script détaillé de Jamaica Inn. Puis le producteur-acteur intervint. Charles Laughton, désireux d’étoffer son rôle, amena J. B. Priestley, chargé d’écrire des dialogues additionnels – pour le personnage de Pengallan en particulier.
Hitchcock laissa faire. Le dialogue ne pouvait en sortir que plus piquant. Quant à l’acteur, il était loin de lui déplaire. Hitchcock déclara à Truffaut : « Charles Laughton était un aimable plaisantin. Lorsque nous avons commencé le film, il m’a demandé de ne tourner sur lui que des plans rapprochés parce qu’il n’avait pas encore trouvé la façon dont il marcherait quand il aurait à traverser le décor. Au bout d’une dizaine de jours, il est arrivé en disant : « J’ai trouvé. » Et il s’est mis à marcher en se dandinant et en sifflant une petite valse allemande qui lui était revenue en mémoire et qui lui avait inspiré le rythme de son pas. Je m’en souviens très bien, je vais vous montrer… » Ici, il faut imaginer Hitchcock singeant le déhanchement de Sir Humphrey Pengallan… une petite danse que Truffaut jugea «vraiment très jolie» !
Le tournage
Avant le début du tournage, Hitchcock interrompit le travail. Pour accélérer les négociations avec Selznick, il décida de se rendre à Los Angeles. Il confia à sa fidèle secrétaire Joan Harrison le manuscrit de La Taverne et, le 1 er juin 1938, il s’embarqua avec sa femme et sa fille Patricia (âgée de 9 ans) à bord du Queen Mary. Aux Etats-Unis, les négociations allèrent bon train et Hitchcock put, dès le 14 juillet, signer le contrat qui allait le lier à Selznick pour plusieurs années. Le même jour, il sautait sur le Normandie pour rallier l’Angleterre et terminer Jamaica Inn.
Enfin, le 1 er septembre 1938, Hitchcock put faire retentir le clap de début du tournage. La quasi-totalité du film fut réalisée dans les studios d’Esltree, qu’il connaissait de longue date. Les moyens imposants de la production, avec d’immenses décors et de non moins gigantesques bassins consacrés aux scènes aquatiques, constituèrent un des principaux tours de force du film.
Il convient toutefois d’y ajouter la qualité du jeu des acteurs. L’interprétation de Charles Laughton s’avéra aussi expressive et expressionniste que les décors dans lesquels il évoluait. La jeune actrice Maureen O’Hara, que le réalisateur projeta sur le devant de la scène, montra elle aussi un grand talent. Une fois encore, Hitchcock apportait la preuve qu’il était un grand découvreur de talents. Les seconds rôles furent attribués à des fidèles du réalisateur. Clare Greet (1871-1939) avait tenu la vedette dans le premier film réalisé par Hitchcock (en 1922), malheureusement jamais terminé : Number 13 ; elle joua ici le rôle d’une vieille femme venue réclamer un nouveau toit pour sa maison. Wylie Watson (1889-1966) interpréta le bien ironiquement nommé Salvation, tenant un discours sur la damnation qui guette les naufrageurs ; il avait joué, dans The 39 Steps, le rôle-clé de Mr Memory, le MacGuffin du film.
C’est donc avec une équipe efficace et rodée que le réalisateur finit sa carrière anglaise. Le tournage s’acheva à la mi-octobre. A cette même date, Une The Lady Vanishes (Une Femme disparaît) sortait sur les écrans londoniens. Immédiatement, le film fit de son réalisateur le cinéaste anglais le plus populaire au monde, ce qui accentua le désir d’Hitchcock d’aller faire ses premières armes outre-Atlantique. Négligea-t-il pour autant la réalisation du dernier opus de la première période britannique ? L’idée a souvent été avancée à propos de Jamaica Inn. Le film porte pourtant la marque du maître et des qualités qui témoignent de son talent.

JAMAICA INN (La Taverne de la Jamaïque) – Alfred Hitchcock (1939) – Charles Laughton, Maurenn O’Hara
Dr Jekyll et Mr Hyde
Jamaica Inn est le deuxième des trois films en costumes d’Hitchcock, après Waltzes from Vienna (Le Chant du Danube, 1933) et avant Under Capricorn (Les Amants du Capricorne, 1949). Cet élément dérouta sans doute le public. Pourtant, le réalisateur fit en sorte de rendre intemporelles les aventures de Mary Yellard. Mis à part le carton qui ouvre le film, aucune référence réellement historique n’apparaît. Le réalisateur s’attache à la psychologie des personnages, laquelle n’a pas d’âge. Le dîner de Pengallan avec ses invités avides et grotesques pourrait avoir lieu aujourd’hui.

