Un samedi de mai, Deborah, Lora Mae et Rita délaissent leurs maris pour organiser un pique-nique sur les bords de la rivière avec un groupe d’enfants orphelins. Juste avant d’embarquer sur le bateau, elles reçoivent une lettre : Addie Ross leur apprend qu’elle a quitté la ville avec le mari de l’une d’entre elles. Pendant la promenade, chacune s’interroge pour savoir s’il s’agit du sien… Premier grand succès public de Joseph L. Mankiewicz, ce film est un jubilant jeu de piste dans la mémoire de trois femmes obsédées par la reconnaissance sociale. Addie Ross, la voleuse de mari, dont on n’entend que la voix, a passé son temps à parsemer la vie des braves épouses d’indices de sa présence : ici un disque, là une robe ou une photographie. Tout l’amusement du spectateur consiste à ramasser ces petits cailloux blancs pour mesurer cet atroce travail de sape et avancer vaillamment dans une intrigue pleine de suspense. Véritables joyaux de morgue et de vivacité, les flash-back qui retracent le passé du trio de « victimes » pourraient être découpés en trois courts métrages, impeccables et totalement indépendants. Mankiewicz commence sur un ton très nostalgique, puis sa plume se fait glaçante et ironique. Enfin, le cinéaste devient subitement tendre et raconte l’audacieuse passion d’une jolie femme pour un vieux colosse bougon. A Letter to three wives (Chaînes conjugales) n’est pas un banal film à sketchs : c’est un savant pamphlet contre la société américaine, que Mankiewicz clôt par une pirouette qui laisse pantois. [Marine Landrot – Télérama.fr]

« Chères Debby, Lora Mae et Rita, comme vous le savez maintenant, vous devrez désormais vous passer de moi. Ce n’est pas facile de quitter une ville comme notre ville, de m’arracher à vous, mes trois chères amies qui signifiaient tant pour moi. Je me considère donc extrêmement heureuse de pouvoir partir avec une sorte de souvenir, quelque chose qui me rappellera toujours la ville qui était ma maison et mes trois très chères amies que je ne veux pas oublier et que je n’oublierai pas. Vous voyez, les filles. Je suis partie avec un de vos maris. Addie. »

Tout commence par une nouvelle de John Klempner, « One of Our Hearts is Missing », parue dans le numéro d’août 1945 de l’International Cosmopolitan, la revue de William Hearst, suivie plus tard d’une version romancée, « A Letter to Five Wives », toujours du même auteur. En mars 1946, les droits d’adaptation sont achetés par la 20th Century-Fox et le projet passe entre les mains d’Ernst Lubitsch et de Joseph L. Mankiewicz sans, semble-t-il, que ceux-ci s’y intéressent.

Mais le producteur Sol C. Siegel remarque le sujet, et trois scénaristes vont travailler à une adaptation cinématographique éventuelle. Ce sont successivement Melville Baker, auquel on doit notamment le scénario du beau film de Richard Thorpe Above Suspicion ; Dorothy Bennett, qui adaptera The Brasher Doubloon (1947) de John Brahm ; et surtout Vera Caspary, l’auteur de Laura. Le travail de ces scénaristes et de Sol C. Siegel aboutira à deux modifications importantes pour le futur film. Il est en effet décidé de limiter à quatre le nombre des femmes éventuellement trompées par leur mari et de ne pas faire apparaître du tout Addie Ross.

Il reste à choisir le réalisateur. Sol C. Siegel souhaite faire appel à Mankiewicz, mais Darryl F. Zanuck est réticent car il craint de se retrouver face à un de ces scénaristes-réalisateurs difficiles à contrôler. Il déclare même à Siegel : « Bon Dieu, cet arrogant bâtard est déjà impossible après quatre échecs. S’il fait un succès avec celui-ci, il sera invivable. » Zanuck ne cache pas son désir de confier le film à Ernst Lubitsch, mais la santé de ce dernier se détériore à tel point que, sur le tournage de The Lady in Ermine (La Dame au manteau d’Hermine), il doit être remplacé par Otto Preminger. Plus que jamais, Sol C. Siegel insiste pour donner le film à Mankiewicz qui, de toute manière, doit s’absenter un certain temps, le tournage d’Escape (L’Évadé de Dartmoor) le bloquant en Angleterre de la mi-septembre à la mi-décembre 1947. Siegel est prêt à attendre le retour de Mankiewicz, qui lui déclare avant de partir : « Si vous m’attendez, je vous ferai un sacré film ! » Siegel n’en doute pas, et la mort d’Ernst Lubitsch le 30 novembre 1947 règle le problème. Zanuck est désormais d’accord.

