Les Actrices et Acteurs

JEAN GABIN : UN ACTEUR MYTHIQUE

De La Bandera au Clan des Siciliens, en passant par Le Jour se lève et Un singe en hiverJean Gabin a mené durant près de cinquante ans un parcours en tous points exemplaire. Retour sur l’étonnante carrière d’un artiste de légende.  

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LE JOUR SE LÈVE (Marcel Carné, 1939)

Lorsque, régulièrement, la question se pose de savoir quel acteur a le plus marqué le cinéma hexagonal, la réponse est invariablement la même : Jean Gabin. Comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement ? En entamant sa carrière dans les années 1930 et en tournant son dernier film en 1976, l’acteur est devenu le représentant d’un demi-siècle de cinéma français, au point de finir par le personnifier tout entier. Car, rien qu’en passant en revue les titres de ses films, c’est toute l’histoire du septième art qui se met à revivre, époque après époque : Pépé le MokoGueule d’amourQuai des brumesLa Grande illusionLe Jour se lèveLa Vérité sur Bébé DongeTouchez pas au grisbiFrench CancanLa Traversée de Paris, En cas de malheurLe Cave se rebiffeUn singe en hiverLe clan des Siciliens… Autant de films qui, à leur manière, racontent le XXe siècle français.  

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PÉPÉ LE MOKO (Julien Duvivier, 1937)
Habile caméléon

Bien sûr, si la place de Jean Gabin s’avère aujourd’hui tellement immense, c’est principalement parce-que l’acteur a su choisir les réalisateurs avec qui il collaborait. Là encore, on est proche du sans faute. En décidant de travailler sous la direction de Julien Duvivier, Jean Grémillon, Marcel Carné, Jean RenoirJacques Becker, Gilles Grangier, René Clément ou Henri Verneuil, Gabin a fait preuve d’un solide flair : sa filmographie en prend même des airs d’anthologie des grands cinéastes français ! Mais si tous ces réalisateurs veulent tellement travailler avec lui, et certains à plusieurs reprises (douze fois pour Gilles Grangier), c’est que Gabin est un acteur au potentiel extraordinaire, et qu’il sait en outre prendre le risque d’explorer sans cesse de nouveaux registres, au risque de désarçonner un public qui, parfois, se trouvera effectivement déçu. L’acteur est tour à tour mauvais garçon, marin, policier, grand bourgeois ou paysan, et ce avec une égale conviction. Et il s’essaie à la comédie aussi bien qu’au mélo, au film de guerre ou au polar…  

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LE CAVE SE REBIFFE (Gilles Grangier, 1961)
Un homme d’exception

Luxe suprême, Gabin ira jusqu’à démarrer durant la Seconde Guerre mondiale une carrière à Hollywood, pour finalement dédaigner une industrie qui ne lui convient pas, et aller combattre au sein des Forces Alliées en Afrique du Nord. Comment un homme d’une telle stature pouvait-il ne pas impressionner le public ? D’autant qu’il connaîtra également la reconnaissance de ses pairs : Gabin se voit récompensé à quatre reprises aux prestigieux festivals de Venise et de Berlin, et recevra – à titre posthume – un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. La mort de l’acteur, survenue en 1976, donne d’ailleurs lieu à des funérailles nationales, comme peu d’acteurs en connurent en France : ses cendres sont ainsi dispersées au large des côtes bretonnes depuis un navire affrété par l’État. Un hommage de la nation à celui qui s’était vu décoré à la fois de la Croix de Guerre et de la Légion d’Honneur… Plus tard, un musée sera dédié à la mémoire de l’acteur à Mériel, le village de son enfance et, entre autres commémorations, un timbre sera édité à son effigie en 1998. Mais pour autant, Gabin n’est pas devenu aujourd’hui un monument inerte du cinéma français: à travers tous les chefs-d’œuvre qu’il a marqués de son talent, l’acteur continue bel et bien à vivre dans nos imaginaires de spectateurs.  [Eric Quéméré – Collection Gabin (2005)]

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LE CHAT (Pierre Granier-Deferre, 1971)

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JEAN GABIN
S’il est un acteur dont le nom est à jamais associé au cinéma de l’entre-deux-guerres, aux chefs-d’œuvre du réalisme poétique, c’est bien Jean Gabin. Après la guerre, il connait tout d’abord une période creuse en termes de succès, puis, à partir de 1954, il devient un « pacha » incarnant la plupart du temps des rôles de truands ou de policiers, toujours avec la même droiture jusqu’à la fin des années 1970.



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