Le Film français

MANON – Henri-Georges Clouzot (1949)

Voilà une modernisation réussie (à l’inverse de celle de Jean Aurel, quelques années plus tard) du roman de l’abbé Prévost. On est en 1944, en plein marché noir. Desgrieux est un jeune FFI et Manon, qui aime le luxe, fréquente les maisons closes. On retrouve la noirceur de Clouzot, sa fascination-répulsion pour Manon, petit animal doué pour le plaisir. Cécile Aubry, qu’il giflera beaucoup sur le tournage, est le double de Bardot dans La Vérité, qu’il giflera aussi, mais qui, elle, lui rendra coup pour coup. La scène dans le désert, où Michel Auclair traîne sur son épaule une Manon agonisante, est caractéristique du cinéma de l’auteur. Et de l’époque. [Télérama – 2017]

« Quand l’idée de Manon s’est imposée, c’est que je cherchais une histoire sur les jeunes dans la guerre et dans l’après-guerre. C’est qu’en même temps j’avais sur le cœur certains tableaux de la Libération, c’est que l’asymétrie de l’amour de Desgrieux (Michel Auclair) à Manon (Cécile Aubry) correspondait à mes tiraillements avec Suzy (Delair), non pas comme dans le roman* avec des positions… persistantes – masochisme et coquetterie – mais le manque de concordance existant. » H. G. Clouzot.  *Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut » de l’abbé Prévost

Clouzot l’a souvent déclaré, il a besoin d’une vision, aussi fugace soit-elle, pour que s’enclenche son processus créatif. La première image de Manon, c’est à la Libération, dans le train Paris-Bordeaux, qu’elle s’est offerte à lui. Il est coincé dans le couloir d’un wagon bondé entre deux gros messieurs. Il pense alors que ce serait beau de voir un homme chercher une femme dans ce train. Et pendant la longue et inconfortable nuit qui va suivre, il renverse son idée de départ. C’est la femme qui doit chercher l’homme.

Par hasard, en rangeant sa bibliothèque, le regard du cinéaste s’est arrêté sur un classique de la littérature du XVIIIe siècle, Manon Lescaut – « un roman qui m’avait terriblement frappé quand j’avais douze ans ». Immédiatement, il comprend qu’il a trouvé le vecteur romanesque idéal pour brosser, presque à chaud, un portrait précis et sans concession de ses contemporains. Le jour même, il dresse le schéma général de son futur film.

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« Prévost n’a pas écrit un roman historique ; il a tracé une étude de mœurs contemporaines. Les milieux qu’il a dépeints au cours de son intrigue n’existent plus et leur évocation n’offrirait guère qu’un intérêt rétrospectif. Mais si les ressorts qui faisaient mouvoir ses personnages, si les circonstances qui pouvaient les pousser à agir en tel ou tel sens, ont changé, les rapports de force entre ressorts et circonstances correspondant à notre époque doivent être demeurés les mêmes. En somme, je me suis livré au jeu de me demander ce que seraient, ce que feraient de nos jours et très précisément en 1944, au lendemain de la Libération, une Manon, un Desgrieux, un Lescaut. Le marché noir a remplacé le tripot ; Manon avide de plaisir étouffait dans le bistro campagnard de sa mère, Desgrieux est F.F.I. ; Lescaut vit à l’hôtel des subsides qu’il tire à procurer n’importe quoi à n’importe qui ; le financier n’est plus financier, il fait fructifier, dans l’importation clandestine du vin ou la vente au noir des surplus américains, les biens qu’il a accumulés à commercer avec les Allemands ; il n’a plus de laquais : il a des gardes du corps. » 