« Quand j’ai commencé à écrire A Letter to three wives, qui était une critique de la société dans laquelle j’ai vécu moi-même jadis, et que j’appelais « mon film sur les mœurs et la morale d’une époque », je pensais bien décrire avec ironie, amertume et de façon satirique ces jeunes couples mariés. » Et, interrogé au moment du tournage de Guêpier pour trois abeilles, il déclarera : « Ce que je voulais surtout critiquer, c’était l’aspect commercialisé de notre vie. Rappelez-vous, j’attaquais avec une grande virulence la radio, ses concours, sa publicité. Ma protagoniste était maîtresse d’école, ce qui m’était très familier, puisque mon père était professeur. Je me souviens d’une réplique, lorsque son mari lui demande d’abandonner l’enseignement pour écrire pour. la radio – ce serait plutôt la télévision aujourd’hui -, elle lui répond : « Et qui va former les enfants? Les comics ? » Il y avait aussi cette scène entre Linda Darnell et Paul Douglas où j’essayais de porter à l’écran la terrible, la terrifiante solitude du grand homme d’affaires américain qui est la personnalité importante d’une petite ville. Il vit avec la hantise que les gens s’intéressent à son argent. Et puis il y avait encore le personnage de la fille américaine qui connaît ses atouts, qui sait ce que veut son patron et qui est décidée à le vendre au prix le plus élevé. C’était un film cynique, mais c’était une comédie, Je me rappelle aussi la fille qui pense que toute l’importance qu’une femme peut avoir tient à sa robe, elle a l’obsession de la classe non pas au sens de structure sociale, mais au sens d’élégance, une élégance avec laquelle il faut être née, une élégance que l’on n’achète pas. Ce sont des préoccupations qui me sont chères et que j’aborde une fois encore dans le film que je suis en train de tourner. » Joseph L. Mankiewicz

Ce qui n’aurait pu être qu’un mélodrame « à tiroirs » devient grâce à l’intelligence de Mankiewicz une réflexion souvent cynique sur le mariage et les rapports entre les hommes et les femmes. Le film pose aussi et surtout une question essentielle : où est la vérité ? Car c’est avant tout la vérité – en admettant qu’elle existe – que durant une journée d’angoisse. Deborah, Rita et Lora Mae vont chercher à tout prix, sans d’ailleurs la trouver complètement pour deux d’entre elles. Très pirandellien par son scénario, le film se termine de manière ambiguë. On peut d’ailleurs très bien concevoir les trois flash-back qui représentent les trois « tiroirs » de l’histoire comme trois rêves – trois cauchemars ! – qui auraient permis à ces trois femmes de matérialiser pendant quelques instants leur crainte la plus profonde, la perte de l’amour de leur mari.

Deborah, Rita et Lora Mae vont se torturer volontairement, recherchant de façon presque maladive les détails qui leur permettraient d’avoir la certitude de leur malheur. Elles ne se souviennent pas des moments qui pourraient conforter leur confiance en leur mari, mais évoquent l’inverse comme si elles avaient déjà chacune pensé à cette situation. Loin de toute misogynie, Mankiewicz décrit avec beaucoup de tendresse, et souvent avec humour, ces trois heureuses épouses vivant en plein jour ce qui est leur cauchemar quotidien.

