LES ACTRICES ET ACTEURS

JUDY GARLAND
Judy Garland à l’instar d’un James Dean ou d’une Marilyn Monroe, est entrée trop tôt dans la légende du cinéma. Personnalité fragile et dépressive, elle n a pas pu surmonter les profondes crises qui entraînèrent sa fin prématurée. Par sa carrière exceptionnelle commencée dès sa plus tendre enfance aussi bien que par sa mort précoce, à quarante-sept ans à peine, Judy Garland est devenue un mythe du monde du spectacle.

FRED ASTAIRE
La longue carrière de Fred Astaire est désormais entrée dans la légende ; son exceptionnel génie de danseur ne l’a toutefois pas empêché d’être aussi un excellent acteur.

LANA TURNER
Sept maris, un père bootlegger assassiné en pleine rue, un amant gangster poignardé par sa propre fille Cheryl : la vie de Lana Turner n’a pas été de tout repos ! Mais ce magnifique symbole du sex-appeal hollywoodien a su révéler une troublante sensibilité sous l’écorce soigneusement entretenue du glamour.

HUMPHREY BOGART : INSOLENT ET ROMANTIQUE
Smoking blanc, œillet à la boutonnière et verre de whisky à la main, dans le cabaret de Casablanca (1942), il égrène des souvenirs douloureux : le film, un des plus populaires au monde, a fait de Humphrey Bogart l’incarnation du romanesque hollywoodien dans ce qu’il a de meilleur. Borsalino sur l’œil, trench-coat serré, Bogart se passe dubitativement le pouce sur la lèvre. Un genre (le film noir), une époque (les années 1940) pourraient se réduire à cette icône.

MIREILLE BALIN
Des éclats du firmament jusqu’au ruisseau de l’oubli, la vie de Mireille Balin s’inscrit dans une suite logique d’événements à laquelle il lui fut pourtant impossible d’échapper.

LOUIS JOUVET
Il peut sembler paradoxal d’entreprendre une publication sur Louis Jouvet au cinéma. Il fut avant tout homme de théâtre, et cet engagement total de son intelligence, de son savoir, de toute sa personne parait exclure de sa part toute approche, même furtive, de cet art cinématographique qui, de son temps, était déjà « une écriture ». Pourtant, il a tourné trente-deux films…

IDA LUPINO
Découverte par Allan Dwan, Ida Lupino n’a pas seulement été l’interprète ardente et farouche de grands films policiers signés Raoul Walsh ou Fritz Lang. Elle s’est également révélée comme l’un des metteurs en scène les plus originaux de l’après-guerre.

CARY GRANT
Sous des dehors volontiers fantasques, mais toujours éminemment distingué, Cary Grant masquait une humanité dont quelques cinéastes particulièrement avisés surent tirer le meilleur parti. Son légendaire sourire et son extraordinaire aisance corporelle, qu’il tenait d’une solide pratique de l’acrobatie et du music-hall, l’avaient naturellement orienté vers la comédie, où il fut tout simplement éblouissant.

CARMEN MIRANDA
Sambas endiablées, humour et fruits exotiques, Carmen Miranda, la « bombe brésilienne », incarne toute la séduction de l’Amérique latine. Il n’en faudra pas plus pour électriser le public américain des années 1940.

EDWARD G. ROBINSON
Héritier d’une tradition artistique et théâtrale forgée en Europe, Edward G. Robinson méprisait le septième art. Cela ne l’a pas empêché de devenir l’un des piliers du cinéma américain.

BARBARA STANWYCK
D’une enfance difficile, Barbara Stanwyck a tiré une force et une volonté hors du commun. Elle commence au cinéma dès la fin du muet et est propulsée par le metteur en scène Frank Capra qui lui donne des rôles importants. Elle atteint des sommets en incarnant les stéréotypes de l’héroïne du film noir. Elle excelle dans les genres cinématographiques les plus variés : le mélodrame, le western, le film policier, le film noir, la comédie, le film social. Nominée quatre fois pour un Oscar, elle n’en reçut aucun.

JEAN GABIN
S’il est un acteur dont le nom est à jamais associé au cinéma de l’entre-deux-guerres, aux chefs-d’œuvre du réalisme poétique, c’est bien Jean Gabin. Après la guerre, il connait tout d’abord une période creuse en termes de succès, puis, à partir de 1954, il devient un « pacha » incarnant la plupart du temps des rôles de truands ou de policiers, toujours avec la même droiture jusqu’à la fin des années 1970.