MANON – Henri-Georges Clouzot (1949) – Michel Auclair, Cécile Aubry

Son nom accolé à l’un des titres les plus fameux de la littérature française, le cinéaste se sent capable de se passer de vedette. Dès l’écriture du script avec Jean Ferry, il se dit « poursuivi par l’idée de faire un film avec des jeunes acteurs », De nouveau, il hante les cours de comédie. Au cours Simon, son regard s’attarde sur le jeu d’une petite lycéenne. Cécile Aubry, future auteure et réalisatrice du feuilleton télévisée Belle et Sébastien. Pour l’instant, elle est encore une totale inconnue. « Je faisais de la danse et je suivais aussi les cours de René Simon. J’avais seize ans, même si j’en paraissais quatorze, et je devais passer une scène. Par le plus grand des hasards, il se trouve que ce jour-là, Clouzot était dans la salle à la recherche de l’interprète de Manon. Je suis donc passée la première, pas du tout impressionnée et Complètement détendue. Audition catastrophique d’un point de vue professionnel, sublime quant à la spontanéité. Je ne savais pas du tout qui était Clouzot mais il m’a parlé à la sortie en me demandant mon nom et ce que je faisais dans la vie. Des mois plus tard, j’ai été convoquée par la production au 49 avenue de Villiers et j’ai emmené avec moi des photos de vacances. Clouzot avait déjà vu huit cents filles. J’ai joué une scène et je lui ai fait voir mes photos. Le lendemain, il a téléphoné à mes parents pour leur annoncer que je faisais le film. Après, cela a été une très longue période de travail avec lui. Un travail de Pygmalion pendant plusieurs mois. Il adorait que j’aie fait de la danse car cela donnait, d’après lui, une endurance. J’allais chez lui, rue Lagrange, plusieurs fois par semaine et il a exigé que je quitte le lycée. Il n’était pas du tout paternel, plutôt professoral. Il était prodigieusement cultivé et intelligent. J’étais de la pâte à modeler entre ses mains ; il disait toujours que l’on ne peut pas faire une comédienne avec une table mais que l’on peut tout faire avec quelqu’un qui est souple. Il m’a tout appris, quelques fois durement. Pour me faire articuler, il me faisait lire des pages de Proust, parfois de vingt à trente fois de suite. J’étais une élève devant son professeur. J’obéissais ! » [Clouzot Cinéaste – José-Louis Bocquet – Marc Godin – La Table Ronde (2011)]

Pour faire face à Cécile Aubry, le cinéaste choisit deux jeunes comédiens dont les carrières naissantes se partagent entre le théâtre et le cinéma. Michel Auclair, vingt-cinq ans, interprète Des Grieux. Manon est son cinquième film ;  il a été remarqué dans La Belle et la Bête de Cocteau et Les Maudits de René Clément. Serge Reggiani est Lescaut, le frère de Manon. Lui aussi est âgé de vingt-cinq ans. Il a débuté en 1942 dans Le Voyageur de la Toussaint de Louis Daquin, mais ce sont Le Carrefour des enfants perdus de Léo Joannon et Les Portes de la nuit de Marcel Carné qui lui ont ouvert celles de la renommée en 1946. D’abord pressenti, Daniel Gélin aura finalement été recalé : « J’ai été contacté pour le rôle de Des Grieux, mais je n’avais pas le physique idéal pour le faire et c’est donc Michel Auclair qui l’a interprété. Il avait été aussi question que je fasse Lescaut et ça a été Reggiani. A l’époque, j’étais toujours en concurrence avec Perrier, Reggiani, et même au théâtre avec Gérard Philipe ! » Pour autant, la distribution finale des rôles a donné lieu à une valse-hésitation selon Serge Reggiani : « Je devais jouer Des Grieux, mais pour le personnage de Manon, Clouzot a trouvé Cécile Aubry qui était très petite, très, très jeune et très fragile. A cause du physique, nous avons interverti les rôles : Michel Auclair qui devait jouer Lescaut a interprété Des Grieux et moi j’ai joué Lescaut. Dans le cas contraire, le contraste eût été trop violent avec Cécile. » 

Plus tard, en 1957, Clouzot expliquera au journaliste Robert Chazal que Manon lui a permis de mettre au point sa méthode de travail avec ses interprètes : « Je cherche d’abord en chaque acteur ce qui peut me servir. Naturellement, je décide en dernier ressort, je veux rester le maître absolu, ce qui est essentiel à l’unité du film, mais j’écoute toujours ce que me demandent les acteurs. Je leur indique ensuite ce que je désire et je tourne la scène autant de fois qu’il est nécessaire pour arriver à ce que je veux. Mais une fois que j’ai obtenu ce résultat je laisse toujours la faculté aux acteurs de rejouer la scène comme ils le souhaitaient. Et il m’arrive parfois dans le choix que je fais des différentes prises, de retenir justement celle où j’avais donné aux acteurs leur liberté. » 