Deborah Bishop n’appartient pas à la même classe sociale que son mari. Ils se sont connus pendant la guerre, à un moment où les barrières sociales s’étaient estompées. L’uniforme porté par Deborah cachait le fait qu’elle ne sait pas bien s’habiller. Brad présente Deborah à Rita et à George comme « sa part des surplus de la marine ». Une bien curieuse manière de parler de sa femme… Comme la Miranda Wells de Dragonwyck, Deborah a épousé un homme plus fortuné qu’elle, et toutes ses tentatives pour parvenir au niveau de celui qu’elle aime se soldent par des échecs. Ses robes sont démodées, ses manières provinciales, mais elle s’accroche à cet homme devenu son mari et cherche à combler la différence qui existe entre eux.

En ce qui concerne Addie Ross, George parle de son « goût » et Porter rappelle la « classe » de Brad et le fait que tous étaient persuadés qu’il épouserait Addie, qui lui devait son premier baiser. Rita Phipps incarne, de son côté, la femme moderne. Même si George et elle ont deux enfants – que, d’ailleurs, on ne voit jamais -, elle a beaucoup de difficulté à être la femme au foyer que souhaite son mari et la rédactrice dont a besoin l’impérieuse Mrs. Manleigh. Son travail pour la radio la préoccupe tellement qu’elle en vient même à oublier l’anniversaire de son époux. Contrairement à Addie Ross qui, elle, ne l’a pas oublié et offre à George un concerto de Brahms.

Le dîner qui réunit Rita, George, Lora Mae et Porter aux Manleigh permet à Mankiewicz, particulièrement ironique, de fustiger la radio dont on vient d’entendre deux feuilletons stupides. Mrs. Manleigh, superbement jouée par Florence Bates, et son mari, nettement plus chétif, sont admiratifs devant ces purs produits de la radio américaine de la fin des années quarante. Mrs. Manleigh souhaite que Rita œuvre dans le même style. Mankiewicz ne se contente pas de dénoncer l’idiotie de certaines émissions radiophoniques, il en profite aussi pour rappeler le rôle du professeur dans une société qui ne le met pas à sa véritable place. En effet, Rita gagne plus d’argent que George qui est professeur – comme le père de Mankiewicz -, et c’est elle qui espérait que Mrs. Manleigh pourrait engager George pour écrire pour la radio, ce qui lui aurait permis de gagner plus d’argent. La prise de position de George interdit désormais à Mrs. Manleigh d’envisager de lui donner le moindre travail, et Rita comprend qu’elle continuera à gagner plus que son mari, une situation difficile pour ce dernier.

Des trois femmes, Rita Phipps est la seule à avoir gagné ! Lora Mae, la troisième, n’avait qu’une idée en tête : le mariage. Belle et désirable, elle considère cette condition comme la seule issue possible de sa liaison avec Porter. Prolétaire et ambitieuse, elle fait de ce soupirant bonhomme, qu’interprète avec une grande justesse Paul Douglas pour ses débuts à l’écran, un véritable pantin, insistant sur le fait qu’il doit l’aider à mettre son manteau, lui ouvrir porte et portière de voiture, et filant ses propres bas pour amener Porter à lui en offrir une autre paire. Elle obtiendra finalement ce qu’elle souhaitait. Porter cédera et l’épousera. Mais, pour elle, encore plus peut-être que pour Deborah, le danger réside dans le fait qu’elle est dans l’incapacité de faire illusion auprès des amis de Porter. Ce dernier n’hésite d’ailleurs pas à la rabrouer – amicalement sans doute, mais à la rabrouer tout de même – devant les autres.

La fin du film est volontairement équivoque et ambiguë, car si le couple formé par Rita et George sort vainqueur de cette forme de compétition, il n’en est pas de même pour les deux autres. Porter laisse croire à Deborah que c’est lui qui était parti avec Addie Ross et qu’il est finalement revenu après avoir changé d’avis, conscient de l’erreur qu’il faisait. George admire l’aveu de Porter, à qui il dit : « Tu es un sacré type ! » Lora Mae est assez admirative – et surtout elle aime assez son mari – pour ne pas profiter de la situation et de cet aveu public afin de demander le divorce.