RITA HAYWORTH
Rita Hayworth fut une actrice magnifique, une vamp éblouissante, une pin-up d’anthologie, et pourtant la postérité ne lui rend pas justice. Mais ce personnage de sex-symbol castrateur, façonné par Harry Cohn, le patron de la Columbia, était à cent lieues de la véritable Rita…

MICHEL SIMON
Michel Simon est considéré comme l’un des plus prestigieux comédiens du XXe siècle. Sa personnalité se dessine dès l’enfance : un esprit d’une vivacité peu commune, épris de liberté individuelle, un amour éperdu de toute forme de vie et un sens de l’observation extrêmement aigu. A l’épreuve de la vie en société, tout cela composera un humaniste misanthrope dans la grande tradition, d’une sensibilité inquiète et d’une tendresse ombrageuse, mais aussi d’une timidité qui le condamnera à une certaine solitude.

CYD CHARISSE
Avare de compliments pour Ginger Rogers, Fred Astaire idolâtrait Cyd Charisse, qui partageait sa technique éblouissante et son élégance suprême. Quelques pas et une jupe fendue lui suffisaient pour créer une image obsédante de femme fatale. Il serait injuste de dire qu’elle n’était pas bonne actrice, mais une partie de sa magie semblait s’évanouir lorsque la musique s’arrêtait, peut-être parce que personne ne croyait à elle autrement qu’en danseuse aux longues jambes et aux déhanchements souverains.

PIERRE BRASSEUR
En 1905, naissait aux Batignolles, Pierre-Albert Espinasse qui, en empruntant le patronyme de sa mère, allait devenir sous le nom de Pierre Brasseur l’un des comédiens français les plus importants de son siècle.

KIM NOVAK
Promue par Harry Cohn parce que Darryl F. Zanuck ne voulait pas lui prêter Marilyn Monroe ! Même si l’essentiel de sa carrière se déroula après 1955, Kim Novak est l’une des dernières « créatures » de l’ancien  système des studios. Ses rôles dans Picnic (J955) et Vertigo (Sueurs froides, 1958) ont fait rêver des générations de cinéphiles. La manière dont la beauté froide de Kim Novak vibre devant la caméra reste probablement un mystère même pour les cinéastes !

JOHN GARFIELD
Il existe aujourd’hui une légende de John Garfield, et, comme toutes les légendes, celle-ci contient une bonne part de réalité. Personne n’illustra mieux l’approche « naturaliste » que John Garfield. Les metteurs en scène et les caméraman sont régulièrement glorifiés pour avoir créé l’âme du noir, mais ce fut Garfield qui, plus que tout autre, donna aux premiers noirs leur visage et la tonalité rebelle de leurs voix.

CAROLE LOMBARD, LA FÉE FOUDROYÉE
Elle était merveilleuse, mais si l’on se souvient d’elle, c’est moins pour sa beauté que pour son intelligence. Reine de la « screwball comedy », elle a prouvé, au cours de sa brève mais fulgurante carrière, qu’elle était une très grande comédienne. Entre 1929 et 1942, année où elle trouva la mort dans un tragique accident d’avion, elle joua dans environ 40 films, très différents entre eux quant au genre et à la qualité. Dans le firmament hollywoodien, elle s’affirma comme la reine de la « screwball comedy », c’est-à-dire des comédies américaines brillantes et un peu folles, qui s’oppose à la comédie sophistiquée par son ton joyeux et humoristique.

GARY COOPER : LE GÉANT TRANQUILLE
Plus qu’aucun autre acteur, Gary Cooper représenta pour les Américains le portrait type du pionnier, de l’homme pourvu de toutes les vertus – loyauté courage et fermeté. Ses personnages de western, de « The Virginian » à « High Noon », ne sont pas fondamentalement différents de l’héroïque officier de « The Lives of a Bengal Lancer » ou du paysan apparemment naïf de « Mr. Deeds Goes to Town ».