Pour Manon, Clouzot veut désormais être le seul maître sur son plateau. Si Suzy Delair ou Ginette Leclerc lui ont permis d’expérimenter ses méthodes de direction d’acteurs, avec les monstres sacrés que sont Jouvet ou Fresnay, il n’a pu qu’infléchir leur jeu, pas l’inventer. Avec Manon, pour la première fois, il peut modeler à ses images la totalité de sa distribution ; sa réputation de sadique va s’en trouver confortée. Une légende naissante parfois alimentée en toute connaissance de cause par le principal intéressé. Dans Ciné-Revue, au cours du tournage, il pose avec Cécile Aubry et, les mains autour du cou de celle-ci, il simule une strangulation et roule des yeux de forcené. Si on raconte qu’il frappe son interprète ne dément pas. Ainsi, pour les besoins d’une scène dans la maison de passe, la jeune comédienne doit pleurer dans quinze plans. Chacun de ces plan nécessitant au moins deux ou trois prises, la comédienne doit donc solliciter ses glandes lacrymales trente ou quarante fois. Au début, elle arrive à pleurer toute seule. Mais rapidement les larmes ne viennent plus. « Aucun être humain ne peut arriver à faire cela seul », expliquera Clouzot, ajoutant que la comédienne lui lance alors « Bats-moi! »

Selon Reggiani le travail avec le cinéaste ne se fait pas dans la douleur : « Je n’ai pas eu le moindre problème avec Clouzot, le tournage s’est très bien passé. Il était directif, mais un peu à la manière de Jacques Becker. Il suggérait les choses, il les faisait sentir. C’était différent avec les femmes ; il était un tantinet misogyne. » Cécile Aubry reconnaît cette emprise du cinéaste sur ses interprètes féminines, tout en la tempérant : « Pour parvenir à ce qu’il voulait, il poussait les gens à bout, surtout les femmes, et il allait au-delà de ce que l’on peut imaginer. Il aimait beaucoup les femmes… Mais il a aussi déclaré qu’il avait besoin d’être amoureux des femmes avec lesquelles il travaillait…» Une affirmation qui sera corroborée par bien d’autres comédiennes. Pour la jeune Cécile Aubry, l’expérience n’est pas moins éprouvante : « Le tournage a été très long, très difficile, sept mois. Tout était prévu d’avance, la page gauche de son scénario était couverte de croquis. On n’improvisait pas ; il pliait les choses, les décors ou les acteurs, à sa volonté. Il sacrifiait tout à sa création. » [Clouzot Cinéaste – José-Louis Bocquet – Marc Godin – La Table Ronde (2011)]

Jean Cocteau assiste à la projection d’une copie de travail, sans musique. Il n’y a là qu’une poignée d’intimes, dont François Chalais. Le cinéaste veut savoir si le début de son film n’est pas trop long. Cocteau déclare aussitôt : « Ne coupe surtout pas Georges. C’est si tu coupes que cela sera trop long. » Clouzot coupera quand même. De toute façon, il avait décidé de le faire. À son avis, pour être valables, les conseils des autres doivent concorder avec ceux que l’on se donne à soi-même. Pour Cinémonde, Lo Duca est invité à la première projection privée de Manon. Dans une petite salle chargée de dorures que le journaliste qualifie d’«assyro-égypto-monégasques », Cécile Aubry, Noël Coward et Louis Jouvet sont présents. A la fin de la projection, Lo Duca note : « Cécile Aubry avait pleuré et H.-G. Clouzot nous regardait tous de ses yeux noirs et satisfaits. Jouvet resta figé avec son émotion pendant dix minutes. « C’est la suprême habileté de l’acteur », dit une mauvaise langue. Soit. Mais si un homme comme Jouvet a esquissé une telle mise en scène, qu’on songe à la grandeur du film pour lequel il a cru nécessaire devoir jouer le parfait spectateur… » À la mi-août 1949, le cinéaste et sa jeune vedette se rendent à la Mostra de Venise où Manon est projeté en compétition. « Clouzot jouait toujours son rôle de professeur, même si j’avais vieilli…» Quelques jours plus tard, ils reviennent de la Sérénissime lestés de l’une des plus prestigieuses récompenses du 7e art : le Lion d’Or du meilleur film. 