Deborah semble rassurée par l’aveu de Porter, mais cet aveu est-il la vérité ? Porter a-t-il menti pour permettre, comme il le dit lui-même, à Deborah de passer une bonne nuit ? Autant de questions que Mankiewicz pose sans donner de réponses. Le « Heigh ho. Goodnight, everybody » prononcé par Addie Ross et qui clôt le film tandis qu’un verre tombe et se brise demeure une énigme. A tel point que le général Douglas MacArthur, qui admirait beaucoup le film, chercha en vain à apprendre de la bouche de Mankiewicz en personne, qu’il fit contacter par son ordonnance, qui était parti avec Addie Ross !

Pessimiste et amer, A Letter to three wives trouve une force supplémentaire dans le fait qu’on ne voit jamais Addie Ross (sauf de dos durant quelques dixièmes de seconde, en conversation avec Brad), même si elle intervient vocalement à plusieurs reprises durant le film. Ne la connaissant pas, le spectateur est incapable de faire une comparaison entre elle et les trois héroïnes. Libre faculté est ainsi laissée au spectateur d’imaginer Addie, l’éternelle rivale, selon ses désirs. Ce fait l’incite à la concevoir non pas comme une personne de chair et de sang, mais comme une entité, un danger omniprésent et invisible. Addie, c’est la « Maîtresse », présente ou future, réelle ou imaginaire, celle dont on peut toujours redouter le pire. Ce n’est pas une femme que l’on peut combattre à égalité, avec des armes telles que la beauté, l’esprit ou l’intelligence, mais c’est la crainte de chaque instant, l’être susceptible de briser un foyer et d’arracher un homme à sa femme.

Invisible, personne virtuelle, Addie Ross est cependant constamment présente durant le film puisqu’elle est la raison même de l’intrigue. L’aspect le plus pessimiste du film est de nous montrer trois couples mariés qui semblent bénéficier de toute la solidité des unions réussies. L’histoire va révéler que ces trois couples sont en fait des ménages brisés en puissance. Il suffit d’une lettre pour que brusquement la crainte et la jalousie y fassent irruption. N’importe lequel de ces trois couples a priori indestructibles peut devenir le foyer de l’infidélité du mari.

Enfin, on peut quitter ce film éblouissant sans rappeler divers éléments. C’est Mankiewicz lui-même qui insista pour faire appel à Celeste Holm, sa future interprète d’All about Eve, pour prêter sa voie à Addie Ross. Il lui fit croire que Joan Crawford était sur les rangs pour le rôle… C’est le même Mankiewicz qui, plus ironique que jamais, choisit au cours du tournage de la scène où Lora Mae remarque le portrait d’Addie Ross sur le piano de Porter, de remplacer la photo d’Addie par celle d’Otto Preminger, qui avait dirigé précédemment Linda Darnell dans Ambre ! La jeune actrice s’amusa paraît-il beaucoup de cette surprise. C’est également à l’occasion du tournage du film que Mankiewicz commença la liaison qui durant six ans l’unit épisodiquement à Linda Darnell. Quant à Vera Caspary, auteur de l’adaptation du film, il semble entretenir une relation fétichiste avec le chiffre trois, puisqu’il a également participé à Give a Girl a Break de Stanley Donen (qui l’emportera de trois actrices ?), à Girls de Cukor (qui, des trois amies de Gene Kelly, dit la vérité ?) et à Three Husbands d’Irving Reis (1951)… [Joseph L. Mankiewicz – Patrick Brion – Ed. de La Martinière (2005)]

L’histoire et les extraits
Le premier samedi de mai. Une voix – nous apprendrons que c’est celle d’Addie Ross (Celeste Holm) – présente une petite ville proche de New York et certains de ses habitants. Brad (Jeffrey Lynn) et Deborah Bishop (Jeanne Crain) sont mariés. Brad doit s’absenter. Il n’est pas sûr de pouvoir être auprès de sa femme pour la rituelle réunion du Country Club. Deborah lui parle d’Addie Ross, dont la robe était semblable à celle qu’elle portera elle-même à cette occasion. Deborah est visiblement jalouse d’Addie Ross. « Elle ne sera pas fâchée longtemps », commente la voix d’Addie Ross. Deborah passe prendre en voiture son amie Rita Phipps (Ann Sothern). George (Kirk Douglas), le mari de Rita, avoue à Deborah qu’il a mieux à faire que d’aller pêcher… Deborah trouve George bizarre. Elle le dit à Rita, qui lui parle à son tour d’Addie Ross.