KATHARINE HEPBURN
Katharine Hepburn a incarné, mieux qu’aucune autre star de Hollywood, le dynamisme, le courage et l’idéalisme. A travers des rôles très divers, elle a représenté, pour plusieurs générations de femmes, l’idéal de l’indépendance. Et elle le fit toujours avec fierté, conscience et rigueur.

FRANK SINATRA
Frappé d’ostracisme par Hollywood et les sociétés de disques, abandonné même par ses agents, Sinatra, dans le début des années 50, faillit bien être mis aux oubliettes du monde du spectacle. Il ne fallut qu’un film, et un Oscar, pour le conduire au sommet de la gloire.  

AVA GARDNER, DE LA RÉALITÉ AU MYTHE
Ava… Ce beau prénom, qu’un romancier cinéphile, Pierre-Jean Rémy, a donné comme titre à un livre où il reconnaissait, par mille ruses, l’avoir emprunté à la vedette de Pandora, ce prénom qui n’appartient qu’à elle semblait fait, depuis toujours, pour être celui d’une star, tout comme ceux de Greta, MarIene, Ingrid, Rita, Marilyn ou Audrey. Et de la star, Ava Gardner a, en effet, tous les attributs : beauté sans pareille, amours tapageuses et malheureuses et surtout l’aura magique, moitié physique, moitié morale qui constitue ce qu’on appelle, depuis Delluc, la photogénie, et dont s’alimentent les rêves bizarres des cinéphiles.

GÉRARD PHILIPE : L’IMAGE DU PRINTEMPS
Gérard Philipe a laissé le souvenir du plus grand acteur de sa génération, même s’il fut parfois contesté, avant et après sa mort. En tout cas, il fut certainement le plus fêté, le plus aimé, le plus populaire. Cette unanimité presque parfaite était le fait, chose rarissime, de la critique aussi bien que du public. Elle provenait d’une réputation sans égale, reposant elle-même sur une carrière exceptionnelle : vingt pièces et trente films, parmi lesquels on compte bien peu d’échecs et d’erreurs. Il arriva à Gérard Philipe de se tromper comme tout le monde, mais il ne céda jamais à la facilité, et fut toujours d’une grande exigence vis-à-vis de lui-même et de son art.

INGRID BERGMAN
Découverte en Suède par Gustaf Molander au début des années 1930, Ingrid Bergman fut appelée, dans les années 1940, à Hollywood, où elle entreprit une longue et brillante carrière qui résista au déclin des mythes et des modes.

MONTGOMERY CLIFT
Au cours de sa brève carrière, Montgomery Clift imposa un nouveau style d’interprétation et composa une figure inoubliable d’Américain tourmenté, correspondant parfaitement aux années de doute et d’anxiété que fut le temps de la guerre froide.

GENE TIERNEY
Les cinéphiles n’ont pas oublié la créatrice de Laura et de Lucy Muir, « l’étrange fascination se dégageant de son visage, cette allure à la fois meurtrie et mystérieuse, déchirée et distante » ( Bertrand Tavernier). Au Pan­théon du septième art, Gene Tierney a sa place inscrite et personne ne peut pré­tendre la lui disputer.

CHARLES LAUGHTON : cruel et raffiné
Inoubliable Henri VIII, Docteur Moreau ou capitaine Bligh, Charles Laughton est à jamais associé aux plus grands chefs-d’ œuvre du cinéma anglo-saxon. Avec un physique et des moyens bien différents, il fut une vedette aussi populaire et adulée que Gary Cooper ou Clark Gable.

EDWIGE FEUILLÈRE : LA GRANDE DAME DU SEPTIÈME ART
Avec son élégance naturelle, la comédienne a su conquérir aussi bien le milieu du théâtre que ceux du cinéma et de la télévision. De Lucrèce Borgia aux Dames de la côte, de L’aigle à deux têtes au Blé en herbe, retour sur un parcours d’exception.

JAMES STEWART
Interprète des valeurs et des idéaux de l’Amérique profonde, James Stewart a prouvé également qu’il était capable de s’adapter à des rôles d’une grande modernité. Sa carrière est marquée par une collaboration féconde avec les meilleurs cinéastes de Hollywood. 

MADELEINE RENAUD : LE FEU SACRÉ
Celle qui fut l’une des partenaires favorites de Jean Gabin a également été l’inspiratrice de deux monstres sacrés : Jean Grémillon pour le cinéma, et Jean-Louis Barrault pour le théâtre. Portrait de l’héroïne de Maria Chapdelaine et du Ciel est à vous.