JAMAICA INN (La Taverne de la Jamaïque) – Alfred Hitchcock (1939) – Charles Laughton, Maurenn O’Hara
A sa sortie, le film reçut un accueil mitigé, à la fois du public et de la critique, laquelle souligna que Jamaica Inn était une œuvre faite pour satisfaire l’ego du seul acteur et producteur Charles Laughton. Pourtant le personnage de Sir Humphrey Pengallan était aussi l’œuvre d’Hitchcock, qui fit ressortir sa dimension tout à la fois exécrable et sublime, ainsi qu’il en témoigna lui-même : « Je m’intéresse surtout à l’aspect Dr Jekyll et Mr Hyde du juge. » Comme souvent, il porta une attention toute particulière à son « méchant », à tel point que le personnage de Trehearne semble falot en comparaison. On peut même supposer qu’Hitchcock s’identifia au juge tout autant que Charles Laughton. Ainsi, quand Pengallan, sur le point de sauter du mât où il s’est réfugié, déclare : « Vous voulez du spectacle, je vais vous en donner ! », comment ne pas penser que c’est le faiseur de spectacle Alfred Hitchcock qui parle à travers Sir Humprey ? Plus encore, la dualité du personnage évoque celle du réalisateur. Pengallan va chercher la beauté au plus profond du Mal. Il évolue dans un monde corrompu, mais c’est pour y trouver la beauté et les plaisirs, par-delà toute morale. D’une certaine façon, n’est-ce pas ce que fait Hitchcock dans chacun de ses films ?
La Belle
Mary Yellard constitue le pendant du personnage totalement amoral qu’est Sir Humphrey Pengallan. Elle apparaît comme la Belle opposée à la Bête. Le critique Bruno Villien l’explique : « Hitchcock trouve un visible plaisir à jeter la débutante Maureen O’Hara dans un groupe de pillards déchaînés et à soumettre la farouche vierge aux caprices adorateurs de Charles Laughton, grandiose génie du Mal. » Si la confrontation des deux figures peut évoquer l’opposition entre le Bien et le Mal, elle n’a pourtant rien de manichéen. Les deux univers se fondent en un seul dans le jeu aux allures sado-masochistes qui les réunit et culmine avec l’enlèvement de Mary par Sir Humphrey. Pengallan agit comme l’un des révélateurs (le second étant la caméra d’Hitchcock) de la beauté de Mary. Dès leur première rencontre, il demande à la jeune femme d’ôter son manteau pour admirer sa silhouette. Les deux personnages évoluent dans un monde qui ignore la beauté, et Pengallan seul semble y trouver encore goût.
Pengallan est un homme du XVIIIe siècle, ultime représentant d’un goût que le siècle suivant s’apprête à balayer. Le juge ne cesse de se lamenter sur l’époque révolue et la bassesse des temps présents qui ne sont qu’envie et cupidité. Mary offre également une autre figure, celle du salut. Elle sauve d’abord Trehearne du lynchage, puis les membres de l’équipage du dernier navire d’une mort certaine, en ravivant le « phare ». A ce thème répond celui de la responsabilité. Dans la grotte où ils sont réfugiés, Trehearne dit en substance à Mary : «Tu m’as sauvé la vie, tu es responsable de moi. » Dans Vertigo, Scottie fera une remarque similaire à Madeleine.

JAMAICA INN (La Taverne de la Jamaïque) – Alfred Hitchcock (1939) – Charles Laughton, Maurenn O’Hara
Mary évolue dans deux demeures qui, par leur forte présence, constituent des personnages à part entière, tel Manderley dans Rebecca. Presque toute la première partie du film se déroule alternativement dans la villa de Sir Humphrey et la taverne de Joss, créant une atmosphère de claustrophobie à laquelle on n’échappe qu’à la fin du film. Cependant, alors que la demeure de Pengallan est lumineuse et d’un style néo-classique, la taverne semble tout droit sortie d’un film de Murnau. Ses murs penchés, ses ombres, son escalier de guingois nous plongent dans une atmosphère fortement expressionniste. Hitchcock multiplie les parallèles entre les deux maisons et leurs propriétaires : Pengallan règne sur ses voisins vulgaires, Merlyn sur une bande d’assassins ; Pengallan fait entrer sa jument dans son salon, Merlyn selle son cheval pour se lancer à la recherche de Mary et Jem. Aristocrates et brigands de bas étages sont ainsi mis sur le même plan, celui d’un monde corrompu dans lequel seule ta beauté triomphera.