Lora Mae Hollingsway (Linda Darnell) arrive la première à l’embarcadère. Elle est rejointe par Deborah et Rita, ses amies. Elles doivent participer toutes les trois à une excursion organisée pour des enfants orphelins. Lora Mae apprend à Deborah et à Rita qu’Addie Ross est partie ce matin même. Elle a quitté la ville pour toujours ! Un messager arrive alors avec une lettre. Elle est destinée à Deborah, Lora Mae et Rita. Son auteur est Addie Ross. Celle-ci révèle à ses trois amies qu’elle a quitté la ville. Elle leur apprend aussi qu’elle est partie avec le mari de l’une d’entre elles. Deborah, Rita et Lora Mae repèrent une cabine téléphonique, mais elles n’ont pas le temps d’appeler car le bateau doit partir. À bord du bateau, alors qu’une petite fille, Kathleen, lit à haute voix, Deborah se demande s’il s’agit de Brad…
Début du flash-back de Deborah.
Brad vient d’être démobilisé. Il a connu Deborah qui était alors dans la marine. Il doit aujourd’hui la présenter à ses amis. Brad et Deborah sont amoureux l’un de l’autre. Ils se sont mariés. C’est la première fois qu’ils sont en civil. Deborah souffre de ne pas appartenir au même milieu que son mari. Rita et George Phipps arrivent. George est professeur. Ils ont deux jumeaux. Rita écrit des textes pour la radio. Brad présente Deborah à Rita et à George. Deborah a honte de sa robe, passablement ridicule avec une grosse fleur sur le ventre, mais Rita la rassure. Deborah fait un trou en enlevant la fleur en question. Rita l’aide à recoudre la fleur.

Le Country Club. Lora Mae est là avec son mari Porter. Elle danse la rumba avec Brad. Porter (Paul Douglas) parle de la classe de Brad. Il déclare même que tous pensaient que Brad épouserait Addie Ross. Deborah parle à Porter d’Addie. Elle commence à être quelque peu éméchée. Deborah, Brad, Rita, George, Lora Mae et Porter sont ensemble à table. Le serveur leur apporte un magnum de champagne de la part d’Addie Ross. Lora Mae apprend à Deborah que le mari d’Addie Ross l’a quittée depuis cinq ans. George parle du, goût très sûr d’Addie, Brad porte un toast à Deborah, sa femme et… à Addie Ross. Deborah danse une valse avec Brad. La fleur de sa robe se détache et tombe dans l’ assiette d’un convive. Rita la récupère et cherche à rassurer Deborah pendant qu’on la lui recoud. Brad est pendant ce temps avec Addie Ross. Est-ce Brad qui est parti avec elle ? se demande Deborah… Fin du flash-back de Deborah.

C’est maintenant au tour de Rita de s’inquiéter
Début du flash-back de Rita.
Rita a invité à dîner Mrs. Manleigh, dont elle dépend à la radio, et son mari. En leur faisant rencontrer George, elle espère pouvoir le faire engager à la radio, ce qui lui rapporterait plus d’argent. Rita donne des. instructions précises à Sadie (Thelma Ritter) qui doit servir à table. George reçoit avant le dîner un cadeau, le Concerto en si bémol de Brahms. C’est un cadeau d’Addie Ross ! Rita se souvient alors que c’est l’anniversaire de George. Elle l’avait totalement oublié ! Pas Addie Ross. Le dîner a lieu avec les Manleigh et les Hollingsway comme invités. Les Manleigh sont prêts à assurer la publicité de Porter Hollingsway. En voulant écouter la radio, Mrs. Manleigh casse le disque offert par Addie à George. Ce dernier est de plus en plus critique. La radio diffuse The Confessions of Brenda Brown, puis Linda Gray Registered Nuise, autant de programmes qui font l’admiration des Manleigh. George finit par leur dire ce qu’il pense de la radio et de leur production. Les Manleigh partent, mécontents. George vient de perdre la possibilité de gagner cent soixante-quinze dollars, par semaine ! George souhaite récupérer la Rita qu’il a connue autrefois, avant que la despotique Mrs. Manleigh lui ait mis le grappin dessus. Fin du flash-back de Rita.