MANON – Henri-Georges Clouzot (1949) – Michel Auclair, Cécile Aubry, Serge

Sur le plateau, Clouzot retrouve ses fidèles techniciens : le chef opérateur Armand Thirard – avec lequel il a déjà tourné L’Assassin habite au 21 et Quai des Orfèvres -, le preneur de son William-Robert Sivel – présent sur tous ses précédents films -, le décorateur Max Douy et le directeur de production Louis Wipf. Ce dernier confirme l’état d’esprit qui anime cette garde rapprochée : « Clouzot admirait Thirard et avait une véritable amitié pour Sivel avec lequel il avait mis au point un numéro de duettistes / frères ennemis. Un jour, ils se sont même jetés des seaux d’eau à la figure ! »

Avec Max Douy, le cinéaste a travaillé le découpage technique du film en rééditant la méthode mise au point avec Quai des Orfèvres. Quatre-vingts plans sont établis pour vingt-cinq décors. Le décorateur doit aussi sillonner l’Hexagone pour faire correspondre la réalité aux rêves du story-board : « Pour Manon, nous avons eu deux mois de préparation, mais j’ai commencé bien avant à chercher le bateau. On a visité Marseille, Toulon, Nice. On l’a trouvé à Nice et nous l’avons reconstitué à Joinville sur le grand plateau qui remplaçait ceux qui avaient brûlé en 1940. Il y avait des choses difficiles à faire, des nuages par exemple. On projetait donc des grands nuages sur des grandes glaces et des écrans blancs. On faisait des expériences visuelles avec Thirard, c’était plutôt amusant. Le tournage a duré plus longtemps que prévu à cause de la fin dans le désert. Cinq semaines de tournage pour seulement quelques plans. Ça l’a beaucoup fatigué d’ailleurs. » Responsable de la production, Louis Wipf est aussi de tous les voyages et repérages : « Une partie de Manon s’est tournée en extérieur en Normandie. Pour la fin avec Manon et et Des Grieux dans le désert, Clouzot voulait un  décor bien précis, avec des ruines. Nous sommes donc allés repérer en Tunisie, mais nous n’avons pas eu les autorisations de filmer du Centre national tunisien à cause de l’histoire des Arabes attaquant les Israélites. Le producteur nous a envoyés en Algérie que nous avons parcourue de long en large sans rien trouver. Nous avons finalement tourné au Maroc. Nous avons alors rencontré des problèmes d’argent, le producteur ne pouvait plus financer les cinq semaines de tournage. L’équipe, une cinquantaine de personnes, dormait dans de grandes tentes et nous nous faisions nous-mêmes à manger. Les conditions de tournage étaient difficiles : il faisait très chaud le jour, mais très froid la nuit. Il était impossible de tourner entre midi et trois heures. Pourtant, Clouzot ne nous laissait qu’une heure de libre au déjeuner. Un jour Armand Thirard, le chef opérateur, s’est même trouvé mal. Clouzot nous a laissés tout l’après-midi, ce qui était absolument exceptionnel.»  [Clouzot Cinéaste – José-Louis Bocquet – Marc Godin – La Table Ronde (2011)]


HENRI-GEORGES CLOUZOT
Une personnalité mystérieuse et très controversée, une œuvre dont la noirceur et la cruauté ont rarement eu d’équivalent à l’écran : le moins que l’on puisse dire est que Clouzot ne laisse personne indifférent. Même ceux qui ne l’aiment pas reconnaissent en lui l’un des plus grands cinéastes du monde.