JAMAICA INN (La Taverne de la Jamaïque) – Alfred Hitchcock (1939) avec Robert Newton, Charles Laughton, Marie Ney et Maureen O’Hara
Analyse du film
Sur les côtes de Cornouailles, au début du XIXe siècle, un homme sort de la taverne de la Jamaïque et se dirige vers le phare rudimentaire qui aide les navires à repérer la côte. Il cache la lumière et provoque le naufrage d’un bateau. Une bande de pillards tue alors tout l’équipage et s’empare de la cargaison. Au même moment, Mary Yellard arrive en diligence. Elle veut s’arrêter à la taverne de la Jamaïque, mais le cocher refuse de la déposer dans un lieu aussi mal famé. Déposée devant une demeure aristocratique, Mary y demande de l’aide. Elle est accueillie par le propriétaire des lieux : Sir Humphrey Pengallan, juge de paix. Malgré les mise en garde des invités de Pengallan, Mary insiste pour qu’on la conduise à la taverne de la Jamaïque où elle doit retrouver sa tante. Sir Humphrey l’y accompagne.
Laissée seule devant la taverne, Mary se retrouve face à un homme à l’allure sinistre : son oncle Joss. Elle rencontre enfin sa tante Patience et découvre la bande de pillards qui occupent les lieux. Pendant ce temps, Joss retrouve Joss retrouve Pengallan , qui en réalité dirige le groupe et l’informe du passage des navires. Une dispute éclate. Un nouveau membre, Jem Trehearne, est pendu. Depuis sa chambre à l’étage, Mary parvient à décrocher Jem et l’aide à fuir. Menacée à son tour, elle s’enfuit.
Chadwick, fidèle serviteur de Pengallan, informe son maître des nombreuses factures en retard. Le mouvement d’humeur qu’il provoque chez Sir Humphrey par ce rappel renvoie à la folie qui semble avoir frappé plusieurs membres de la famille Pengallan. Joss vient informer Pengallan de la fuite de Jem et Mary, craignant qu’ils avertissent la police. Jem et Mary se sont réfugiés en canot dans une grotte creusée dans la falaise au bord de la mer. Tentant de fuir celui qu’elle prend pour un des pirates, Mary provoque la perte de l’embarcation. La bande de pillards, toujours à leurs trousses, les découvre dans leur cachette. Mary et Jem n’ont d’autre solution que de fuir à la nage.
Alors qu’il s’occupe, avec beaucoup de magnanimité, des réclamations des habitants de son domaine, Sir Humphrey voit arriver Mary et Jem, trempés tous les deux. Ils informent Pengallan de leur fuite et sollicitent son aide. Mary réclame la clémence pour Jem qui l’a aidé dans sa fuite. Alors que Pengallan rejoint ses amis qui lui apprennent le passage prochain d’un navire (une proie pour les naufrageurs), Trehearne insiste pour le voir. Il apprend à son hôte qu’il est lieutenant de la Marine enquêtant sur les activités de la taverne de la Jamaïque. Pengallan propose de s’y rendre avec Jem, et écrit une lettre demandant des renforts. Après s’être changée, Mary rejoint le salon où sont réunis Jem et Pengallan. Elle surprend leur conversation et apprend qu’ils ont l’intention d’arrêter les naufrageurs de la taverne de la Jamaïque. Après s’être armés, Jem et Sir Humphrey s’apprêtent à partir en voiture : ils découvrent alors que Mary les a devancés et qu’elle a pris la calèche.
Mary, qui a rallié la taverne de la Jamaïque, informe sa tante de l’arrivée prochaine de la police. Joss a à peine le temps d’être prévenu qu’on frappe déjà à la porte : Jem et Pengallan arrivent. Ce dernier feint de ne pas connaître Joss ; il demande à fouiller la maison en attendant l’arrivée des renforts et, surtout, du cerveau des opérations qui doit informer Joss d’un prochain passage de navire au large. Croyant à l’arrivée imminente de la police, Trehearne tombe nez à nez avec la bande de pillards ; il est fait prisonnier. Sir Humphrey feint alors d’être attrapé par Joss. Les deux hommes sont ligotés, et la bande part préparer un nouveau pillage, emportant Mary et laissant à Patience le soin de surveiller les deux prisonniers. Pengallan se débarrasse de ses liens, qui avaient été faussement noués par Joss, dévoile sa position réelle et quitte les lieux. Sur la côte, les brigands préparent le naufrage du bateau annoncé, mais Mary parvient finalement à rallumer le phare et permet au navire d’éviter la catastrophe. Face à la bande qui veut s’occuper d’elle, elle ne doit son salut qu’à Joss, qui la protège et l’emmène sur sa charrette. Un des marins, furieux, tire et blesse Joss. Pendant ce temps, Trehearne convainc Patience de le laisser partir.
Mary ramène Joss mourant à la taverne, où elle retrouve Patience qui est bientôt abattue par Sir Humphrey. Le juge kidnappe Mary et embarque avec elle sur un navire en partance pour la France. Pendant ce temps, Trehearne revient à la taverne avec des renforts. Il arrête les pillards, et se lance à la poursuite de Mary et Pengallan. Sur le navire, Sir Humphrey préfère se suicider plutôt que d’être arrêté. Le fidèle Chadwick assiste, impuissant, à la folie fatale de son maître.
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