Est-ce George qui est parti avec Addie Ross ? Rita rejoint Lora Mae. Celle-ci déclare qu’elle ne sait pas si Porter est parti avec Addie, mais qu’elle a ce qui lut faut. Elle a obtenu ce qu’elle voulait. Pourtant, elle aussi est inquiète.
Début du flash-back de Lora Mae.
Mrs. Finney (Connie Gilchrist ), la mère de Lora Mae, et Sadie jouent aux cartes. Le passage régulier du train ébranle la maison. Lora Mae fréquente Porter qui est son patron. Leur différence d’âge choque Babe (Barbara Lawrence) , la sœur de Lora Mae. Porter klaxonne. Lora Mae le laisse venir et le présente à sa mère. Au restaurant, Porter présente Lora Mae à George. Ce dernier était avec Rita et Addie Ross. Au retour, en voiture, Lora Mae dit à Porter qu’il faudra l’épouser s’il la veut. Elle file volontairement son bas. Porter lui donne rendez-vous pour le lendemain. Le lendemain, ils se revoient. Elle le remercie pour son amitié. Porter est mécontent. Elle l’embrasse…

Lora Mae est venue chez Porter. Il lui joue du piano. Elle remarque sur le piano le portrait d’Addie Ross. Elle exige le mariage. Au lieu de la raccompagner, Porter lui commande un taxi. Elle décide alors de démissionner. Elle lui dit adieu et l’embrasse. Le jour de la Saint-Sylvestre, Lora Mae est chez elle avec sa mère, Sadie et Babe. Porter arrive et dit à Lora Mae qu’il est prêt à l’épouser. Ils s’étreignent. La mère de Lora Mae s’évanouit. Fin du flash-back de Lora Mae.

Les trois jeunes femmes sont de retour. Rita revient chez elle. Elle retrouve George et l’étreint. Mrs Manleigh téléphone, et Rita lui déclare qu’elle ne travaillera pas pour elle avant lundi, comme le veut son mari. George révèle à Rita qu’il s’était bien habillé pour monter La Nuit des rois. Deborah rentre chez elle et trouve un message lui annonçant que Brad ne rentrera pas ce soir. Lora Mae est avec sa mère. Porter n’est pas là. Elle croit qu’il est parti avec Addie. Porter arrive. Lora Mae lui apprend le départ d’Addie avec un des maris. Ils se disputent. Deborah rejoint Rita et George et leur apprend l’absence de Brad. Au Country Club, Deborah, qui est à table auprès de Porter, lui affirme que Lora Mae l’aime. Elle lui dit que Brad est parti avec Addie Ross. Porter révèle alors à Deborah, à Rita et à George que c’est lui qui était parti avec Addie. Deborah l’embrasse et s’en va. Lora Mae, qui pourrait profiter de cette révélation pour divorcer et obtenir une partie de la fortune de Porter, dit ne rien avoir entendu. Lora Mae et Porter s’embrassent et dansent. Le mot de la fin reste à Addie Ross, alors qu’une coupe se penche et se casse…


JOSEPH L. MANKIEWICZ
En 20 films, et autant de chefs-d’œuvre, Joseph L. Mankiewicz s’est installé au panthéon des plus grands réalisateurs hollywoodiens. Après avoir été dialoguiste et producteur, il met en scène ses propres scénarios, écrits d’une plume vive et acérée. Il fait tourner les plus grands, décortique les rapports humains et moque avec finesse les différences sociales.