BOURVIL
Le succès commercial n’a jamais éloigné Bourvil de ses origines paysannes. C’était un homme simple et droit, qui a su interpréter avec beaucoup de sincérité et d’humanité des rôles bouleversants.

CLARA BOW : « IT GIRL »
Exubérante et sans complexes, Clara Bow fut l’idole du public des années 1920. Mais sa réputation de « sex symbol » fut pour elle un fardeau lourd à porter.

GREGORY PECK
Acteur volontaire, Gregory Peck a imposé sa forte personnalité. Dans les années 1940 et 1950 il a tourné plusieurs films de premier plan.  Sa carrière se signala ensuite par un engagement politique très marqué.  

BETTE DAVIS : LE MONSTRE SACRÉ DE HOLLYWOOD
Alors même que Hollywood lançait les blondes platine et les beautés les plus provocantes, Bette Davis sut s’imposer par son seul talent comme une des plus grandes stars de l’écran.

JAMES DEAN
Deux grands films avaient suffi à faire de James Dean l’interprète inspiré des angoisses et des inquiétudes de la jeunesse américaine. Guidé par un instinct tragique et capricieux, son talent n’a jamais été égalé. Sa mort brutale l’a fait entrer dans la mythologie du septième art.

DEBBIE REYNOLDS
Dotée d’un charme naturel qui opère encore dans ses films les plus récents, l’héroïne de Singin’ in the Rain et du The Tender Trap a fait partie des grandes stars des années 1950 et 1960.

GENE KELLY
Chorégraphe-né, Gene Kelly a su très tôt trouver le style athlétique et inventif qui allait faire son succès. L’« autre » monstre sacré de la danse au cinéma, avec Fred Astaire qu’il admirait tant, est aussi, à l’image de ses ancêtres irlandais, l’homme opiniâtre qui a lutté sans cesse pour sortir la comédie musicale de ses conventions.

LINDA DARNELL
Linda Darnell, actrice marquante mais fragile, fut propulsée vers la gloire par sa mère ambitieuse. Travaillant pour la 20th Century-Fox, elle lutta pour être reconnue comme une grande comédienne. Sa carrière, marquée par des rôles dans des films de Preminger, Sirk, Mankiewicz et Brahm, reflète sa capacité à incarner la souffrance. Bien que sous-estimée, elle laisse une filmographie riche et intéressante.

LE MYSTÈRE VON STROHEIM
Aussi fantasque à la ville que les héros de ses films, celui qui campe l’inoubliable officier prussien de La Grande illusion fut l’un des cinéastes les plus révolutionnaires de son temps. Avant de devoir se contenter, bien malgré lui, du métier de comédien.

L’ÉLÉGANT PIERRE FRESNAY
Acteur à la diction parfaite et au jeu mesuré, Pierre Fresnay incarnera trente ans durant un certain idéal masculin, devant la caméra de cinéastes comme Abel Gance, Jean Renoir ou Henri-Georges Clouzot. Retour sur un parcours exemplaire.

LINO VENTURA
Du « Gorille » à Jean Valjean, tel pourrait être résumé l’itinéraire cinématographique de Lino Ventura. Après avoir été longtemps cantonné dans les rôles de « dur », ce populaire acteur du cinéma français a su en effet prouver qu’il peut être un grand comédien.

MARLENE DIETRICH : ANGE OU DÉMON
Jean Cocteau décrivait Marlene Dietrich comme une chimère douce-amère, moderne et fascinante, dont le nom commence par une caresse et finit par un coup de cravache. L’actrice, à la fois fatale et androgyne, a constamment réinventé son image. Sa transformation débute en 1929 avec sa rencontre avec Josef von Sternberg, qui la mène de Berlin à Hollywood, où elle devient inoubliable dans le rôle de Lola-Lola dans « L’Ange bleu ». En sept films, Sternberg crée le mythe Dietrich, utilisant un éclairage zénithal spécifique pour sublimer ses traits anguleux d’une aura sensuelle et mystique. Cependant, Marlene Dietrich ne se limite pas à être une muse ; elle brille également seule, comme en témoignent ses prestations éclatantes pour d’autres réalisateurs.