L’histoire :

Juin 1944. Lors de la Libération d’une petite ville normande, le jeune F.F.I. Robert Des Grieux (Michel Auclair) déserte, vole une jeep et enlève Manon Lecault (Cécile Aubry), une jeune fille facile condamnée par la rumeur publique. Ils fuient tous les deux à Paris où ils retrouvent Léon (Serge Reggiani), frère de Manon, un garçon qui gagne sa vie grâce au marché noir et aux faveuts de Monsieur Paul (Raymond Souplex), un richissime trafiquant. Des Grieux tente tout d’abord de vovre honnêtement, mais Manon prend vite de le goût de l’argent facile. Des Grieux se lance alors le marché noir avec Léon et accepte de remplir des missions généreusement rétribuées par Monsieur Paul. Un jour, Des Grieux réalise que Manon ne fréquente pas la maison de couture où elle prétend être mannequin. Il la suit et découvre qu’elle est la pensionnaire occasionnelle d’une maison close. Incapable de vivre sans elle, il se livre au trafic de la pénicilline et tue Léon avant de s’enfuir pour Marseille. Manon le rejoint et ils s’embarquent clandestinement pour la Palestine. Lors d’une traversée du désert avec une caravane de sionistes, ils sont attaqués par des méharistes arabes. Manon meurt dans les bras de Des Grieux qui agonise sur sa tombe.



Les extraits


L’ASSASSIN HABITE AU 21 – Henri-Georges Clouzot (1942)
Paris est sous la menace d’un assassin qui laisse une ironique signature : Monsieur Durand. L’inspecteur Wens découvre que le coupable se cache parmi les clients de la pension Mimosas, au 21, avenue Junot… Un plateau de jeu (la pension), quel­ques pions colorés (ses habitants), et la partie de Cluedo peut commencer. 

LE CORBEAU – Henri Georges Clouzot (1943)
Il pleut des lettres anonymes sur Saint-Robin, « un petit village ici ou ailleurs », et, comme l’annonce le narquois Dr Vorzet : « Quand ces saloperies se déclarent, on ne sait pas où elles s’arrêtent… » Tourné en 1943 à la Continental, dirigée par l’occupant allemand, ce deuxième film de Clouzot fut honni de tous.

QUAI DES ORFÈVRES – Henri-Georges Clouzot (1947)
« Rien n’est sale quand on s’aime », fera dire Clouzot à l’un de ses personnages dans Manon. Dans Quai des orfèvres, déjà, tout poisse, s’encrasse, sauf l’amour, qu’il soit filial, conjugal ou… lesbien. En effet, il n’y a pas que Brignon, le vieux cochon, qui est assassiné dans ce chef-d’œuvre. 

MIQUETTE ET SA MÈRE – Henri-Georges Clouzot (1950)
Henri-Georges Clouzot ne compte que quatre films à son actif, mais il fait déjà partie de l’élite des réalisateurs français. L’Assassin habite au 21 a été un grand succès public ; Le Corbeau bien que controversé  et Quai des orfèvres méritent le qualificatif de chefs-d’œuvre. Pour de nombreux exégètes de ClouzotMiquette et sa mère est considéré comme un passage à vide dans son œuvre.

LES DIABOLIQUES – Henri Georges Clouzot (1955)
Michel Delasalle est un tyran. Il dirige son épouse, sa maîtresse et son pensionnat pour garçons avec la même poigne de fer. Liées par une étrange amitié, les deux femmes se serrent les coudes. A coups d’images blanches comme des lames de couteaux, Henri-Georges Clouzot triture les miettes d’une histoire d’amour déchue. Impossible de comprendre comment « les diaboliques » ont pu succomber aux charmes autoritaires du directeur d’école. 

LA VÉRITÉ – Henri-Georges Clouzot (1960)
Tourné en pleine « bardolâtrie », La Vérité défraya la chronique. L’ogre Clouzot allait-il dévorer la star, qu’on venait de voir rieuse dans Babette s’en va-t-en guerre ? Après En cas de malheur, d’Autant-Lara, c’était son deuxiè­me grand rôle dramatique. Le succès fut à la hauteur du battage. Grand Prix du cinéma français, La Vérité décrocha un oscar à Hollywood.


RETOUR A LA VIE – Cayatte, Lampin, Clouzot, Dréville (1949)
Le Retour à la vie est un film noir dont l’initiative revient au producteur Jacques Roitfeld, à qui l’on doit notamment Copie Conforme de Jean Dréville avec Louis Jouvet. Marqué par le retour à la liberté de milliers de soldats et de déportés entre 1944 et 1945, Jacques Roitfeld a été sensible au douloureux problème de leur réinsertion dans la vie civile par l’extrême difficulté de la reprise d’une activité normale.



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