DRAGONWYCK (Le Château du dragon) – Joseph L. Mankiewicz (1946)
1844. Miranda Wells (Gene Tierney) quitte sa famille du Connecticut pour rejoindre son riche cousin Nicholas Van Ryn (Vincent Price) qui vit avec sa femme dans la sombre demeure de Dragonwyck. Van Ryn traite ses métayers avec la dureté de ses ancêtres et souffre parallèlement du fait que sa femme, Johanna (Vivienne Osborne), a été incapable de lui donner un héritier mâle. Johanna tombe bientôt malade et meurt. Peu de temps après, Nicholas demande à Ephraim Wells (Walter Huston), le père de Miranda, la main de sa fille…

ALL ABOUT EVE (Ève) – Joseph L. Mankiewicz (1950)
Le 23 mars 1950, les Academy Awards (Oscars) sont décernés pour les films sortis l’année précédente. Joseph L. Mankiewicz est l’un des grands triomphateurs de la soirée, puisqu’il obtient, pour A Letter to Three Wives (Chaînes conjugales), l’Oscar du meilleur scénario et celui de la meilleure mise en scène de l’année. C’est une véritable consécration. Trois semaines plus tard, il commence le tournage d’All About Eve, le film le plus célèbre de sa période Fox

THE GHOST AND MRS. MUIR (L’Aventure de Mme Muir) – Joseph L. Mankiewicz (1947)
on Berkeley Square et The House on the Square. Il s’agit d’une nouvelle adaptation de la pièce de John L. Balderston Berkeley Square, inspirée par The Sense of the Past d’Henry James.

THE BAREFOOT CONTESSA (La Comtesse aux pieds nus) – Joseph L. Mankiewicz (1954)
Il y a des films qui tombent sous le sens. Des films que rien ni personne ne peuvent enfermer dans une langue définitive ou livrer aux limbes de l’oubli. Tout a été dit sur le cinéma de Joseph L. Mankiewicz. A peu de choses près. mais cette comtesse qui s’avance pieds nus depuis l’année 1954 garde dans nos coeurs une place à part, une place de choix, une place que bien des films voudraient lui prendre.

PEOPLE WILL TALK (On murmure dans la ville) – Joseph L. Mankiewicz (1951)
1951 est l’année la plus prestigieuse de la carrière de Joseph L. Mankiewicz, qui, pour All About Eve (Eve), va obtenir en quelques semaines les Oscars du meilleur film, du meilleur réalisateur, et du meilleur scénario adapté. La cérémonie des Oscars a lieu le 29 mars. À ce moment-là, Mankiewicz a débuté depuis neuf jours le tournage de People Will Talk, sans aucun doute son film le plus curieux. L’intrigue présente une grossesse non désirée, un souhait d’avortement, une tentative de suicide et une commission d’enquête sur fond de délation, tout ceci dans une atmosphère qui oscille entre la comédie et le drame.

GUYS AND DOLLS (Blanches colombes et vilains messieurs) – Joseph L. Mankiewicz (1955)
Guys and dolls a été joué à Broadway à partir du 21 novembre 1950, au théâtre de la 46e rue. Samuel Goldwyn est l’un des spectateurs de la première et, avant même la fin du second acte, il a décidé de produire une adaptation cinématographique du spectacle. Ce ne sera pourtant qu’en 1954 qu’il parviendra enfin à acquérir les droits tant convoités. Il l’emportera sur ses rivaux en garantissant un million de dollars plus 10 % des bénéfices au-dessus de dix millions de dollars. Un engagement considérable qui rend, dès le départ, le succès financier du film très problématique

SOMEWHERE IN THE NIGHT (Quelque part dans la nuit) – Joseph L. Mankiewicz (1946)
Réalisé par Joseph L. Mankiewicz, Somewhere in The Night (Quelque part dans la nuit) place la figure du détective privé dans le dispositif des films sur les amnésiques. Sa forme repose sur les transcriptions visuelles de l’angoisse d’un homme sans mémoire qui cherche l’individu susceptible de l’éclairer sur son passé, puis découvre avec stupeur que celui qu’il veut retrouver n’est autre que lui-même. Et qu’il est un détective privé qu’on soupçonne de vol et d’assassinat.
- LIFEBOAT – Alfred Hitchcock (1944)
- I DIED A THOUSAND TIMES (La Peur au ventre) – Stuart Heisler (1955)
- BARBARA STANWYCK
- ALL ABOUT EVE (Ève) – Joseph L. Mankiewicz (1950)
- [AUTOUR DE « L’IMPOSTEUR »] HOLLYWOOD S’EN VA-T-EN GUERRE
Catégories :Le Film étranger